La culture gay et moi, du cliché à la réalité

[Set Bioskop]

J'ai l'impression qu'on doit toujours tout classer, tout mettre dans des cases.
Au fond qu'est ce que la culture gay ? Une chanson, un film, une peinture, photo, sculpture avec l'idée de joie et d'amour, des couleurs vives, des paillettes, des personnes du même sexe ou à la sexualité indéfinie qui sourient, s'enlacent, s'embrassent, des femmes qui font des "trucs d'hommes" sans pour autant oublier leur tendresse, et inversement, ? C'est un peu beaucoup réducteur à mon goût.

 

[Lady Stardust]

@Sharon Stone en lisant tous les commentaires négatifs ici sur l'existence même de cette culture ("discriminatoire", "réductrice", etc) en fait je crois que je sens juste... vieille (alors que je ne le suis pas).

Je suis d'une génération où les films connus / mainstream qui parlent d'homosexualité c'est Gazon Maudit et Pédale douce et c'est tout, de celle avec les débuts de l'internet familial, sans la consommation de séries diverses et variées à portée de clics qu'on voit maintenant. Quand j'étais au collège la seule série mainstream (une des précurseurs par des représentations je crois), visible (en fin d'aprem sur TF1), qui parlait d'homosexualité à l'époque, c'était Dawson (Jack )

Alors que maintenant des séries mainstream avec des personnages homos y'en a beaucoup plus qu'une. Pour les films à thématique gay y'en avait avant mais très peu dans le circuit mainstream, et encore, les comédies lourdaudes pleines de clichés, merci bien (les films d'amour gay visibles et mainstream en France, ça commence avec Brokeback Mountain j'ai l'impression, quand j'étais au lycée).
Et comme tu le dis bien @Sharon Stone niveau films lesbiens, euh... (surtout pour la partie sur la qualité, autant je peux citer plusieurs films gays bons, d'auteur, parfois assez vieux, autant niveau films lesbiens...)

Bref tout ça pour dire que j'ai l'impression qu'un certain rejet de la "culture gay" (je n'aime pas trop non plus le terme excluant mais je le vois dans un sens historique historiquement les lesbiennes ont été invisibilisées, et encore aujourd'hui par rapport aux gays il y a disproportion, bref le terme ne "m'étonne" pas, il est vieux) vient du tout du fait qu'elle est maintenant (depuis quoi, 5 ans?) plus diluée, (un peu) plus entrée dans le mainstream, et parait moins "nécessaire", voire son existence même est vue négativement, notamment par les gens pas du tout concernés

J'y vois des côtés négatifs (par rapport à certains codes "à avoir" pour certaines personnes du milieu par exemple, le fait que ça puisse être un argument marketing aussi, l'hégémonie des gays, etc etc) mais aussi, de par mon histoire personnelle, ce qu'elle peut avoir de positif à exister en tant que sous-culture.

Du coup ça me fait super bizarre de lire des commentaires négatifs dessus, pas par rapport aux critiques internes qu'on peut formuler, mais par rapport à son existence même. Ça me rend un peu triste du coup quand je repense à mon adolescence

 

[guerredesmiroirs]

Ca me fait penser que Disney a quand meme fait l'effort de parler de parents homo dans Bonne chance Charlie, je cite la mere "que ce soit un papa une maman, ou deux papas, ou deux mamans". Puis dans la derniere saison ils ont montre un couple de meres lesbiennes venir chercher leur fille.
Mais dans la saison 2 de Gravity falls dans l'episode Love god, il avait ete prevu au debut de montrer un couple lesbien, qui avait ete coupe au montage, et remplace par un couple hetero.
Peut etre etait ce pour proteger le realisateur, vu que pour Bonne chance Charlie, apres avoir montre le couple de mere, l'actrice principale de 5-6 ANS de la serie a recu des lettres de menace

 

[Locke]

J'aime pas tellement la phrase sur Freddy Mercury (oui ok la culture gay c'est pas que ça, mais c'est aussi ça, et cet homme l'a marquée).
Sinon, je suis un peu déçue par l'article, je pensais que ça allait être vachement creusé, que j'allais peut être apprendre quelque chose et finalement.. non. C'est des évidences tout ça, pour toute personne s'intéressant un tant soit peu à la culture gay, et même sans ça, je crois qu'on est quand même relativement peu à avoir ce genre de clichés bien inscrits dans nos petites têtes. Du coup, j'ai l'impression que ce sont de faux clichés, et ça ressemble pas trop à du madmoizelle, c'est trop sage et trop lisse à mon goût. Intéressant, mais trop lisse. Je suis étonnée de ne aps trouver de mentions à Harvey Milk notamment.
Disney est pas très gay friendly et finalement si, bon, ok, peut être que c'est JUSTE parce que les studios ont évolué avec leur temps, et que c'est somme toute assez normal ? Je me dis que le jour où ils nous proposeront un dessin animé sur une famille homoparentale, sur un papa qui se déguise en femme, là on aura une vraie avancée.
Je crois que ma conception de la communauté LGBT a véritablement changé quand j'ai vu Queer As Folk (Looking n'en est à mon avis qu'une pale, trèèèès très pale copie). Cette série m'a permis, un peu sans même m'en rendre compte, de réaliser la diversité qui existe dans cette communauté, de m'apercevoir que leurs problématiques sont absolument les mêmes que celles de n'importe qui d'autres, et surtout, traitait de façon très intéressante la bisexualité. C'était plaisant à voir, très très enrichissant, et jamais langue de bois, y'avait pas de sujet en "trop", pas de sujet laissé de côté à mon sens.

