Enfin des données scientifiques sur « l'efficacité » de la pédagogie Montessori à la maternelle !

30 Septembre 2019
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pas de consensus sur montessori par contre on sait très bien que le système éducatif français ne marche plus (big up a tous les profs qui taff dans l'ombre et utilise d'autre pédagogie)et l'état ne fait rien pour (je pense que de base les écoles hors contrat "pédagogie alternative"devrais être sous le girond éduc nat pour que ce soit gratuit mais aussi qu'il faudrai baisser le nombre d'élève par classe et donner plus de moyen au prof pour qu'ils puissent appliquer des pédagogie différencier)
Au fait certe montessori coute la blinde (la maman d'un bébé que je gardais m'avais dis "quand tu met du montessori tu rajoute des zéro")mais non seulement c'est contraire a l'esprit de base (la pédagogie a commencé dans des banlieu pauvre avec des enfants handi)mais les éduc montessori sont pas hyper bien payé non plus et la formation n'est pas subventionner par le cpf et coute une blinde..donc oui vous payer cher l'école montessori mais les adultes qui y travaillent doivent être payé aussi!
 
29 Août 2019
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Ma fille a 5 ans, je me suis beaucoup interessée à la pédagogie full Montessori et j'en suis un peu revenue je dois dire.
Bcp de maitres et maitresses utilisent certains principes Montessori et je trouve ça très bien, surtout avec le nbr d'enfant et le budget à gérer... Mais le full Montessori de Céline Alvarez, ce qui me pose question c'est l'entrée au CP ensuite... Comment réagissent les enfants ? comment sont il préparés ? L'école maternelle ce sont des apprentissages oui mais aussi et surtout la sociabilisation des enfants, la vie en groupe, les régles...
je ne suis pas sure qu'élever les enfants en leur faisant croire qu'il n'y a aucune règle c'est leur rendre service. Bien sur je réduis et certains vont me dire qu'il y a bien des règles dans la vie en groupe chez Montessori et je vous crois.

Je ne suis pas étonnée par contre que les enfants en école montessori lisent mieux.
Ecole montessori > coute une blinde > necessite un niveau social plus élevé des parents > les parents ont plus d'argent, plus de temps pour s'occuper de leurs enfants (car oui sauf exception les boulots qui payent sont pas les plus fatiguants) > les enfants entendent plus d'histoire, sont plus curieux, plus sensibilisés à la lecture que ceux des parents qui triment pour mettre à manger sur la table et qui n'ont pas le temps et l'énergie de lire des histoires aux gosses ou de faire des activités éducatives avec eux.... CQFD.
 
10 Août 2016
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Je suis passée par une école esprit Montessori du début du collège à la fin du lycée
Comme certaines l’ont dit, avec un programme (brevet, bac) c’est un peu dur de faire du 100% Montessori. Au delà des outils j’ai trouvé que c'était surtout un état d’esprit et une façon de vivre ensemble. Tout le monde se tutoie, pas de casiers on laissait nos sacs dehors sans surveillance, on avait nos classes et c’était plutôt les professeurs qui passaient de salle en salle, à la cantine on gardait la même table toute l’année et on avait des « métiers » attribuées, beaucoup beaucoup de travaux de groupe, beaucoup de voyages proposés (à l’étranger ou en France), chercher à avoir un esprit critique (beaucoup de débats entre nous et avec les professeurs) etc.

après c’est encore des petites bulles avec une grande majorité de personnes blanches et de classe moyenne voire très haute.. mais au moins les frais scolaires étaient fixés en fonction des revenus des parents
Dans mes souvenirs ce qui était le plus cher c’était la cantine qui était un délice !
 
7 Janvier 2019
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Je suis gênée par les interprétations que l'on peut faire des conclusions (d'une étude portant sur... une école, dont statistiquement invalide).

