L'asexualité, qu'est-ce que c'est ?

26 Avril 2013
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grisette;4114119 a dit :
myriam-h;4114104 a dit :
@Grisette     : Une des règles sur ce forum est le respect. Si tu ne respectes pas les règles, ne t'attend pas à être autorisée à dire ce que tu veux. C'est stérile, hostile, et désagréable pour tout le monde. Je pense que @faye t'expliquera mieux que moi le souci avec ton attitude mais si tu refuses de respecter les règles, je ne vois pas comment tu peux espérer mener un débat.
Non mais sérieusement, tu penses que dire à quelqu'un que tu ne connais pas, qui est sympa et respectueux que tu en as marre d'éduquer les gens et que donc potentiellement elle en fait partie, de ces gens pas éduqués, c'est respectueux?

Comme je l'ai dit, ses propos sont stigmatisants et peuvent fortement blesser certains asexuels, donc oui, j'éduque sur l'oppression qui a lieu dans ce genre de propos.

Parce que dire "100% d'asexuels pourraient avoir du désir s'ils travaillaient dessus" ce n'est pas respectueux et c'est stigmatisant, même si je ne doute pas que cette personne soit très gentille et ne cherche pas volontairement à blesser quelqu'un.

Mais je ne pense pas GreyA que ce soit facile pour un hétéro d'assumer et de comprendre sa sexualité non plus. Peut-être que se réclamer "hétéro" est beaucoup plus simple mais être à l'aise avec sa sexualité est une toute autre chose.

Je suis entièrement d'accord, c'est bien pour cela, en partie, que j'ai signalé qu'on pouvait etre hétérosexuel et avoir des blocages ou autre (et j'en connais) ou ne pas être à l'aise et que j'ai évoqué le slut-shaming, la culture du viol et le culte de la performance. ;-)

Objectivement, des problèmes avec la sexualité, tout le monde peut en avoir.


En revanche, il y a un privilège hétérosexuel/hétéroromantique, c'est un problème plus sociétal qui me semble être au coeur des remises en question des autres orientations et au coeur de la conception "sexualité = reproduction", c'est pour cela que je l'évoquais.

Et comme je l'ai dit, je ne doute pas que certaines personnes se disant asexuelles aient des blocages ou des soucis à régler avec elles-mêmes, tout comme il y a des homosexuels qui se marient avec une femme et font des enfants avant de s'assumer, ce que je reproche c'est la généralisation.


Je pense qu'il est urgent de réellement libérer la sexualité (et toutes les sexualités) et d'accepter la fluidité pour éviter certains soucis de cet ordre, justement.
 
Dernière édition :
26 Avril 2013
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grisette;4114148 a dit :
greya;4114131 a dit :
grisette;4114119 a dit :
myriam-h;4114104 a dit :
@Grisette     : Une des règles sur ce forum est le respect. Si tu ne respectes pas les règles, ne t'attend pas à être autorisée à dire ce que tu veux. C'est stérile, hostile, et désagréable pour tout le monde. Je pense que @faye t'expliquera mieux que moi le souci avec ton attitude mais si tu refuses de respecter les règles, je ne vois pas comment tu peux espérer mener un débat.
Non mais sérieusement, tu penses que dire à quelqu'un que tu ne connais pas, qui est sympa et respectueux que tu en as marre d'éduquer les gens et que donc potentiellement elle en fait partie, de ces gens pas éduqués, c'est respectueux?

Comme je l'ai dit, ses propos sont stigmatisants et peuvent fortement blesser certains asexuels, donc oui, j'éduque sur l'oppression qui a lieu dans ce genre de propos.

Parce que dire "100% d'asexuels pourraient avoir du désir s'ils travaillaient dessus" ce n'est pas respectueux et c'est stigmatisant, même si je ne doute pas que cette personne soit très gentille et ne cherche pas volontairement à blesser quelqu'un.
Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, c'est une évidence. Je pense que le débat n'existe pas et ne peut pas exister avec une personne comme toi. Tu te poses en victime, à tout bout de champs. Rien, aucun arguments de l'opposition n'est entendable, ça devient de l'oppression.

