galaadina;4632503 a dit :
(..) Ce qui laisserait entendre que plusieurs troubles de nature ou du moins d'expression différente mais de même origine peuvent se superposer, un peu effrayant quand on y pense...).
Oui je pense que c'est possible car en prenant du recul et en apprenant que chacunes de mes "manies" avaient un nom, je me rend compte que soit je les ai eu en même temps, soit quand j'arrive à en quitter une c'est pour tomber dans une autre! C'est un cercle vicieux dont je n'arrive pas à m'échapper...
Manger la peau des doigts et les ongles, se gratter compulsivement et se créer des plaques rouges, se gratter oreilles/nez/nombril jusqu'au sang et croûtes, s'automutiler (ongles/compas/lame de rasoir...)se gratter et s'arracher les cheveux, avoir des crises de boulimie, se faire vomir... Je passe sans cesse de l'une à l'autre (l'automutilation étant la seule que j'ai réussi à arrêter complètement). Je n'en peux plus. Toujours en quête de perfection, de contrôle, toujours énervée contre moi-même, toujours angoissée...
À tel point que je ne supporte pas mon image, et que je développe des peurs de sortir de chez moi et de faire ça aux gens, peur de la foule, paranoïa, crise de panique... J'ai peur que les gens ne m'aiment pas, qu'ils me trouvent moche ou inutile... ça n'arrête jamais...
galaadina;4632503 a dit :
je finissais avec un grand débarbouillage... à l'alcool à 90°. Quand j'y repense, je me dis que j'ai vachement de chances de ne pas avoir gardé de séquelles sur le visage!
Idem, j'ai toujours eu cette manie, quelque soit ma phase, de "soigner" les marques et endroits que je maltraitais: alcool à 90° (qui pourtant me brûle, me "punis" et me fait mal à nouveau) et crèmes cicatrisantes sur les coupures des automutilations et sur les carnages de mon visage après une croisade antiboutons (que je fais chaque jours, matin et soir, pendant environ 30-45minutes à chaque fois...), et beaucoup de soins pour cheveux après une crise d'arrachage.
Je suis consciente d'être chanceuse d'avoir une peau cicatrisant aussi bien, mes cicatrices sont toujours parties ou alors très très discrètes. Pourtant je ne peux m'empêcher de continuer. Heureusement que je suis passée maître dans l'art de la dissimulation par le maquillage.
Les seules personnes me voyant non maquillée sont mes parents/frères et se moquent de moi lorsque je sors de la salle de bain en me disant que j'ai des boutons, que je suis moche avec mes croûtes, etc... ce qui me fait encore plus mal.
galaadina;4632503 a dit :
Je ne sais pas si je suis la seule tarée à avoir carrément étendu à d'autres personnes que moi le périmètre de ma manie...?
Non non tu n'es pas seule! Je le fais aussi avec mon chéri! Le pauvre il n'en a pourtant pas beaucoup, quelques uns à l'occasion ou points noirs sur le nez, et dans le dos, mais je le "massacre" aussi et il m'engueule même si pour lui à l'inverse de moi j'essaie de le faire en douceur. Ca fait 5 ans qu'on est ensemble et presque 4 qu'il me supporte dans ces moments ou je projette mon "toc" sur lui.
Je me demande sérieusement d'où ça peut venir, cette projection sur une autre personne très proche. J'ai du mal à le comprendre, d'autant que je sais qu'il n'en a vraiment pas beaucoup, qu'il est très beau et que j'essaie de ne pas du tout lui faire mal, alors que c'est le schéma inverse lorsque je m'en prend à moi-même.
Désolée @galaadina de t'avoir autant citée, mais tu n'imagines pas la sensation de soulagement de lire une personne qui sur 3points sur lesquels je me trouvais extrêmement bizarre et honteuse est pareille que moi!
rien que pour ça merci de ton témoignage! Ca fait plaisir de lire des articles de Mad'Z ou des commentaires nous montrant que non nous ne sommes pas ni des monstres ni des cas isolés!
J'aimerais savoir si certaines ont réussi à trouver des solutions hormis le psy (budget trop serré pour ça :s ) parce que ça me bouffe énormément la vie depuis mes 11 ans, et j'en ai 10 de plus actuellement...