Concernant les posts de Kirkja et Yoghourt, j'ai envie de dire Amen Madmoizelle.com
Que ça fait du bien de lire ce genre de choses. Et comme j'ai eu envie, nombre de fois, de faire imploser les I-phone, les Mac, Facebook, Twitter, Instagram. Génération I-phone, I-pod et I-truc, c'est même pas "mon phone", c'est "je phone", "je suis mon téléphone, il ne fait qu'un avec moi".
Passant régulièrement pour une vieille réac, et lassée de cette image qu'on attribue souvent à ceux qui contrarient notre opinion ou notre plaisir, je vais une fois de plus le faire, ce commentaire relou. Parce qu'on n'a pas toujours vécu de cette façon, parce qu'avant (c'était-mieux-avant.com, incontournable de tous les nostalgiques) tous ces smartphones, un téléphone servait à téléphoner, et pas à tweeter en permanence les moindres petits instants de notre vie intime.
Ceci m'a particulièrement frappée le jour où j'ai subi le rituel du sexfie. "Allez, je l'envoie à tous mes amis !" Hm, pardon ? Je crois que nous avons atteint le summum du OhMyFuckingGodWhatIsThisPlanet? avec cette mode. Ha non, la prochaine étape, c'est selfie pendant l'acte, regarde chérie, tout le monde sera au courant de tes super performances, et verra comme je suis un bon coup !
Kirkja (pas encore trouvé le bouton "Citer un nom"), je te trouve pour le coup très honnête, dans ta façon de décrire ton sentiment, souvent qualifié d'illégitime. Personne n'aime avouer qu'il a besoin de reconnaissance, d'affection, de faire des envieux, mais tout le monde le fait, et c'est bon de faire tomber les tabous.
Cela étant dit, mon coup de gueule personnel s'adresse à ... tout le monde en fait. Parce que tout le monde le fait. Tout le monde connait (ou devine) les conséquences de ses actes, même les plus anodins. Acheter telle marque de lait, telle genre de fringues... Sachant que quelqu'un au bout du monde souffre de nos choix. Regarder la coupe du monde ? Et cautionner alors les dépenses monstrueuses, et les expulsions massives des résidents, pour un mois de plaisir ? Je pensais naïvement que c'était un manque d'information. Mais lorsqu'on met les gens devant le fait accompli, leur montrant les conséquences de leurs agissements, la réponse est bien souvent balancée avec agressivité ou nonchalance: "J'ai pas envie de me priver de mon plaisir pour quelqu'un que je ne connais même pas".
Si je ne l'ai pas devant moi, l'autre n'existe pas. Il est abstrait.
Ces chaussures de cuir dont je suis contente, en aurais-je fait l'acquisition, si on m'avait dit : "Alors tu vois, là c'est Bibiche, c'est la vache qu'on va sacrifier pour ton cuir, tu vois on la met dans la machine là et ensuite tes chaussures vont sortir par l'autre côté, rhoooo, oui elle va mourir, mais au fond, c'est qu'une vache, hein, toi tu vaux tellement mieux, et puis tu auras de nouvelles chaussures."
Je me déteste parfois, car je ne déroge pas à la règle, mais j'ai l'espoir de parvenir à changer un maximum de mes conduites, de ma façon de fonctionner, et j'ai l'ambition de porter davantage de considération, chaque jour, à ceux qui m'entourent, que ce soit à côté de chez moi ou au fin fond d'une cave en Birmanie de l'Est.
Je ne supporte plus l'égoïsme conscient, assumé, pour son confort personnel, par crainte de changer ses habitudes, par défaitisme, "si y'a que moi qui le fait ça change rien", il a été maintes fois prouvé que l'effort commun faisait changer les choses. Où en serions-nous concernant le droit des femmes, la condamnation des homosexuels, l'égalité blancs/noir, etc... Si les hommes et femmes qui ont changé le monde s'étaient dit, eux aussi, qu'ils n'y pouvaient rien ? C'est l'espoir et la volonté qui guident les grandes causes, et partant battus d'avance, on ne changera rien.
Je terminerai en donnant le lien de
cette vidéo de Mr Mondialisation, particulièrement intéressante, elle concerne les J.O mais peut aussi s'appliquer dans les grandes lignes à la dernière Coupe du Monde.