J'ai décidé de ne pas travailler pour vivre - Témoignage

[Skarov]

Je reconnais qu'il y a quelque bonnes idées. Vouloir vivre de son art, assumer de vivre avec peu de moyen, ne pas faire de l'argent un but premier. Le fait qu'elle utilise le RSA ne me dérange pas. Ce qui me dérange, c'est qu'elle critique le système qui lui permette de le faire. Comme tout le monde, je rebondis sur la phrase "un système qui ne me convient pas". Il te convient. Après tout c'est ton choix de vivre du RSA. Et cela à l'air de te convenir, donc ce système te convient. C'est facile de jouer la rebelle quand on ne prend qu'une partie du système.

Après tout, on utilise tous le système. Elle utilise le RSA en attendant de vivre de son art, comme j'ai utilisé ma bourse d'étude en attendant de pouvoir bosser. J'ai choisi de faire des études pour faire le métier que je veux après tout. Si un jour elle a du succès, elle paiera des impôts aussi,... Comme moi quand j'aurais du boulot. La seule différence c'est la précarité de son avenir comparé au mien. Mais juge t-on les étudiants qui choisissent des voies plus incertaines, qui s'engagent dans de longues études sans forcément de débouchés. Au contraire, on plaint les étudiants bac +5 qui sont au chômage en attendant de trouver du boulot, au final c'est ce qu'elle fait aussi. Sauf qu'elle est un peu trop sélective sur le boulot qu'elle recherche, et qu'elle accepte plus sa situation.

 

[Rebelia]

Je suis juste agacée de voir autant de messages négatifs à propos de l'article personnes qui touchent le RSA et autres aides. Le RSA est une aide dérisoire, complètement déconnectée de la réalité, même lorsqu'elle est fusionnée avec une aide au logement.

De plus, une personne qui ne veut "rien" faire, fait forcément quelque chose, malgré tout. Je pense qu'au bout d'un moment, on finit toujours par s'ennuyer et on cherche à s'enrichir (spirituellement parlant).

Les personnes qui ont un salaire voient parfois celui-ci déduit, mais un jour ou l'autre, quand ils n'ont plus de travail, cette redistribution leur permettra de rebondir, grâce aux aides qu'elles/ils critiquent tant.

Les salariés croient assister les plus démunis, et voudraient qu'ils cherchent un emploi, mais, pourquoi ? C'est déjà assez de souffrance de se sentir en retrait de la société...
En fait, je ne vois pas le problème dans ce que vous appelez "l'assistanat"... Si la personne ne fait rien du tout de sa vie, elle finira par le faire d'elle-même, et entre-temps peut-être que sa pause lui permettra de se sentir mieux en soi, de grandir en maturité...

Ensuite, ce n'est pas parce qu'on ne travaille pas qu'on ne fait rien, on peut très bien faire une ou plusieurs mini-actions positives même sur Internet, comme participer à la lutte pour une cause...

Quant au système, il est très critiquable. Mais, quand on profite des avantages d'un système, pourquoi n'aurait-on pas le droit de se plaindre des inconvénients, de vouloir l'améliorer ? Vous n'avez jamais eu envie de critiquer l'école ? Pourtant vous profitiez de l'éducation donnée par celle-ci... Et il s'agit bien d'un système (scolaire)...

Pour les personnes qui détestent leur travail et se mettent en colère à cause de l'article, démissionnez et vous aurez autant de chance que l'auteure (ce n'est pas de moi, je ne sais pas de qui cela vient mais la citation avait été attribuée à Jean Rochefort il me semble).

Et puis une autre personne a fait une citation sur Facebook (elle n'est pas non plus de moi), très vraie, où il explique que "nous vivons dans un monde où ceux qui touchent 100 000 euros par mois persuadent ceux qui en gagnent 1200, que tout va mal à cause de touchent 500 euros. Et ça marche" !


"La société impose le mari - boulot - maison - bébé, et si on a le malheur de sortir du carcan on devient la cible des critiques." (Je cite Nausicaa).

Voilà, c'est exactement ça, elle impose aussi le modèle métro-boulot-dodo, et quand enfin on devient lucide sur ce modèle dépassé, (des robots pourraient prendre la place étant donné les progrès en technologie), on t'assène de critiques et de leçons de morale sur la valeur travail.