 

[Lunafey]

@Locke : Harvey Milk* Queer as folk
(*j'ai beaucoup aimé le film d'ailleurs, même si je ne m'en souviens plus trop)

En fait j'ai l'impression que pour les non-concerné-es, avoir quelques références LGBT+, et quelques œuvres dont c'est le sujet principal suffit, pas "besoin de culture gay". Sauf que non Quand on est concerné-e, on se rend compte que ces œuvres sont des exceptions, rien de plus. Je me souviens qu'à l'époque () de La vie d'Adèle plein d'hétéros disaient qu'iels en avaient marre, qu'on "parlait des homos tout le temps", parce qu'en effet c'était en plein de le mariage pour tous etc. Mais iels ont tendance à ne pas se rendre compte que l'hétérosexualité est la norme et que c'est toujours à nous de nous identifier aux hétéros dans la culture. Et c'est chiant. (idem avec les personnes racisés, les femmes, les invalides, les neuroatypiques...)
Ça me fait penser à un-e journaliste qui avait demandé à Xavier Dolan pourquoi il ne faisait que des films avec des personnages queer. Pourquoi on pose pas cette question aux réalisateur-trices qui ne font que des films avec des personnages hétéros ? J'ai hâte du jour où tout ça sera plus varié et que faire des films/livres avec des personnages LGBT+ ne sera plus considéré comme notable, qu'on ne se dira plus "han mais on parle trop des gayyyy"
En plus c'est pas un effort dur à faire une fois qu'on s'y est fait

 

[Locke]

@Lunafey c'est ça. Et puis j'aime pas cette idée selon laquelle hop hop j'ai vaincu trois clichés je suis au top maintenant niveau compréhension. Clairement : NON. On peut vaincre PLEIN de préjugés sur plein de groupes et sous groupes et cultures et sous cultures (le terme "sous" n'étant pas un terme évaluatif, on est bien d'accord), sans pour autant les comprendre ou même les accepter (et là encore, il n'est pas question d'approbation, mais de dire "ils sont là, c'est comme ça, ils vivent leur vie moi la mienne dans le meilleur des mondes possibles"). Je crois qu'avec les homos, le problème est l'exact inverse des personnes noires dans le cinéma et à la télévision : autant on a tendance à dire (enfin, disons beaucoup d'hétéros) qu'on voit trop de gays dans les séries, dans les films, dans les bouquins ("ah mais encore un couple gay, c'est bon y'en a pas tant que ça non plus" SI), autant on trouve qu'il n'y a pas assez de noirs dans ces mêmes oeuvres. Je te rejoins sur le fait que ça devrait juste être NORMAL que ça devrait juste être un truc qu'on voit sans trop y penser, sans que ça soit un argument pour/contre aller voir le film ou la série ou le livre, c'est pour ça que se rendre compte qu'on divaguait complètement avec nos clichés c'est important, mais ça fait pas tout. Mais ça c'est un effort qui à fait aussi de la part des hétéros, de se dire "bah oui et alors ?". Ca me fait penser à la campagne lush avec les savons [HASHTAG]#gayisok[/HASHTAG]. C'est tellement OK que ça devrait même pas être nécessaire que de le dire, on devrait même pas avoir à le préciser. C'est aussi OK que le jour qui se lève, qui se couche, que manger matin midi et soir ou se couvrir quand il pleut. J'ai l'impression que pour l'auteure de l'article, ça a été comme tomber dans les escaliers, genre j'avais pas vu la marche. Keske ? Ce que je veux dire, c'est qu'on peut se taper l'ensemble des films traitant de près ou de loin de l'homosexualité ou des LGBT sans rien y comprendre pour autant ; de la même façon, c'est pas parce que demain je vais lire la Bible que je vais la comprendre entièrement ni même voir la Vierge. Le problème je crois tient trop au côté "sexuel", on oublie trop de parler d'amour, de parler d'identité, de parler de conception du corps, etc. On reste sur les pratiques sexuelles, et je crois que c'est une vraie barrière, parce qu'on a d'un côté les hétéros qui se contentent d'une gentille levrette, d'une fellation de temps en temps, et d'un platonique missionnaire (disons dans l'imaginatif collectif, ça peut e^tre plus fun heureusement),e t de l'autre, les lesbiennes qui se broutent le minou et les gays qui y vont à coup de sodomie trois fois par jour (parce que oui, si t'es pas hétéro t'es obsédé par le sexe, c'est bien connu). Mais merde : NON. Les termes d'aujourd'hui ne sont plus adaptés, ne permettent plus de bien comprendre et appréhender les choses. Et puis t'es pas (rayer la mention inutile) homo ou hétéro, tu peux être plein d'autres choses, et là encore, on réduit (comme si c'était une honte d'ailleurs), les LGBT à leur sexualité, exactement comme le sexisme réduit les femmes à leurs ovaires et leurs règles, exactement comme le racisme réduit les noirs à leur couleur de peau, les chinois à leurs yeux bridés ou les musulmans/hindous/juifs/rastafari à leur religion. Voilà, on réduit tout le monde, et on élève les hétéros blancs sur un podium, celui du meilleur humain (vu comme ça, j'ai l'impression de parler des nazis, c'est bizarre)