Montessori ce serait des principes qui permettent de mieux respecter l'individualité des gamins, faut-il se revendiquer Montessori pour être considéré comme étant respectueux des enfants ? Je trouve qu'entre le sous-entendu sur les professeurs de maternelle et primaire en France, renforcé par la marchandisation du concept et sa distorsion (les objectifs évoqués - et peut-être dévoyés - de Montessori sont autant "le bonheur" que "sait apprendre plus vite", "est plus vif" etc. enfin, de la performance quoi). Si les écoles estampillées Montessori sont chères - pour celles qui appliquent vraiment les principes à la lettre et... les autres - évidemment que les gamins savent lire, compter etc. je pense que la sociologie économique a maintenant démontré dans tous les sens comment les classes sociales les plus aisées sont surreprésentées dans les élèves ayant de bonnes notes, faisant de longues études etc. C'est le même principe ici mais appliqués aux tout-petits.

Et je sais pas mais plus je lis sur Montessori plus je me mets à la place d'un.e enseignant de maternelle, primaire en école publique qui se bat avec les moyens du bord et qui voient 1/ son Ministère lui marcher tranquillement dessus pour ensuite lui reprocher son inefficacité, sa fainéantise etc. 2/ des parents qui, par adhésion à ce discours ou par envie de faire ce qui est "le mieux" pour leur enfant se détournent de l'école publique (et potentiellement de la mixité sociale qui, j'en suis personnellement convaincue, elle aussi contribue à l'apprentissage et l'ouverture sociale d'un gamin) quand ils en ont les moyens, participant, sans le vouloir, à la dégradation de l'image de l'école publique en France.

En fait, je rejoins @Clematis sur le fond et en manif : j'ai plutôt envie de défendre les profs de l'école publique.
Je crois que c'est encore ce qu'il y a de mieux pour les enfants. Ne pas laisser les privilégiés économiques (je dis ça sans animosité envers ceux qui ont les moyens mais il y a quand même un pattern économique assez courant dont Montessori est une bonne illustration) fuir l'école publique pour des écoles coûteuses et "mieux" pour les enfants. Ca fait un peu mal au principe d'égalité des chances et ça me rend plutôt triste et en colère (pas contre les parents, mais contre le Ministère d'une part et Montessori un peu aussi parce que c'est du capitalisme avec ce qu'il a de conséquences sociales un peu cracra et qui joue sur des leviers de sensibilité très forte, les enfants et à grand coup de marketing léché).

Battons-nous plutôt pour qu'ils aient les moyens pour mettre en place ce que l'on considère être des pédagogies favorables pour les gamins (et pour le coup, pas qu'une seule pédagogie, ça m'embêterait beaucoup que l'EN appliquent quasi dogmatiquement les principes Montessori quand il existe potentiellement d'autres modèles moins à la mode dont on pourrait s'inspirer).
 
7 Janvier 2019
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@L'Oeil de la Lune mais du coup, tu parles d'une situation ici différente de ce que je décris avec Montessori, je crois.

Le contexte que tu décris est effectivement affreux et là, comme ça, je ne sais pas ce que l'EN pourrait faire (même si continuer à diminuer les effectifs des classes me semblent toujours être une bonne idée, même appliquée à ce cas là). J'imagine que c'est aux professionnels du secteur qu'il faut demander.

Je parle plutôt d'un cercle vicieux dont la locomotive est le marketing de Montessori qui joue sur la corde sensible, appelant les parents aux revenus élevés à enlever leurs enfants de l'école publique ce qui, je pense, a tendance à renforcer le déterminisme social et amoindrir le principe d'égalité des chances. Et comme le personnel des écoles Montessori est mieux formé et/car mieux payé grâce aux frais de scolarité +++ et au matos +++, que les parents des classes aisées ont tendance à fournir plus de moyens à leurs enfants pour la réussite scolaire, à avoir de meilleures conditions de vie pour s'impliquer, on va dresser une causalité artificielle entre Montessori et la réussite scolaire des enfants (mais est-ce vraiment l'objectif de Montessori encore une fois).

Je ne jette pas l'opprobre sur les parents, qui font tout pour que leur enfant ait un environnement sain. Mais ici, non seulement ils en ont les moyens, mais en plus, une généralisation de ce mouvement pourrait avoir des effets pervers. Ce que je nuance en disant que c'est bien entendu et avant toute chose, un problème de moyens et de déclassement du corps enseignant par sa propre tutelle.
Et c'est pour ça que : manif.
 
