Je suis femme au foyer à 24 ans et je suis loin de la « ménagère désespérée »

[MadmoiZelleCactus]

En ce qui concerne la dépendance financière, pas besoin d'être "femme au foyer" pour ça. Je fait un bts par correspondance via le Cned, donc en dehors de mes stages je suis à la maison à faire des devoirs et bosser mes cours toute la journée. Je fais aussi une partie des tâches ménagères mais pas tout, mon conjoint m'aide pas mal parce qu'il sait que j'ai besoin d'être à fond concentrée dans mes cours sinon je m'en sortirai jamais.
Je ne me considère donc pas comme une femme au foyer puisque je suis étudiante mais puisque je n'ai pas de revenus et que mes parents ne m'aident pas du tout, je suis effectivement dépendante. Seulement pas mal de gens imaginent qu'il me paye TOUT. En fait il ne me paye rien, il paye seulement les choses pour nous deux (courses,loyer..) et comme nous avons droit à une aide de la caf du fait que mon conjoint gagne le smic et moi rien, nous avons dès le début d'un commun accord, décidés que j'aurais tous les mois la moitié de cette aide (ce qui me fait 150 euros par mois), et honnêtement sachant que je suis à la maison, que je n'ai donc pas de bus à payer, ni de sandwich pour le midi etc, ça me suffit largement pour payer ma pilule, mon maquillage, mes fringues,mes médicaments, etc, et même à mettre un peu de côté pour mon permis !
Mais je trouve ça triste que certaines de mes anciennes amies voient en moi une assistée, parce qu'elles sont aussi étudiantes mais que c'est leurs parents qui les entretiennent alors que moi c'est mon conjoint et la caf..Finalement quelle différence? Je n'ai pas choisi d'avoir des parents qui se foutent de savoir ce que je deviens !
Enfin voilà, je suis d'accord avec pas mal de commentaires, et je trouve certains autres un peu maladroits mais je pense que dans l'ensemble le message de l'article est bien passé et que la plupart des madz sont ouvertes d'esprit et aptes à comprendre toutes les situations. Si seulement l'ensemble de la société pouvait être aussi ouvert d'esprit..!

 

[Olimeli]

etre femme au foyer depuis 8 mois a 24 ans sans enfant ds un pays etranger c est quelque chose que je ne concois pas... etre totalement dependante de son copain sans plan B...et plus le temps passe, plus c est dur de trouver du boulot et de "justifier" ce temps passer sans travailler, le diplome perd aussi de sa valeur
s occuper en faisant le menage, la cuisine, la peinture, bouquiner et se balader ca dure quelques temps, comme un congé sabatique...

 

[MadmoiZelleCactus]

etre femme au foyer depuis 8 mois a 24 ans sans enfant ds un pays etranger c est quelque chose que je ne concois pas... etre totalement dependante de son copain sans plan B...et plus le temps passe, plus c est dur de trouver du boulot et de "justifier" ce temps passer sans travailler, le diplome perd aussi de sa valeur
s occuper en faisant le menage, la cuisine, la peinture, bouquiner et se balader ca dure quelques temps, comme un congé sabatique...

c'est une situation que tu ne conçois pas, ok. Mais les occupations que tu cite ne sont pas forcément des choses qui "durent un temps, comme un congé sabbatique" Ca c'est TA vision de la vie, mais pour d'autres femmes ce n'est pas temporaire, ça leur plait depuis longtemps et elles s'y épanouissent, c'est tout.

 

[The Weasel.]

mon boulot a bien essayé de me tuer, et je ne vois personne mettre en garde les gens "surtout réfléchis avant de bosser, ça peut te ruiner la santé !"

