Je vis un drame personnel.

(en fait non, c'est juste pour l'accroche.)
Je vis avec un Tavernier merveilleux, on le sait. Mais, bien que sensibles aux causes féministes, LGBTQ+, anti-racistes, etc, il a du mal avec le "c'est mon vécu donc c'est vrai". Il accepte mal le fait que, en tant que personne privilégiée, son regard est biaisé, et son opinion moins valide que celle des concerné.es. Il a besoin de faits, qu'il puisse entendre, analyser, comprendre, et accepter.
Léger spoil SpiritFarer (jouez-y !) :
un des personnages qu'on aide à passer parle de sa maladie, qui l'a mis en fauteuil roulant, la souffrance de la perte de ses jambes, et l'acceptation progressive de son fauteuil. Certaines personnes ont trouvé ce personnage validiste, le studio s'est excusé et retravaille les textes pour mieux exprimer leur intention, qui était de montrer que le regard négatif qu'il portait à son fauteuil venait de la société et non de lui.
Il a cherché les textes concernés, les commentaires, les reproches, a analysé le tout, et estime, personnellement, que ça va, il ne voit pas le problème. Il ira pas dire aux gens concernés que c'est n'importe quoi, mais il estime, en son fort intérieur, que ça vaaaa...
Et ça me pose problème. Quelque part, j'estime que son opinion n'a rien à faire là. Personnellement, quand je ne suis pas concernée par une lutte, je m'assois et j'écoute. Je ne me pose pas la question de savoir si je trouve les ressentis, les arguments, les vécus, les opinions valables, construits et compréhensibles, j'accepte ne pas comprendre, ne pas savoir ce que c'est, ne pas concevoir ce dont on me parle. C'est peut être naïf de ma part, mais je me suis si souvent retrouvée démunie, impuissante, à devoir expliquer le féminisme systémique à des gens qui n'y croient pas et à qui j'ai pas envie de raconter pourquoi mon vécu fait que oui, je suis furax, et oui, quelque part, j'ai peur de TOUS les hommes, que je ne veux surtout pas mettre qui que ce soit dans cette position. Et j'ai l'impression qu'en tant que personne non opprimé sur quelque sujet que ce soit, même avec la meilleure volonté du monde, il ne comprends pas ça. Il ne comprends pas que son opinion n'est pas demandée, qu'on en a pas besoin, qu'elle ne saurait être légitime, même s'il a lu des articles dessus. En tant que femme, je peux parler du sexisme et en avoir une compréhension qu'aucun homme ne pourra jamais, même en aant fait trois thèses dessus.
Breeeef, je sais pas où je vais avec tout ça, je me demandais si vous voyez ce que je veux dire ou pas...