25 Février 2014
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Nantes
Oui je suis bien d'accord avec toi, c'est une des raisons pour laquelle Céline Alvarez a été aussi tièdement accueillie par les enseignants : bénéficier des conditions idéales pour enseigner, avec deux ATSEM, le matériel montessori entièrement fourni et la possibilité de garder la même classe à petit effectif trois ans d'affilée, et ensuite avoir le culot d'expliquer à des instits (qui gèrent en solo des classes de 30 avec quelques jouets et matériels pédagogiques qu'ils paient souvent de leur poche) que la solution contre les problèmes scolaires c'est d'aimer ses élèves pour mieux enseigner, c'est d'une hypocrisie folle !

Je suis justement en train de lire les lois naturelles de l'enfant, et il n'y avait qu'une ATSEM et une classe de 24, pour le coup, ça corresponds aux conditions de travail de ma mère par exemple (bon elle a faillit avoir 30 élèves cette année, mais finalement non, ouf), et j'imagine qu'en REP, il y a aussi des règlements sur le nombre max d'élève par classe? d'ailleurs, il y a une limite d'élève par classe à partir de la moyenne section (mais ce n'est probablement pas respecté). D'ailleurs, le discours d'Alvarez (dans les médias pour ce que j'en ai vu) c'est surtout que l'école manque de moyen donc je trouve un peu dommage de prendre les choses comme ça !
 

Clematis

Ne pas citer.
3 Avril 2016
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@Margay
Ça dépend des circos (du ou de l’inspecteurice) et des écoles (parce que la répartition dans les classes demeurent toujours pour le moment de la decision du conseil des maîtres). Mais il y a en gros deux scénarios.
- on ne respecte pas la limitation et on dépasse les 24 en gs et les 12 en ce1 et cp si on est en REP.
- on respecte la limitation et on surcharge donc les autres niveaux. J’ai vu une inspectrice proposer une rentrée à 32 élèves de petite section, niveau non concerné par la limitation, dans le but de respecter les 24 en grande section. Est-ce souhaitable ? Non. La limitation dans les classes de gs, cp et ce1 est-elle prise en compte pour une ouverture de classe supplémentaire ? Non, c’est le nombre moyen d’élève sur l’école qui compte. Peut-on et doit-on refuser l’inscription d’élèves pour rester sous un seuil supportable pour palier au manque d’ouverture de classe ? Non plus.
Le problème de base est toujours le même. On manque de moyen et on en fait peser les conséquences sur les enseignants et sur les élèves.

Quand j’ai lu le bouquin de Céline Alvarez (que j’ai détesté), il me semblait avoir compris qu’elle avait non pas une, mais deux atsem. (+ un budget conséquent pour acheter tout le matériel Montessori qui coûte excessivement cher) mais peut-être ai-je mal compris.
 
25 Février 2014
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on respecte la limitation et on surcharge donc les autres niveaux. J’ai vu une inspectrice proposer une rentrée à 32 élèves de petite section, niveau non concerné par la limitation, dans le but de respecter les 24 en grande section.

C'est ce qui a faillit arriver à ma mère justement, et la directrice à décider de mieux répartir quitte à dépasser la limite en gs ...

Pour Alvarez, je re-confirme qu'il n'y a qu'une ATSEM à temps complet
Après, il y a aussi sa deuxième expérience qui se passe en Belgique (où là il s'agit de la formation de personnel enseignant), je n'en sais pas grand chose si ce n'est qu'elle dit que les différences sont observables même sans moyens supplémentaires. Je ne sais pas si ça a été mesuré scientifiquement comme ça aurait du être le cas pour le cas du livre "les lois naturelles de l'enfants"