Mais, le travail est (souvent) aliénant, le nombre d'horaires est terrible, le salaire trop bas, (et là, je compatis sincèrement avec ceux qui ont le SMIC, ou à peine plus), le management parfois chaotique (vous comprendrez probablement que je fais référence à une émission récente qui a fait scandale)...

Bref, me concernant, non je n'ai pas de travail actuellement, oui j'ai subi du harcèlement scolaire, oui j'étais une "enfant sage" et oui les professeurs ne se sont jamais trop intéressés à moi, et oui j'ai fini par décrocher du système scolaire, je suis arrivé en terminale probablement par miracle... étant donné ma non-compréhension des choses. Je n'ai pas eu le bac, et j'ai décroché parce que je n'en pouvais plus des études...


POurtant, j'ai tenté une formation pour obtenir un projet professionnel (qui a abouti à la création d'une association), puis un BAFA, (dans lequel j'ai malheureusement échoué), puis je suis rentré dans une dynamique d'insertion professionnelle avec un organisme censé aider les personnes handicapées (je pense avoir de légers troubles moteurs, mais suffisamment handicapants pour me gêner dans la vie quotidienne).

Je ne comprendrai jamais cette "mentalité travail"...

 

[skippy01]

Ça me chiffone qu'on puisse faire le choix de vivre avec aussi peu. Même en s'en tenant au strict minimum, c'est impossible d'avoir une qualité de vie convenable avec aussi peu. Ça nous cantonne aux appartements miteux, aux produits bas de gamme qui rendront très vite l'âme, on n'est même pas sûr de manger tous les jours et on ne peut pas se permettre de se faire plaisir de quelque manière que ce soit. De plus, si on a des convictions humanistes, on peut faire une croix dessus (ben oui, le bio, l'éthique, les épiceries zéro déchets, ça coûte cher).

 

[Rebelia]

Pourquoi ça te chiffonne ? C'est difficile, pas impossible. C'est quoi, une qualité de vie convenable pour toi?
C'est quoi que tu appelles les "produits bas de gamme" ? J'ai besoin de savoir pour mieux te répondre

Par contre, si, on peut manger tous les jours, et si besoin, il y a même les restos du coeur... Mais, effectivement, personnellement j'essaye de ne pas y aller pour laisser aux personnes ayant encore moins de "chance" que moi...

Je t'assure que si, on peut se faire plaisir Par contre pour le bio, l'éthique, le "zéro déchet", je ne me suis jamais penché sur ces causes, je n'y connais rien, j'avoue acheter dans les petits supermarchés ou les grandes surfaces...(dont une avec des prix plutôt bas, et plutôt connue...).

 

[skippy01]

@Rebelia Un exemple: j'ai eu pendant un moment des chaussures bas de gamme, elles ont vraiment pas tenu longtemps. Et avec si peu de revenus, tu peux pas te permettre de t'en acheter des bonnes.

Une qualité de vie convenable, pour moi, c'est une situation stable sans que ce soit un métier fixe. Si je vivais d'aides sociales, je ne serais pas tranquille, j'aurais peur des grosses dépenses imprévues qui me tomberont dessus, genre une urgence qui implique un transport en ambulance (crois-moi, une fois que tu sais ce que ça coûte, tu y réfléchis à 2 fois avant de les appeler).

Et je ne parle pas du niveau politique, qui n'a aucun scrupule à racketter (n'ayons pas peur des mots) les «assistés sociaux» sous prétexte de «rigueur budgétaire.

 

[skippy01]

C'est vrai, mais dans la plupart des cas, en dessous d'un certain prix, ça dure pas. Idem pour l'électroménager, qui a une durée de vie généralement très courte quand ils sont discount.

 

[Alexandra David-Néel]

@Tu as raison Pour les Docs Il y a quelques années la fabrication à changée. Et c'est devenu un produit cher pour une fabrication médiocre, voir vraiment mauvaise avec des produits bas de gamme. J'ai une paire de Docs seconde main (4euros dans un marché aux puces) depuis 11 ans (!!), que je met régulièrement. Mais c'est une ancienne fabrication UK et non une fabricaiton Made in Asia.

