"Activités pédagogiques"... en fait, chacun lit ce qu'il veut dans ce mot. La motion était un compromis, alors la partie mobilisée voit dans ces "activités pédagogiques" des réunions entre élèves et enseignants, afin de dégager les savoirs essentiels du semestre et d'aider les élèves dans leur travail autonome, là où l'équipe présidentielle et les partisans de la reprise des cours y voient tout simplement... des cours.Senko : j'ai pas compris ce qu'ils entendaient par "enseignements pédagogiques" (je suis une ancienne de BX3 et mon email est toujours activé).
La motion B était la reprise des cours pure et simple.
Ce matin, je suis allée en réunion d'UFR d'histoire de l'art : la prof a fait un effort pour remplacer le vocable "cours" par celui d'"activité pédagogique", mais a rapidement abandonné, ce qu'on ne peut trop lui reprocher étant donné le flou environnant cette notion ; en revanche, elle a clairement dit que le contrôle continu était maintenu ("mais vous comprenez, si Pécresse revient sur ses positions durant l'été et qu'on doive passer des examens en septembre, les BIATOSS refusent de changer la pondération des examens et il vous faudra du contrôle continu ! Vous viendrez tout de même pas les passer en juillet ou août, non ?" Certes, sa position se comprend, mais le texte de la motion stipulait clairement la fin du contrôle continu, et n'allez pas me faire croire que l'on ne puisse appliquer les modalités d'évaluation des dispensés à tous les élèves), et a mentionné à plusieurs reprises la tenue d'examens en juin !! J'étais effarée : il a été VOTE-DEMOCRATIQUEMENT-A-BULLETINS-SECRETS-ALORS-VENEZ-PAS-NOURS-FAIRE-CH*** que les examens ne se tiendraient en juin que si le gouvernement revenait sur ses positions, et éventuellement en septembre si ce n'était pas le cas - éventuellement.
(je comprends parfaitement qu'il y ait des gens que ça foute dans la merde, j'ai des amis dans ce cas, moi-même ça ne me réjouit pas particulièrement, mais entre un semestre allégé/tronqué/réduit au noyau le plus dur et sanctionné par un examen tout aussi factice et une neutralisation du semestre, bon... Et même si ça ne devait pas se faire, il peut être mis en place quelque chose pour ceux qui en ont absolument besoin, notamment les L3 présentant un concours, les M2 demandant un doctorat, ou autres. La situation est quand même généralisée, il ne serait pas si difficile d'en tenir compte !!!!).
Bref, quand des étudiants mobilisés ont fait remarquer le non-respect flagrant de la motion (Réponse de la prof : "Mais si voyons, j'ai voté la motion A, et j'essaye de l'appliquer au mieux, regardez, on ne fera pas cours le mardi ! Mais vous devez comprendre que tout n'est pas possible !" Mais PUT**N le président de la fac l'a pas sortie de son c** quand même c'te motion merde !!!!), il les ont laissé parler un peu, puis, à court d'arguments, se sont énervés et ont voulu les faire gicler ("c'est une réunion d'ufr !! Vous êtes en quoi vous ? Master de géo ? DEHORS !!"). Seulement voilà ! Ces étudiants faisaient partie d'un comité mixte mis en place pour vérifier le bon déroulement de l'application de la motion. Lorsqu'ils l'ont fait valoir, un prof d'archéo présent dans la salle et faisant partie de ce même comité a dit "on va pas refaire le débat, on fait comme on peut, comme on doit faire, et j'espère que cette commission n'aura pas lieu de fonctionner".
GNIIIIIIIIIIIIIIII.
A QUOI CA A SERVI DE VOTEEEEEEEEEEEEEEEER ?????!!!!!
Ca m'énerve, ça m'énerve, ça m'énerve. (et ça se voit je crois )
Après-midi, réunion de japonais... avec la seule prof d'histoire, toujours très mobilisée, et bien décidée à appliquer la neutralisation du semestre dans sa discipline si des notes devaient être données. Là, on a appris que la prof de littérature (avec laquelle on s'était frités en réunion jeudi dernier) avait dit "je me fous de la motion, moi je reprends les cours". Et paf dtc. On l'a demain matin en première heure, on verra bien...
Une étudiante en 3e année de LEA anglais-portugais est venue exprimer son indignation face aux propos d'un de ses profs de matières d'application (éco ou droit jcrois), pour qui "le vote d'hier n'était qu'un sondage". AHAHAHAHAHAHA. *rire nerveux*
Donc, j'ai bien peur qu'il se passe ce que je craignais : mésinterprétation de la motion de manière à arranger sa propre personne (et ce des deux côtés sans doute) - remarquez cela colle bien à la politique présidentielle actuelle (à la fac) dans laquelle le président s'arrange pour être d'accord avec tout le monde, retournant sa veste continuellement -, aggravation du conflit entre pro- et anti- (faites suivre "-" de quasiment tout ce que vous voulez), débouchant sur une fermeture administrative de la fac, avec éventuellement intervention des forces de l'ordre au milieu.
Ou alors, on se tait et on subit sagement.
Je ne crois pas en une troisième option, même si j'aimerais l'espérer : que tout le monde soit bien d'accord sur la signification du texte de la motion votée et qu'on puisse l'appliquer dans la paix, la sérénité et la joie d'apprendre.
(tu étais en quoi et quand, Silverchair ? ^^)