Interview d'un jeune homme vierge à 25 ans

[Babab]

Je n'ai jamais attiré un garçon, je n'ai jamais embrassé un gaçon, je n'ai jamais eut de copain ect... je suis toujours vierge.
Je n'attends pas LE garçon où je ne sais quoi. Je voudrais juste pourvoir me sentir aimer comme tout le monde.
Je ne suis pas horrible, laide, grosse ou autre ( même que ces facteurs n'empêche pas de trouver l'amour). Je sors, j'adore m'amuser, je ne suis pas si mal dans ma peau mais le fait de ne pas être dans la norme me blesse. On se sent seul, on essaie de trouver ce qui ne va pas et on s efait encore plus de mal...
voilà

 

[Styxounette]

Je considère qu'être vierge à mon âge n'est plus un choix mais une vraie difficulté dans la vie de tous les jours, parce que quand on ne parle pas de sa sexualité comme beaucoup de gens ne se gênent pas de l'exposer, une fois qu'on vous pose une question à laquelle vous ne voulez pas répondre, on te taquine en te demandant sans arrêt si t'es vierge, si t'as déjà fait l'amour etc (expérience vraie, je le vis en ce moment à mon travail). Et à force de ne pas répondre, d'être mal à l'aise, oui ça se voit. Et non, je ne veux pas mentir. Je trouve ça ridicule de mentir mais ça n'empêche pas que ma honte est là.

Ce n'est pas parce que tu es vierge que tu ne peux pas participer à ce genre de conversation, j'ai été vierge jusqu'à 20 ans et pourtant j'étais la star de ce genre de discussion, parce que je m'y intéressais et que j'avais plus de culture gé que les autres grâce à me lectures yaoistes décomplexées (nombreux étaient parmi des premières rencontres qui pensaient que j'avais couché à 13 ans, que j'avais depuis eu un centaine de partenaire depuis, et que j'étais dans le SM jusqu'à ce que je les corrige : j'étais plus immaculée qu'un écran d'Iphone au débalage, même si c'était probablement pas le cas d'un point de vu mental).

Tout est une question de confiance en soi, et je pense que je ne t'apprendrai rien en te disant que tu en manques cruellement, fille en surpoids ou non. Il n'y a aucune raison d'avoir honte d'une virginité tardive, ça veut seulement dire que tout le monde est différent, toi et moi et les autres vierges tardives légèrement plus que les autres. Après tu peux construire plusieurs réponses à ce problème : te fondre dans la masse de la normalité un maximum au risque de laisser ta personnalité disparaître ou assumer ce que tu es. Quand on assume, personne ne se moque de nous. Ca ne veut pas dire le crier sur tout les toits, seulement être honnête quand on te pose la question. Personne ne s'est jamais moqué de ma virginité tardive, le seul à l'avoir fait par une comparaison avec la Micheline d'Eli Semoune était mon futur copain, c'est dire.

 

[Anne D]

Je crois au fait que je rencontrerai quelqu'un (je l'espère en tout cas!!!!!!) parce que moi aussi j'ai des envies, des désirs, des besoins! Ce n'est pas parce que nous sommes vierges que nous n'avons pas envie de faire l'amour.

Je considère qu'être vierge à mon âge n'est plus un choix mais une vraie difficulté dans la vie de tous les jours, parce que quand on ne parle pas de sa sexualité comme beaucoup de gens ne se gênent pas de l'exposer, une fois qu'on vous pose une question à laquelle vous ne voulez pas répondre, on te taquine en te demandant sans arrêt si t'es vierge, si t'as déjà fait l'amour etc (expérience vraie, je le vis en ce moment à mon travail). Et à force de ne pas répondre, d'être mal à l'aise, oui ça se voit. Et non, je ne veux pas mentir. Je trouve ça ridicule de mentir mais ça n'empêche pas que ma honte est là.

Donc, je le vis mal aussi, je ne me sens pas aigrie pour moi mais je me sens seule, abandonnée par le monde et par l'amour, j'ai l'impression que mon corps est plus en manque de tendresse que de sexe. Je m'imagine parfois rencontrer quelqu'un mais j'ai peur de me faire des lubies, d'espérer quoi que ce soit ou quelque chose de trop grand. J'ai l'impression d'être trop difficile (et pourtant.. je ne pense pas) et que je vais devoir me "contenter" de "n'importe quoi" peut-être parce que je ne mérite pas mieux...