Je dis ça, je ne me permettrais pas d'ériger Alvarez comme une Sainte qui aurait tout compris, je me méfie beaucoup des recettes miracles et ça a l'air d'en être une. Je vois mal comment appliquer ça partout (je reprends l'exemple de ma mère, mais étant en petite section, elle se retrouve avec un ou plusieurs enfants avec des troubles mentaux qui ne sont pas détecter et il faut des mois voire plus avant d'avoir une suivi avec AESH qui parfois n'est que de quelques heures par semaines donc clairement pas suffisant)
Mais je trouve quand même dommage certaines critiques, après tout, si on découvre de nouvelles formes pédagogie efficace, ce serait dommage de s'en passer quand bien même l'urgence est plutôt aux conditions de travail

Bon du coup, j'ai été regardé les critiques alors que j'ai pas fini de lire le livre, je me suis bien spoil, voilà, mais je comprends mieux :P
 
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Réactions : CCCC et Victoria Grace
5 Août 2021
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Je dois avouer détester le système français public et sous contrat:
- le faible nombre de personnes par enfant et les classes surchargées
- le manque de moyen
- les programmes annuels standardisés
- les même programmes qui demandent de travailler de tel manière (donc exit la liberté pédagogique)
- les évaluations dès 3 ans
- le flicage des profs, et la pression mit sur les nouveau pour qu'ils fassent des activités à la mode, différenciée, écrivent des fiches interminables et réinventent l'eau chaude
- les nombreuses activités obligatoires dès 3 ans, prévu à l'avance non en fonction des enfants mais du programme
- la vision du prof qui détient la connaissance pédagogique et l'"élève" qui doit être trop bête pour savoir ce dont il a besoin (c'est à se demander comment les enfants ont appris à marcher et à parler avant d'aller à l'école)
- le manque de lecture, de verdure et de moments calmes
- certaines méthodes à la mode
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En vrai je saurais pas comment faire si j'avais des enfants: j'ai clairement pas les moyens de payer 5000€ par enfant et par an pour les scolariser ailleurs et maintenant l'IEF est interdit (enfin on peux demander l'autorisation mais on va nous répondre non).
Je ne suis pas d'accord sur l'angle que tu prends pour l'épanouissement. Bien évidemment, je ne remets pas en cause que l'harcèlement existe partout. Par contre, sauf erreur, le concept de la méthode Montessori (et autre concept alternatif à l'école traditionnelle), ce n'est pas en lien avec l'harcèlement mais avec le travail. Ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est pas en évaluant l'épanouissement sociale des enfants que cela va permettre d'avoir des résultats concrets sur la méthode utilisée. C'est plutôt l'épanouissement au sujet de la perception du système de l'école et du rapport de soi à l'école. Quand on est élève, que l'on soit victime d'harcèlement ou non, notre quotidien est impacté de façon positive ou négative par notre rapport à l'apprentissage à l'école.
Entièrement d'accord. Les parents qui choisissent les pédagogies alternatives le font par soucis de cohérence avec leurs choix éducatifs. Le but c'est pas qu'ils passent le bac à 9 ans.
Pour moi, ce n'est pas en changeant juste la méthode d'enseignement que l'on peut impacter l'harcèlement. C'est plutôt en gérant mieux le budget attribué à l'éducation (par l'État, je ne parle pas des personnes sur le terrain de façon individuelle, mais si Blanquier a visiblement pu rendre quelques millions d'euros c'est qu'il y a un soucis quelque part à la source de la gestion du budget), ce qui permettra d'augmenter les possibilités de place et de personnels dans les structures d'éducation. Plus on réduit la taille des classes, plus il devient plus évident de comprendre ce qu'il s'y passe et de régler les problèmes. Face à 30-35 élèves (voire 40), même si ce n'est pas normal je comprends que les enseignant•e•s voient des harcèlements comme des problématiques secondaires vis-à-vis de ce qu'ils ont à gérer. Alors qu'à même deux fois moins, il serait plus simple d'avoir un impact concret sur les dynamiques entre élèves. (Sans compter que là il deviendrait aussi plus simple de mettre en place des enseignements plus "personnalisés" selon les manières de fonctionner des élèves)
C'est vrai mais la pédagogie peut quand même avoir un impact important sur l'ambiance à l'école. Il y a quelques années une écoles publique a mit en place la pédagogie Freinet près de chez moi et les résultats ont été très bons. C'était une école publique dans un quartier défavorisé, avec des soucis de violence, et fuis par les parents pour le privé. Dès les premières années les résultats scolaires ont augmentés, les violences ont diminués et l'école est devenue très demandée. Il y a un lien entre la façon dont tu accueilles et instruit les enfants et leur comportement au sein de l'école. Le fait que l'école est une pédagogie bien définie et une équipe motivée par cette pédagogie a dû jouer aussi.


