Gone Girl, film misogyne ou exploration d'une glaciale antihéroïne ?

1 Mai 2007
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Paris
Je ne l'ai pas trouvé misogyne. Comme quoi ça dépend beaucoup de la sensibilité de chacun, parce que pour moi LE truc qui m'a écoeurée et interpelée c'est les parents d'Amy et la création d'Amazing Amy. J'ai trouvé que c'était ça le noeud du problème, et qu'Amy était surtout dépeinte en "victime", mais c'est peut-être juste une lecture personnelle (je n'ai vu que le film).
Depuis son enfance Amy a été l'ombre de son alter ego fictif, que ses parents ont médiatisé et perfectionné à tel point qu'ils semblent plus éprouver de l'affection pour elle que pour leur propre fille. Amy a grandi conditionnée par l'idée que pour être satisfaisante auprès de Maman et Papa (et par extension le grand public qui adule son faux self) il fallait réécrire et scénariser sa vie, qu'il fallait être parfaite. Bien qu'elle en soit à moitié consciente, il semblerait qu'elle n'ait jamais réussi à sortir de cette relation aliénante. À la fin quand elle a les yeux pleins d'étoiles en voyant tous les regards et les caméras enfin tournés vers elle, elle doit se dire "c'est qui l'amazing Amy maintenant ?". Nick n'est pas dupe, puisqu'il dit cyniquement aux parents "Vous devez être si fiers" (d'avoir réussi votre créature). Quand on voit l'inventivité et l'ingéniosité qui ont été mobilisées pour mettre en oeuvre sa machination, on se dit qu'elle aurait pu être une super écrivain de polar ! Sauf qu'elle ne peut pas être l'écrivain, elle c'est le personnage de la fiction, c'est la place qui lui a été assignée.
Je pense que comme elle se refuse d'en vouloir à ses parents et refoule la dimension perverse de leur relation, elle a dans sa tête rationalisé sa rancoeur en la déplaçant sur le sexe opposé et la société, avatars parfaits dans l'inconscient collectif de la personne exigeante qui dicte comment se comporter. Ce n'est d'autant pas anodin que la société a aussi sa part de responsabilité et là on entre dans un second niveau de lecture d'orde plus sociologique que @Mymy a très bien résumé avant moi et que j'ai honnêtement la flemme de reformuler :cretin:
J'ajouterais que dans un milieu où règnent les images, c'est plus facile pour Amy de s'attaquer aux hommes plutôt qu'à ses parents pour alléger sa souffrance, parce que l'idée d'une femme physiquement violentée par un homme est plus facilement concevable (par elle et par les autres) que l'idée d'une femme psychologiquement tourmentée par sa famille bourgeoise bien rangée.
Je ne vois pas en Gone Girl un film misogyne parce que j'ai tout de suite vu les reproches qu'elle fait aux hommes comme illusoires, une auto-persuasion, il lui fallait inconsciemment trouver un bourreau, une cause à son angoisse. Je pense sincèrement que psychologiquement les sexes auraient pu être interchangés. Quand Amy se lâche totalement une fois qu'elle prend la fuite en se disant libérée parce qu'elle n'est plus auprès de Nick, je vois surtout une Amy qui se libère de son rôle irréprochable des livres jeunesse ! Et le seul mec qu'elle tuera sera celui qui s'inscrit le plus dans le schéma étouffant des parents (il l'infantile et lui impose ses préférences sur comment elle doit se comporter)
Je sais que je passe un peu à côté de la "critique de l'illusion de la vie conjugale" annoncée comme étant le thème principal de l'oeuvre, mais en attendant la première fois que le mot "mariage" sort de la bouche d'Amy, c'est pour parler du mariage d'Amazing Amy orchestré par ses parents avant son propre mariage, donc prout je maintiens mon interprétation psychanalytique de comptoir des parents dans l'histoire ! La pauvre vit complètement entre fiction et réalité, entre Amazing Amy, son journal rose d'ado à moitié mytho, son faux kidnapping et ses interview à son retour, elle est complètement paumée et plongée dans la psychose ! Si elle est bouleversée quand elle voit Nick la tromper, ce n'est pas l'adultère en elle-même qui la déroute, mais le fait que ce n'était pas écrit dans le scénario parfait qu'elle avait imaginé pour eux. Elle a voulu revenir dans ses bras à partir du moment où il a compris qu'il fallait mentir en se conformant à l'image de l'époux parfait qu'on attend de lui, elle avait de nouveau quelque-chose sur quoi s'accrocher, s'ils ne suivent pas le script elle est perdue.
 