Il s'agit bel et bien d'un mécanisme d'oppression quand on nie l'existence d'une orientation sexuelle en affirmant qu'il suffirait de travailler dessus ou de se poser des questions pour la débloquer.

On retrouve exactement les mêmes arguments chez les personnes qui ne croient pas à la bisexualité (c'est le phénomène d'occultation de la bisexualité) ou à l'homosexualité.

Ce n'est pas une question de victimisation, c'est un phénomène réel.

Si tu lisais bien ce que j'ai dit, je n'ai aucun problème à accepter que certaines personnes aient des blocages ou ne soient pas réellement asexuelles, ce que je n'accepte pas c'est la généralisation du groupe. Non, ce n'est pas respectueux et oui c'est de l'oppression.

Sur le coup, c'est toi qui te place en victime.
 
23 Décembre 2012
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grisette;4114148 a dit :
Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, c'est une évidence. Je pense que le débat n'existe pas et ne peut pas exister avec une personne comme toi. Tu te poses en victime, à tout bout de champs. Rien, aucun arguments de l'opposition n'est entendable, ça devient de l'oppression.

Je me retire du forum. J'avais surement besoin de ça pour vraiment être vaccinée contre la mentalité ici présente. Navrée mais malheureusement, celle des Madz comme celle des membres de la rédac. Aucun recul, un esprit pseudo ouvert et une régulation injustifiée. Ce n'est pas un effet de style, cela fait plusieurs fois visiblement que je titille la rédac avec mes commentaires (j'ai eu des réponses). Bonne continuation.
Bah perso moi c'est ce qui fait me sentir bien sur MadZ. Des forums où les gens prennent la mouche et se tapent sur la gueule dès qu'ils se sentent vexés ou que leur interlocuteur est un peu sec, yen a plein Internet et ça tourne souvent court.

Ce qui j'aime ici c'est que je sais que la plupart des filles font des efforts pour rester cordiales, pour continuer à argumenter et pour prendre en compte les remarques même si elles n'apprécient pas du tout ce qu'elles lisent.
Parfois, j'ai envie de m'enflammer quand je lis une réponse. Mais ici, je laisse le message de côté, je laisse retomber l'indignation et je réponds un peu plus tard à tête réposée parce que je sais que c'est ce que font la plupart des MadZ. On peut être absolument opposée à certains propos mais ce n'est pas en balançant en réponse des choses subjectives, agressives et électriques qu'on va se faire entendre ou faire avancer le débat.

Chaque jour, je vois sur ce forum que des tas de filles changent d'avis après une discussion pourtant brûlante et l'admettent parce qu'elles savent qu'on accepte qu'elles aient une opinion différente et qu'on est toutes sur le même plan.

Si tu as besoin d'antagonismes, de clashs francs et de défouloir, alors effectivement, les sujets société de MademoiZelle ne sont peut-être pas ceux qui te conviennet :).
Et ta vision de l'oppression est quand même assez rigolote ;)
 
M

Membre supprimé 132047

Guest
Bonne initiative cet article, mais j'aurais aimé qu'il sorte deux ans plus tôt (j'avais un devoir a rendre sur l'asexualité, ça m'aurait bien aidé tout ca!)
Je relève une chose très intéressante: quand R. dit

C’est la même chose pour la masturbation, je me souviens que ça me plaît mais je dois me forcer pour commencer. Je dois me dire « Allez tu vas voir c’est cool ». Mais l’acte sexuel, quand c’est fini, je ne suis pas satisfaite. Je l’ai fait mais je ne ressens rien ni avant ni après. Mais au milieu c’est vraiment bien.