Montessori ce serait des principes qui permettent de mieux respecter l'individualité des gamins, faut-il se revendiquer Montessori pour être considéré comme étant respectueux des enfants ?
Non mais c'est pas une question de respect en soi. Il existe de nombreuses familles qui respectent leurs enfants et qui ont pourtant une vision très différente de l'éducation. C'est pareil pour les pédagogies.
Je trouve qu'entre le sous-entendu sur les professeurs de maternelle et primaire en France, renforcé par la marchandisation du concept et sa distorsion (les objectifs évoqués - et peut-être dévoyés - de Montessori sont autant "le bonheur" que "sait apprendre plus vite", "est plus vif" etc. enfin, de la performance quoi).
Je ne pense pas que c'est un manque de confiance envers les professeurs (ou l'idée qu'ils seraient pas doués). Les parents mettent leur enfant là où ils pensent que c'est le mieux (quand ils ont le choix). Les profs ne sont pas responsables de tout ce qui ne va pas dans l'EN. Ils choisissent pas les effectifs, le budget, le programme... Même au sein de la classe: s'ils se retrouvent avec 30 enfants, des dys, des en difficultés, des troubles du comportement, dans une salle mal insonorisée et mal isolée, sans budget pour du matériel... Ça serait vraiment poussé de reprocher au prof qu'un élève ne s'y épanouisse pas ou n'arrive pas à apprendre. Il peut pas s'occuper de Marcel pour qui "ça va" et en même temps courir derrière Jean-Eudes qui s'amuse à envoyer ses ciseaux dans la figure de Lolita, qui est mutique, et en même temps s'occuper de Pétrucle qui lit toujours pas et de Dorothée qui est dysphasique, dyslexique, dyscalculique et a un strabisme. Et là j'ai nommé que 5 enfants mais ils y en a 25 derrière qui ont toujours pas ouvert leur cahier.
Si les écoles estampillées Montessori sont chères - pour celles qui appliquent vraiment les principes à la lettre et... les autres - évidemment que les gamins savent lire, compter etc. je pense que la sociologie économique a maintenant démontré dans tous les sens comment les classes sociales les plus aisées sont surreprésentées dans les élèves ayant de bonnes notes, faisant de longues études etc. C'est le même principe ici mais appliqués aux tout-petits.
Les écoles Montesorri sont chères parce-qu'elles sont hors contrats et entièrement financé par les parents. Le coût de la scolarité d'un enfant dans le public c'est environs 6000€. Donc 5000€ pour une école Montesorri, c'est cher mais c'est le prix réel de la scolarité.
Et je sais pas mais plus je lis sur Montessori plus je me mets à la place d'un.e enseignant de maternelle, primaire en école publique qui se bat avec les moyens du bord et qui voient 1/ son Ministère lui marcher tranquillement dessus pour ensuite lui reprocher son inefficacité, sa fainéantise etc. 2/ des parents qui, par adhésion à ce discours ou par envie de faire ce qui est "le mieux" pour leur enfant se détournent de l'école publique (et potentiellement de la mixité sociale qui, j'en suis personnellement convaincue, elle aussi contribue à l'apprentissage et l'ouverture sociale d'un gamin) quand ils en ont les moyens, participant, sans le vouloir, à la dégradation de l'image de l'école publique en France.
Je suis beaucoup moins convaincu. Je crois pas que la mixité sociale augmente les capacité de lecture ou de calcul des enfants. Ce qui me parait déterminant c'est les conditions d’apprentissage. Si elles sont bonnes la mixité sociale est enrichissante. Si elles sont mauvaises c'est pas le gamin "favorisé" qui va apprendre à l'autre (surtout que le système de transmission à l'école est descendant). Ce qui risque de se passer c'est que l'un va s'ennuyer et l'autre ne pas réussir à apprendre. Et plus l'écart se creuse plus le phénomène s'amplifie. Puis le parent du premier va se dire "mon enfant apprend rien, le programme est pas suivi, l'ambiance est pas terrible. Ils ont déjà vu la division et le passé simple à l'école privée du coin et sont encore au présent ici. Je vais le changer d'école car j'ai envie qu'il ait un bon bagage intellectuel". Honnêtement personne n'a envie que son enfant se retrouve dans une classe où le professeur de français se casse la tête pour trouver des livres courts et avec un vocabulaire simple*, alors que d'autres vont pouvoir découvrir les classiques et un vocabulaire riche.
*Et encore là le prof de français va perdre un temps fou car les 3/4 de la classe n'auront pas lu le livre ou auront "rien compris".
En fait, je rejoins @Clematis sur le fond et en manif : j'ai plutôt envie de défendre les profs de l'école publique.
Je crois que c'est encore ce qu'il y a de mieux pour les enfants. Ne pas laisser les privilégiés économiques (je dis ça sans animosité envers ceux qui ont les moyens mais il y a quand même un pattern économique assez courant dont Montessori est une bonne illustration) fuir l'école publique pour des écoles coûteuses et "mieux" pour les enfants.
Tu peux difficilement empêcher les gens de faire ce qu'ils ont envie:
- la carte scolaire: les parents la détourne avec le privé sous contrat ou autre astuce comme le lieu de travail d'un parent voire fausse d'adresse, le jeu des options au collège et lycée
- tu mets pleins de bâtons dans les roues aux hors contrats, essaye d'empêcher les ouvertures d'écoles, etc..: ils se sont jamais aussi bien porté
- supprimer l'IEF: les parents se déclarent nomades, ou change de pays ou déclare plus l'IEF (oui ils sont motivés en IEF)
Ca fait un peu mal au principe d'égalité des chances et ça me rend plutôt triste et en colère (pas contre les parents, mais contre le Ministère d'une part et Montessori un peu aussi parce que c'est du capitalisme avec ce qu'il a de conséquences sociales un peu cracra et qui joue sur des leviers de sensibilité très forte, les enfants et à grand coup de marketing léché).
On tape sur Montesorri mais c'est pas les quelques écoles hors contrats ou les quelques gus qui font d'école à la maison qui empêchent la mixité sociale. L'essentiel du conflit c'est entre privé sous-contrat et public.
Alors à moins de supprimer le hors contrat? La seule fois où le gouvernement a essayé il s'est vite rétracté.

