J'aurais bien rajouté un paragraphe sur l'ambivalence particulier/professionnel: les femmes restent majoritairement celles qui se préoccupent de la bouffe dans le foyer, notamment quand ça devient une corvée... parce qu'avec des enfants tu peux quand même rarement dire "bon bah une tranche de pain, des fruits, des chips ce soir j'ai la flemme", vu que ce genre de trucs doit rester exceptionnel pour des raisons de croissance et de sérénité psychologique
franchement devoir faire un repas à peu près équilibré et varié et changeant de la veille tous les jours voir deux fois par jour si les mômes vont pas à la cantine, sans compter les weekend et les vacances scolaires... et bah je me souviens de ma maman, cuisinière passionnée, se désespérer certains soirs de semaine et considérer les repas comme de vraies corvées parfois !! et je la comprends, j'éprouve souvent le même sentiment malgré mon amour infini de la bouffe)...
Donc, l'ambivalence : à la fois ça, et d'un autre côté, ce sexisme immense et tortueux côté labos de cuisine ! je suis pâtissière et j'en entends des vertes et pas mûres depuis des années. Sans compter les rapports hommes-femmes en cuisine. C'est dans ce paradoxe "femme au foyer = ménagère, dinette, popotte" (c'est comme ça que c'est évoqué dans les cuisines professionnelles, ça veut tout dire...) mais "homme = artiste, créateur, leader d'équipe, visionnaire, énergie pour un métier construit comme un métier de militaire : ça c'est la cuisine, la vraie", que se trouve le véritable problème... pas dans la cuisine elle-même. Ce qui me rend dingue, parce que les ménagères s'adaptent, improvisent, apprennent souvent sur le tas, font plein d'autres choses que la bouffe, et font juste vivre toute une maisonnée CHAQUE jour... Alors que les pros sont formés, payés, ont un planning établi de mises en place pour la semaine et s'y consacrent corps et âme car c'est leur unique obligation, finalement. Et que pour la plupart, quand ils rentrent chez eux ils ont justement leur ménagère qui s'est assurée leur pitance bien au chaud sur la table...
(et HS mais encore merci Margaux pour toutes tes recettes
)