J'ai lu tous les commentaires et je crois que j'ai plein de choses à dire
Et pourtant je suis pas spécialistes des langues mais c'est peut être pour ça justement que j'ai des trucs à dire
Je suis la première à grogner et critiquer mes compatriotes français sur le niveau d'anglais (et je m'en jette des cailloux), mais il y a tellement de potentiel. L'anglais il est partout, tout le temps. Je le dis à mon plus jeune frère; dans les jeux vidéos, sur l'internet, même les mots-clés pour un porno sont en anglais (mauvaise référence). L'anglais est vachement utile de nos jours, et sur un CV c'est plutôt pas mal de dire que tu parles couramment anglais. Mais ce qu'il manque c'est un réel engouement pour les langues (pas que l'anglais hein) dans notre joli pays.
Je maintiens le fait que la maîtrise de l'anglais est indispensable selon la carrière que l'on vise.
Je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point. L'anglais, enfin des petits mots par ça par là dans les pubs, à la télé, oui il est partout, mais sinon bah... non
Il y a plein de gens qui se passent de l'anglais au jour le jour et qui vivent très bien sans. Ne serait-ce parce que toutes les émissions ou presque sont doublées en français, parce que tous les français ne partent pas forcement en vacances à l'étranger, parce que tout le monde n'a pas n'ont plus ni l'envie, ni la possibilité ni même l'idée de faire une carrière qui exige un bac+5 et des compétences en anglais. L'anglais c'est vachement utile dans certains domaines, et aussi dans certains milieux mais c'est loin d'être la cas partout.
J'imagine que dans les milieux plutôt favorisés et dans les milieux où les gens font des études supérieures et des carrières où l'anglais est indispensable, il est très mal vu de ne pas parler un anglais ne serait-ce que correct. Et c'est la honte assuré lors d'un week-end entre amis dans une ville européene où "olala c'est trop la honte ton niveau tu sais même pas commander une bière". Mais en dehors de ces milieux... non l'anglais n'est pas partout et n'est pas indispensable à tout le monde.
Pour donner un exemple personnel ma mère a un niveau d'anglais proche de zéro (à part bonjour, au revoir et merci elle ne sait strictement rien dire en anglais). Ben ça ne l'a jamais vraiment handicapée. Déjà parce qu'elle regarde la télé en VF. J'ai déjà essayé de la convaincre des bienfaits de la VOSTFR mais elle n'aime pas lire les sous-titres, elle peut le faire mais le côté "détente devant un film" disparait complétement si elle doit lire des sous-titres. Et avant ces trois dernières années, le seul pays qu'elle avait visité en dehors de la France ben... c'était la Belgique
Idem dans son travail elle n'est jamais amenée à parler anglais. Et ma mère est très loin de représenter une minorité de gens en France.
J'ai l'impression qu'on veut calquer nos situation à nous sur l'ensemble des français. Je pense aux lectrices de madmoizelles, souvent en études supérieurs ou avec des "carrières" (et pas juste des boulots), avec des aspirations de voyages à l'etranger etc, alors que bon on est pas forcement représentatives de l'ensemble de la population française.
Franchement même dans les hauts postes les gens ne maîtrisent pas du tout l'anglais. L'année dernière, grosse boîte du CAC40, j'entends mes collègues faire une conf-call avec Houston.
Ça faisait de la peine
. Non seulement l'expression et le vocab étaient pauvres mais leur communication prenait 100 ans parce qu'ils n'avaient pas la bonne intonation.
"The projecteuh weell bee finish fore the zirteenz"
5 secondes de silence
Houston: "Oh it was a question? Sorry."
Sinon j'avais une chef en stage qui m'avait dit qu'elle avait bluffé sur son niveau d'anglais (elle avait à peine un niveau B1 tout juste) et elle savait que la RH n'aurait pas meilleur niveau donc elle a bluffé en apprenant des phrases par cœur qu'on lui poserait.
C'est pas gentil de se moquer mais ça me fait un peu mal au cœur de voir que certaines personnes (on parle de managers et chefs de service) qui ont un niveau très médiocre en langues accèdent à des postes où il faut constamment échanger avec des pays anglophones alors que moi qui le parle couramment, je galère.