Du coup, si j'ai bien compris, dans ce cas, la personne asexuelle ressent du plaisir pendant l'acte, mais pas d'attirance avant ou de "détente" après. La nuance me semble importante tout de même. Je ne sais pas si un homo pourrait trouver agréable sur le moment de coucher avec un membre du sexe opposé . De même, est-ce qu'un hétéro trouverait du plaisir durant l'acte avec un membre du même sexe?
Aussi, comment "physiologiquement" coucher avec quelqu'un sans qu'il n'y ai excitation ou désir de passer à l'acte? Pas d'érection ou de lubrification? ou il faut une stimulation poussée pour que ca arrive?

Mais quelque chose me dérange tout de même dans ce témoignage:


C’est tout, après je suis heureuse comme ça et je peux aimer normalement, c’est seulement que le sexe ne prend pas 90% de ma vie ou de mon esprit. Parfois je me plais à penser que je peux aimer davantage l’autre vu que ce n’est pas sa performance sexuelle mais plutôt la personne qu’elle est qui saura ou non me séduire.

 Un hétéro et un homo peuvent autant aimer qu'un asexuel sans forcément se référer à sa performance sexuelle comme critère de séduction, et on ne pense pas 90% du temps au sexe (enfin moi si mais bon :-p ) je crois que c'est un peu caricatural. Les sexuels ne sont pas tous des gros queutards avides de sexe non plus, ce n'est pas l'un ou l'autre, l'asexuel ou l'hyper-sexuel. Il y a des milliers de nuances. J'aime a penser que c'est la personne qui me séduit et pas sa performance sexuelle.
 
Dernière modification par un modérateur :
26 Avril 2013
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amedeo;4114432C’est tout a dit :
 Un hétéro et un homo peuvent autant aimer qu'un asexuel sans forcément se référer à sa performance sexuelle comme critère de séduction, et on ne pense pas 90% du temps au sexe (enfin moi si mais bon :-p ) je crois que c'est un peu caricatural. Les sexuels ne sont pas tous des gros queutards avides de sexe non plus, ce n'est pas l'un ou l'autre, l'asexuel ou l'hyper-sexuel. Il y a des milliers de nuances. J'aime a penser que c'est la personne qui me séduit et pas sa performance sexuelle.

C'est un problème avec certains aces qui a des relans de slut-shaming. Il y a une notion de pureté ou de supériorité de l'asexuelle chez certaines personnes qui est très dérangeante et qu'il est nécessaire d'interpeler car ça dessert tout le monde.

Je peux me tromper, mais je pense que ça vient du fait que malgré cette idée globale que la société est hypersexualisée et libérée sexuellement, la sacralisation de l'amour platonique et de la chasteté demeurre, comme si le sexe était une entrave à l'amour.

EDIT : Pour la question sur le plaisir ou la détente, ça varie nettement d'une personne à l'autre, comme chez les hétéro/homo/bi/pans.

Personnellement, je trouve que la masturbation est une activité agréable et récréative, mais je ne ressens effectivement pas de désir pour l'autre (en phase ace, ce qui constitue pour le moment la majorité de ma vie) et ne fantasme sur personne en particulier.

J'ai cru comprendre que certaines personnes dites "sexuelles" (je n'aime pas ce terme fourre-tout qui s'oppose à l'asexualité, mais je ne sais pas s'il y en a un autre) ont peu de libido, n'aiment pas tellement le sexe ou trouvent que la masturbation c'est chiant.

Donc au final, c'est vraiment individuel. :-)

Ce qui fait notre richesse, à tous, quelque soit nos étiquettes, c'est la variaté de nos sensations et de nos expériences personnelles. Malgré les effets de communautarismes (qui sont dangereux), avoir une sexualité en point commun ne façonnera pas l'expérience des gens et chacun aura quelque chose de différent à raconter.

D'ailleurs, pour revenir à la tendance "slut-shaming" de certains asexuels, on a aussi le mythe de la pureté asexuelle chez certains qui poussent à écarter les ace ayant une libido, les grey, les aces ayant des rapports sexuels et ceux se masturbant pour les considérer comme "faux asexuels" et c'est dommage.

EDIT: OMG ! J'ai écrit "variaté" et je pars dans un délire sur le caviar avarié.
 
