il y a quelques années, j'ai été engagée pour mon 1e job comme vendeuse dans une boutique faisant partie d'une chaîne de magasins française. La responsable qui m'avait embauchée est partie en congé maternité quelques semaines plus tard et à été remplacee par une nana odieuse. Lors des présentations, on m'a présentée comme le "bébé" de l'équipe, d'une façon pas du tout péjorative : j'étais la dernière arrivée et la plus jeune, les autres m'avaient pris sous leur aile. Première réflexion : pas de place pour les bébés ici. Soit.
Elle m'en a fait baver : remarques méchantes ("tu es incompétente", "tu devrais chercher un autre boulot"), refus de me donner des jours de congés pour des événements perso, je travaillais tous les samedis et tous les soirs alors que les autres alternaient...
J'ai appris par la responsable adjointe qu'au cours d'une réunion, la responsable avait parlé de moi avec sa propre supérieure. Une phrase était ressortie : "on va lui en faire baver, elle va craquer".
Mon médecin traitant a voulu me prescrire des tranquillisants. Quand j'ai dit pour quelle boite je travaillais, il m'a dit "ah, c'est fréquent chez eux..."
J'ai lâché l'affaire deux mois plus tard : j'ai négocié un abandon de poste contre un samedi de congé pour aller au baptême de mon neveu. Abandon de poste parce qu'ils ne voulaient pas me licencier et je ne voulais pas démissionner. J'ai au moins pu toucher le chômage après...
J'ai appris que ma responsable avait été licenciée quelques mois plus tard pour avoir fraudé des procédures et manipulé le chiffre d'affaire de la boutique. Elle a failli faire tomber le reste de l'équipe avec elle.
Sa supérieure hiérarchique à été licenciée à la même période : harcèlement moral. Je n'étais donc pas la seule...
Je m'en veux de n'avoir rien fait et d'être partie tout simplement. Mais justice a été faite quand même.
J'ai été plus d'un an et demi au chômage après ça, j'avais peur de retourner travailler et de subir à nouveau la même chose, je pensais ça inévitable... Et puis aujourd'hui ça fait un an que je bosse dans une autre boutique, où je suis épanouie, et même si je n'y passerais pas ma vie, ça fait du bien.
Pour la petite histoire, la première responsable, qui m'avait engagée et était partie en congé maternité, a eu un petit garçon, malade. Elle a pris un long congé pour s'occuper de lui, et lorsqu'elle a voulu revenir dans l'entreprise, à mi-temps au siège, pour continuer à s'occuper de son fils, la boite a refusé. Au bout de procédures, elle a été licenciée. Elle avait lâché l'affaire, et un jour elle a entendu une émission de radio avec une avocate. Elle a téléphoné à la radio, l'avocate lui a dit "votre affaire m'intéresse". Un procès plus tard, ils ont été reconnu coupables et elle a tiré un bon petit pactole de dommages et intérêts. Le karma
