Interview d'un jeune homme vierge à 25 ans

[Schottky]

Pour moi le vrai problème ici c'est surtout que ce jeune homme est totalement renfermé sur lui-même. Sa virginité c'est juste une des conséquences de ça. Je pense que si il veut évoluer il devrait le faire pour les bonnes raisons, c'est à dire pas pour faire comme tout le monde ou être acceptable vis à vis de la société, pas pour perdre sa virginité et trouver une copine, mais pour lui, pour son propre bien être.

Je pense qu'il n'arrive pas à "valider" les étapes dont il parle parce qu'il lui manque la toute première: être à l'aise avec soi-même. De toute façon il est impensable de vouloir entretenir une relation saine si on ne s'aime pas soi-même.

Je n'arrive pas à comprendre comment il en reste là, j'imagine que c'est très difficile de changer d'attitude vis à vis de soi... mais bon en même temps c'est encore plus difficile de se laisser vivre en étant mal dans sa peau non? Je ne sais pas si ces personnes ont besoin qu'on les aide, qu'on leur tende la main? Qu'on les secoue? N'ont-ils pas des parents qui s'inquiètent de leur comportement, ou qui aurait du s'en inquiéter à l'adolescence, voir avant?

Je sais pas mais si j'avais été comme ça mes parents auraient réagit. Je ne comprends pas comment on peut être "laissé de côté" comme ça...

Pour moi ce mal-être a forcément une origine et je trouve bizarre que jamais personne ne se soit réellement inquiété de lui (il n'y a pas de solution miracle mais bon, il y a quand même des moyens pour s'ouvrir et évoluer dans sa tête non?)

 

[mambomeplease]

Je suis quelqu'un d'assez "je veux quelque chose donc je le prends" donc j'ai du mal à comprendre ce qui bloque des gens qui ont un désir en fait, mais je compatis sur le fait que les gens qui ajoutent une pression d'enfer sont des imbéciles crasses détestables qui veulent surtout vous mettre dans un moule bien recentré.

C'est énorme de pouvoir être comme ça (et c'est ce à quoi je travaille) !
Tu vois, j'ai tendance à être déprimée / phobique sociale (mais je me soigne ^^') et dans ces cas-là tout devient difficile : je me lève en ayant hyper envie de me faire une balade photo, d'autant que j'en ai le temps, mais je n'y arrive pas, car bien que cette envie me prenne aux tripes, je sais à quel point je risque de me sentir mal une fois dehors (ce foutu regard des autres, bien que je sache qu'il est souvent une simple projection de mes propres pensées...).
Quant au plaisir d'ordre sexuel, c'est compliqué, il y a tellement de choses qui entrent en jeu et qui permettent ou non d'être sexuellement épanouis !
Après, je suis une adepte du : "Regarde les cartes que tu as en main, et va aussi loin que possible." (je suis nulle au bluff, mais j'y travaille).

 

[Foraday]

Akela: je ne sais pas si c'est intentionnel, mais il apparait du mépris dans ton commentaire.

L'auteur du témoignage est conscient des pbs qu'il a, et je pense qu'on sous-estime trop la timidité. Ca peut être une vraie maladie, une contrainte tangible pour certain(e)s. Moi-même, j'ai mis du temps à m'en rendre compte, et j'aurais pensé comme toi au début du genre "il n'a qu'à se décoincer/se faire violence"... Mais il faut accepter que ce ne soit moins facile pour certains.

 

[mambomeplease]

Je n'arrive pas à comprendre comment il en reste là, j'imagine que c'est très difficile de changer d'attitude vis à vis de soi... mais bon en même temps c'est encore plus difficile de se laisser vivre en étant mal dans sa peau non? Je ne sais pas si ces personnes ont besoin qu'on les aide, qu'on leur tende la main? Qu'on les secoue? N'ont-ils pas des parents qui s'inquiètent de leur comportement, ou qui aurait du s'en inquiéter à l'adolescence, voir avant?

Je sais pas mais si j'avais été comme ça mes parents auraient réagit. Je ne comprends pas comment on peut être "laissé de côté" comme ça...

Pour moi ce mal-être a forcément une origine et je trouve bizarre que jamais personne ne se soit réellement inquiété de lui (il n'y a pas de solution miracle mais bon, il y a quand même des moyens pour s'ouvrir et évoluer dans sa tête non?)

En fait, le changement à effectuer demande beaucoup d'énergie (et c'est un euphémisme) ainsi que de courage, du coup, certes, tu souffres, mais en un sens c'est confortable car tu connais, c'est ta routine (à laquelle une bonne dose d'autoflagellation est probablement rattachée).