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27 Janvier 2012
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Gif sur Yvette
amedeo;4114432 a dit :
(...)
Je relève une chose très intéressante: quand R. dit

C’est la même chose pour la masturbation, je me souviens que ça me plaît mais je dois me forcer pour commencer. Je dois me dire « Allez tu vas voir c’est cool ». Mais l’acte sexuel, quand c’est fini, je ne suis pas satisfaite. Je l’ai fait mais je ne ressens rien ni avant ni après. Mais au milieu c’est vraiment bien.


Du coup, si j'ai bien compris, dans ce cas, la personne asexuelle ressent du plaisir pendant l'acte, mais pas d'attirance avant ou de "détente" après. La nuance me semble importante tout de même.

Ma femme est dans ce cas (du moins pour la première moitié). Elle n'a pas de désir sexuel (et n'en a jamais eu), si bien que je dois "l'amadouer" ou "l'apprivoiser" pour qu'elle prenne du plaisir, mais attention, je ne la force pas ni rien, je me contente d'être très tendre, de lui faire des bisous, tout ça (je vais pas vous faire un dessin)...

Dès qu'elle est excitée, elle accepte que je lui donne du plaisir ; mais au départ elle dit toujours quelque chose du genre "je veux bien te faire plaisir mais moi ça va, j'en ai pas envie". Et effectivement, 8 ou 9 fois sur 10, elle ne sera pas excitée et mes tentatives ne feront que... la chatouiller. Dans ce cas je n'insiste pas !

En revanche, après, elle est détendue et satisfaite :-) (et moi aussi !)

PS : et je le rappelle, je ne la force pas, et d'ailleurs elle vient d'aprouver ce message.
 
9 Février 2009
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saint germaint en laye
HEU EXKUSER MOI :lunette:

Sherlock a une érection dans "The great game". A la vue de Moriarty.
Oui madame.

Même que la ligne exacte c'est :
watch
tumblr_ma5msvd3lG1qd71m9o1_500.gif


et que Sherlock répond "both".

Voilà voilà retournez vaquer à vos occupations. :cretin:
 
6 Février 2011
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Je sais bien que j'ai dépassé la date de péremption pour réagir dans ce forum (& lire Madmoizelle) mais permettez moi le témoignage d'une femme de quarante ans.
Cet article m'a gênée. Ce n'est pas l'a-sexualité en en elle même — il me semble évident qu'il y a des petits appétits sexuels comme des gros — mais le témoignage de la jeune femme de 19 ans : comment à 19 ans peut-on se poser la question de l'a-sexualité alors que l'on n'a pas encore découvert toutes les potentialités de son corps ?
Il me parait normal d'éprouver peu de désir à l'âge de dix neuf ans. Pour qu'il y ai désir, il faut savoir ce que l'on désire. Or le corps change, évolue, surtout le corps de la femme. Le corps d'une femme, c'est un work in progress. C'est entre trente et quarante ans que la femme est la plus épanouie sexuellement, parce qu'elle connait son corps, sait dire ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas, de nouvelles zones érogènes sont apparues avec l'âge…… Et puis il y a des ententes sexuelles qui se font ou ne se font pas. Et ce sont les plaisirs inouïs, éblouissants, que l'on rencontre qui créent et développent le désir.
A 19 ans, j'étais une jeune vierge effarouchée, inhibée, incapable de parler à un garçon, sans désir car non désirée et mes orgasmes les plus prodigieux je les ai connus après 30 ans.
Si je tenais à intervenir dans ce forum, c'est que l'idée que des jeunes femmes de 19 ans lisant cet article puissent se dire "C'est donc cela ? si j'ai si peu de désir, c'est que je dois être a-sexuelle !" me navrait profondément.  On va se retrouver avec une épidémie d'a-sexuelles…

Nous ne sommes pas toutes faite sur le même moule, bien entendu et rien ne justifie que l'on s'impose des relations sexuelles sans désir, mais peut-on se dire a-sexuel avant quarante ans ?