En plus de ça, bonjour l'image qu'on donne aux pays avec lesquels on bosse quand ton niveau donne ça: "He write the
rapporttt (prononcé à l'anglaise) and he will send you when he has finished. Is it good with you?"
Sur les entretiens d'embauche j'ai quasiment vécu la même chose. J'avais un niveau correct mais pas fou fou en anglais et j'ai été très étonnée de voir qu'en entretien on me demandait mon niveau d'anglais (je répondais honnetement) mais personne ne me posait ensuite des questions en anglais par exemple, pour vérifier mes dires. J'ai mis du temps avant de réaliser que c'était parce que les recruteurs n'avaient surement pas un très bon niveau, et que du coup ils ne voulaient pas se risquer à parler eux-même anglais.
Et sinon sur le niveau d'anglais des chefs et des managers, je comprends que ça soit frustrant, surtout si tu as un bon niveau, de les entendre parler avec un accent horrible et faire des fautes mais il faut garder en tête que si ils accèdent à ce genre de postes c'est aussi parce qu'ils ont d'autres compétences qui doivent être très appréciées.
Il faut garder en tête que dans le monde du travail l'anglais c'est une compétence comme une autre. C'est peut être une des plus visible parce que on entends ses collègues parler anglais mais on est pas derrière leur PC pour voir les rappports qu'ils produisent, le travail qu'ils font etc. Il y a des gens qui parlent très bien anglais ert... c'est tout. Alors dans un poste où la seule compétence requise c'est la maîtrise de l'anglais c'est cool, mais si tu rentres dans des trucs plus techniques bah... c'est très embêtant. Je préfère largement parler avec un client qui a un niveau d'anglais approximatif et qui maîtrise des choses techniques que l'inverse ninja:
Je travaille dans une boite américaine, du coup nos réunions avec les grands grands chefs se font en anglais, tous les échanges avec les clients (anglais, allemands, japonais, indiens, etc) aussi. Mon grand chef, en France, a un niveau d'anglais assez mauvais, en plus de faire beaucoup de fautes, il a un accent à couper au couteau et il le sait. Mais il n'empêche que techniquement il est très très bon, et même si la communication avec les US est parfois difficile, elle ne l'est pas tant que ça, ne serait-ce parce qu'il maîtrise très bien ses sujets.
Et pour échanger moi-même avec des clients (et aussi des collègues des autres antennes notamment celle du Japon), il n'y a pas qu'avec les français que la communication en anglais peut être difficile. Notamment avec les japonais, où parfois les mails reçus sont tout bonnement incompréhensibles (et je parce même pas des confs avec des indiens).
C'est pas grave en soit, on s'adapte et on arrive à bosser ensemble. Et je pense que les clients anglophones savent aussi s'adapter et ils comprennent que lorsque c 'est pas notre langue maternelle, on est pas forcement irréprochable de ce côté là.
Par contre je suis d'accord avec toi sur les hauts responsables qui ne savent pas aligner deux mots d'anglais... Ça fait vraiment mal au coeur, quand tu te dis que tu parles couramment deux ou plusieurs langues et que tu galères mais qu'à côté de ça on peut voir des allocutions de mecs à un haut niveau managérial ou politique qui parlent anglais comme des manches...
J'ai déjà répondu plus haut mais du coup je vais disgresser. Je comprends ce genre de remarques et en même temps je ne les comprends pas. Ca me rappelle quand j'étais à la fac (en mathématiques) et que mes copines en fac de langue me disaient, en se moquant un peu de mon niveau d'anglais,qui pourtant était tout à fait correct mais pas "excellent" : "Ouiii mais tu comprends l'anglais c'est indispensable". Alors non déjà l'anglais ce n'est pas
forcement indispensable, et ensuite c'est juste une compétence parmi une autre. L'anglais tout seul sur un CV ça ne vaut pas grand chose, à moins de s'orienter dans une carrière où c'est la seule compétence exigée.
On n'exige pas de ces gens là de savoir résoudre des équations du second degré, alors pourquoi on exigerait un niveau d'anglais impeccable? C'est genant quand ça empêche de faire son travail correctement, mais si on se débrouille pour communiquer (à l'aide de traducteurs par exemple), et qu'on fait par ailleurs un travail de qualité, je ne vois pas le problème.
