(mon post ne passe pas, il doit être trop long, je vais donc le faire en plusieurs parties).
Toute cette histoire m'épuise émotionnellement et physiquement.
Mon post est extrêmement long, et je tiens à préciser avant tout que je n'étais pas en faveur de l'occupation de la fac, qui n'était selon moi pas une solution ; je n'ai cependant pas lutté contre, et à l'heure actuelle, reprendre les cours pour 3 ou 4 semaines en prétendant rattraper l'essentiel du semestre afin d'assurer la tenue d'examens me paraît être une absurde mascarade, pénalisant les étudiants (cours incomplets, gens qui travaillent ou ont rendu leur appart...) et décrédibilisant le mouvement ("Bon d'accord Madame Pécresse, on a été vilains, maintenant c'est la fin de la récré, on rentre et on obéit". Variante : "Ouaiiis, tous mobilisés !! ... AH MERDE, mes exams !! Oui bon, c'était bien joli, mais quand même, quoi !!"). De mon point de vue, la fac dispense des connaissances dont l'acquisition est validée par des examens... la fac ne dispense pas des connaissances
en vue de la tenue d'examens ! C'est malheureusement comme cela que l'on a toujours tendance à le percevoir.
Je comprends cependant le point de vue des deux parties en présence, et je comprends que les examens soient indispensables à certains (notamment aux L3, mais je pense aussi aux étudiants en situation particulière, loin de chez eux ou autres trucs). Mais pour une fois j'ai pris position, et ce contre la reprise des cours.
Je n'établirais pas ce compte-rendu comme étant le plus objectif possible, mais même si j'y fais par endroit valoir mon point de vue, je ne pense pas pour autant que l'on puisse le considérer comme étant biaisé.
Voic donc le compte-rendu de la situation à Bordeaux 3 :
Les cours étaient censés reprendre le 4 mai, par décision du président, du CA et du CEVU. Mais il y avait une ambigüité : reprise DES cours (donc normalement + rattrapage) ou reprise DE cours (donc diffusion du savoir, mais pas dans une optique habituelle) ? Le président semblait naviguer entre les deux positions à sa convenance, afin de s'assurer un soutien maximum. Je me trompe peut-être sur son compte, mais c'est l'impression qu'il m'a donnée.
Lundi matin, j'étais donc présente à la fac pour voir si j'avais cours d'histoire, des fois que (je précise tout de même que les profs de l'ufr d'histoire ont bloqué leur bâtiment fin février il me semble, juste après ceux de l'ufr de géographie et aménagement, mais bref). Tout était bloqué, mais j'ai appris plus tard que c'était en réalité les vigiles qui avaient bouclé les bâtiments dès 5h du matin, à l'initiative du président de la fac, afin de mettre en place un barrage filtrant pour permettre la tenue des cours.
Les bloqueurs avaient pris l'un des deux bâtiments principaux. Il y a rapidement eu des échauffourées entre profs, vigiles et étudiants. J'ai notamment eu des échos de profs hystériques opposés à la poursuite de la grève arrachant des affiches et allant jusqu'à balancer des chaises sur les étudiants...
Lorsque le barrage filtrant a pu être mis en place dans ce bâtiment, vers 10h, après une âpre bataille entre les parties sus-mentionnées, les bloqueurs se sont à nouveau infiltrés par les fenêtres. J'ai à ce moment eu l'occasion d'entendre le président discuter avec quelques autres personnes :
Pdt : "Ahaaa, mais on vous l'avait dit que ça débloquerait !"
Un bloqueur : "Bah vous faites notre boulot, on fait le nôtre" *passe dans la salle et ferme la fenêtre*
Un sympathisant du mouvement d'occupation de la fac : "De toute façon, l'AG est prévue à 12h30, on verra bien..." (eh oui ! les cours, s'ils avaient dû se tenir, auraient dû au moins attendre l'après-midi. Le nouveau président a été élu en Avril en clamant haut et fort qu'il soutenait le mouvement (pas forcément ses moyens, je ne sais pas ça), et
accorde toute légitimité à l'AG. Quand ça l'arrange, en fait. Car voici ce qu'il a répondu :
Pdt : "Hahaha, mais y aura pas d'AG !"
son interlocuteur : "Bien sûr que si ! Vous verrez !"
Pdt : "Eh bien faites une AG si ça vous chante !!"
Je pourrais ajouter ici qu'il m'est venu une forte envie de le claquer (ou de lui claquer la tête sur le mur, au choix
), mais bon... Je veux bien relativiser, le blocage me mettait totalement hors de moi l'an dernier, et même si cette année il s'agit d'une
occupation intelligente et que mon point de vue a changé sur certaines choses, je comprends toujours les arguments de l'"autre partie". Car il y a maintenant malheureusement une "autre partie". Les choses, qui se passaient relativement bien jusqu'ici, ont tourné au vinaigre : ras-le-bol d'étudiants se sentant pénalisés ? Ou est-ce parce qu'ils se sont enfin décidés à venir à la fac faire valoir leur point de vue au lieu de râler dans leur coin ? Et encore, c'est parce que la reprise des cours avait été annoncée.
Le président a menacé de fermer la fac administrativement si les cours ne reprenaient pas (autant la laisser en occupation : les biblis et toutes les salles sont accessibles, les réunions autorisées, les CAPES et agreg maintenus, etc), et selon certaines
rumeurs, il aurait aussi parlé de démission.