Et puis comment peut-on parler d'amour sans parler du cocktail hormonal ocytocine-dopamine-endorphines ? L'amour sans le sexe, cela s'appelle… l'amitié.
 
26 Avril 2013
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zoebonhomme;4118700 a dit :
Cet article m'a gênée. Ce n'est pas l'a-sexualité en en elle même — il me semble évident qu'il y a des petits appétits sexuels comme des gros —

C'est pas une question d'appétit, c'est une question de désir sexuel pour un genre ou un autre. Asexuel, en gros, c'est le contraire de bisexuel.

L'appétit sexuel, ça varie d'une personne à l'autre quelque soit son orientation sexuelle.

Il y a des madz non ace qui ont témoigné ici parce qu'elles ont une libido faible. Moi je suis demi et j'ai une libido normale à forte.

mais le témoignage de la jeune femme de 19 ans : comment à 19 ans peut-on se poser la question de l'a-sexualité alors que l'on n'a pas encore découvert toutes les potentialités de son corps ?

A 19 ans, on n'est plus un enfant non plus. On a généralement passé son adolescence à se développer et à se rendre compte où en était notre désir par rapport à celui des autres.

Je ne dis pas que c'est définitif (parce que clairement, l'orientation sexuelle, c'est pas une chose figée chez tout le monde), mais à 19 ans, on est largement capable de prendre du recul et de se poser des questions par rapport à sa propre sexualité.

Et on n'a certainement pas besoin de goûter au sexe ou à l'orgasme pour savoir qu'on est ace ou non. Des tas d'asexuels ont des rapports sexuels, se masturbent ou ont des orgasmes, certains avouent s'être forcés à l'adolescence pour faire comme tout le monde, d'autres avoir été curieux comme ils ont été curieux pour apprendre la cuisine ou faire du saut à l'elastique parce qu'il n'y a pas que le désir de l'autre qui peut motiver.

Bref, à 19 ans, si on peut dire qu'on n'a pas envie de coucher avec les personnes du même sexe ou du sexe opposé sans avoir essayé, on peut aussi se dire asexuel.

Il me parait normal d'éprouver peu de désir à l'âge de dix neuf ans. Pour qu'il y ai désir, il faut savoir ce que l'on désire.

A 19 ans, on peut savoir ce que l'on désire et on peut savoir ce que l'on ne désire pas. On peut être paumé à 13 ans, 20 ans, 40 ans ou 70 ans. C'est une question individuelle.

Or le corps change, évolue, surtout le corps de la femme. Le corps d'une femme, c'est un work in progress. C'est entre trente et quarante ans que la femme est la plus épanouie sexuellement, parce qu'elle connait son corps, sait dire ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas, de nouvelles zones érogènes sont apparues avec l'âge……

Le plaisir et les zones érogènes n'ont aucun rapport avec l'asexualité.

L'activité sexuelle non plus (un prête abstinent mais qui sait qu'il est hétéro, c'est autant possible qu'un mec actif qui sait qu'il est ace).

Et au passage, y a pas que le corps qui peut changer constamment : l'orientation sexuelle, la libido, tout ça ça bouge, mais ça ne veut pas dire que l'étiquette passée était fausse. Je sais que notre sexualité est jugée fixe par beaucoup de personnes, c'est pour ça qu'il y a un problème d'occulation de la bisexualité et de l'asexualité, mais c'est plus complexe que ça.

A 19 ans, j'étais une jeune vierge effarouchée, inhibée, incapable de parler à un garçon, sans désir car non désirée et mes orgasmes les plus prodigieux je les ai connus après 30 ans.

C'est bien, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.  Et on peut désirer sans être désirée, être vierge sans être effarouchée, ne pas être vierge et ne pas avoir de désir finalement, etc.

 Si je tenais à intervenir dans ce forum, c'est que l'idée que des jeunes femmes de 19 ans lisant cet article puissent se dire "C'est donc cela ? si j'ai si peu de désir, c'est que je dois être a-sexuelle !" me navrait profondément.  On va se retrouver avec une épidémie d'a-sexuelles...