Quand à l'action de l'entourage, comme je le disais plus haut, secouer la personne qui souffre est une mauvaise idée, il faudrait simplement lui permettre de se sentir à l'aise, sans vouloir la "réparer". Elle est la seule à pouvoir initier un quelconque soin.

Ensuite, les parents peuvent être des connards finis, des monstres, ou bien aveugles (si, parfois c'est "comme dans les films"), donc bof.

En fait, il me semble que la meilleure attitude à tenir avec une personne que l'on aime et qui souffre, c'est de montrer qu'on l'aime et qu'on la soutient, sans pour autant vouloir la soigner comme un psy (pourquoi pas lui amener en douceur l'idée d'en voir un cependant).

Et puis tu sais, s'il y a bien des enfants auxquels on ne prête aucune attention, ce sont les enfants sages, trop sages, qui ne font jamais de bêtises : "C'est sa personnalité / c'est un gentil.", d'autant que ce comportement est forcément encouragé (même inconsciemment).

Il y a tant à dire sur ce sujet !

 

[Akela]

@Akela: je ne sais pas si c'est intentionnel, mais il apparait du mépris dans ton commentaire.

L'auteur du témoignage est conscient des pbs qu'il a, et je pense qu'on sous-estime trop la timidité. Ca peut être une vraie maladie, une contrainte tangible pour certain(e)s. Moi-même, j'ai mis du temps à m'en rendre compte, et j'aurais pensé comme toi au début du genre "il n'a qu'à se décoincer/se faire violence"... Mais il faut accepter que ce ne soit moins facile pour certains.

Nan c'est pas du tout intentionnel ! Du coup je vais l'éditer
Il fut un temps où j'étais une timide maladive, donc je sais très bien que "se faire violence" n'est pas du tout la solution. Par contre ce qui est certain c'est que les choses ne changent pas toutes seules comme par magie. Jamais. Donc si on ne fait rien, rien ne changera. Je sais bien que c'est un cercle vicieux mais le but ce n'est pas de dire "hey ! Je suis un incapable, je vais changer tout ça !" et que les choses changent en un claquement de doigt. Là en l'occurence cette personne est très mal dans sa peau, donc avant de sortir tous les soirs et de rencontrer plein de monde, il me semble qu'un travail en amont avec un professionnel (un psy quelconque) ne doit pas être du luxe. Et j'en reviens à ce que je disais au départ (c'est brutal et ça fait pas plaisir, mais c'est vrai) : l'aide ne vient pas toute seule. Il faut aller la chercher. Et c'est normal d'avoir besoin d'aide, on en a tous besoin à un moment où à un autre

 

[laulau_croft]

Big up au "gentlemec" pour son témoignage!

C'est vraiment dommage que seule l'image qu'on croit renvoyer aux autres nous tient à cœur.

La société a transformé une chose cool en un truc ultra stressant, compétitif, où il faut toujours être meilleur(e).
ça m'énerve cette "sacralisation" du sexe.
Le sexe donne du plaisir, mais manger un bon repas aussi! c'est pas pour ça que je régente ma vie autour du nutella (quoique)

 

[Foraday]

Akela : on est d'accord alors

 

[Anne D]

Je vois ce que tu veux dire, et je pense que c'est ce que veut dire Akela aussi... mais je comprends également que ce sont des paroles qui peuvent paraitre brutales et peu utiles...

Je vais parler de mon cas parce que c'est la seule chose que je connaisse bien. Je suis vierge, j'ai feté mes 24 ans il y a pas longtemps ()... Pendant longtemps j'ai été triste, mal dans ma peau, à cause de mon manque d'expérience avec les garçons et à cause d'autres trucs. Je me mettais dans une position de victime mais j'étais vraiment profondément malheureuse, et je tournais en rond dans ma plainte, je me cognais contre mes propres murs, je ne savais plus comment exprimer cela, etc.
J'ai une pote qui est psy et qui m'a fait comprendre qu'à un certain niveau inconscient j'étais responsable de ma souffrance... Bon elle ne m'a pas dit que ça hein, mais en l'occurence ça me correspondait très bien. Ce que j'en ai compris c'est que si mon symptome était celui qu'il était c'était pour une raison précise qui tient à moi. Je pouvais soit m'en plaindre et en souffrir, soit l'accepter, faire avec et être plus paisible.

Je ne ferai pas de généralité, ça me parait très déplacé mais peut-être que ça parle à certain(e)s. Personnellement ça m'a allégé d'un poids de réaliser que j'étais actrice de cet état et non victime passive. Alors certes je n'ai toujours pas rencontré de mec mais je me suis inscrite sur adopte un mec (sans grand résultat pour l'instant...), je sors, et en tout cas, vierge ou pas vierge je me sens mieux. Je me plains moins.