 

[Fenotte]

Je suis d'une génération où les films connus / mainstream qui parlent d'homosexualité c'est Gazon Maudit et Pédale douce et c'est tout, de celle avec les débuts de l'internet familial, sans la consommation de séries diverses et variées à portée de clics qu'on voit maintenant. Quand j'étais au collège la seule série mainstream (une des précurseurs par des représentations je crois), visible (en fin d'aprem sur TF1), qui parlait d'homosexualité à l'époque, c'était Dawson (Jack )

Y'a eu Friends quand-même, avec Carol et Susan qui se marient et élèvent un enfant ensemble. Bien sûr c'était une série humoristique, d'où un tas de blagues sur leur lesbianité, mais n'empêche que ça m'a permis de grandir avec l'idée que deux femmes qui se marient, c'est pas si étonnant que ça. D'ailleurs j'y ai beaucoup repensé pendant toute l'histoire du Mariage pour tous, limite je me demandais pourquoi c'était tellement un problème pour certaines personnes en 2013 alors que Carol et Susan s'étaient mariées en 1995

 

[PousseMoussue]

J'ai l'impression qu'on doit toujours tout classer, tout mettre dans des cases.
Au fond qu'est ce que la culture gay ? Une chanson, un film, une peinture, photo, sculpture avec l'idée de joie et d'amour, des couleurs vives, des paillettes, des personnes du même sexe ou à la sexualité indéfinie qui sourient, s'enlacent, s'embrassent, des femmes qui font des "trucs d'hommes" sans pour autant oublier leur tendresse, et inversement, ? C'est un peu beaucoup réducteur à mon goût.

Y'a plusieurs commentaires qui ont déjà expliqué l'importance de la présence d'une culture "gay" (ouais je suis d'accord avec je sais plus quelle Madz : faudrait trouver une autre appellation, c'est le même problème que quand la marche des fiertés s'appelait la "gay pride"), dans notre société hétéronormée. Je t'invite à les lire

 

[Lady Stardust]

Y'a eu Friends quand-même, avec Carol et Susan qui se marient et élèvent un enfant ensemble. Bien sûr c'était une série humoristique, d'où un tas de blagues sur leur lesbianité, mais n'empêche que ça m'a permis de grandir avec l'idée que deux femmes qui se marient, c'est pas si étonnant que ça. D'ailleurs j'y ai beaucoup repensé pendant toute l'histoire du Mariage pour tous, limite je me demandais pourquoi c'était tellement un problème pour certaines personnes en 2013 alors que Carol et Susan s'étaient mariées en 1995

Ah ah oui (bon je regardais très peu cette série, je me souviens que des blagues sur le couple par rapport à Ross).
J'ai oublié Urgences aussi, avec Kerry Weaver. Mais ce n'était pas vraiment des persos principaux dans mes souvenirs et le potentiel d'identification dans mon cas était pas hyper élevé... (ce qui fait toujours du bien quand on est ado).
Y'a un peu plus de variété maintenant dans les séries mainstream.
Il y avait aussi une série comme Buffy, tournée vers les ados, mais pas vraiment mainstream en France

 

[Ereshkigal]

J'ai l'impression qu'on doit toujours tout classer, tout mettre dans des cases.

Désolée, mais toute personne qui me sort ça maintenant en début de phrase, je la tchip. Sache que là, maintenant, je te tchip. Voilà. C'est dingue ça, dès que des gens se réunissent et forment une communauté avec ses propres codes etc, paf, c'est un problème!
Pardon de gueuler, mais ça m'irrite pas mal en fait.

 

[Lunafey]

@Ereshkigal Si la mise en communauté est volontaire, oui c'est positif. Mais j'ai l'impression que la madz en question avait l'impression que c'était les heteros qui cataloguent "culture gay", pour mettre à part (dis-moi si je me trompe). Hors, si c'est volontaire de la part de la communauté lgbt+, c'est que c'est nécessaire ^^

 

[Capitaine Janeway]

Juste un petit détail: la famille d’Oaken, ce n'est probablement pas vraiment la famille du gars en fait. C'est une famille présente et la fille n'est pas une enfant, mais sa femme (les proportions correspondent d'ailleurs à celles des héroïnes). Il n'a jamais été confirmé qu'il s'agissait de la famille de Oaken (d'ailleurs, il ne dit pas "my family").