Bon, bah je suis carrément choquée par la dernière phrase. Une épidémie ? On recommence avec les peurs d'invasion et de mode ? Comme on l'a fait pour la question homosexuelle et bisexuelle ?

C'est différent, on l'explique, on en parle DONC des jeunes vont se croire à tort faisant partie de ce groupe et s'enfermer dans une catégorie qui ne leur convient pas ?

J'y crois moyen (notamment parce que ces étiquettes minoritaires ne sont pas bien vues et que le premier réflexe est plutôt de les rejeter). Et ce n'est pas un drame non plus que les gens se questionnent.


Nous ne sommes pas toutes faite sur le même moule, bien entendu et rien ne justifie que l'on s'impose des relations sexuelles sans désir, mais peut-on se dire a-sexuel avant quarante ans ?

Oui. Sérieusement, on dit la même chose aux personnes qui ont le malheur de se dire homosexuels parfois. "T'es encore jeune." "Est-ce que t'as testé pour en être sûr ?" "Tu vas peut-être encore changer." Et ça continue jusque dans la vingtaine, c'est pas qu'aux jeunes de 12 ans.

On peut se dire asexuel à 16 ans comme on peut se dire asexuel à 50 ans. Et comme je l'ai dit : il n'est aucunement obligatoire de faire de la sexualité une chose figée. On peut évoluer dans un sens ou dans l'autre, ça n'invalide pas l'étiquette passée.

Et puis comment peut-on parler d'amour sans parler du cocktail hormonal ocytocine-dopamine-endorphines ? L'amour sans le sexe, cela s'appelle… l'amitié.

Non, ça s'appelle le companionate love (en gros : un compagnon). Ca peut effectivement exister entre amis (rare), mais c'est plus fréquemment présent chez les couples (par ailleurs, l'amitié est une forme d'amour).

(Ah oui, c'est pas réellement les hormones de l'amour, juste les hormones du sexe.)

Certains asexuels parlent de "compagnon" ou de "partenaire" pour cette raison particulière : ce n'est pas de l'amitié ordinaire qu'ils recherchent, mais ça ne correspond pas à l'amour tel qu'il est vu par les non-asexuels.


Bref, on est encore dans cette fameuse idée que pour être asexuel, il faut soit avoir testé, soit être suffisamment âgé pour pouvoir en parler. Ces arguments reviennent horriblement régulièrement. Pour toutes les minorités sexuelles.

Donc résumons :
-oui, on peut se réveler tardivement,
-oui, ça peut être une phase,
-oui, ça peut être un blocage,
-oui, on peut se tromper.

Mais aussi :
-ca peut durer toute la vie,
-le fait de changer n'invalide pas l'expérience précédente,
-si t'as pas 8ans, personne n'a de raison de douter de ce que tu ressens vis à vis de ta sexualité,
-en parler, c'est rendre visible le groupe et dire aux gens : "c'est possible" pour déculpabiliser les asexuels, pas risquer de convertir des personnes paumées dans leur sexualité,
-se poser des questions sur sa sexualité, se dire qu'on pourrait être ace ou autre, c'est pas grave ni figé dans le marbre,
-personne n'a le droit de jouer les polices des étiquettes.
 
Dernière édition :
6 Février 2011
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[quote defaultattr=]-personne n'a le droit de jouer les polices des étiquettes.[/quote]
Heureuse de vous l'entendre dire !

Imaginons Mademoiselle Lambda : entre 19 & 25 ans elle éprouve peu de désir, se dit "Ah, je dois être a-sexuelle !". Entre 25 et 27 ans, elle a une relation torride avec une femme, et se dit "Ah, je doit être lesbienne !". A 27 elle a une relation torride avec un homme et se dit "Finalement, j'étais hétérosexuelle !". A 30 elle fait des enfants avec cet homme. Bim, plus de désir : "Finalement, j'étais bien a-sexuelle !".
A quoi lui ont servi ces étiquettes ? N'aurait-il pas été plus simple de se dire que ce sont de simples fluctuations du désir, tout à fait naturelle dans la vie d'un individu ?

