Huit phrases (et leurs réparties) que j’ai trop entendues pendant mon chômage

[R0ckambolesque]

J'ai retrouvé un boulot mi juillet après m'être fait dégager comme une merde de mon ancien job en avril. J'ai détesté ce laps de temps au chômage. J'sortais pas de chez moi parce que ça coute de la thune de sortir de chez soi, je replongeais sévère dans la dépression parce j'avais tout le temps du monde pour culpabiliser et à me dire que ma mère (qui venait de décéder) aurait bien honte de moi. Alors clairement j'ai pris un job "alimentaire." Alimentaire parce que c'est pour payer mon loyer. Je bosse dans une bijouterie et c'est pas la joie. Parce que d'une je supporte pas qu'on m'impose ma tenue vestimentaire et que le tailleur c'est vraiment pas mon kiff. Et ensuite, il y a une pression du chiffre. C'est detestable. On a un objectif par personne par jour avec un nombre de tickets à faire, un nombre d'article par clients et tout un tas de trucs ultra gavant, surtout que les chiffres sont affichés devant les autres, c'est pas genre un truc privé auquel que toi n'as accès ! Alors ouais c'est cool je bosse 35h/semaine et je cotise. Sauf que j'ai pris un boulot alimentaire à plus d'une heure de chez moi et que je finis la plupart du temps à 21h.

Cependant, je prends sur moi. En plus de mes 35h, je reprends mes études à distance. J'ai prévenu mes potes que j'aurais beaucoup moins de temps à leur accorder et que je les aimais de tout mon coeur mais que je prenais cette année pour moi -les trois dernières je les ai passé à m'occuper de mes parents, que j'ai perdu- parce que je veux faire ce que je veux et que ça va me demander des sacrifices.
Et j'espère pour toutes les madz que vous aurez pas à traverser une sale période comme la mienne à jongler entre les trucs pour trouver le boulot de vos rêves

 

[Telo Marie]

Merci pour cet article qui m'a bien fait relativiser sur ma situation actuelle. Pleins de bisous à toutes les madz YOU GO GIRL

 

[Kierne]

Hello les filles,

Pardonnez-moi d'arriver avec mes gros sabots, mais je comprends mal ce qui dérange dans "tu fais quoi dans la vie ?" Je veux dire par là que les personnes qui posent cette question sont bien plus souvent mues par un souci de discuter autour d'un domaine, en témoigne justement ce que dit Suomi quand les gens disent "nan mais tu cherches dans quoi ?" . Dans le fond, même si c'est maladroit, ça dénote juste d'une envie de connaître la personne. Peut-être que ce sont plutôt les réactions que vous avez quand vous annoncez que vous êtes au chômage qui gênent, non ? Dans ce cas, puisque l'on est dans les "astuces réparties", plutôt que de dire "je suis au chômage" si ça vous gêne, pourquoi ne pas ajouter "je cherche dans telle branche" ou "j'ai fait telles études". Ou même prendre la question innocemment et la tourner en question sur ce que vous aimez faire (lire, faire du bénévolat, cuisiner et j'en passe). Parce qu'honnêtement, dans le fond, je m'en fous que la personne soit au chômage (enfin, pas dans le sens où je ne compatis pas, mais dans le sens où si la personne en face de moi est au chômage, ça ne va pas retourner ma journée et me faire la vouer aux gémonies...).

Et puis bon, c'est facile à dire là où je suis mais... je ne trouve pas normal qu'annoncer que l'on est au chômage soit générateur de gêne. Dans notre société, soit tu es utile et tu produits, soit tu fais profil bas, cool ! Alors que les chômeurs que l'on fustige si souvent ont bien souvent été maltraités par notre système de travail. Que le nombre d'aides qui pourraient être demandées et qui ne sont pas réclamées atteignent plusieurs milliers d'euros. Zut quoi. Surtout quand en plus pas mal de chômeurs en profitent pour faire du bénévolat (en plus du reste), et je trouve ça absolument super.

