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@Pelleas Elle s'appelle Lori Alexander et elle se surnomme "the transformed wife".
Attention avant de chercher son nom sur internet: elle ne dit que des trucs révoltants qu'on croirait sortis tout droit de "La servante écarlate". Trigger warning.
Dans les femmes qui regrettent d'être mère, il y a ma grand mère paternelle. Je l'ai appris que récemment à l'enterrement de mon oncle. Elle l'avait envoyé en pensionnat et avait envoyé mon père chez sa grand mère quelques rues plus loin de chez elle, weekends compris quand ils étaient enfants. Pareil quand elle s'occupait de ma sœur et moi quand on était bébé. Elle s'ennuyait et préférait passer des coups de fils à ses amis quand on regardait la télé ou faisait la sieste. Du coup, pendant un moment j'ai eu peur que depuis le début elle n'aimait ni ses fils, ni ses petits enfants, mais je sais bien que c'est faux maintenant. Elle a juste jamais eu "la fibre maternelle". D'ailleurs son second mari voulait des enfants avec elle, mais elle a jamais voulu, mais ça l'a pas empêché de l'aimer quand même. Quand je lui ai demandé comment ses deux maris étaient, elle m'a dit qu'ils "étaient tout les deux géniaux".
Toujours est il qu'elle est toujours contente de nous voir et aime passer du temps avec nous (c'est à dire, nous foutre la pâtée au triomino)
C'est marrant : j'ai l'impression que ça fait 15 ans que "la parole se libère" sur les femmes qui regrettent d'être devenues mères. 15 ans facile que je lis des articles disant à quel point être parent c'est dur. Les sketschs de Foresti sur le sujet ont plus de 10 ans et ils ne donnent clairement pas envie d'avoir des enfants.
J'ai grandi dans les années 80, et c'est sans doute lié à mon milieu mais j'ai l'impression que j'ai toujours entendu dire qu'élever des enfants, c'était énormément de boulot, de contraintes, de stres... C'est d'ailleurs pour ça que je n'en voulais pas. Pas folle la guêpe
Par contre, c'est vrai que j'ai quand même l'impression d'un changement de discours. Avant, on te disait qu'avoir des enfants, c'était le bagne. MAIS il fallait quand même en avoir, le discours n'allait pas jusqu'à sa conclusion logique de "ne fais pas la même erreur que moi, ne fais pas d'enfant"
Alors que maintnant, j'ai l'impression que le discours va plus loin et tente de faire enfin admettre qu'avoir un enfant n'est pas une obligation et que ça peut rendre malheureux
Un sujet très intéressant qui mériterait bien plus de visibilité. Personnellement, je ne me considère pas childfree, mais je ne suis pas non plus totalement sûre d'avoir des enfants un jour. Une partie de moi aimerait avoir des enfants pour pouvoir leur transmettre tout ce que je sais, leur donner une éducation riche et bienveillante qui leur permettrait de devenir des êtres humains épanoui·e·s, justes et respectueu·x·ses de leurs congénères et du monde qui les entourent, et aussi pour partager cette expérience de la parentalité avec mon compagnon; toutefois, les normes et injustices qui découlent de notre société, et plus généralement notre système capitaliste (dont je profite bien plus en tant qu'Européenne vivant en Occident), me dissuadent de plus en plus de vouloir assurer ma descendance. Même en étant une personne assez privilégiée par rapport à d'autres personnes qui sont racisées, extrêmement précaires ou invalides, je ne me sens moi-même pas du tout en phase avec le monde dans lequel nous vivons et j'exècre par tous les pores tous les diktats et étiquettes que l'on nous oblige à adopter pour rentrer dans une soi-disant "conformité", inégalitaire au possible.
Je trouve d'autant plus dommage que les impacts psychologiques de la dépression et de la psychose post-partum (les deux sont différents), du burn-out parental ou des regrets liés à la parentalité ne soient pas plus étudiés et démocratisés à titre préventif quand on sait les répercussions que cela peut avoir à l'échelle individuelle et familiale. La première fois que j'ai entendu parler de psychose puerpérale c'était dans le cadre d'une étude de cas clinique lors de ma L3 de Psychologie. On devait postuler le diagnostic hypothétique d'une patiente suivie par le psychiatre Bernard Vandermersch à partir du DSM-IV, du Manuel de Psychiatrie d'Henri Ey et, bien évidemment, des perspectives psychanalytiques de Freud et Lacan (nous sommes en France, ne l'oublions pas ). Mon analyse m'avait conduite à déterminer la présence de ce trouble psychotique sans même en avoir jamais entendu parler auparavant, c'était tout juste si je connaissais le baby blues
Garder un tel sujet tabou et, pire, considérer la maternité comme un passage fondamental, c'est absolument inconscient et dangereux.
