Je ne m'étais pas exprimée sur le précédent sujet et préfère d'autant plus le faire sur celui-ci, tant je suis éc?urée par l'incapacité de cette organisation à engrammer la simple notion de conséquence.
Ses membres semblent revendiquer à grands cris un mode d'expression et de communication particulier : Ne pas pénétrer les codes, faire d'eux-mêmes un concept. En ce sens, La Barbe semble verser dans l'artistique le plus contemporain, en souhaitant réinventer l'échange sans jamais se soumettre à "ce qui se fait". Pour autant, cette façon de penser est malmenée par ses manques et - par-dessus tout - par le refus des Barbues d'avouer qu'il y a effectivement eu échec. A ce stade, cet art devient risible : La Barbe manque d'arguments ? Non, elle ne pénètre pas le jeu. La Barbe n'apporte rien ? Non, elle ne pénètre pas le jeu.
Et qu'en serait-il si elle apprenait enfin à ne pas visualiser Le Petit Journal comme un jeu ? Si elle se rendait compte que nous étions beaucoup - hommes, femmes - à y voir et attendre une première tribune adéquate à leurs propos ?
Peut-être serait-il temps de saisir que le concept qu'elles défendent a déçu sans commune mesure en ne saisissant pas au vol le mégaphone qui aurait pu leur permettre de se faire entendre sur le lointain, de répandre, d'implanter dans certaines consciences non nécessairement réceptives le germe de départ à une réflexion. Car oui, il y a eu chute et double perte : Leur attitude d'enfants boudeuses a littéralement pulvérisé leur image, offrant l'incarnation parfaite de ce contre quoi elles se battent, ce pour quoi certains hommes nous spolient. Leur vacuité a ouvert une large brèche sensible aux ?illères et aux moqueries, ôtant la perspective d'avancer à nouveau sereinement et rasant certaines réussites jusqu'ici obtenues. Comment est-il possible de décemment nier un tel gâchis, de se complaire ainsi en revendiquant ses lacunes ?
Il me semble qu'en refusant de se soumettre à ce jeu qui n'en était pas un, La Barbe a fait preuve - et fait encore, à la vue des réponses sans cesse appauvries offertes par ce sujet - d'une immaturité qui risque fort de les coller comme une vilaine seconde peau.
Leur concept, l'art de se (re)présenter bien en poils, aurait pu être percutant s'il avait été utilisé à bon escient, manié avec délicatesse et abondamment raisonné. Ce que les Barbues semblent cependant avoir oublié, c'est que l'art - de savoir être et de savoir faire - n'est pas aisé, et qu'il ne suffit pas de dessiner des lignes pour être Mondrian. Et que non, tomber n'est pas une façon révolutionnaire de marcher sur le ventre.