Alors quand des personnes vous demandent, peut-être maladroitement à vos yeux, "dans quoi tu bosses ?", pitié, ne le prenez pas mal. Ce n'est pas une question jugeante - même si elle peut amener jugement lors de la réponse, on est d'accord. Mais c'est pas comme quand t'es enceinte et qu'on te dit "t'es sûre que tu va manger du fromage ? " sous-entendu "sale mère, tu tues potentiellement ton enfant". Non, c'est juste de l'attention de la part des personnes qui vous entourent. Et autant pour une question clairement dégueu', je comprends, autant pour une question qui se soucie de vous, je ne trouve pas très bien venu de recevoir une réponse moqueuse, là où j'essayais simplement de discuter avec quelqu'un. Et pourquoi par parler, si elle le souhaite, de ce qui l'a menée au chômage. Des questions de société qui y sont liées. Ou d'autre chose si elle le souhaite. Mais, tant qu'à faire, je préfère encore que l'on me dise clairement que l'on ne souhaite pas en parler plutôt que de m'envoyer bouler. Non, toutes les personnes qui vous posent cette question n'ont pas d'arrière-pensée pour vous rabaisser

 

[cococat]

A la question "tu fais quoi dans la vie?" Tu peux aussi parfaitement répondre "je prends des cours d italien, je suis passionnée de dessin et de planche à voile et aussi je m essaye à la pâtisserie de temps en temps". Je ne suis pas au chômage mais quand on me pose cette question je ne réponds jamais par mon métier. (je trouve ça plus fun et ça peut engager la conversation sur des passions communes)

 

[Gabelote]

@Kierne @cococat : sur le fond je suis entièrement d'accord avec vous mais en vrai, on tombe souvent sur des gens qui n'attendent qu'une réponse à leur question = qu'on leur donne notre métier.
Je l'ai fait pas mal parce qu'en période de recherche d'emploi j'étais hyper impliqué dans l'associatif. Mais de manière générale, les personnes que je rencontrait pour la première fois ne se satisfaisait pas du tout de m'entendre répondre "en ce moment je monte tel projet pour telle assoc". Après, j'avais généralement droit à "oui mais à côté de ça, tu as un vrai travail non ?"

 

[GabrielleV]

Je n'ai jamais été au chomage, mais j'ai enchaîné les petits boulots et j'ai aussi reçu pas mal de reflexions qui me blessaient. Mais autant certaines étaient déplacées, autant certaines faisaient mal parce qu'elles touchaient un point sensible (la honte de pas avoir un vrai boulot), et ça c'était pas la faute des autres. Tout ça pour dire qu'on intègre les clichés sur le chômage autant que ceux qui nous font des réflexions! Et que l'affectif attaché à tout ça n'est pas forcément une attaque des autres, ou même un jugement négatif. J'ai d'ailleurs trouvé que l'honnêteté, la patience, et le calme rendaient ces situations beaucoup moins traumatisantes que la colère, les insultes (pourquoi traiter quelqu'un qui demande ce qu'on fait de connard comme je l'ai vu sur certains commentaires?) ou les 'bonnes réparties' comme l'article le suggère...

 

[Fire_Kay]

Pour moi, le plus dérangeant, c'est le fait de ne pas pouvoir se lever plus tard que 8h du matin sans passer pour une grosse feignante... (Oui oui, je vis encore chez ma mère... Vive le Chomdu !)

 

[Emerania]

Je ne connais que trop ces phrases là ayant enchaîné près de 8 mois de chômage, ne trouvant rien qui me correspondait et traversant une ptite dépression (ne rien faire et être sans argent pendant autant de temps au bout d'un moment ca rends fou...) .
Je pense que le pire fut lors d'une partie d'un jeu appelé "Privacy" où l'on choisit une phrase et les autres doivent dire s'ils sont d'accord ou non, un de mes amis a choisi l'affirmation "Quand on veut vraiment du travail on en trouve", en me regardant avec insistance et me disant "Ah mais je te vise pas hein" en rigolant en même temps. AHAHA MDRPTDRLOLILOL c'est pas drôle. D'une c'est faux, dans certains domaines c'est pas aussi évident, et de deux, je voulais du boulot mais pas forcément un truc où je me serais sentie aussi mal que dans mon ancien boulot.

(PS: ironie du sort, cet ami en question se retrouve dans la même situation avec les mêmes reflexions et même si ça démange beaucoup de lui dire "ahah c'est simple hein de trouver du boulot BOUYA dans ta face " j'e ne le fais pas et essaye de l'aider du mieux que je peux )