Dernière édition :
29 Octobre 2013
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J'ai vu "Gone girl", que j'ai beaucoup aimé.
Je suis partagée quant au message porté... D'un côté, d'un point de vue global, je trouve qu'effectivement la figure d'Amy est un peu trop une caricature genrée, faisant appel à plein de stéréotypes négatifs attribués aux femmes, pour que l'argument "Oui mais elle est "exceptionnelle", elle ne représente pas toute les femmes." marche totalement. De l'autre côté, on a des personnages féminins qui modèrent cette caricature, et surtout on a un mari qui ne bénéficie pas d'un meilleur traitement. Ce n'est pas comme si on avait d'une part l'affreuse Amy, symbole par excellence de la femme méchante, et d'autre part son mari, un homme nuancé. Il est extrêmement caricatural lui-même : force d'inertie, tendance au laisser-aller, lâcheté, infidélité, etc. Donc je pense qu'on peut soit trouver que les film est extrêmement caricatural en termes de représentation des genres, soit qu'il dénonce ça : les personnages principaux sont "enfermés" dans un mode de fonctionnement aliénant et, surtout, faux, surjoué. Ils sont comédiens dans leur propre vie, en représentation permanente - cela apparaît avec encore plus de force à la toute fin - et ce découpage entre les genres peut faire partie de ces rôles de composition qu'ils se sont inventés. Mais misogyne, ce n'est pas mon impression.

Après, je suis la sœur d'un homme dont l'ex-femme tarée l'a fait traîner au commissariat en portant plainte pour des violences conjugales imaginaires, dans l'optique (avouée et assumée) de lui faire, à terme, ôter toute garde de ses filles. Donc forcément, je n'ai pas un regard neutre sur ce genre de choses, d'histoires...
 
C

CapriceK

Guest
J'ai lu les articles des sites féministes donnés dans l'article de Madmoizelle, et je ne comprends pas du tout leur point de vue. Comme c'est dit ici, Amy n'est pas du tout montrée comme une représentation "des" femmes, c'est juste une femme, et avant tout un être humain. Je trouve ça un peu triste que les féministes ne voient justement Amy que comme une femme avant d'être un personnage, c'est se tirer une balle dans le pied.

Des films avec des hommes manipulateurs, il y en a eu et il y en aura. Montrer un homme suffisamment intelligent pour être diabolique, ça ne fait pas ciller les détracteurs de Gone Girl, mais on ne devrait pas donner ces critères à un personnage féminin parce que ça en fait automatiquement un cliché? Eh bien, ils sont où pour crier au scandale devant Thor, cliché par excellence de l'homme fort, musclé, mais qui a un petit pois dans la cervelle? Je trouve que dire "olala, c'est une femme la méchante c'est mysogine, c'est un mauvais message à faire passer au cinéma ça ne devrait pas être diffusé", tout ça parce qu'elle correspond à certains clichés, c'est vraiment hypocrite. Si on raisonne comme ça, on ne fait plus rien. On ne fait pas de méchant noir parce que c'est raciste, pas de dom Juan parce que c'est sexiste, pas de banquier juif parce que c'est antisémite...