Voilàvoilà.

 

[Rebelia]

Je sais, ma réponse est tardive. Désolée. Frais dentaires : je n'en ai pas, pour le moment. Pour la mutuelle, la CMU(je suis en France). est gratuite il me semble, pour les personnes démunies. C'est une aide qui ne rembourse pas tout, mais suffisamment, je pense. Par exemple, pour les lunettes, puisque tu l'évoques, c'est le cas. Pour la voiture, je suis en centre ville, donc j'ai déjà pas mal de choses à côté de chez moi,avec l'éco-conduite ça peut permettre d'économiser pas mal d'essence...

Par contre, je me restreins énormément au niveau de l'alimentation effectivement, je mange principalement des pâtes...

Pour les chaussures, tu as raison, elles ne durent jamais longtemps, mais quelques mois quand même, par contre je ne marche pas vraiment beaucoup, presque pas en fait...donc l'usure est assez lente je pense. Pour la peur des dépenses imprévues, je comprends... Après, pour le transport en ambulance, il me semble que c'est pareil, en France, je crois que c'est remboursé (mais je peux me tromper).

En fait, il est écrit parfois sur internet que les vrais "assistés" ne sont pas ceux qu'on croit, mais plutôt les puissants, en fait, ceux qui sont hauts placés...

Il existe une astuce pour combiner prix bas et qualité, c'est de se renseigner le plus possible sur le produit que l'on souhaite acheter pour trouver le modèle ayant le meilleur rapport qualité/prix. Par exemple, j'ai pu acquérir il y a quelques mois (bon, grâce à la famille, certes), un galaxy J7 2016, je trouve que c'est un excellent téléphone pour les 200 euros qu'il m'a demandé...

 

[skippy01]

Un truc qui me ferait peur dans cette situation, c'est que justement, ces aides aux personnes démunies soient réduites, voire disparaissent. Ce sont toujours les premières victimes des restrictions budgétaires du gouvernement (en revanche, les évasions fiscales, pas de problèmes).

Tu dis que tu vis au centre-ville. En général, ce simple fait suffit à faire flamber le loyer, ce qui nous oblige généralement à prendre un taudis limite insalubre si on ne gagne pas beaucoup. Dis-moi si je me trompe.

En France, je ne sais pas, mais en Belgique, ça ne l'est pas. Et ça se comprend, vu que ça dissuade pas mal de les appeler pour des raisons futiles, voire pour rien.

 

[Rebelia]

Non, chez moi, ce n'est pas insalubre. Il n'y a qu'une seule pièce, qui fait à la fois salon chambre cuisine(+une toute petite salle de bains), et, comme je suis dans le Sud, le loyer peut coûter cher effectivement, mais il y a, heureusement l'aide au logement, donc je ne devrais payer que 85 euros de ma poche (ou plutôt avec celle du département (RSA)).

SI tu appelles l'ambulance pour rien, je crois que tu te prends une belle amende...(cela dit je ne compte pas essayer!=).

Pour le logement social, je prévois effectivement de faire une demande...par contre, je vis comme ça aujourd'hui, mais je ne pense pas avoir réellement le choix.
C'est pénible ? Oui, mais ça l'est déjà beaucoup moins que l'école, que je ne supportais plus... Et surtout, cette liberté m'a permis de mûrir, je pense.

Le métier que je souhaite faire est assez particulier, et je mets tout en oeuvre pour le réaliser, avec l'aide d'un organisme destiné aux personnes en difficulté d'insertion professionnelle.

 

[skippy01]

SI tu appelles l'ambulance pour rien, je crois que tu te prends une belle amende...(cela dit je ne compte pas essayer!=).

C'est déjà arrivé que j'appelle l'ambulance, non pas pour rien, mais pour des raisons qui n'en valaient pas la peine, et ça m'avait coûté le même pris que les fois où je l'ai appelée pour une bonne raison.

 

[maijuinjuillet]

@Tu as raison

Pour les soins médicaux il y a la CMU

Mes 5000 € de frais medicaux non pris en charge par la secu (ni par ma mutuelle puisque globalement la mutuelle rembourse en fonction de ce que la secu rembourse) rigolent bien