@Kettricken
Merci beaucoup de ta réponse, je truve tes réflexions très intéressantes
(comme pour ton amie, c'est la dépendance permanente qui me fait peur je crois, d'ailleusr quand je lis/vois des mères avec des schéma de vie mouvementrés (aka l'oposé de la mienne de mère et de ce que je vois dans ma famille), je trouve ça très rassurant en fait )
(et je vais aller lire le lien que tu as mis).
Merci
Des fois je me dis qu'avant d'être parents, certains devraient passer du temps avec des enfants, je parle pas quelques heures ou un weekend, non, vraiment, du temps, histoire d'avoir ne serait-ce que la moindre idée d'à quel point un enfant c'est fatigant physiquement et mentalement. Peut-être que moins de gens auraient des enfants qu'ils regrettent? Je trouve que la démarche de @Kettricken assez lucide, tu savais quels pourraient être les éventuels "problèmes", donc tu as fait ton choix en toute connaissance de cause (dis moi si je me trompe!)
Bon, à priori je ne veux pas d'enfant, mais je sais que je me réserve le droit de changer d'avis.
Par contre, s'il me prenait l'envie d'avoir des enfants, faudrait que le père soit vraiment, vraiment à fond. En fait, ma situation idéale serait plutôt de vivre en communauté, aka travail le jour pour la commu (chantier, nourriture, cuisine, entretien, etc) et rassemblement, jeux et fête le soir, et que les enfants soient gardés par la communauté (avec des rôles tournants)
Bon, c'est une vision ultra idéaliste, mais je me vois mal avoir des enfants dans une société comme la notre, où la majorité des choses doit se gérer à deux (voire seule vu l'implication des hommes...)
Mais en attendant, je vis avec mon abstinence et mon rejet des hommes cis
Je trouve au contraire très bien que la parole se libère à ce niveau-là. Avoir un enfant, il y a du négatif, et il serait dommage de se voiler la face dessus. Ca prends du temps, de l'énergie, ce n'est pas facile. Il y a des moments où on est trop crevée, même avec un partenaire investi et présent. Ca peut être gênant selon la situation pro, si on a pas d'emploi stable, etc. Avoir des enfants n'est pas une finalité, ce n'est pas un life goal, ça ne rends pas obligatoirement heureux, ce n'est pas une étape absolue de la vie par laquelle il faut passer et ce n'est surtout pas un ciment pour le couple contrairement à une vieille idée répandue.
Je trouve que la démarche de @Kettricken assez lucide, tu savais quels pourraient être les éventuels "problèmes", donc tu as fait ton choix en toute connaissance de cause (dis moi si je me trompe!)
Très honnêtement, j'aimerais te dire que oui, que j'ai fait un choix lucide et éclairé mais ça n'est pas le cas.
J'étais bien consciente des difficultés matérielles que j'allais rencontrer, même si je n'ai toujours pas tout résolu (les congés scolaires me terrifient, je ne sais toujours pas trop comment on va s'arranger). Mais pour le reste... je ne connaissais pas les enfants, je n'avais justement pas l'occasion de passer du temps avec eux pour "tester".
Et surtout, on ne sait jamais réellement ce qu'il va se passer quand on aura un enfant. On ignore quelle grossesse on aura, quel accouchement on aura (et ça peut avoir une grosse incidence sur les 1ers mois), on ne sait pas quel type d'enfant on aura (oui on les élève mais ils arrivent avec une part de personnalité déjà présente). On ne sait pas comment on réagira psychiquement, comment notre compagnon réagira...
Bref, c'est un "leap of faith" que de faire des enfants
Parfois j'aurais envie de dire que se préparer au pire fait qu'on n'a que des bonnes surprises. Mais à force d'avoir cette attitude, j'ai failli ne jamais me mettre en couple ni avoir d'enfant. Et si je m'étais décidée plus tôt (et qu'on n'avait pas galéré), on en aura peut-être eu plus d'un. Et je le regrette un peu
C'est vraiment un parcours personnel, qui n'est pas toujours (pas souvent ?) rationnel. Et il faut accepter qu'on ne comprend pas toujours les raisons des autres pour avoir ou vouloir (ou pas) des enfants
Je trouve ça vraiment bien, que ce type d'espace existe pour que les mères puissent échanger sur leurs difficultés. Je n'imagine même pas à quel point ça doit être dur de regretter avoir eu des enfants parce qu'en plus de sa propre insatisfaction, on doit se sentir très seule vu que c'est un sujet quasi tabou (sans parler de la culpabilité que l'on peut éventuellement ressentir).