On peut argumenter quant à la définition de la femme au foyer, et l'importance ou non de la variable "durée" dans cette définition. Si l'auteure se définit elle-même comme une femme au foyer, j'ai envie d'être d'accord avec elle. Après-tout, c'est elle la mieux placer pour définir sa propre situation et sa propre façon de la vivre.
Si elle se ressens en tant que femme au foyer, ok. Même si personnellement j'accorderai une plus grande importance à la vision sur le long terme et au caractère non éphémèrement de la situation.
Par contre, les jugements quant à la dangerosité du témoignage me semblent blessant. Je suis féministe, de manière très concrète par mon militantisme, et de manière plus théorique et . Et pourtant, j'ai envisagé et j'envisage encore la perspective d'être "femme au foyer". Même si je suis au courant de la possible précarité d'une telle situation en cas de rupture, de la dépendance économique à mon conjoint, du travail domestique comme travail gratuit à destination d'un tiers, de l'assignation générale des femmes à la sphère privée et reproductive par le patriarcat (et globalement la division sexuée du travail) et des luttes des féministes de la première et de la seconde vague pour exercer un emploi rémunéré indépendamment du conjoint. J'ai également connaissance du caractère privilégié de ma situation ou plutôt de celle de mon conjoint, avec un emploi stable, un salaire plus élevé que la moyenne et propriétaire de notre logement.
Je suis consciente de tout ça. Peut être l'article aurait dû en parler, oui, même si l'on est sur du témoignage, du partage d'expérience.
Mais je ne promeus pas ce mode de vie pour toute les femmes. Je ne dis en aucun cas et bien au contraire que les femmes sont les mieux placées pour s'occuper d'un foyer et éduquer les enfants, que les hommes doivent répondre au modèle du "male bread winner". Et je n'ai pas non plus l'impression que c'est ce qui transparait dans ce témoignage.
Je ne pense pas qu'envisager ce mode de vie fasse de moi une personne dangereuse pour la défense des droits des femmes. Je ne me sens pas comme une traitre au féminisme. Mon féminisme est pro-choice. L'héritage que je garde des féministes de la première et de la deuxième vague est la possibilité de choisir ma vie (même si les féministes matérialistes y sont pour beaucoup quant à la stigmatisation des "femmes au foyer" par les autres féministes). Et je peux choisir une vie d'apparente soumission aux codes genrés. Parce que c'est mon choix, et il est libre et éclairé puisque je suis consciente de ses implications.
J'envisage d'être femme au foyer parce que j'aime ça. Le travail domestique ne me rebute pas, en tout cas moins que l'exercice d'un travail salarié qui représente pour moi une charge mentale supérieur (stress, responsabilités etc.). La dépendance économique à mon conjoint ne me dérange pas plus que la dépendance économique à un.e patron.ne. Je n'envisage pas cette relation sous le même angle, et la question financière entre de toute façon en ligne de compte lorsque l'on se met en couple, elle est rendu directement visible lorsqu'un.e des deux partenaires ne travail pas et dépend de l'autre. Je refuse plus de travailler, de vendre mes services et ma force de travail que je n’accepte tous les aspects du statut de femme au foyer. C'est essentiellement l'insécurité permanente que je redoute, puisqu'une rupture signifie une perte du mode de vie et des apports économiques.
Pour autant, étant encore étudiante (et en stage), je ne souhaite pas cumuler une journée de travail reconnu (d'université et de stage) et de travail domestique. Le travail domestique doit donc être équitablement partagé entre mon copain et moi.
Le cumul de plusieurs emplois, c'est la problématique de la double journée des femmes. On considère qu'en cumulant un emploi salarié reconnu et rémunéré, et un travail domestique non reconnu et non rémunéré les femmes font face à une double journée. Donc dire que les femmes salariées cumulent plusieurs travaux n'est pas si saugrenu.
