Quand je lis tous ces témoignages, ça me "rassure" presque quant à ma mauvaise expérience (le mot est mal choisi, je n'en avais pas d'autres!). J'ai vécu un cas de harcèlement moral l'an dernier, et je ne sais pas pour vous mais dans ces situations on a tellement l'impression d'être seul.e au monde, parfois.
Je ne vais pas rentrer dans les détails car je ne voudrais pas que ma situation soit trop reconnaissable, quoiqu'il en soit je travaillais au sein d'une toute petite structure et pour cause : j'étais la seule salariée. Je devais tout gérer : communication, administratif, programmation, logistique etc. Tout, de A à Z, quand bien même ce n'était pas dans la fiche de poste au départ. Ce qui en soi était très formateur puisque j'ai beaucoup appris sur le tas pour de nombre de missions, et donc très intéressant, s'est avéré être un enfer.
J'aurais du m'en douter dès le début lorsque, lors de mes premiers jours, un ancien collaborateur de mon patron est passé récupérer quelques affaires en me disant : "un conseil, va-t-en d'ici le plus vite possible." Je le pensais aigri, je n'ai pas fait attention. Mes doutes auraient pourtant du être piqués d'avantage lorsque j'ai fini par comprendre que mon patron s'était mis énormément de personnes à dos, qu'il parlait à certains comme à des chiens, et même... qu'il avait fini aux Prud'hommes (mais ce n'était pas sa faute. Ce n'était jamais sa faute). Bref il avait une personnalité extravagante, très singulière, complètement perché et avec une propension à tout savoir mieux que les autres. Au début ça se passait bien, et puis quand je suis rentrée d'une formation de comptabilité dispensée grâce à un dispositif Pôle Emploi, j'ai compris.... Tout m'est tombé dessus.
En pleine réunion avec d'autres collaborateurs, il s'est mis à me gueuler dessus, sous prétexte que je ne trouvais pas assez vite une pièce de dossier comptable. En me scandant que je devais savoir faire, puisque je revenais d'une formation de comptabilité de 10 jours. J'avais beau me révolter en lui disant que je ne pouvais pas devenir comptable en une dizaine de jours, lui me soutenait que si. Que j'étais incompétente, tout cela parce que en sus de ne savoir retrouver une pièce dans les temps, je n'ai pas su répondre à une question comptable pointue (sachant que je n'avais eu aucune base, en dehors de ma formation très courte)
Tout s'est précipité à partir de ce moment. Je croulais littéralement sous le boulot. Et monsieur, sous prétexte qu'il ne savait pas faire ou n'en avait pas l'envie, me donnait des choses à gérer alors que c'était à lui de s'en occuper (comme disons... la gestion des salariés. A savoir moi. SPOIL ALERT : je n'avais aucune formation RH, ce n'était pas du tout mon domaine). Sans connaître les bases de toutes ces choses, je me devais de me débrouiller autant que possible, sans quoi il me passait un savon. D'élément indispensable, j'étais soudain devenue celle par qui tous les travers arrivaient. Même si de base ce n'était pas ma faute, ça me retombait forcément dessus. J'allais au boulot avec la boule au ventre, je faisais des crises d'angoisse, bref, l'horreur. En février, je décide d'aller voir mon médecin et comme une courge je ne lui ai demandé de m'arrêter que trois jours car ma conscience professionnelle ne me permettait pas de prendre d'avantage de repos. Qui s'occuperait de tout le travail en mon absence ? La machine s'arrêterait de tourner, je ne le désirais pas.