Ce commentaire est hyper égocentrique, désolée, mais je ne voyais pas comment parler de la souffrance d'autrui autrement qu'en partageant mon témoignage...

 

[Styxounette]

@Akela: je ne sais pas si c'est intentionnel, mais il apparait du mépris dans ton commentaire.

L'auteur du témoignage est conscient des pbs qu'il a, et je pense qu'on sous-estime trop la timidité. Ca peut être une vraie maladie, une contrainte tangible pour certain(e)s. Moi-même, j'ai mis du temps à m'en rendre compte, et j'aurais pensé comme toi au début du genre "il n'a qu'à se décoincer/se faire violence"... Mais il faut accepter que ce ne soit moins facile pour certains.

Je suis bien d'accord avec toi. Même si je ne suis pas le moins du monde timide (Je dirai même que je suis sans gêne et légèrement excentrique) je n'ai jamais su "me faire violence" et nouer autre chose que des amitiés avec les garçons (ce qui incluait les mecs qui m'interressaient -_- et ils osent dire que la friendzone ne contient que des mecs...) d'où de gros moments de déprimes pendant mon adolescence.

Ce n'était pas tellement le fait d'être vierge qui me pesait, faire sa première fois tôt étant une norme sociale dont je me moquais éperdument, ce qui me plombait c'était plus mon incapacité à traduire mes sentiments en actes. Je suis ainsi restée vierge jusqu'à 20 ans, soit jusqu'à ce que je tombe amoureuse d'un goujat qui pour mon plus grand bonheur initia le rentre dedans. J'ai eu beaucoup de chance, je me sens mieux dans ma tête maintenant, et je pense que ma relative timidité s'en est allée, mais c'est pas comme si je pouvais tester puisque je suis toujours avec le même

Mais du coup comme je n'ai pas résolu le problème par moi même je suis incapable de te conseiller cher gentleman ^^;;; Désolée

 

[Mandorle]

Je suis un peu triste de découvrir sa perception de la "société". La pub axe, les concours de taille de verges et les yacht remplis de filles, pour moi ça va bien quand on a 14 ans, ou quand on est au sommet de la beaufitude.

Je suis peut-être incroyablement chanceuse (ou illusionnée, qui sait) mais beaucoup de choses dénoncées par le jeune homme me semblent un peu déformées par son histoire personnelle.

J'ai également tiqué un peu là-dessus, mais des fois, même quand on essaie de prendre du recul et qu'on a une vision plus nuancée de la société, c'est ce genre de représentations qui vient en premier à l'esprit quand on est confronté à ses problèmes personnels, même quand on sait que c'est un énorme cliché
(exemple : je connais une fille pourtant intelligente et réfléchie, qui se rend malheureuse parce que, selon ses propres termes, elle "ne ressemble pas aux filles des magazines" ; ça me paraît impensable de raisonner comme ça, parce que je trouve ça extrêmement caricatural et que la plupart de mon entourage est au delà de ça, et elle en a elle-même bien conscience, mais elle est tellement complexée que ça en devient son référent immédiat).

 

[Farane]

J'ai également tiqué un peu là-dessus, mais des fois, même quand on essaie de prendre du recul et qu'on a une vision plus nuancée de la société, c'est ce genre de représentations qui vient en premier à l'esprit quand on est confronté à ses problèmes personnels, même quand on sait que c'est un énorme cliché
(exemple : je connais une fille pourtant intelligente et réfléchie, qui se rend malheureuse parce que, selon ses propres termes, elle "ne ressemble pas aux filles des magazines" ; ça me paraît impensable de raisonner comme ça, parce que je trouve ça extrêmement caricatural et que la plupart de mon entourage est au delà de ça, et elle en a elle-même bien conscience, mais elle est tellement complexée que ça en devient son référent immédiat).

... Ce message = la vérité Je me sens tout à fait concernée par la seconde partie du message.

 

[lutraah]

Je me sens super concernée par ce témoignage parce que je suis une fille, j'ai 23 ans dans 24 jours et... je suis également vierge aussi.

Je me suis sentie beaucoup plus en résonance par rapport à ce témoignage-ci que l'autre témoignage de la fille qui a vécu une histoire avec un type à une soirée.