Ce qui me dérange dans l'article d'Osez le féminisme, c'est qu'ils partent du principe que le film va porter un message. Certaines l'ont dit ici aussi d'ailleurs en disant que le film "dénonce", ceci ou cela. Pourquoi est-ce qu'il devrait y avoir un message, un engagement quelconque? Un film, après tout, c'est juste une histoire. Certes, beaucoup d'oeuvres prétendent passer un message moral, politique, social, religieux etc... Mais d'autres non, et je n'ai pas eu l'impression que Gone Girl ait cette prétention. C'est juste un thriller qui raconte une histoire, en se basant sur une vision (que je trouve très réaliste) de la société, rien de plus. (Après, c'est mon ressenti, je ne connais pas les positions de Flincher par rapport à ses films, s'il s'en revendique ou non, etc).

Donc, à mon sens, dire que le personnage d'Amy est victime de mysoginie, c'est faire preuve d'hypocrisie quant à la réalité du monde. D'ailleurs, faire ce film en inversant les rôles aurait été bien plus difficile, justement, parce que les hommes victimes de leurs femmes sont bien plus rares. Nick aurait eu beaucoup plus de mal à faire croire à la culpabilité de sa femme - mais c'aurait aussi été intéressant de voir ça.
 
29 Août 2008
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Lyon
J'ai adoré le film, j'aime de manière globale j'aime beaucoup l'esthétique de Fincher.
Personnellement je n'ai pas ressentis le film en lui même sexiste en sortant de la salle. Après je trouve qu'il l'es un peut dans le contexte de la filmographie de Fincher. Le titre "l'homme qui n'aimait pas les femmes" est assez vrais, c'est une récurrence assez pénible si on met ses films les uns par rapport aux autres.

Dans le cas de Gone girl, pour moi le problème est qu'on a le plus grand mal a arriver a faire considérer la problématique du viol et à faire en sorte que les victimes soient crus quand elles vont porter plainte, et même que les violeurs soient condamnés... Les chiffres sont quand même assez effarants et des affaires comme ce qui c'est passé avec DSK montrent qu'il y a un vrais problème social par rapport à ça!

Du coup bien sure qu'Amy est un personnage, qu'elle n'est pas supposée être une femme type, bien sure que des connasses qui inventent des viols/des violences et qui décrédibilise la cause ça existe aussi dans la vrais vie, mais on a vraiment pas besoin vu l'état actuel des choses qu'un film de cet ampleur vienne poster cet exemple dans l'imaginaire collectif.
De la même façon que je pense à Irréversible quand je passe par le tunnel glauque à coté de chez moi, que je me demande si le mec qui me drague dans le bar ne serait pas un genre de Barney, est-ce que certains ne vont pas se demander si une victime ne serait pas une Amy en puissance?
Et l'idée de douter de la parole d'une victime sera de plus en plus présente si il y a des exemples dans des séries, des films grand publique...
Je ne suis pas sure du tout d'arriver a exposer mes idées efficacement.

Bref ça n’empêche pas que c'est un film excellent et un très bon thriller que j'aurais plaisir à revoir.
 
12 Mars 2013
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Paris
J'étais en effet très gênée par les critiques qui faisaient de Gone Girl un film sexiste, merci pour ton analyse Mymy, tu as mis des mots sur ma pensée!!
 
11 Octobre 2011
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Rouen
www.msoriginaldoll.com
Je n'ai personnellement pas vu ce film, mais dans la description, je ressens au contraire un côté plutôt "les femmes sont fortes" même si c'est dans le sens de la manipulation. On met souvent en avant les côtés manipulateurs des hommes, mais ici, cela surprends parce qu'il s'agit d'une femme et je ne vois en aucun cas en quoi ce film est misogyne en fait :/
 
14 Février 2014
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Paris
Personnellement, j'estime être relativement au fait du sexisme et de la culture du viol ambiants dans notre société, et ce depuis un bail (je dirais bien "depuis que j'ai pris la pilule rouge", mais étant donné que cette analogie est aussi utilisée par les masculinistes, elle me débecte un peu). Je vois maintenant le mal un peu partout et je passe pour une grande parano dans mon entourage.
Et pourtant, je n'ai pas du tout eu l'impression d'avoir faire à un film misogyne ?