Par ailleurs deux remarques concernant votre réponse :
[ol]
[li]L'ocytocine, les endorphine, la dopamine sont des hormones qui ne sont pas liées uniquement à sexualité, puisque, par exemple, l'ocytocine est déclenchée, entre autre, à l'accouchement. [/li]
[li]"Epidémie" était pris dans le sens figuré, et c'était une blague…[/li]
[/ol]
 
26 Avril 2013
185
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zoebonhomme;4124088 a dit :
-personne n'a le droit de jouer les polices des étiquettes.
Heureuse de vous l'entendre dire !

Imaginons Mademoiselle Lambda : entre 19 & 25 ans elle éprouve peu de désir, se dit "Ah, je dois être a-sexuelle !". Entre 25 et 27 ans, elle a une relation torride avec une femme, et se dit "Ah, je doit être lesbienne !". A 27 elle a une relation torride avec un homme et se dit "Finalement, j'étais hétérosexuelle !". A 30 elle fait des enfants avec cet homme. Bim, plus de désir : "Finalement, j'étais bien a-sexuelle !".
A quoi lui ont servi ces étiquettes ? N'aurait-il pas été plus simple de se dire que ce sont de simples fluctuations du désir, tout à fait naturelle dans la vie d'un individu ?

Par ailleurs deux remarques concernant votre réponse :
[ol]
[li]L'ocytocine, les endorphine, la dopamine sont des hormones qui ne sont pas liées uniquement à sexualité, puisque, par exemple, l'ocytocine est déclenchée, entre autre, à l'accouchement. [/li]
[li]"Epidémie" était pris dans le sens figuré, et c'était une blague… [/li]
[/ol]

J'ai déjà expliqué pourquoi, bien que la sexualité soit fluide, c'était trop facile de dire, dans un monde hétéronormé qui considère que les gens sont par défaut hétérosexuels et hétéroromantiques, que les étiquettes ne servaient à rien et qu'il suffit de dire "bof, ça peut changer".

Comme je l'ai dit, ce n'est pas pour rien que ce ne sont pas les hétérosexuels hétéroromantiques qui doivent faire leur coming out.

La nécessité des étiquettes, transitoires ou non, viennent en grosse partie de la répression que vivent les minorités qui ont besoin de revendiquer ces étiquettes.

C'est vous qui jouez les polices des étiquettes en venant dire qu'il faut se méfier de l'étiquette asexuelle tant qu'on n'est pas suffisamment âgé pour le dire, par ailleurs (ou tout simplement qu'en fait, on devrait pas s'en coller). Et c'est ce que je vous reproche.

L'étiquette, je me répète, ce n'est pas un dogme ni une chose fixe, on s'en fout de l'étiquette que la personne se colle tant qu'elle n'est pas réfractaire aux changements possibles (ou non), et peu de personnes asexuelles (qui se sentent souvent anormales à cause de la culture dominante) vivent mal le fait de changer. Ce sont d'ailleurs des sujets qui revienent fréquemment dans les communautés asexuelles et grey puisque certains ont changé et certains, comme moi, sont proches de l'asexualité sans être asexuels.

Il y a beaucoup de réflexion sur la sexualité et sa fluidité chez les asexuels et les bisexuels car ils ne rentrent pas dans le cadre établi de la monosexualité.

Vous ne comprenez pas à quoi servent ces étiquettes parce que vous n'en avez pas spécialement besoin, mais pour certains il est utile de pouvoir mettre un nom sur ce qu'ils ressentent et l'expliquer aux gens qui ne resssentent pas la même chose surtout dans une société aussi normative que la nôtre.

Je me répète donc : ce n'est pas parce qu'on parle d'étiquettes ou qu'on s'en donne qu'on ne parle pas de fluidité ni de variations naturelles au cours de notre vie (mais on ne nie pas non plus la possibilité que cela ne change pas).