Puis j'ai repris le travail, et là ça s'est précipité puissance mille. Je recevais des blâmes pour avoir posé mes congés au "mauvais moment".... sachant que ce n'était pas moi qui posais mes congés, mais lui ! Un jour, une personne à qui nous avions loué une salle (but premier de la structure) y donnait une représentation. Fait exceptionnel, je ne pouvais pas y être, ce soir là. Mais mon supérieur lui, y était. Et bien la personne y donnant son spectacle n'avait pas pris la peine de nettoyer la salle derrière elle. Pour autant, mon cher patron se trouvant là, ne trouva guère le courage de le prier gentiment de passer l'aspirateur. C'est bien moi qui, par mail interposé, ait été jugée responsable de ce petit travers ménager. Ca a été la goutte de trop ; tombée en dépression, j'ai été arrêtée jusqu'à la fin de mon contrat. Ce n'était pas mon but premier mais arrivée dans le bureau de mon médecin, je me suis mise à pleurer à chaudes larmes avant même de pouvoir lui expliquer ma situation, j'étais vraiment à bout. Je crois que, ayant déjà eu une mauvaise expérience lors d'un stage quelques années plus tôt, mon corps me criait "stop" (je ne parvenais plus à dormir ni à manger) J'ai été en contact avec les Prud'hommes mais je n'ai pas osé aller jusqu'à la confrontation. Car je croyais que le problème venait de moi, et pire encore : ma dépression n'étant pas "visible", je passais pour celle qui jouait la comédie (pas auprès de mes proches, heureusement). Puis un jour, j'ai été mise en contact avec la directrice de mon Pole Emploi qui a mis le mot sur ce souci : "harcèlement moral". Sans même que je ne lui explique de fond en comble, elle l'avait compris. Car ayant eu elle-même plusieurs échanges avec ce monsieur, elle l'avait trouvé très agressif et discourtois (et encore, c'est un euphémisme). En bref, elle avait bien cerné le personnage, contrairement à moi.
Ca a été difficile pour moi car dans ces moments là, on peut commencer à douter. On ne sait plus si ce sont nos compétences qui se trouvent être réellement mauvaises, ou si c'est la personne face à nous qui a raison. On n'a pas conscience d'être dans un engrenage de harcèlement, ça peut être très difficile de mettre un mot dessus. Fort heureusement, j'ai été soutenue par mes amis et mes proches, et je ne les en remercierai jamais assez. Alors oui, ce genre de situation peut arriver, malheureusement. Non ce n'est pas ad vitam (heureusement!). Mais surtout, entourez-vous. C'est important
Je ne vais pas rentrer dans les détails car je ne voudrais pas que ma situation soit trop reconnaissable, quoiqu'il en soit je travaillais au sein d'une toute petite structure et pour cause : j'étais la seule salariée. Je devais tout gérer : communication, administratif, programmation, logistique etc. Tout, de A à Z, quand bien même ce n'était pas dans la fiche de poste au départ. Ce qui en soi était très formateur puisque j'ai beaucoup appris sur le tas pour de nombre de missions, et donc très intéressant, s'est avéré être un enfer.
J'aurais du m'en douter dès le début lorsque, lors de mes premiers jours, un ancien collaborateur de mon patron est passé récupérer quelques affaires en me disant : "un conseil, va-t-en d'ici le plus vite possible." Je le pensais aigri, je n'ai pas fait attention. Mes doutes auraient pourtant du être piqués d'avantage lorsque j'ai fini par comprendre que mon patron s'était mis énormément de personnes à dos, qu'il parlait à certains comme à des chiens, et même... qu'il avait fini aux Prud'hommes (mais ce n'était pas sa faute. Ce n'était jamais sa faute). Bref il avait une personnalité extravagante, très singulière, complètement perché et avec une propension à tout savoir mieux que les autres. Au début ça se passait bien, et puis quand je suis rentrée d'une formation de comptabilité dispensée grâce à un dispositif Pôle Emploi, j'ai compris.... Tout m'est tombé dessus.