Au bout d'un moment, on va arriver dans un système complètement liberticide. Déjà qu'on a 0 choix sur le programme et le fonctionnement de l'école: public et privé sous contrat c'est la même chose, et faire autrement ça devient impossible (sauf si t'es riche).

Battons-nous plutôt pour qu'ils aient les moyens pour mettre en place ce que l'on considère être des pédagogies favorables pour les gamins (et pour le coup, pas qu'une seule pédagogie, ça m'embêterait beaucoup que l'EN appliquent quasi dogmatiquement les principes Montessori quand il existe potentiellement d'autres modèles moins à la mode dont on pourrait s'inspirer).
Sauf qu'avec les programmes il faut faire tel chose dans tel niveau et tant pis si c'est pas ce dont les élèves ont besoin. C'est incompatible avec la majorités des pédagogies qui fonctionnent plus par progression (si l'enfant sait lire il sait lire on va pas lui faire perdre 6 mois sur une méthode de lecture, s'il a besoin de temps pour appréhender le système numérique on lui laisse et tant pis s'il a toujours besoin support concret en CE2). Elles demandent aussi a être suivie sur plusieurs années* (donc un travail d'équipe entre les professeurs). Seulement l'EN ne permet pas aux profs intéressés de travailler dans la même école et du coup les profs d'une école ont bien du mal à travailler sur une même base. Certains essaient un peu en proposant de suivre une même méthode de français ou maths mais il y en a toujours un ou 2 qui aime pas du tout le choix de la méthode commune donc bon.
Toutes les pédagogies logiquement devraient être suivie sur plusieurs années pour gagner en efficacité.