Je sais de quoi tu parles. J'ai longtemps eu l'impression qu'il y avait écrit "vierge" en lettre écarlate sur mon front... (bon, j'ai vérifié, ce n'est pas le cas...: Moi aussi je refuse de mentir... D'abord parce que je ne sais pas mentir et puis ça me paraitrait plus humiliant encore. Ce qu'il se passe c'est qu'on a l'impression d'étaler sur la place publique un sujet qui est très intime. Alors bien sûr que les gens vont tiquer, bien sûr qu'ils en parlent (si c'est le cas c'est qu'ils n'ont rien d'autre à se dire à mon avis...) mais que ça ne nous empêche pas de vivre notre vie... Perso je sais que dès que la conversation s'oriente cul, je me sens rougir immédiatement. Il y a un an, après coup je m'en serais voulue, j'aurais analysé la situation : Ai-je bien agi ? Ont-ils deviné ? Et puis je me suis dit que je m'en foutais. Si ils n'ont que ça à se dire, ils ne m'intéressent pas, si ils me jugent, ils ne m'intéressent pas. Et ça a glissé sur moi comme ça. Oui je suis vierge, mais ça ne regarde que moi...

Et pour la deuxième partie de la citation, perso je crois que c'est ce qui m'embête le plus dans cette histoire. Si je pense avoir réglé le problème du regard d'autrui, je n'en reste pas moins en combat avec moi-même. Parfois mon corps hurle (ou au moins contact physique...) et pourtant je n'arrive pas à satisfaire mon désir. C'est ça qui m'énerve, j'ai un sentiment d'échec, je me dis que je passe à côté de plein de choses et que la seule que je peux faire c'est attendre et être ouverte aux rencontres... J'ai confiance en l'avenir, ça viendra, ça ne peut pas ne pas venir !

ps : je viens de voir le com de Styxounette et c'est tellement vrai : "quand on assume personne ne se moque de nous" et je rajouterai : et si ils le font, on s'en fout !

 

[Caliodë]

« Si la virginité, quand elle concerne une fille, a dans l’inconscient collectif quelque chose d’attendrissant, voire de romantique, pour un mec, c’est souvent source de railleries et autres joyeusetés«

Je pense que les mentalités évoluent moins vite que les moeurs en matière de sexualité ; en fait, si les hommes et les femmes ont un rapport similaire au sexe (en tout cas à nos âges), la société fait preuve d’un traitement encore très différent pour les deux.

Mais je pourrais dire que l’ « idéal masculin » propagé en Occident, c’est souvent une variation du yacht privé avec plein de filles dedans. C’est le type qui se met du Axe et qui se retrouve avec une meute de femmes à ses pieds.

Je suis complétement d'accord avec tout ça.
Et je pense vraiment que ce n'est pas une situation facile à vivre. Bon courage

 

[clearandwater]

Sinon, comme @Sword, je suis un peu chiffonnée par la façon dont ce garçon perçoit la société :
Ca c'est ton idéal quand tu es un(e) gros(se) beauf quoi...
Oui, il y a une clairement une pression à la performance (quantitative et qualitative) qui pèse sur les hommes, mais tout le monde n'y est pas réceptif... Il y a des filles qui (à tort ou à raison) sont rassurées par les mecs qui ont connu peu de partenaires parce qu'elles craignent les Don Juan. Il y a des filles qui seront touchées qu'un mec soit resté vierge aussi "tardivement", et ce d'autant plus qu'on a encore cette image de l'homme aux besoins incontrôlables...
En fait, je pense que Vincent peut se servir de cette pression de la société et de la répulsion qu'elle inspire à certain(e)s pour présenter sa virginité comme une force plutôt que comme une faiblesse...

J'ai l'impression qu'il essayait justement de dénoncer ce modèle masculin qui est enraciné dans la société et qui est toujours présent dans certaines pubs/ remarques /comportements.
Notre société me semble aussi sexiste envers les uns que les autres pour tout ce qui concerne la sexualité, les femmes sont poussés à faire l'amour avec des sentiments et à préserver leur virginité et les hommes à rechercher le plaisir et les prouesses sexuelles. À la lecture, j'ai pas du tout ressenti une jalousie de la part de Vincent face à ce modèle mais juste une prise de distance face à des clichés qui sont malheureusement toujours là.