Juste

 

[Biscottine]

C'est assez dur de lire ce témoignage (aussi intéressant soit-il) sans ressentir ce côté péjoratif de "femme au foyer", franchement c'est une expression que je n'aime pas du tout, peut être qu'avoir vu ma mère l'être pour un mari ingrat et radin ça m'a vachement marquée.
Pour ma part c'est plutôt mon copain qui ne conçoit pas que je puisse être "une personne au foyer" un jour, mais je pense qu'il mesure très mal l'étendu des tâches ménagères quotidiennes. En ce qui me concerne tout ce que je souhaite, c'est de ne jamais avoir de double journée comme beaucoup de femme, une maman le matin qui amène ses enfants à l'école, une working-girl accomplie la journée et à nouveau une maman le soir doublée d'une femme de ménage, voir triplée d'une cuisinière ! (A ce propos, vous avez déjà remarqué à quel point les livres de cuisine familiale pouvaient, et peuvent toujours, être sexistes ? C'est mon copain qui cuisine et ces livres préférés sont : les plats de ma mère, la cuisine de la femme pressée...)
Être au foyer, ça peut aussi être une bonne occasion de développer ces petits projets : un blog, une auto-entreprise, une chaîne youtube...
Ce qui est important c'est que l'autre puisse se rendre compte de ce qu'on accomplie et que ça ne l'empêche pas pour autant de participer et que l'on ne soit pas contrainte d'abonner une carrière ou des projets.

 

[Boisdormant]

Oh, désolée, mais je trouve qu'il y a pas mal de commentaires inconsciemment classistes ici, "Mon mari fait un "bon métier", on est riches, donc j'ai choisi de ne pas travailler et j'adore ma vie", "La preuve que je travaille c'est que j'ai pas recruté 3 domestiques" --> okay.....

 

[Boisdormant]

@Makoto : Je n'ai pas dit que c'était le cas de tout le monde. Je ressens juste comme un profond décalage les plaintes d'épouses d'hommes riches , et je préfère garder mon empathie pour d'autres cas :-/

Mais les remarques générales sur les femmes-au-foyer-soumises me paraissent un peu classistes aussi, dans un autre style ! (c'est bien une réflexion de celleux qui n'ont pas à passer leur vie à l'usine)

 

[Poule.Heureuse]

Team femmes au foyer qui le vivent bien!

Mon mari a trouvé un contrat de 3 ans à l'autre bout du monde, et je l'ai suivi.
Pourquoi? Parce qu'il a la chance d'avoir trouvé un taff (très) bien payé dans un domaine qui le passionne, alors que de mon côté j'errais sans but dans le monde professionnel.

Ça a été dur pendant plusieurs mois. Parce que isolement, parce que solitude, parce que culpabilité de ne "rien" faire. Et puis ça s'est arrangé en trouvant des activités, en me faisant des amis (majoritairement les collègues de mon mari). Mais bon, parfois c'est encore dur. Et la culpabilité revient quand même régulièrement (mais qu'est ce que je passe mon temps à commenter sur Madz au lieu d'écrire un best seller?!)

Pour les remarques qui reviennent souvent:
- rupture: @Marah oui, ça peut arriver. Mais comme ça a déja été très bien dit, on ne peut pas vivre dans la peur de l'échec. Et clairement nos opinions se basent sur ce dont on a été témoin. Je comprends que l'histoire du mari qui part avec la sécrétaire fasse peur. Mais voila mon contre exemple: le mari qui part s'expatrier à l'autre bout du monde, la femme qui le suit, mais qui ne pourra pas travailler car pas de visa de travail. La femme qui retourne en France et qui divorce quelques mois plus tard, parce qu'elle n'a pas supporté cette nouvelle vie. Et donc, dans mon couple, est ce que j'ai peur que mon mec parte avec la secrétaire? Non. Est ce que mon mec a peur que je le quitte et rentre en France? Oui.
Et si mon mari peut trouver une sécrétaire, pourquoi est ce que je ne pourrais pas moi même trouver quelqu'un?