Je termine mon master 2 en juin. Après je ne sais pas. Je pense que j'essaierai tout de même d'entrer dans le monde du travail, après une pause de quelques mois et j'aviserai à ce moment, savoir si je continue ou non, pour un temps ou non, si et quand je m'arrête etc.
Si elle se ressens en tant que femme au foyer, ok. Même si personnellement j'accorderai une plus grande importance à la vision sur le long terme et au caractère non éphémèrement de la situation.
Par contre, les jugements quant à la dangerosité du témoignage me semblent blessant. Je suis féministe, de manière très concrète par mon militantisme, et de manière plus théorique et . Et pourtant, j'ai envisagé et j'envisage encore la perspective d'être "femme au foyer". Même si je suis au courant de la possible précarité d'une telle situation en cas de rupture, de la dépendance économique à mon conjoint, du travail domestique comme travail gratuit à destination d'un tiers, de l'assignation générale des femmes à la sphère privée et reproductive par le patriarcat (et globalement la division sexuée du travail) et des luttes des féministes de la première et de la seconde vague pour exercer un emploi rémunéré indépendamment du conjoint. J'ai également connaissance du caractère privilégié de ma situation ou plutôt de celle de mon conjoint, avec un emploi stable, un salaire plus élevé que la moyenne et propriétaire de notre logement.
Je suis consciente de tout ça. Peut être l'article aurait dû en parler, oui, même si l'on est sur du témoignage, du partage d'expérience.
Mais je ne promeus pas ce mode de vie pour toute les femmes. Je ne dis en aucun cas et bien au contraire que les femmes sont les mieux placées pour s'occuper d'un foyer et éduquer les enfants, que les hommes doivent répondre au modèle du "male bread winner". Et je n'ai pas non plus l'impression que c'est ce qui transparait dans ce témoignage.
Je ne pense pas qu'envisager ce mode de vie fasse de moi une personne dangereuse pour la défense des droits des femmes. Je ne me sens pas comme une traitre au féminisme. Mon féminisme est pro-choice. L'héritage que je garde des féministes de la première et de la deuxième vague est la possibilité de choisir ma vie (même si les féministes matérialistes y sont pour beaucoup quant à la stigmatisation des "femmes au foyer" par les autres féministes). Et je peux choisir une vie d'apparente soumission aux codes genrés. Parce que c'est mon choix, et il est libre et éclairé puisque je suis consciente de ses implications.
J'envisage d'être femme au foyer parce que j'aime ça. Le travail domestique ne me rebute pas, en tout cas moins que l'exercice d'un travail salarié qui représente pour moi une charge mentale supérieur (stress, responsabilités etc.). La dépendance économique à mon conjoint ne me dérange pas plus que la dépendance économique à un.e patron.ne. Je n'envisage pas cette relation sous le même angle, et la question financière entre de toute façon en ligne de compte lorsque l'on se met en couple, elle est rendu directement visible lorsqu'un.e des deux partenaires ne travail pas et dépend de l'autre. Je refuse plus de travailler, de vendre mes services et ma force de travail que je n’accepte tous les aspects du statut de femme au foyer. C'est essentiellement l'insécurité permanente que je redoute, puisqu'une rupture signifie une perte du mode de vie et des apports économiques.
Pour autant, étant encore étudiante (et en stage), je ne souhaite pas cumuler une journée de travail reconnu (d'université et de stage) et de travail domestique. Le travail domestique doit donc être équitablement partagé entre mon copain et moi.
Le cumul de plusieurs emplois, c'est la problématique de la double journée des femmes. On considère qu'en cumulant un emploi salarié reconnu et rémunéré, et un travail domestique non reconnu et non rémunéré les femmes font face à une double journée. Donc dire que les femmes salariées cumulent plusieurs travaux n'est pas si saugrenu.
Je termine mon master 2 en juin. Après je ne sais pas. Je pense que j'essaierai tout de même d'entrer dans le monde du travail, après une pause de quelques mois et j'aviserai à ce moment, savoir si je continue ou non, pour un temps ou non, si et quand je m'arrête etc.