Déjà, le fait qu'Amy soit une totale psychopathe joue largement : comme c'est si bien dit dans l'article, je ne vois pas comment on pourrait faire le rapprochement avec la grande majorité des femmes, étant donné que chacune de ses actions est guidée par sa folie.
Alors oui, ses actes sont en effet genrés (enfin, ils prennent la source dans le fait qu'elle est une femme), mais au final, je trouvais que le film mettait bien en avant qu'Amy se sentait légitime à les accomplir via une société malade (le rôle des médias est frappant dans le film).
Et encore une fois, je trouve qu'il est assez clair qu'elle simule ses viols parce que c'est une grande malade, et que ce n'est pas du tout représentatif du reste de la gente féminine. Au final, les autres personnages féminins apparaissent raisonnés je trouve, à l'exception de sa "meilleure amie" qui est une greluche. Je trouve qu'on ne peut pas autant en dire de la part des personnages masculins (dont la palme revient à Nick, qui est un crétin absolu et malsain).


J'ai lu les commentaires et, même si je n'ai pas ressenti les choses de la même façon, je peux éventuellement comprendre pourquoi elles les ont ressenties ainsi. Il est vrai que, dans le contexte de notre société où la victime doit toujours se justifier, ça peut ajouter de l'eau au moulin de ceux qui préfèrent nier leur parole. Ceci dit, Gone Girl ne demande pas beaucoup de subtilité pour faire la part des choses, et la grande majorité des spectateurs seront en mesure de la faire je pense.
En revanche, j'ai été carrément dérangée par la critique d'Osez le Féminisme.

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Franchement, je trouve qu'on confine à la mauvaise foi pendant tout l'article, mais là c'est le pompom. Déjà, si personne n'a cru Nick, ce n'est pas parce que c'est un homme, mais parce qu'il ment et se comporte de façon tout à fait louche pendant toute l'enquête, et je crois que ça a été largement explicité pendant tout le film.
Enfin, pour la partie soulignée, encourager la violence masculine, sérieusement ? Elle a tenté de le faire mettre en prison et exécuter, a assassiné un homme, et lorsqu'elle lui fait une ultime dernière crasse, il la plaque contre le mur. Alors oui le geste en soi est violent, mais au final c'est elle qui a le contrôle pendant cette scène et elle le sait ; s'il ne lui fout ne serait-ce qu'une baffe, il en prendra pour son grade après, avec les journalistes dans la maison. Alors oui, plaquer brusquement les gens contre le mur, même si on est épuisé mentalement d'avoir survécu à une tentative de meurtre et d'autres crasses, c'est mal. Mais de là à dire que Fincher encourage la violence domestique, vraiment ? Je n'ai vu personne s'émouvoir quand, dans Broadchurch,
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Enfin je sais pas, je sais bien que le féminisme n'est pas un mouvement uni et homogène, mais là ça me gêne.

Hors sujet : j'aimais déjà bien Rosamund Pike que j'avais vue dans deux films avant ça, mais sa prestation dans Gone Girl m'a carrément bluffée.
 
7 Septembre 2014
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Pour ma part j'y ai vu un message féministe. Pour plusieurs raisons:

- Amy: le perso de psychopathe froid et calculateur, parfois brutal, séduisant par son intelligence bien plus que par sa plastique. Dans la plupart des films hollywoodiens, la femme "méchante" ressemble à une maîtresse dominatrice ultra-sexualisée, tandis que le vrai, pur psychopathe est l'apanage des personnages masculins (ex: Hannibal Lecter). Et ici on a unE psychopathe qui surpasse tout ce que j'ai pu voir au cinoche. Donc un gros plus pour ce personnages auquel j'ai tout de suite accroché (j'<3 les méchants bien construits).

