@YeahLow Note que dans mon dernier commentaire je ne dis pas que le blanc est raciste (dans le premier non plus).
Ensuite finalement c'est une question de vocabulaire : qu'est-ce que "être raciste" ? Est-ce :
1. voter FN et c'est tout ? (en sachant qu'on a régulièrement des responsables politiques de tous bord qui viennent nous raconter qu'il ne faut pas généraliser, tous les votant-e-s FN ne sont pas racistes)
2. avoir ouvertement (en l'assumant) un comportement raciste ou tenir des propos racistes ?
3. avoir un comportement raciste ou tenir des propos racistes mais se défendre de tout racisme (par exemple en plaidant pour des peines particulières pour les binationaux, bisous au PS) ?
4. profiter d'un système qui te valorise et te donne des privilèges qu'il prend aux racisé-e-s ?
5. avoir été éduqué-e dans une société qui est imprégnée d'une nostalgie coloniale et qui peine à se défaire du racisme structurel qui lui permet de justifier le (neo)colonialisme ?
Personnellement je pense que "être raciste", au même titre qu'on dirait "je suis grand", "je suis timide", "je suis courageux", ça ne veut pas en soi dire grand chose, parce que très peu de gens considèrent ça comme un trait de leur personnalité, de leur identité. En revanche "être raciste" comme raccourci pour l'une des propositions au dessus, ça me paraît valide. Reste ensuite à positionner le curseur. Dans la société ("médiatique" on va dire), "être raciste" = la proposition 2 (et encore, souvent on titrera "dérapage" ou "ce que certains trouvent raciste" ou "polémique"). C'est d'ailleurs marrant de voir la différence de traitement quand c'est un blanc qui tient des propos racistes (Manuel Valls, Laurence Rossignol, Luc Poignant, Philippe Bilger pour citer les récente), par rapport à quand c'est une personne noire ou arabe (en tête je repense à Dieudonné, récemment Mehdi Meklat), mais passons.
Donc pour finir, je pense qu'il faut être honnête et admettre que quand on grandit dans cette société on est forcément influencé-e par des stéréotypes racistes, à un niveau ou à un autre, et quand on est blanc-he on profite forcément de tout ou partie des privilèges racistes que nous donne la société. Et je pense que le débat de "qu'est ce qu'on met derrière « être raciste »" devrait être guidé par ces éléments là et non par l'inconfort ou la peur d'être victime de généralisation, qui sont finalement des sentiments très personnels quand la réalité du racisme est affaire de système et touche au-dela de notre personne.