Frère d'un pote@Mijou , je pense que ce n'est pas la même chose. Le pote de ton frère a dû subir le racisme et semble avoir été en proie à un délire de persécution.
Je pense que ce qui fait scandale est qu' il soit déclaré irresponsable car étant sous l'emprise de stupéfiant et que c'est censé être un facteur aggravant. Qui plus est le crime a été jugé antisémite.
Je pense que les gens ont peur que d'autres criminels puissent être déclarés "irresponsables " car sous emprise de stupéfiants. Je pense notamment au cas Lelandais.

N'étant pas son psy, on ne peut que faire des présupposé sur le pourquoi de cette question-là autour de laquelle se cristallise son délire... (qui inclu(ai)t également les personnes juives et les personnes noires d'ailleurs, dans une moindre mesure.)
Les personnes pour lesquelles le délire se cristallise sur les théories du complot, l'implantation de puces, la pose de micro, le fait d'être espionné.e.s, etc... n'ont pas eu "besoin" de vivre des situations réelles pour entrer dans leur délire et le nourrir (c'est le cas de la soeur d'un amie par exemple, qui a des bouffées délirantes sur ce thème-là, elle est persuadée d'être tracée, sur écoute, etc...).
De même pour la question du racisme et de l'antisémitisme, à mon sens cela peut tout à fait être "juste" le fait d'entendre certaines questions qui reviennent dans la société pour y entrer à fond et tout cristalliser autour.
Du coup pour moi il n'y a pas d'opposition : oui le crime est antisémite parce que la victime a été tuée car juive... mais je ne vois pas comment on peut déclarer une personne en plein délire paranoïaque comme jouissant de toutes ses facultés mentales... Mettons que son délire lui fasse penser que les personnes juives sont une menace [EDIT : et c'est apparemment ce qui s'est passé]... ça reste un délire, nourri surement (aussi ou uniquement ?) par l'antisémitisme ambiant de la société, et encore pire lorsqu'il s'agit des théories du complot par exemple, mais un délire paranoïaque quand même.
Je ne sais pas si je suis bien claire ?

[EDIT : le lien de @Hermione1234 qui donne l'explication d'un des psychiatres dans Marianne, explique bien mieux que moi ce que je voulais dire

"Sur le plan psychiatrique, je peux en revanche expliquer que lorsqu’un sujet délire, les thèmes délirants sont bien sûr le reflet de ses croyances, de son éducation, de sa personnalité, mais aussi de l’ambiance sociétale. Il est difficile de nier qu’il existe un antisémitisme arabo-musulman et il n’y a aucune raison de penser que Monsieur Traoré, en pleine bouffée délirante, puisse y demeurer imperméable. L’assimilation des juifs au démon dans son crime et le déferlement de violences et d’insultes sont suffisamment éloquents et se passent de commentaire : un crime peut être fou et antisémite, même si l’enquête n’a pas permis de mettre en évidence, chez Kobili Traoré, des manifestations d’antisémitisme ou de radicalisation antérieures aux faits."]
Après la question des stupéfiants oui, je comprends, car c'est assez complexe et ça peut effectivement faire débat de façon tout à fait légitime : où commence et où s'arrête le choix et le libre arbitre ?
[EDIT : Cela dit, là aussi les propos du psy (que rapporte aussi @Theoeuf) sont très intéressants. Merci pour le lien @Hermione1234 et pour l'explication @Theoeuf !]
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