- La toile de fond: Amy se fait passer pour une femme battue tuée par son mari et ça marche, parce que la violence contre les femmes est très présente dans la société. On croit Nick coupable parce que "c'est toujours le mari". Le film se focalise sur un cas exceptionnel, pour mettre en lumière la triste réalité: des femmes meurent sous les coups de leur conjoint régulièrement, et tout le monde le sait.

- Les allusions à la place de la femme dans la société: la critique de la "fille cool", ce modèle standardisé de femme auquel il faudrait correspondre pour plaire aux hommes. Cet aspect est beaucoup plus présent dans le livre. D'ailleurs Amy ne "piège" pas que des hommes dans le livre, elle manipule notamment une de ses camarades de classe.

Quelques nuances:
- Le message féministe est à mon avis plus net dans le livre que dans le film.
- Comme d'habitude, chaque spectateur y verra ce qu'il voudra et ne prendra en compte que ce qui l'arrange (y'a eu un article là-dessus sur madmoizelle récemment).

Film vs. Livre:
je ne suis et ne serai certainement pas la seule à lire le livre après avoir vu le film, donc je pense que parler du support d'origine est important.

-> Dans le livre, les personnages masculins sont beaucoup plus inquiétants: Nick et surtout Desi. C'est comme si Amy précédait les abus qu'elle allait subir en manipulant l'autre. En ce qui concerne Desi par exemple, il aurait très bien pu faire ce dont elle l'accuse : elle ne lui en a simplement pas laissé le temps. De même, Nick a des pensées violentes et dérangeantes.
-> Encore dans le livre, l'emprise d'Amy, son pouvoir, son contrôle total de Nick est bien plus évident à la fin. Il ne peut rien contre elle. D'ailleurs l'aspect malsain et violent de leur relation ressort très clairement: il y a une forme d'amour pervers entre eux, basé sur la compétition.
-> La critique de l'éducation reçue par Amy et d'Amazing Amy, est extrêmement présente dans le livre, puisque et Nick et Amy rendent les parents de l'héroïne responsables de son perfectionnisme malsain.

Au sujet d'Osez le féminisme: je ne sais pas qui est l'auteur de la critique, mais je ne pense pas être la seule à avoir adoré Amy, ni la seule à avoir considéré le geste brutal de Nick comme une démonstration de sa propre impuissance.

Bref, j'adore le personnage d'Amy Dunne :jv: et j'ai été bluffée par la performance de Rosamund Pike :top:
 
30 Décembre 2014
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Pour reprendre le hors-sujet du post de Sohranna, j'avais pu voir Rosamund Pink dans le très bon Le Monde de Barney, et dans quelques rôles plus secondaires (Une éducation, We want sex equality ou encore Orgueil et préjugés), donc j'étais plutôt heureuse de voir réapparaître l'actrice au milieu du film !

Comme dit par plusieurs avant, Amy ne représente pas toutes les femmes, et j'ai donc du mal à voir l'aspect mysogine du film même si je comprends que l'histoire puisse déranger.
Surtout la mise en scène joue beaucoup, puisque Fincher maintient tout de même une distance avec tous ses personnages. Il ne sont pas jugés selon moi. La manière de filmer amène plutôt le thriller et une critique des médias. On a de plus une noirceur de l'image, et en même temps un aspect très lissé. Quand on sait que le livre s'intitule "Les Apparences" c'est plutôt tout ce pan là (les faces cachées de chacun) qui m'a tenue en haleine, qu'un machisme que j'ai peu perçu.

