Caliodë;2925300 a dit :
Je peux comprendre celles qui n'oseraient pas y aller, c'est vraiment très chargé émotionnellement, et il y en a qui s'évanouissent ou qui fondent en larmes.
C'est pour ça que j'ai écrit cet article, pour partager mes émotions avec celles qui n'ont jamais visité de camps. (et aussi un peu par besoin personnel ^^)
Merci pour ton témoignage, et pour cette phrase-là surtout ; j'ai passé quatre mois à Cracovie, en Erasmus. J'en ai gardé d'excellents souvenirs, excepté celui de mes amis de là-bas qui ne comprenaient pas que je refuse d'aller à Birkenau, qui est pourtant à seulement une trentaine de kilomètres de là où je vivais. C'est très difficile de faire face au jugement des autres quand tu ne souhaites pas y aller, j'ai eu beaucoup de mal à leur expliquer que ce n'était pas par désintérêt mais par peur de traumatisme. Quand tu es là-bas, c'est une sorte de passage obligé, Birkenau, par respect envers les morts et l'Histoire. Mais chacun est touché de façon différente. Je me savais, comme toi, "dépassée" par les chiffres que j'entendais en classe, dans les documentaires... C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup, mais qui m'épouvante. Et j'en étais totalement consciente, c'est pour ça que j'ai choisi, en mon âme et conscience, de ne pas y aller.
Quelque part je pense que j'étais paradoxalement mieux préparée que mes amis, qui m'avaient dit, l'air grognon "bon très bien, tu veux pas y aller, je te raconterai en rentrant comment c'est". Je savais déjà que cette phrase-là était absurde, et effectivement, ils sont tous rentrés avec les mêmes mots à la bouche "je veux pas en parler".