- la mort: @Bear oui ça fait peur. Mais encore une fois, y'a pas plus de raison que ce soit lui qui meurre, plutôt que moi. En fait, il y a eu une vague de déces dans notre entourage récemment (que des personnes jeunes victimes d'accidents et de maladie foudroyante) et c'est ce qui m'a fait vraiment accepter ma condition de femme au foyer. De me rendre compte à quel point la vie était courte, et que j'avais en fait de la chance de pouvoir organiser mes journées comme je voulais, de ne pas avoir à travailler alors que je déteste ça. D'accord, je n'apporte pas vraiment de réponse. Mais bon, mon mari a une assurance déces, nos testaments sont faits, et ce qui doit arriver, arrivera...

- la retraite: je vous ai déja dit que je détestais travailler? Bon, et bien quand j'étais célibataire, mon style de vie c'était: travailler quelques mois, voyager quelques mois. Donc de toute façon je n'étais pas une bonne candidate pour la retraite. Je pense même que j'ai plus de chance de toucher une pension retraite (enfin celle de mon mari) en étant femme au foyer, que si j'avais continué comme avant.

- le partage de l'argent: @Svenska nous n'avons pas de compte commun, mais j'ai complèment accès à son compte à l'étranger. J'ai les mots de passe, identifiants, code PIN etc... En général on retire une certaine somme d'argent qu'on laisse à la maison, et on pioche tous les 2 dedans. En plus, vu que c'est le plus souvent moi qui va retirer l'argent, c'est moi qui me retrouve à lui donner son argent de poche pour manger le midi.
Sinon j'ai aussi de l'argent sur un compte en France (mes économies de quand je travaillais). On prend dessus quand on va en vacances en France, ou quand on achète des cadeaux par internet à faire livrer en France.

- le regard des autres: il y a beaucoup d'expatrié.e.s avec conjoints au foyer là où on habite, donc ça ne pose pas de problèmes. Ma famille et mes amis s'inquiètaient au début, mais c'est parce que moi même je ne me sentais pas bien. Depuis que je vais bien, plus personne ne s'inquiète. Par contre, les gens que je rencontre en France ont tendance à juger sévèrement. Heureusement, pas tous, du coup ça me permet de faire le tri.

- un projet de vie : @Hyperbole on sait pas comment la vie de la Madz va évoluer, ça va peut être lui prendre encore des mois avant d'avoir son équivalence de diplome, et peut être qu'elle voudra plus travailler d'ici là. Dans mon cas, le contrat de mon mari ne devait durer que 2 ans, et je m'étais dit que je trouverai un petit boulot sur place. Finalement pour trouver un boulot sur place c'est compliqué, et puis le contrat de mon mari à été prolongé. Et qui sait ce qu'il se passera à la fin de son contrat? Le plan pour le moment c'est de rentrer en Europe, et qu'on trouve chacun un boulot, mais qui sait ce qu'il se passera vraiment?
Sinon, j'ai un plan B: en ce moment je me forme à un métier que je pourrai exercer en ligne. Mais bon, c'est pas dit que j'exercerai ce métier au final... on verra.

- et pour le partage des tâches ménagères: clairement j'en fais plus que lui, mais j'en fais pas tant que ça non plus, vu qu'on est 2 bordéliques qui se fichent pas mal si l'appartement est propre quand on reçoit.

En tout cas, je me sens bien pour le moment dans ma vie, et j'en profite le temps que ça durera!

 

[Boisdormant]

@Bleue_ L'article et les commentaires visent quand même à démontrer que "femme au foyer" est une vraie charge fatigante. Je le ressens un peu comme une demande de plaindre. Vous avez pris une décision raisonnée, et c'est votre droit en tant que femme, mais ça me paraît un peu bizarre de vouloir que les ouvrier.es / travailleur.ses à petits revenus viennent reconnaître la dureté de votre vie (culpabiliser de ne pas travailler par exemple, la difficulté à se trouver des occupations --> mhmm désolée je ne vais rien rajouter car sinon je vais ironiser sévère).
Y a plein de remarques dans ce fil de discussion qui me hérissent un peu le poil. Sérieux, vous venez dire aux travailleur.ses : c'est pas grave la retraite, je toucherai une pension quand mon mari sera décédé ?! Bienheureuses ! Dire que vous auriez pu tomber sur un pauvre ou pire : un chômeur.