C'est intéressant qu'un prof utilise du matériel Montesorri dans sa classe mais ça reste limité à une utilisation partielle, contrarié par le programme à faire, et le manque de moyen, de formation. Une fois que l'enfant change de classe il peut se retrouver avec un prof qui utilise pas le matériel, qui a pas du tout la même démarche.
Et en plus l'essentiel de Montesorri c'est pas le matériel. Je sais qu'on voit que ça partout mais c'est pas ça. Maria Montesorri a travaillé avec des enfants écarté de la société, elle les a observé, regardé leurs besoins et a créé du matériel pour leur permettre d'y répondre de manière autonome. C'est le plus important. Logiquement dans une école montesorri on doit y retrouver le matériel traditionel mais découvrir également du matériel plus récent, fait avec des choses accessibles, car le professeur s'adapte aux enfants qu'il a devant soit (et qui vivent différemment que les italiens pauvres du siècle dernier).
Le matériel chez Montessori est fait pour être utilisé sur une longue période de temps, avec une évolution des ateliers proposés, selon le stade où est l'enfant.

Après ça a un côté sympa de changer de prof, et donc de méthode et on peut se dire que ça va peut-être permettre de débloquer une difficulté grâce à un nouveau son de cloche. Mais souvent ça va enrichir l'enfant qui suit bien et donner plus de confusion à celui qui avait déjà du mal à suivre.

Perso je préférerais qu'on développe la variété des pédagogies dans le public: des écoles Montesorri, des écoles Freinet, des écoles à pédagogie explicites, des classes dys, des écoles classiques. Avec la possiblilité pour les profs de choisir leur manière d'enseigner. Avec la possibilité pour les parents de choisir dans les écoles environnantes. Ça permettrait de rendre ces pédagogies vraiment disponibles (et d'éviter les fuites) et ça permettrait aux parents de s'impliquer dans l'instruction. Ça éviterait les frustrations aussi et donnerais une image claire de ce qui fonctionne ou pas, ou pour qui.
Je vais prendre l'exemple de mon quartier. Des parents que je connais, le trip de la pédagogie alternative n'a jamais été à la base d'un choix de changement d'établissement. Ni la question de la performance.
Le top 3 des motivations à orienter son enfant vers le privé, c'est 1/ le comportement de mon enfant s'est dégradé à cause des fréquentations, 2/ mon enfant est un rejeté par les autres parce qu'il essai d'être studieux et que c'est un bon élève (+++) et 3/ j'ai (ou un proche) a eu une expérience catastrophique avec cette école.
J'ai la même expérience: que les parents soient ouvriers ou médecins (car le privé sous-contrat est assez accessible) le choix est toujours déterminé sur les conditions de travail dans la classe, sur l'avancé du programme ou l'ambiance dans l'école et les problèmes de violence.

Pour le hors contrat les motivations autour de moi c'est: pas trop le choix (enfant particulier, gros problèmes à l'école classique), le choix éducatif (il veulent une approche qui correspont à leur éducation, une pédagogie particulière). Pour certaines écoles très huppée c'est le choix de la performance. Certains parents peuvent être content de l'entre-soi mais souvent c'est l'envie que l'enfant maitrise un programme très exigeant et fasse de grandes études qui prime (ou au moins est le plus de choix possible).
 
30 Janvier 2009
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Lille
@L'Oeil de la Lune Je ne suis pas sure que ce soit si une bonne idée que ça.
Par contre il y a un élément qui permet d'expliquer pour quoi il y a autant de différences de niveau au sein d'une même classe: Il n'y a pas assez de places dans les ULIS (pour les enfants en situation de handicap) donc les ULIS vont en SEGPA ce qui fait qu'il n'y a plus assez de place en SEGPA pour ceux qui devraient y aller qui se retrouvent donc en général.

