Témoignage intéressant, merci à l'auteure, parce je retrouve totalement dans cet article, ou plutôt mon moi d'il y a quelques années. J'ai 18 ans, j'ai découvert par moi même cette hyperhidrose en cherchant sur doctissimo, et je m'en suis sortie seule.
Tout commence quand j'ai 13-14 ans, la puberté qui commence, alors qu'en plus je change d'école. Je suis terriblement mal à l'aise dans ma peau, les premiers jours je me souviens avoir essayer de me fabriquer une image auprès de mes camarades, je ne me ressemble pas. Je finis par me faire des amies, je tombe éperdument amoureuse d'un petit idiot qui ne me regarde pas, je me cache dans des fringues bizarres et passe mon temps à admirer les filles cools qui s'habillent en marque. Bref, la quatrième. Je remarque rapidement qu'à 8h30 du matin à peine, je porte de superbes auréoles et ne peut décoller les bras de la journée. Cette transpiration me pourrit la vie. Je me souviens les heures où je restais paralysée sur ma chaise, sentant mes aisselles s'humidifier petit à petit, mes fesses aussi, mes paumes. Les madmoizelles qui ne pensent que ce n'est pas "si" grave, essayez de faire l'arbre droit devant trente personnes alors que vous avez l'équivalent de la carte de France sous chaque bras.
C'était un cercle vicieux. J'étais angoissée en permanence, transpirais, et angoissais encore plus que quelqu'un le remarque. J'avais été une bonne élève toute ma scolarité, mais cette année ma note de participation a été nulle dans toutes les matières. Je savais que ce phénomène n'arrivait en plus que lorsque j'étais à l'école, parce qu'une fois chez moi, je pouvais passer mon weekend dans les mêmes fringues et ne pas avoir de problèmes. Je me souviens avoir supplié ma mère de m'autoriser à pouvoir rentrer le midi chez moi pour pouvoir prendre une douche et me changer avant de rattaquer l'après midi et finir une demi heure après aussi trempée qu'auparavant.
Et puis un jour j'ai regardé sur internet, j'ai épluché les sites, essayé la pierre d'alun, plus d'une trentaine de déodorants du commerce différent. A l'époque, cette étape du matin prenait plus de dix minutes, parce que j'appliquais trois produits distincts qui devaient sécher les uns après les autres.
Et puis j'ai découvert Driclor. C'est un détranspirant, il y a du chlorure d'aluminium dedans c'est vrai, mas ce produit a changé ma vie. Je me souviens en avoir appliqué le soir sans grand espoir, avec la même lassitude avec laquelle j'essayais tour à tour chaque nouveau produit miracle, mais le lendemain, c'est peu de dire que je me suis sentie revivre. Je ne transpirais plus des bras. Bien sur, je compensais ailleurs, dans le dos par exemple, mais ce n'était pas aussi gênant, surtout que ça n'arrivait que pendant les deux jours de traitement durant une semaine.
J'ai suivi le traitement deux mois il me semble, appliquant deux soirs de suite, le soir, avant de me doucher le matin. Et puis au fur et à mesure j'ai espacé les prises, et maintenant je n'en applique plus. Ma transpiration s'est calmée.
Après, il y a d'autres facteurs. Je ne souffrais majoritairement que des aisselles et un peu moins des mains et des pieds. Et lorsque ce problème a disparu, j'ai gagné une telle confiance en moi que je n'avais même plus peur de transpirer. J'étais enfin sûre de moi, j'ai grandit, j'ai mûri, j'ai cessé de me comparer constamment aux filles de ma classe, j'ai arrêté d'être amoureuse d'un idiot, je me suis éloignée d'amitiés toxiques. Il y a beaucoup de choses qui m'ont soulagé et qui ont bougé à cette époque, et peut être que les facteurs psychologiques sont plus mêlés à cette guérison miracle que je ne le pense. Mais en tout cas, maintenant, je n'applique plus de Driclor, et je ne souffre plus d'hyperhidrose.