Hey, j'interviens pas vraiment dans le débat mais tout ce que j'ai lu m'a fait penser à la nouvelle "Cat Person" qui avait été présentée dans un article mad. *contexte de relation hétéro* Si je me souviens bien, la meuf avait consenti, avait dit oui et décidé de faire du sexe mais tout le problème était qu'elle n'en avait pas vraiment envie au début... et plus vraiment à la fin
. Je crois que c'est
@grenouilleau qui disait que le terme de "consentement" était problématique, parce qu'il supposait que le désir venait forcément d'abord de l'homme, et que la femme avait ensuite le choix de refuser ou d'accepter. Donc même si elle a envie, on saura jamais réellement quand l'envie est venue, et pourquoi, si elle était déjà présnte au début, ou si elle a été induite par l'envie du mec. C'est comme si son envie à elle, vu qu'elle est mise sous le feu des projecteurs qu'après l'expression de celle du mec, était jamais pure et toujours influencée par plein de raisons extérieures : le désir du mec et donc l'envie de faire plaisir et/ou la peur qu'il se sente mal et frustré, et/ou la peur qu'il lui en veuille et se désintéresse d'elle, la curiosité, l'envie de se détendre, de partager un moment tendre, ou d'être désirée... (pour ça qu'on dit que "la meuf a besoin d'une
raison pour coucher, le mec d'un endroit
")
Et là justement dans la nouvelle ce qu'on voit c'est que le fait que l'homme désire son corps excite la meuf, et elle a une sorte de désir narcissique indirect envers son propre corps qu'elle mate pendant l'acte. Comme le désir du mec semble toujours pur, premier, et que le corps des femmes est hyper-sexualisé, ben au lieu que ce soit l'objet de leur excitation soit uniquement le corps du mec, ça devient indirectement le leur. Je sais pas si c'est très clair
Bien sûr c'est très schématique, parce que les mecs aussi ont tendance à être plus excités en percevant le désir de la meuf et le corps du mec peut être objet de désir. En tous cas c'est ptet ce schéma "l'homme désire, la femme consent ou pas" qui brouille les pistes sur notre envie. Dans ma tête y a plusieurs degrés qui poussent au sexe :
- excitation physiologique déclenchée par l'attirance pour l'autre, ou non
- désir qui peut être uniquement psychologique
- envie de le faire, même sans désir ou excitation, par curiosité, ou même tout simplement par envie de sexe en général. Ca peut mener à se dire "l'appétit vient en mangeant". T'as envie de manger = de sexe, mais t'as pas (encore) d'appétit = de désir, ni de faim = d'excitation physiologique, de ventre ou de chatte qui gargouille
- volonté de le faire = consentement. C'est ça qui fait que si on décide sans subir de pression ou de contrainte, de faire du sexe sans envie ni désir ni excitation, c'est pas un viol. On peut vouloir sans avoir envie.
C'est juste que là les raisons du consentement sont pas le désir, mais des raisons autres : se faire de l'argent pour un.e prostitué.e, tuer le temps, faire plaisir à l'autre, faire plaisir à l'autre parce que sinon on a peur qu'iel nous voit négativement... c'est là que ça devient ambigu, parce que ça ressemble à une pression. Sauf que ça peut être une pression qu'on se met à soi-même et qui est pas montrée du moins intentionnellement, par l'autre. Je sais pas si le désir/l'excitation vient et devrait venir du corps de l'autre - car par exemple les asexuels peuvent sexer sans avoir d'attirance dirigée envers quelqu'un, mais juste une envie "générale". Ça serait aussi simpliste de dire que le désir des mecs vient toujours du corps de la meuf, qu'il est plus pur, plus primaire et plus simple. Si c'est le cas, c'est juste le résultat de siècles de non-répression de ce désir et presque de conditionnement qui fait du corps de la femme une source de désir. Bang les 2 sont associés. Le truc, c'est que pour la femme, c'est pas seulement le dernier niveau aka le consentement qui dépend de causes extérieures au sexe et au corps de l'autre, mais le désir et l'excitation eux-mêmes, peut-être parce qu'on a été habituées à ne voir notre désir, à se poser la question de notre envie qu'après que l'homme ait manifesté la sienne. C'est de moins en moins le cas, mais dans ma tête c'est un peu pour ça que la masturbation est plus mal vue pour les femmes. Avant une époque indéterminée (euuh), elles étaient censées n'avoir envie de sexe qu'en présence d'un homme, ce qui excusait presque cette envie. Du coup encore aujourd'hui si on se pose la question de "est-ce que j'ai envie ?" alors que les mecs semblent ne pas se la poser, c'est parce qu'on part du principe qu'eux oui, et que c'est donc à nous de décider, toujours par rapport à leur envie 1e, même quand celle-ci est pas exprimée - et on en vient au consentement masculin du coup.
Je voulais rebondir sur la question du moment d'apparition du désir, de l'"appétit vint en mangeant" toussa toussa mais plus le temps
(Dire qu'à la base j'étais juste venue poser ma bouse en foutant le lien de la nouvelle
)