 

[lutraah]

Styxounette


Moi pas confiance en moi? noooooon, je vois absolument pas ce que tu veux dire

Aucune raison d'avoir honte, non c'est clair. Mais quand on n'arrive pas à comprendre pourquoi on l'est encore, on ne peut s'empêcher de se dire que c'est de notre faute, que ça ne peut venir que de nous (parce que le "c'est pas moi, c'est les autres", c'est pas très constructif). Seulement, au bout d'un temps... On se dit anormal, handicapé de l'amour, indésirable, qu'on ne sait pas aimer ou être aimé. C'est incidieux car ce sont des sentiments qui prennent de plus en plus d'ampleur au fur et à mesure du temps.

maintenant bon, ça m'empêche pas de vivre, d'avoir mon (fameux) caractère, de dire ce que j'ai à dire... C'est ça dont j'ai peur, en fait. De tomber dans ce vieux stéréotype où on croit que je pourrais être frigide, que j'ai de la haine envers les hommes et que je mourrai avec mes chats (je déteste les chats, ouf!). Non, on veut vivre l'amour comme tout le monde, faire l'amour, aimer, apprendre, parler, se confier, se disputer, faire des projets, voyager... Tout ça, on peut le faire seul. On peut aimer son entourage, voyager avec des amis ou seul, on peut se confier à ses proches, se disputer avec eux et faire des projets pour soi-même (ce qui est même normal et sain)... MAIS... Il y aura un jour une grande amie à toi qui viendra te dire "j'ai rencontré un homme génial, tout est tellement naturel... je suis folle amoureuse". Je suis ravie pour elles (ou eux) parce que je les aime et que je ne veux que leur bonheur... Mais pourquoi pas nous?

Quand ils repartent main dans la main, on se dit "à quand mon tour?"

 

[Styxounette]

@Styxounette


Moi pas confiance en moi? noooooon, je vois absolument pas ce que tu veux dire

Aucune raison d'avoir honte, non c'est clair. Mais quand on n'arrive pas à comprendre pourquoi on l'est encore, on ne peut s'empêcher de se dire que c'est de notre faute, que ça ne peut venir que de nous (parce que le "c'est pas moi, c'est les autres", c'est pas très constructif). Seulement, au bout d'un temps... On se dit anormal, handicapé de l'amour, indésirable, qu'on ne sait pas aimer ou être aimé. C'est incidieux car ce sont des sentiments qui prennent de plus en plus d'ampleur au fur et à mesure du temps.

maintenant bon, ça m'empêche pas de vivre, d'avoir mon (fameux) caractère, de dire ce que j'ai à dire... C'est ça dont j'ai peur, en fait. De tomber dans ce vieux stéréotype où on croit que je pourrais être frigide, que j'ai de la haine envers les hommes et que je mourrai avec mes chats (je déteste les chats, ouf!). Non, on veut vivre l'amour comme tout le monde, faire l'amour, aimer, apprendre, parler, se confier, se disputer, faire des projets, voyager... Tout ça, on peut le faire seul. On peut aimer son entourage, voyager avec des amis ou seul, on peut se confier à ses proches, se disputer avec eux et faire des projets pour soi-même (ce qui est même normal et sain)... MAIS... Il y aura un jour une grande amie à toi qui viendra te dire "j'ai rencontré un homme génial, tout est tellement naturel... je suis folle amoureuse". Je suis ravie pour elles (ou eux) parce que je les aime et que je ne veux que leur bonheur... Mais pourquoi pas nous?

Quand ils repartent main dans la main, on se dit "à quand mon tour?"

Bien sûr que ça vient de soit, qu'on soit timide (toi) ou intimidante (moi) ou bizarre (encore moi) ça nous isole et nous empêche de construire des relations, mais la solution est la même : aller vers l'autre, arrêter d'avoir peur des autres, faire en sorte que les autres non plus n'aient pas peur de nous, puis nous acceptent. Et si ça ne marche pas avec quelqu'un c'est pas grave, le monde ne manque pas de gens sympathiques et intelligents.

Quand à la normalité, comme dirait les anglish, c'est complètement overated. La normalité n'est qu'une illusion engendrée par l'impression que les autres, ceux qui nous entourent, forment une foule uniforme. Alors que si on creuse la surface, on se rend compte que ce n'est qu'un mélange de personnalités charismatiques, et de gens (appelons les des moutons) qui se forcent à se conformer à la norme que dictent ces personnalités, perdant ainsi la leur au passage. Tout le monde est différent, et les seuls qui l'admettent et laisse libre cours à leur personnalités et à leur envies sont taxés d'anormaux, c'est comme ça. Ça ne veut absolument pas dire qu'on est handicapé de l'amour, ça veut simplement dire que pour se trouver quelqu'un qui nous ressemble, ça prendra plus de temps. Que ce soit pour piocher quelqu'un qui nous ressemble déjà (rare, c'est d'ailleurs pour ça que les moutons sont avantagés et dépucelés à 13 ans : ils se ressemblent tous) ou le tirer hors de la masse puis le modeler à notre convenance (mouahahaha). Bon ça sonne sadique comme ça mais en pratique c'est juste discuter pour faire accepter sa différence et construire une amitié.

