jules-;4622937 a dit :
Y'a tout de même un fossé énorme entre avoir des propos crus et prononcer des mots pareils. Il faut peut-être arrêter de banaliser les mots un peu.
Et perso, oui j'ai des potes un peu cliché qui ont déjà prononcé des phrases comme ça en ma présence. Ils l'ont fait une fois, pas deux.
Ça suppose que quand je suis là, ils doivent modérer leurs propos, donc qu'ils réfléchissent à ce qu'ils disent avant de sortir des phrases toutes faites et du coup, je sais que même quand je suis pas avec eux, ils font plus attention à ce qu'ils disent. Ils m'ont déjà dit avoir penser à dire un truc purement sexiste, avoir imaginer ma réaction en bonne féministe outrée et s'être ravisé.
Du coup c'est le fait qu'elle assiste à ce genre de propos et qu'elle ne dise rien qui m'a paru un peu étrange.
Je suis d'accord, les mots influencent notre rapport au monde et être trop tolérant sur des propos dégradants, ça n'est pas anodin.
Sur la deuxième partie, on ne sait pas si l'auteur assistait à ça sans rien dire. Peut-être qu'elle a bataillé et qu'ils n'ont pas voulu changer?
Dans tous les cas, comme je l'ai dit, je pense qu'il y a un côté "corporatiste" avec tous les colocs issus de la même école et qui doivent en reprendre certains codes sexistes et certains propos choquants.
Pour être accepté dans le groupe "école", on a souvent tendance à reproduire l'attitude des autres et à s'encourager dans le sexisme si c'est très imprégné de la culture locale.
Des études sur les étudiantes dans la filière STAPS avait montré qu'elles étaient parfois les premières à diffuser des stéréotypes sur les femmes et le sport. C'était un moyen pour elle de se faire accepter : elles montraient que les autres filles étaient nunuches, elles riaient des blagues machos, et en échange elles se construisaient une image de filles "différentes" pour se faire accepter dans un groupe imbibé de valeurs masculines.
Quand on est dans un groupe de six personnes où on n'arrive pas à se faire entendre parce qu'ils ne veulent pas comprendre ton point de vue, on peut être tenté de rire aux clichés, de les écouter avec bienveillance pour montrer qu'on fait partie du groupe.
Je ne dis pas que c'est le cas de l'auteur, mais je dis que parfois, ce n'est pas si facile de se faire entendre, surtout quand il y a la pression de bien plus que les colocs derrière mais de toute l'école aussi...
Mais je suis d'accord, dans mon cas (qui n'est pas forcément transférable à tout le monde), réagir aux clichés a empêché mes colocs de se comporter de manière sexiste en ma présence et je pense aussi que ça leur a permis de s'exprimer un peu plus quand ils étaient gênés par une situation sexiste au lieu de se dire "ça fait rabat-joie, j'aurais pas l'air cool si je proteste!".
Donc c'est important quand on est proches d'amis sexistes de leur dire que ça nous met mal à l'aise et qu'on se sent insultés par ce type de propos, même s'ils ne nous visaient pas directement.
narfouts;4623019 a dit :
Eh les Madz c'est un article sur une colocation rien de plus. Faut arrêter le "je vois de la misogynie partout". Je comprends que le féminisme soit important mais la ça va trop loin.
Une fille raconte uniquement les souvenirs, qu'ils soient bons ou mauvais, avec des amis, notamment ici des mecs.
Moi personnellement ton article m'a touché et m'a bien fait rire. Et à la fin de celui-ci je me suis même dit que je t'enviais vachement !!!!
T'étais un peu la petite sœur qu'ils n'ont jamais eu !
Bel article en tout cas ! J'espère qu'à ton retour de l'autre bout du monde tu les retrouveras et que cette colocation continuera
Tu sais tout est un article sur "XXX et rien de plus"
On peut dire ça sur un article sur les femmes naturellement douées pour s'occuper des enfants : "c'est un article sur la maternité et rien de plus!" ; on peut dire ça sur un article sur les garçons, ces génies du ballon : "c'est un article sur le foot et rien de plus!" ; ou encore sur les femmes politiques "bien foutues" : "c'est un article sur la politique et rien de plus!".
Le problème c'est quand ce "rien de plus" cache des mécanismes sexistes qui sont présentés comme normaux, sympas, agréables, valorisants.
Dire à des gens mal à l'aise "tu vas trop loin", ça n'a pas vraiment de sens. Tu vas trop loin dans quoi? Dans ton ressenti? Dans ton malaise? Comment tu fais pour aller "moins loin" quand il s'agit de contrôler quelles choses te touchent?
Si des gens sont mal à l'aise, il y a plusieurs possibilités : soit le texte suscite effectivement un malaise pour des raisons volontaires ; soit le texte suscite un malaise parce qu'il rappelle de mauvaises situations aux lecteurs que l'auteur n'a pas forcément anticipé ; soit il suscite un malaise parce qu'il y a un malentendu entre l'auteur et les lecteurs... Il suscite rarement un malaise parce que les lecteurs "vont trop loin".
Donc dans ce cas, quand on apprécie un texte, on essaye de discuter avec les lecteurs mal à l'aise et d'échanger des points de vue pour voir à quoi est lié le malaise et si on peut le dissiper. On ne leur dit pas "tu as tort de ne pas aimer".
Et si on voit de la misogynie partout bah... c'est pas non plus un grand scoop pourquoi... Ptete qu'elle est effectivement bien trop présente dans notre vie quotidienne? Si ce n'est pas le cas dans la tienne ou que ça ne te gêne pas, c'est super
Mais n'oublie pas qu'on a toutes des vies différentes.
Ici, je ne pense pas du tout que l'auteur soit sexiste et je ne suis pas trop sûre de ce qu'elle aurait pu raconter d'autre si c'est vraiment ce qu'elle a vécu et aimé.
Mais c'est vrai que le texte m'a parfois mise mal à l'aise sur le plan de l'anti-sexisme alors que comme je l'ai dit, j'ai déjà vécu des expériences de colocs entre mecs et j'ai déjà aussi eu droit à quelques clichés.
Je pense que la seule chose qui m'a vraiment posé problème, c'est le fait que les stéréotypes soient présentés comme participant à ce qui rendait cette coloc si "spéciale". Après tout, l'article est basé sur l'idée qu'une coloc avec que des garçons, c'est une expérience unique... Donc forcément, on va expliquer en quoi les garçons sont différents à vivre que les filles.
Et j'aurais aimé que ça aille au-delà de ce simple : "ils me protègent, leurs copines sont jalouses, ils parlent des filles vulgairement, c'est aussi ça qui fait l'ambiance de notre vie commune!"
Alors oui, il y avait l'air d'avoir une bonne ambiance mais on ne peut pas nier le fait que c'était comme bien différencié en termes de rôles genrés et que j'aurais aimé une vision un peu plus distancié de tout ça et pas juste enthousiaste
EDIT : Lol @jojokisslajoue non, une féministe n'est pas obligée de rejeter absolument tout ce qui est estampillé "féminin" ou porte des traces de sexisme... Sinon on vivrait coupé de tout! :
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ça me fait penser à cet article de The Onion (équivalent anglophone du Gorafi) :
[url=http://www.theonion.com/articles/woman-takes-short-halfhour-break-from-being-femini,35026/]Une femme met son féminisme en pause pendant 30 minutes pour apprécier un programme télé[/url]
Etre féminisme c'est avoir la possibilité de choisir en connaissance de cause ce qu'on veut faire ou non... et personne n'a à nous dire qu'on ne l'est pas vraiment à cause de nos goûts ou activités