En fait ce qui me gène @Luzgar c'est que, par soucis de ne pas tirer des conclusions qui incluraient une minorité statistique (3%, tu dis), tu tires des conclusions dont tu exclues des vraies personnes. Dont moi, qui suis, pourtant, une personne trans avec de la dysphorie. Et non binaire.
(CW mention de parties du corps)
- ma dysphorie n'a pas commencé à l'adolescence. Je n'ai jamais été particulièrement à l'aise dans mon corps, mais ma dysphorie a commencé à se manifester coup par coup à partir du moment où j'ai réalisé que j'étais trans - d'abord la poitrine, puis la voix, puis l'entrejambe, et maintenant ça engloble la plupart de mes caractéristiques genrées.
- je n'ai pas de "membre fantôme", juste un regret constant de ne pas avoir un corps différent (qui, il se trouve, me ferait ressembler à un homme), une impression que ma poitrine gène, n'est pas à sa place.
- je ne hais pas mon corps - je ne l'aime pas non plus, la plupart du temps je fais de mon mieux pour l'ignorer. Si la société percevait mon corps comme "non binaire" plutôt que comme "femme", j'aurais déjà un peu moins de problèmes avec.
- je ne suis pas sûr-e de prendre des hormones toutes ma vie. Tu présentes l'hormonothérapie comme une "condamnation à vie" - ce n'est pas forcément le cas. Même sans détransitionner, il est possible de ne pas vouloir prendre des hormones pour toujours. Les changements permanents (la voix, la pilosité, le dickclit) me seront peut-être suffisants pour que je sois à l'aise avec moi-même au bout d'un moment. Ou pas. J'en sais rien, mais je ne me ferme pas cette porte : pour moi, les hormones sont un outil et pas une finalité en soi.
- je ne suis pas un homme. Si j'étais né-e dans un corps d'homme cis, certes, j'aurais un corps qui fonctionne comme je veux... mais je serais toujours dysphorique socialement. Parce que la case "homme" ne me convient pas, tout comme la case "femme" ne me convient pas.
- mon genre n'a rien à voir avec les rôles genrés. La féminité ne me dérange pas (j'aime porter des jupes et je le ferais certainement plus fréquemment une fois ma transition bien entamée), pendant une bonne partie de ma vie j'ai été très féminin-e. Mon rejet du genre féminin n'est pas parce que j'ai trouvé difficile "d'être une femme" dans notre société (je n'ai jamais eu de trauma, j'ai subi très peu de harcèlement de rue ou de mauvaise expérience sexiste). Je ne rejette pas la féminité, ni la masculinité, ça n'a rien à voir avec mon genre. Je suis non binaire parce que je ne m'identifie ni au groupe "femme", ni au groupe "homme".
Je reconnais moi aussi ton effort, qui est dans ton chemin de pensée bienveillant, pour nous expliquer ton point de vue. Cependant, tu fais des généralisations qui occultent une énorme partie des personnes trans (dont moi) et je suis convaincu-e que ça ne fera de bien à personne au final. Je choisis donc de te répondre moi aussi avec mon expérience personnelle, en espérant au moins que tu te rendras compte que la sur-simplification est peut-être attractive mais vient au coût d'une mauvaise représentation de la réalité - et de nombreuses personnes trans qui se privent d'un traitement qui pourrait les aider parce que certaines personnes comme toi leur disent qu'elles ne devraient pas y avoir droit.
(CW mention de parties du corps)
- ma dysphorie n'a pas commencé à l'adolescence. Je n'ai jamais été particulièrement à l'aise dans mon corps, mais ma dysphorie a commencé à se manifester coup par coup à partir du moment où j'ai réalisé que j'étais trans - d'abord la poitrine, puis la voix, puis l'entrejambe, et maintenant ça engloble la plupart de mes caractéristiques genrées.
- je n'ai pas de "membre fantôme", juste un regret constant de ne pas avoir un corps différent (qui, il se trouve, me ferait ressembler à un homme), une impression que ma poitrine gène, n'est pas à sa place.
- je ne hais pas mon corps - je ne l'aime pas non plus, la plupart du temps je fais de mon mieux pour l'ignorer. Si la société percevait mon corps comme "non binaire" plutôt que comme "femme", j'aurais déjà un peu moins de problèmes avec.
- je ne suis pas sûr-e de prendre des hormones toutes ma vie. Tu présentes l'hormonothérapie comme une "condamnation à vie" - ce n'est pas forcément le cas. Même sans détransitionner, il est possible de ne pas vouloir prendre des hormones pour toujours. Les changements permanents (la voix, la pilosité, le dickclit) me seront peut-être suffisants pour que je sois à l'aise avec moi-même au bout d'un moment. Ou pas. J'en sais rien, mais je ne me ferme pas cette porte : pour moi, les hormones sont un outil et pas une finalité en soi.
- je ne suis pas un homme. Si j'étais né-e dans un corps d'homme cis, certes, j'aurais un corps qui fonctionne comme je veux... mais je serais toujours dysphorique socialement. Parce que la case "homme" ne me convient pas, tout comme la case "femme" ne me convient pas.
- mon genre n'a rien à voir avec les rôles genrés. La féminité ne me dérange pas (j'aime porter des jupes et je le ferais certainement plus fréquemment une fois ma transition bien entamée), pendant une bonne partie de ma vie j'ai été très féminin-e. Mon rejet du genre féminin n'est pas parce que j'ai trouvé difficile "d'être une femme" dans notre société (je n'ai jamais eu de trauma, j'ai subi très peu de harcèlement de rue ou de mauvaise expérience sexiste). Je ne rejette pas la féminité, ni la masculinité, ça n'a rien à voir avec mon genre. Je suis non binaire parce que je ne m'identifie ni au groupe "femme", ni au groupe "homme".
Je reconnais moi aussi ton effort, qui est dans ton chemin de pensée bienveillant, pour nous expliquer ton point de vue. Cependant, tu fais des généralisations qui occultent une énorme partie des personnes trans (dont moi) et je suis convaincu-e que ça ne fera de bien à personne au final. Je choisis donc de te répondre moi aussi avec mon expérience personnelle, en espérant au moins que tu te rendras compte que la sur-simplification est peut-être attractive mais vient au coût d'une mauvaise représentation de la réalité - et de nombreuses personnes trans qui se privent d'un traitement qui pourrait les aider parce que certaines personnes comme toi leur disent qu'elles ne devraient pas y avoir droit.
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