La où tu aurais vraiment un problème par contre, c'est si tu n'avais jamais eu d'ami de ta vie, mais je n'ai pas l'impresssion que ça soit le cas alors rassure toi : tu m'as l'air parfaitement capable d'aimer

En un mot tu devrais prendre exemple sur ce smiley : Regarde le il a l'air tout timide mais il sait ce qu'il veut il va vers les autres et il ose la sortir sa pancarte

Quand à ce fameux stereotype de la Micheline en manque qui essaye de se faire monter dessus par messages codés impliquant des chats : Ce n'est que ça : un stereotype. C'est la représentation d'une peur, pas de la réalité. Rien n'est jamais définitif et même Micheline si elle le voulait elle pourrait se trouver un mec. Si seulement elle sortait de chez elle, allait à des expos de chats, ou au Japon dans des bars à chats, je suis sûre qu'elle se trouverait quelqu'un

 

[Norma Jean.]

En fait y en a pas mal dans ce cas là. et encore là .

Je me demande si c'est nous qui avons un problème avec la société ou si c'est elle qui a un problème avec nous et veut tous nous faire rentrer dans des cases : à 18 ans ton BAC et ton petit copain que tu présentes à toute ta famille sinon tu finiras seul ou dans les ordres. A 25 ans un CDI et un grand mariage, à 30 ans tu as une grande maison avec un labrador et deux enfants le tout rénové en IKEA et tu déjeunes du nutella. A 35 ans tu divorces. A 40 ans tu te remaries. A 45 tu te trouves trop grosse et tu fais une liposuccion.

Ce que ça peut m'agacer les normes sociales

Merci de me rappeler que ce n'est rien qu'une norme sociale pré-établie (pléonasme ?),j'ai tendance à me sentir mal de ne pas remplir cette condition et une fois de plus que je me rends compte que c'est totalement stupide

 

[Deutsche G.]

Je ne suis pas tellement d'accord quand Vincent dit que passé vingt-cinq ans, on n'est pas vierge par choix. J'ai même tendance à trouver que c'est le contraire.

En vingt-cinq ans, on trouve toujours un mort de faim si on veut vraiment se taper quelqu'un, et c'est même un choix qui a plus de gueule de dire "non" à quelque chose qui se veut être une pression sociale que le contraire.

'fin je sais pas si je me fais comprendre.

Après, peut-être que je dis ça parce que je suis une fille (et que c'est plus facile de pouvoir coucher quand on est une fille), mais limite si je couchais par convention avec quelqu'un que je n'estime pas, j'aurais honte de moi. Les garçons avec lesquels j'ai couché se comptent sur les doigts d'une main (j'ai vingt-quatre ans), et encore, des fois je me dis que pour certains j'aurais pas dû, j'ai été vierge jusqu'à tard parce que sans sacraliser ça, j'avais pas envie de "manger sans faim," même si par exemple pour des gens comme mon copain "t'as couché qu'avec trois mecs tu peux pas parler" (air condescendent) (le même que tes copains qui avaient Internet avant toi dans les années 2000) (ça vous parle, hein ?)

 

[manzanette]

citation: "En vingt-cinq ans, on trouve toujours un mort de faim si on veut vraiment se taper quelqu'un, et c'est même un choix qui a plus de gueule de dire "non" à quelque chose qui se veut être une pression sociale que le contraire."
En même temps coucher avec un mort de faim, juste pour "le faire", je ne sais pas si c'est un choix qui a de la gueule. Pour moi, c'est un peu comme sortir avec quelqu'un juste pour qu'on arrête de te demander si t'es célib'. Un peu navrant quand même, enfin je trouve.
T'as un vieux proverbe qui dit "mieux être seul que mal accompagné".
Puis bonjour le souvenir de dépucelage... déjà qu'en couple ou avec quelqu'un que tu connais c'est pas forcément le pied, alors avec un affamé... Je ne sais pas si un ou une mort-e de faim, ça sait être très patient et/ou compréhensif...

 

[moule]

Alors plus d'un an après il a taktak ? Ça serait chouette d'avoir un nouveau témoignage genre "oui j'étais ultra timide et asocial mais maintenant ça va mieux, j'ai rencontré quelqu'un, etc." 

 

[Léona B.]

Alors plus d'un an après il a taktak ? Ça serait chouette d'avoir un nouveau témoignage genre "oui j'étais ultra timide et asocial mais maintenant ça va mieux, j'ai rencontré quelqu'un, etc." 

Je suis totalement d'accord ! Je veux un témoignage plein de joie, d'anecdotes coquines et touchantes et d'épanouissement sexuel