J'ai tellement l'habitude d'entendre des jugements à l'emporte pièce sur la qualité de l'enseignement des langues vivantes en France.
[...]
Je suis parfaitement au courant que les troubles cognitifs (et il n'y a pas que la dyslexie) peuvent être un frein à l'apprentissage d'une LVE.
Ceci étant, parmi mes élèves ne souffrant d'aucun trouble, c'est surtout leur paresse qui freine leur progression.
Je suis d'accord avec toi sur l'enseignement de l'anglais. On s'en prends toujours à la qualité de l'enseignement et aux profs mais je ne pense pas par exemple que l'enseignement de l'anglais soit plus mauvais que celui des maths ou de l'économie (mauvais exemple vu qu'il parait qu'on a aussi un très mauvais niveau en maths
). Les profs font vraiment avec les moyens qu'on leurs donne et des moyens, il n'y en a pas beaucoup
La motivation des élèves, ça joue aussi beaucoup, c'est trop facile d'accuser seulement les profs.
Je me rappelle que pendant toutes mes études j'avais un intérêt très limité pour l'anglais, je détestais pas ça, mais c'était pas ma passion non plus. Assez pour que j'écoute à peu près en cours, pas assez pour que je fasse des recherches de moi-même et que je mette vraiment du coeur à rendre des devoirs de qualité. Du coup mon niveau était correct mais sans plus. C'est vraiment en ayant eu des colocs non-francophones, puis en commençant mon taf, que j'ai commencé à trouver une véritable motivation à "m'y mettre" (et pourtant je regardais des séries en VOSTFR).
Pour l'espagnol c'est encore pire, je detestais vraiment cette matière. J'aimais bien en 4ème et ensuite je n'ai pas eu des profs qui était très motivants, et j'étais une grosse ffeignasse aussi. Du coup j'ai eu un niveau 4ème jusqu'à il y a quelques années.
Mais vu que je n'étais jamais allé dans un pays hispanophone ni rien ben c'était pas vraiment génant. quand on est collégien/lycéen, on ne peut pas forcément avoir un intérêt pour toutes les matières qu'on étudie (voir même aucune, on peut préférer les activités manuelles, les activités en plein air etc.).
Par exemple j'aimais beaucoup l'histoire, les maths, la physique, la philo... mais pas les langues. Je ne détestais pas l'anglais mais je n'avais aucun attrait pour cette langue, alors si on rajoute le fait que j'étais un peu feignante (qui ne l'est pas à 14 ans?
) c'est sûr que je ne faisais pas des étincelles.
Après le jour où l'intérêt vient je pense qu'on peut être capable de s'y mettre, même sur le tard. J'ai apprécié l'anglais sur le tard et maintenant mon niveau est vraiment pas mauvais (bon mon accent c'est autre chose mais ça ne gêne pas la compréhension de mes interlocuteurs donc ça va).
Pour l'espagnol je suis vraiment partie de bas et... maintenant mon niveau est bon aussi. Il a suffit de rencontres, avec des amis colombiens, puis mon petit ami mexicain (ils parlent tous français mais en soirée j'ai dû m'y mettrre). Avec de la motivation, quelques mois de Duolingo et de la pratique orale (
) à la maison, j'ai pu acquérir un bon niveau en quelques mois. Et maintenant je peux echanger avec belle-maman au téléphone sans problème, et je n'ai pas eu de soucis non plus à échanger lors de la rencontre avec la belle-famille justement (même si je plaide coupable, au bout de deux heures de récits d'enfance faisant référence à des gens/des lieux que je ne connais pas, je décroche
).
Comme quoi rien n'est impossible, même tard on peut se (re)mettre à des langues étrangères, il suffit d'avoir le "déclic" et l'interêt
Et, en plus de la télé qui diffuse plus en VO qu'en version doublée dans certains pays je suis d'accord avec
@Morpheme selon le pays d'ôù l'ont vient on ressent pas tous le besoin et l'intérêt d'avoir un bon niveau en anglais, et on est pas encourage de la même manière. J'ai l'impression effectivement que ça joue beaucoup dans les différences de niveau entre les pays.