Je trouve que le film est fort parce qu'il ne donne pas un avis mais nous interroge fortement :
- Est-ce que si Amy était un homme et Nick une femme, je tirerais les mêmes conclusions ?
- Si les médias mettaient en scène un meurtre de cette façon, est-ce que je croirais vraiment à l'innocence de Nick (qui un peu benêt sourit devant le portrait de sa femme disparue) ?
Ce qui questionne notre rapport à la réalité, aux images, et donc bien aux apparences, dans une vision certes pessismiste mais qui nous laisse libre de s'en détacher.
- A quel fait culturel ou symbole me renvoie le personnage d'Amy ? Dans les contes la sorcière ou barbe bleue n'ont pas les mêmes attribus (je n'ai plus en tête malheureusement La psychanalyse des contes des fées de Bettelheim mais je peux au moins vous en conseiller la lecture). D'ailleurs les critiques parlent d'Amy comme d'une castratrice (au figuré comme au littéral). Hors pour reprendre une définition de l'internaute.com : "Castratrice se rapporte à une femme qui fait preuve d'une très grande autorité et se comporte comme si elle était supérieure aux autres. De façon imaginée, cette personne donne l'impression d'émasculer les hommes.". Le terme qu'on emploierait pour désigner un homme faisant preuve du même caractère envers les femmes serait autre et n'évoquerait pas le même imaginaire je pense...

Bref, j'espère ne pas avoir été trop brouillone. Mais je vois une certaine complexité du film, qui soulève un débat plutôt que ne donne une réponse, et c'est ce qui me plait !
 
18 Décembre 2014
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Hier en lisant l'article je me suis dit " oooh il faut que j'en parle à quelqu'un " et me voici sur ce forum.
J'ai vue le film avec mon compagnon. Lui me disait avant le film " oh tu vas voir il parait qu’après ce film ont ne fait plus confiance à aucune femme". S'en est suivi un long discours de ma part.
Tout d'abord je pense que non le film n'est absolument pas misogyne.
Pour moi il s'agit d'un film qui montre bien que les femmes aussi peuvent être malade psychologiquement et que la violences conjugales existe dans les deux sense . Bon là rélargie à mort mais personnellement ce film ouvre sur des sujets qui sont trop sensible dans notre société.
Je dois préciser que j'ai un petit côté féministe mais modéré. Je travail dans une association qui aide les personnes majoritairement victime de violences conjugales. Forcément les personnes que je rencontre sont principalement des femmes.
Lorsque je rencontre des hommes dans un premier temps s'est assez déroutant et dans un second temps ils viennent lorsqu'ils sont au bout du rouleau. Le constat est sans appel. les violences que subissent les hommes peuvent être physique mais sont surtout psychologique.
Et TADAAA voici l'image de tout sa en un film. Une jeune femme totalement malade qui organise un plan machiavélique pour faire sombré son mari. Pour moi il n'y a aucune image misogyne la dedans.
Il ne faut pas prendre Amy comme une femme mais comme un être humain, un individue qui à des déviances. Ne pas catégorisé est la clé.
De plus ce film montre parfaitement le côté flippant de deux personnes. Amy en manipulatrice aguerrit et sont ancien petit ami qui est resté bloqué à ses 16 ans.
A la sortie du film moi et mon ami avons beaucoup discuté et il est vrais que des personnes ne réfléchissant pas plus loin vont se dire que TOUTE les filles sont des taré hystéro mais dans ce cas ils n'ont rien compris au film. Le film était super j'ai adoré mais il est vrai qu'il ouvre à beaucoup de débat. Et personnellement j’adore sa :d.
 
  • Big up !
Réactions : Idiote et jaqen
22 Octobre 2014
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Oh j'ai adoré ce film . Mais à mon sens la misogynie dans ce film ne réside pas dans le fait que Amy représente LA femme ou non mais plutôt dans la représentation générale des femmes et du mouvement pseudo féministe . Tout les personnages féminins (à part margo ) tombent dans le panneau de Amy , que ce soit la "cruche" de voisine , la "cruche" de présentatrice , andie ,ou l'inspecteur trop maline et victimisent Nick . Les causes défendues par le mouvement féministes (viol , harcèlement ...) paraissent illusoires et sont ainsi decrédibilisées . A l'inverse , je crois que les abus des hommes (et ils en font dans le film) auraient gagnés à etre davantage soulignés , je pense à ce fou de "barney stinson"
 

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