En pleine réunion avec d'autres collaborateurs, il s'est mis à me gueuler dessus, sous prétexte que je ne trouvais pas assez vite une pièce de dossier comptable. En me scandant que je devais savoir faire, puisque je revenais d'une formation de comptabilité de 10 jours. J'avais beau me révolter en lui disant que je ne pouvais pas devenir comptable en une dizaine de jours, lui me soutenait que si. Que j'étais incompétente, tout cela parce que en sus de ne savoir retrouver une pièce dans les temps, je n'ai pas su répondre à une question comptable pointue (sachant que je n'avais eu aucune base, en dehors de ma formation très courte)
Tout s'est précipité à partir de ce moment. Je croulais littéralement sous le boulot. Et monsieur, sous prétexte qu'il ne savait pas faire ou n'en avait pas l'envie, me donnait des choses à gérer alors que c'était à lui de s'en occuper (comme disons... la gestion des salariés. A savoir moi. SPOIL ALERT : je n'avais aucune formation RH, ce n'était pas du tout mon domaine). Sans connaître les bases de toutes ces choses, je me devais de me débrouiller autant que possible, sans quoi il me passait un savon. D'élément indispensable, j'étais soudain devenue celle par qui tous les travers arrivaient. Même si de base ce n'était pas ma faute, ça me retombait forcément dessus. J'allais au boulot avec la boule au ventre, je faisais des crises d'angoisse, bref, l'horreur. En février, je décide d'aller voir mon médecin et comme une courge je ne lui ai demandé de m'arrêter que trois jours car ma conscience professionnelle ne me permettait pas de prendre d'avantage de repos. Qui s'occuperait de tout le travail en mon absence ? La machine s'arrêterait de tourner, je ne le désirais pas.
Puis j'ai repris le travail, et là ça s'est précipité puissance mille. Je recevais des blâmes pour avoir posé mes congés au "mauvais moment".... sachant que ce n'était pas moi qui posais mes congés, mais lui ! Un jour, une personne à qui nous avions loué une salle (but premier de la structure) y donnait une représentation. Fait exceptionnel, je ne pouvais pas y être, ce soir là. Mais mon supérieur lui, y était. Et bien la personne y donnant son spectacle n'avait pas pris la peine de nettoyer la salle derrière elle. Pour autant, mon cher patron se trouvant là, ne trouva guère le courage de le prier gentiment de passer l'aspirateur. C'est bien moi qui, par mail interposé, ait été jugée responsable de ce petit travers ménager. Ca a été la goutte de trop ; tombée en dépression, j'ai été arrêtée jusqu'à la fin de mon contrat. Ce n'était pas mon but premier mais arrivée dans le bureau de mon médecin, je me suis mise à pleurer à chaudes larmes avant même de pouvoir lui expliquer ma situation, j'étais vraiment à bout. Je crois que, ayant déjà eu une mauvaise expérience lors d'un stage quelques années plus tôt, mon corps me criait "stop" (je ne parvenais plus à dormir ni à manger) J'ai été en contact avec les Prud'hommes mais je n'ai pas osé aller jusqu'à la confrontation. Car je croyais que le problème venait de moi, et pire encore : ma dépression n'étant pas "visible", je passais pour celle qui jouait la comédie (pas auprès de mes proches, heureusement). Puis un jour, j'ai été mise en contact avec la directrice de mon Pole Emploi qui a mis le mot sur ce souci : "harcèlement moral". Sans même que je ne lui explique de fond en comble, elle l'avait compris. Car ayant eu elle-même plusieurs échanges avec ce monsieur, elle l'avait trouvé très agressif et discourtois (et encore, c'est un euphémisme). En bref, elle avait bien cerné le personnage, contrairement à moi.
Ca a été difficile pour moi car dans ces moments là, on peut commencer à douter. On ne sait plus si ce sont nos compétences qui se trouvent être réellement mauvaises, ou si c'est la personne face à nous qui a raison. On n'a pas conscience d'être dans un engrenage de harcèlement, ça peut être très difficile de mettre un mot dessus. Fort heureusement, j'ai été soutenue par mes amis et mes proches, et je ne les en remercierai jamais assez. Alors oui, ce genre de situation peut arriver, malheureusement. Non ce n'est pas ad vitam (heureusement!). Mais surtout, entourez-vous. C'est important