Et évidemment, on a aussi le droit de ne pas se mettre d'étiquette sans avoir à subir la pression sociale (voir : le cas de Mika avant ses coming out successifs qui font également preuve de biphobie, mais passons) si on ne ressent pas le besoin de se coller une étiquette.

Ici, ce n'est pas la nécessité de l'étiquette qui est revendiquée, c'est le droit de se coller l'étiquette qui nous correspond à un moment donné si on le désire sans que personne ne vienne nous dire : "Tu es trop jeune", "Tu changeras peut-être" ou "Tu es sûre ?".

1- Je n'ai fait que reprendre votre remarque sur le cocktail d'hormones sexuelles puisque vous vous en êtes servie pour dénigrer les relations asexuelles en parlant d'amitié (et votre phrase était dénigrante). C'est vous qui avez commencé à évoquer le sexe, je ne voyais pas l'utilité de parler du rôle de l'ocytocine (qui est une hormone complexe) dans l'accouchement et le lien mère-enfant, c'était totalement hors sujet.

2- Les "blagues" sur les épidémies de minorités, je ne trouve plus cela drôle. C'est inutilement agressif pour les personnes qui les lisent, en particulier quand rien dans le message ne laisse sous-entendre que c'est une blague.
 
Dernière édition :
10 Août 2006
105
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nantes
zoebonhomme;4124088 a dit :
-personne n'a le droit de jouer les polices des étiquettes.
Heureuse de vous l'entendre dire !

Imaginons Mademoiselle Lambda : entre 19 & 25 ans elle éprouve peu de désir, se dit "Ah, je dois être a-sexuelle !". Entre 25 et 27 ans, elle a une relation torride avec une femme, et se dit "Ah, je doit être lesbienne !". A 27 elle a une relation torride avec un homme et se dit "Finalement, j'étais hétérosexuelle !". A 30 elle fait des enfants avec cet homme. Bim, plus de désir : "Finalement, j'étais bien a-sexuelle !".
A quoi lui ont servi ces étiquettes ? N'aurait-il pas été plus simple de se dire que ce sont de simples fluctuations du désir, tout à fait naturelle dans la vie d'un individu ?

Par ailleurs deux remarques concernant votre réponse :
[ol]
[li]L'ocytocine, les endorphine, la dopamine sont des hormones qui ne sont pas liées uniquement à sexualité, puisque, par exemple, l'ocytocine est déclenchée, entre autre, à l'accouchement. [/li]
[li]"Epidémie" était pris dans le sens figuré, et c'était une blague…[/li]
[/ol]

Je comprends bien la logique mais, personnellement,cet article m'a bien aidé. Peut-être que vous n'avez pas besoin d'étiquette mais savoir que ça existe et que d'autres gens sont dans son cas ça aide vraiment...
Avant de découvrir que je suis probablement grey asexual ("probablement" parce qu'en plus je n'ai pas de plaisir, et je ne sais même pas si des gens sont dans le même cas, quel chance!), je me disais qu'il n'était pas possible de ne pas avoir de désir sexuel, que tous le monde en a. Je me disais que je devais me forcé parce que si personne n'est dans ce cas ça veut dire que quelque chose cloche chez moi et c'est parce que je n'ai pas suffisamment essayé... alors je me forçait parce ce désir et ce plaisir doivent venir, parce que le sexe c'est naturel, que tout le monde veut et aime le sexe et que chez moi ça ne va pas parce que je n'y mets pas assez de bonne volonté...

Tout ça pour finir par être ronger par la honte de ne pas réussir à être comme les autres, ronger par la jalousie envers tout ces gens "normaux" et a me dire que je ne peut pas être en couple parce que personne n'accepterait une personne aussi étrange que moi...

Alors dans mon cas, découvrir que je ne suis pas une frigide incapable et la seule dans ce cas, ça aide. Je ne pense pas que les gens se lève un matin en se disant je vais être asexuel, ni forcément être induit en erreur... ils y aura juste plus de gens qui se sentiront moins mal dans leur peaux en se rendant compte qu'il ne sont pas anormal...
 

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