Par contre mon copain est prof et il ne fait que de la coopération et du travail en groupe pour construire leur cours (le cours noyau ça s'appelle). Si certains ont fini avant ils doivent expliquer aux autres de groupe. Si certains élèves vont plus vite que d'autres à comprendre et commencent à faire l'exercice seuls, il leur confisque les stylos et ce sont ceux qui sont en difficulté qui doivent écrire (donc ceux qui ont compris doivent expliquer pour que l'autre puisse écrire). Chaque groupe bosse un sujet et ensuite chaque groupe nomme un représentant qui va expliquer aux autres groupes ce qu'ils ont travaillé et qu'elles informations ils ont appris. Et c'est lui qui fait les groupes et plans de classe. Tout est fait pour séparer deux éléments perturbateurs et les mettre avec quelqu'un de posé, tout est fait pour séparer les deux moteurs de la classe pour ne pas qu'ils papottent à la fin.
Et il survalorise dès le départ les élèves en difficulté, il en fait des caisses pour leur faire sentir que ce qu'ils racontent c'est intéressant.
 
7 Janvier 2019
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@L'Oeil de la Lune je n'ai pas d'expérience dans le domaine, donc ce que je te dis là c'est un avis extérieur bien sûr mais je me dis que ce serait renforcer les différences de niveau, créer des apprentissages à deux vitesses et donc ne jamais vraiment essayer de combler les écarts de niveaux entre les élèves. D'autant plus qu'être un mauvais élève ou un bon élève en tout, c'est plutôt rare, non? Sauf à faire des groupes de niveaux dont la composition change en fonction de la matière/de l'activité, ça me semble compliqué.

En fait, là je me trompe peut-être (sûrement) mais à des petits âges, je trouve que la performance scolaire est plus globale sur les 3 sections de maternelle par exemple, que le fait d'apprendre à un gamin la sociabilisation, le contact de l'autre, découvrir autre chose que son contexte familial etc. en bref, plutôt axé sur des aspects "faire un humain dans une société". J'entends bien qu'il faut que les élèves sachent compter, ou quelques rudiments de lecture pour aborder le CP par exemple etc. mais je trouve dommage d'axer la maternelle sur des aspects d'apprentissage scolaire, de compétences etc. alors que ce sont des tout-petits au tout début de leur vie sociale et qu'on pourrait éviter de faire démarrer les inégalités (déjà si présentes) à un si jeune âge. Et je ne parle même pas des inégalités socioéconomiques que cela viendrait renforcer si on considère la corrélation classe sociale/niveau scolaire. Et les écoles privées servent déjà à ça.
 
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Réactions : CCCC, Bloem et Nytaas
M

Membre supprimé 293787

Guest
Si certains ont fini avant ils doivent expliquer aux autres de groupe. Si certains élèves vont plus vite que d'autres à comprendre et commencent à faire l'exercice seuls, il leur confisque les stylos et ce sont ceux qui sont en difficulté qui doivent écrire (donc ceux qui ont compris doivent expliquer pour que l'autre puisse écrire).
Sincèrement, en tant que « bonne élève » j’aurais détesté ce système, je me serais sentie abandonnée :erf:
Pourquoi les injonctions à respecter le rythme de l’élève ne seraient valables que pour les élèves en difficulté et pas pour les élèves qui progressent plus vite ? Cette méthode les freine clairement :halp:
Ensuite, évaluer mon camarade sur sa capacité à comprendre le cours mais m’évaluer moi sur ma capacité à le lui expliquer, ça me semble injuste. On n’est simplement plus évalué sur les mêmes critères, et la pédagogie ce n’est pas à la portée de tout le monde (il paraît même que c’est un métier :cretin: )
Et puis, c’est la porte ouverte au harcèlement non ? Parce que l’élève qui n’en a rien à faire du cours, quelles sont les chances qu’il apprécie que « l’intello » lui fasse la leçon ? :halp:
Moi dans ce système ça aurait fini en une dictée des bonnes réponses à l’élève préposé aux notes pour essayer de ne pas perdre trop de temps, qu’importe qu’il ait compris ou non :erf:
 

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