Tombée sur cet article par hasard en surfant sur l'appli un soir d'insomnie, je me suis d'un coup sentie bien mal, alors que d'habitude je suis plutôt au fond madmoizelle. Je me sens culpabilisé et j'ai même la sensation de devoir me justifier après la lecture de cet article, aux réaction que j'ai eu face a mon ex qui se travestissait. On peut être tolérante, ouverte d'esprit, et quitter son copain qui se travesti. Oui. Le pire c'est les commentaires de celles qui ne savent pas vraiment ce que c'est mais qui pensent qu'elles trouveraient ça fun. Et bien je dirais "ou pas" quitté à me prendre une volée de réponses cinglantes en pleine tête. Je suis bi, niveaux discriminations je m'y connaît un peu. J'ai été présidente de l'asso LGBT de ma fac et je suis fervante militante. Pourtant quand g découvert les vêtements de meufs de mon mecs planqués dans un sac sous le bureau, j'ai perdu pied. Faut dire que notre couple battait de l'aile depuis plusieurs années si ce n'est depuis le début. Je me rappelle avoir appelé ma meilleure amie en pleurant, la grande crise et qu'elle s'était d'ailleurs bien foutue de moi, puis m'avait fait la leçon sur le respect la tolérance toussa. J'ai soufflé un coup et puis je me suis dis comme bien des filles ouais pourquoi pas en fait c cool on va être comme deux copines je vais le maquiller le coiffer le déguiser et ça va être cool, bref, j'ai bombé mon côté girly lolilol et j'ai tenté le truc à fond en enfermant au fond de ma tête mes peurs etc. Le problème c'est que passé le côté fun, c'est quand son excitation sexuelle a lui est monté que mon dégoût m'a prise à la gorge. J'avais mon mec maquillé comme un camion volé en bas et porte jarretelle dentelle jupe petit haut sexy et souris rembourré qui me colle contre un mur et vient me rouler un patin. La panique. Non ce n'était pas du tout excitant, ni sexy. Le haut le cœur qui m'est remonté dans la gorge à ce moment la aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Mais je me suis entêtée : "tu es une personne ouverte, tu sais ce que c'est d'être discriminée, tu as fais pleins de soirées avec des trans des trav des queers de tous poils" je me répétais ça. Mais impossible de se forcer a être attiré physiquement/sexuellement par une personne, peu importe combien on l'aime. Car je l'ai aimé. Je ne pouvais plus m'empecher de repenser à lui comme ça et mon mal être n'a fait qu'empirer au fur et à mesure que je le voyais prendre du plaisir à se travestir. Le côté masturbatoire que lui procurait le fait de porter de la lingerie ou des chaussures à talons aiguilles, le fait qu'il soit sexuellement excité de le faire me coupait à moi tout appétit et plus encore. Finalement il a évolué en questionnant son genre plutôt que son attirance et a fini par s'avouer transgenre (lesbienne de surcroît, comme quoi y a pas forcément de lien entre travestissement et homosexualité). Pour moi ça a été énormément destructeur. Il y a la remise en question de ses opinions et idées, de sa personnalité, d'autant plus que j'ai été très mal jugée dans la situation : lui était courageux et brave de s'assumer et moi j'étais intolérante et transphobe. On m'a sorti assez souvent que comme j'étais attiré par les filles aussi ça changeait rien pour moi ça aurait dû être plutôt cool même. On tombe amoureux d'une personne pas d'un sexe, moi même je répétais ça. Mais ce n'était pas la personne dont j'étais tombée amoureuse. Ce geek gentil mais mystérieux au regard de poète maudit était devenu une brunette provocante aguicheuse manipulatrice et perverse (psychologiquement parlant) qui s'habillait tous les jours en petite tenue et dessous sexy. En plus de ça il jouait parfaitement la victime soumise devant notre entourage pour mieux me rabaisser ou me descendre psychologiquement lorsque nous étions seuls. Ce que je regrette le plus dans cette relation aujourd'hui que je suis mariée et maman, c'est que je me suis éloignée du milieu associatif et des causes que je défendais. Je ne milite plus activement comme avant (a part les envies de lancer des crottes de chats à la manif pour tous...), aujourd'hui j'ai plus de recul face aux trans en général et leurs combats. Je ne peux pas m'empêcher de penser aux gens qu'ils peuvent détruire dans leur quête pour leur propre épanouissement. Alors oui tout travesti ne fini pas forcément trans, tout trans n'est pas pervers manipulateur (heureusement et loin de la même) et le vécu de chacun est différent dans pareille situation. Tout ce que je cherche a dire finalement c'est que on peut aussi quitter son copain pour ça, même si on l'aime, même si on est tolérant moderne et ouvert d'esprit. Et que quand on le vit bien ou qu'on ne sait pas ce que c'est il faut faire attention de ne pas diaboliser celles qui ne le vivraient pas si bien... Je m'excuse de ce commentaire sûrement bourre de fautes et décousu, j'écris depuis mon téléphone ce qui rend les choses pas forcément évidentes, et j'écris à 6h du mat après une nuit blanche et sous le coup de l'émotion.