En fait, moi non plus, jamais eu de premier baiser (si à 15 ans mais le type s'est foutu de ma gueule donc, je fais comme s'il n'existait pas et que je ne l'avais jamais vécu), jamais eu de vraie relation, jamais eu de mec qui s'intéressait à moi, jamais eu de première fois ni d'amour, de tendresse, de caresses, de touchers... Jamais rien eu de tout ça. C'est handicapant pour les hommes comme pour les femmes parce que nous vivons dans une société où même les femmes doivent être compétentes, sûres d'elles, doivent assumer leur sexualité... Quand on est vierge à 23 ans, on a honte de l'être parce que c'est l'âge où soit on vit des premières histoires soit ce sont les années où "on s'amuse". Celles qui sont célibataires ne le sont généralement pas très longtemps (enfin, ça dépend... en général, quoi)

Donc, là dessus... Je suis d'accord sur le fait qu'on reste dans le stéréotype de la vierge effarouchée qui attend le prince charmant et en même temps, on est dans la totale contradiction où la fille féministe n'a plus à attendre l'homme charmant, elle doit s'assumer, vivre pour elle même et par elle même. Mais du coup, ça nous plonge aussi dans une culpabilité. Je parle de culpabilité dans le sens où moi, je cherche pas le prince charmant, je m'en tape de vivre avec quelqu'un le restant de mes jours, je ne cherche pas ça. Mais je suis à un âge où ma première fois représente maintenant une honte, une humiliation, quelque chose de difficile à vivre, ce qui fait que je serais incapable de le faire avec n'importe qui tout simplement parce qu'il faudra que j'ai confiance en lui pour pouvoir lui avouer que non... je n'ai jamais rien vécu.

Je ne suis pas coincée, mais oui je suis en surpoids et ça aussi je le vis très mal... J'ai toujours été en surpoids, j'en ai pris plein la figure par mon frère et tous les garçons qui étaient dans ma classe et je pense que c'est un partie pour ça que j'ai beaucoup de mal avec les garçons. Pour moi, c'est impossible de plaire puisque je n'ai jamais plu.

Je crois au fait que je rencontrerai quelqu'un (je l'espère en tout cas!!!!!!) parce que moi aussi j'ai des envies, des désirs, des besoins! Ce n'est pas parce que nous sommes vierges que nous n'avons pas envie de faire l'amour.

On me dit également (et ça rejoint le stéréotype dont il parle) que j'ai bien le temps, que quand ça m'arrivera, je ne le regretterai pas, que je rencontrerai le bon un jour... Mais à chaque fois, ça m'énerve encore plus parce que ça me fout la pression, et je me dis aussi "mais pourquoi ressent-on le besoin de me dire ce genre de choses alors que les autres n'ont aucun problème à rencontrer quelqu'un?" C'est une tare, il n'y a rien à faire. on nous dit que c'est tout à fait respectable mais je ne crois pas à ce que les gens disent car ça ne l'est pas. Je considère qu'être vierge à mon âge n'est plus un choix mais une vraie difficulté dans la vie de tous les jours, parce que quand on ne parle pas de sa sexualité comme beaucoup de gens ne se gênent pas de l'exposer, une fois qu'on vous pose une question à laquelle vous ne voulez pas répondre, on te taquine en te demandant sans arrêt si t'es vierge, si t'as déjà fait l'amour etc (expérience vraie, je le vis en ce moment à mon travail). Et à force de ne pas répondre, d'être mal à l'aise, oui ça se voit. Et non, je ne veux pas mentir. Je trouve ça ridicule de mentir mais ça n'empêche pas que ma honte est là.

Donc, je le vis mal aussi, je ne me sens pas aigrie pour moi mais je me sens seule, abandonnée par le monde et par l'amour, j'ai l'impression que mon corps est plus en manque de tendresse que de sexe. Je m'imagine parfois rencontrer quelqu'un mais j'ai peur de me faire des lubies, d'espérer quoi que ce soit ou quelque chose de trop grand. J'ai l'impression d'être trop difficile (et pourtant.. je ne pense pas) et que je vais devoir me "contenter" de "n'importe quoi" peut-être parce que je ne mérite pas mieux...

Alala.. On vit dans un monde ingrat les copains :-)

edit: mais vous savez les amis, quand on vit ce que lui et moi (et d'autres) vivons, on en arrive à se comparer aux stéréotypes mais la remise en question est très profonde et vu qu'on voit que ça ne change rien, on en arrive à ce poser ce genre de questions (rapport aux stéréotype la fille gentille vierge et le mec viking et dépuceleur). Le désespoir vous fait un peu perdre la réalité des choses.

edit2: et non non non, je suis pas le genre à me plaindre à longueur de temps d'être vierge, je vide juste un peu mon sac ce matin