Je précise que je n'ai rien contre les femmes au foyer, et que je respecte tous les choix de femmes (surtout dans une perspective d'intersection genre / classe), c'est juste que j'aime pas trop le classisme inconscient

 

[Boisdormant]

Eh bien parce que... les "je suis dans une situation privilégiée et j'en suis très heureuse" résonnent comme de douloureuses musiques à mes oreilles anti-classistes.

Je serais plus intéressée par des témoignages de femmes aux foyer d'origines sociales plus diversifiées et avec des regards sur la vie / des vécus plus composés (par exemple des personnes plus âgées, etc...).

 

[Boisdormant]

Si je n'étais pas avec lui je serais obligée de faire un travail qui ne me plairait pas forcément plutôt que de me retrouver dans ma situation actuelle dans laquelle je peux me poser la question de ce que je veux vraiment faire de ma vie, donc oui, je suis très privilégiée par rapport à ça, mais qui ne le serait pas? Qui n'en serait pas content? Ça serait mentir que de s'en plaindre.

Je ne sais pas, peut-être prendre conscience que vos propos pourraient heurter des personnes ayant des vies beaucoup plus difficiles, avec un peu de mise en perspective ? Je ne le dis pas dans une visée "méchante", c'est juste qu'en fait ça me fait bizarre quand je compare aux gens autour de moi qui n'ont pas le choix (d'être ou de ne pas être femme au foyer).

 

[Poule.Heureuse]

@Boisdormant
J'imagine que c'est mon commentaire qui t'a fait réagir, vu que c'est moi qui parle de domestiques.
Ce n'est pas moi qui ai inventé la notion de "double journée de travail", et mon exemple voulait juste montrer qu' avoir une maison bien entretenue nécessitait beaucoup de travail.

J'ai pas l'impression que les Madz femmes au foyer qui sont intervenues veulent se faire plaindre. Je pense qu'on est consciente d'avoir de la chance. Mais c'est un choix qui comporte des risques, et il me semble qu'on essayait juste d'expliquer comment on le vivait.

Après, je ne vais pas m'excuser si mon mari gagne beaucoup de sous à une période de sa vie. En fait, il avait trouvé un job équivalent en Europe, un CDD aussi, payé au SMIC. Si son boulot actuel est si bien payé, c'est justement parce que l'entreprise prend en compte que le conjoint ne travaillera pas, que déménager à l'autre bout du monde représente un gros risque et un gros sacrifice. Si c'était payé comme en Europe, PERSONNE ne viendrait.
Tu penses peut être que les expats prennent la place des locaux? C'est possible, jusqu'à un certain point, parce que les locaux qui font des études peuvent travailler dans des domaines beaucoup (beaucoup!) plus rémunérateurs que celui de mon mari.

Le "je suis dans une situation privilégiée et j'en suis très heureuse",
je trouve qu'on a choisi de voir ça comme une situation qui nous convenait, qu'on l'imagine transitoire ou permanente. On pourrait se morfondre qu'on a l'impression de gacher notre vie, qu'on risque de se faire quitter pour quelqu'un de plus jeune, que torcher les momes c'est pas épanouissant etc... Ben on a choisi de voir le bon côté des choses, et c'est pas toujours facile (cf: la majorité des commentaires).
Si tu vois la situation de femme au foyer comme privilégiée, je pense que la majorité des gens, voit plutôt ça comme de l'inconscience.

Il est surtout possible que je ne comprenne pas la notion de classisme.

EDIT: je prétends pas savoir ce qu'il y a dans la tête des autres madz, hein, c'est juste comme ça que je l'ai ressenti