Le client raciste - Le dessin de Cy.

[Mlinemline]

mon père a beaucoup d’aplomb, il est très réactif, et trouve des répliques bien appropriées et bien cinglantes directement - pas comme moi qui me dis après coup "raaaaah mais c'est CA que j'aurais dû lui dire !!!"

petite illustration :

un jour il attend pour acheter du pain. Le boulanger vouvoie tous les clients sauf celui basané qui est avant mon père. Personne ne bronche.
Arrive le tour de mon père - "tu me mettras une baguette"
le boulanger - 
mon père - "ben quoi, le tutoiement n'est pas la règle générale de la maison ?"

*gros con*

mon père, mon héros

 

[MICHAJAN]

Et malheureusement ça existe de tels personnages !.......ça me fait Hurler de rage...

 

[CatsOnStars]

@Surreel Ici, c'est surtout la peur de ne pas mener le même combat pour moi, d'exclure les autres Madz de ce racisme que bien du monde vie. Et puis on en parle tellement dans les médias que ça doit surement banaliser la chose. C'est ce qui fait peur également... Les "mais tu te plains tout le temps", lorsque non... Je raconte juste ce qu'il m'est juste arrivé hier quoi!

Mais exact, Madmoizelle est mon p'tit kiff quotidien, un petit monde de tolérance qui fait du bien au moral.

Si vous voulez répondre à un raciste je conseil un beau sourire et une phrase toute simple : "j'espère qu'un jour vous m'aimerez, parce que malgré votre connerie, moi je vous aime quand même"

J'pense que ça le foutrait encore plus en rogne

 

[Puppa]

J'ai malheureusement vécu ça aussi… Je suis étudiante en médecine, et j'allais voir un patient, qui me raconte les mille et unes péripéties de sa relation avec son médecin traitant, le soupçonnant de ne pas lui faire une ordonnance pour plus longtemps exprès pour le faire revenir et payer encore une consultation. Il m'achève avec un "Je sais pas s'il est juif mais il out avoir des origines !".

Pareil encore pour une amie en médecine aussi à qui un patient a sorti "J'aime pas mon médecin traitant, il est bizarre, je crois qu'il est homo".



On nous prépare à tellement de trucs : les patients angoissés, l'erreur médical, les diagnostics de maladie grave… Mais la connerie humaine, ça non, et quand on arrive tout sourire pour aider les gens, bah ça fait mal, très mal...

 

[Althéa Vestrit]

J'ai bossé dans la com' à un moment, mais chez moi c''était plutôt des clients qui insistaient sur la diversité.
Par contre, je me mets à ta place Cy, ça devait être tellement PAS évident. Je veux dire : ya tes convictions, et ce type et ton job. C'est juste affreux de devoir enterrer ses convictions parce que sinon tu perds ton job : genre avoir envie de crier au client ses 4 vérités et devoir garder un sourire de façade. Big up pour toi !

 

[Spacesheep]

Ça me rappelle quand je bossais dans un copie-service. On imprimait souvent des choses pour des mairies, des associations, des partis politiques... Et on avait l'antenne FN de la ville pour client :sick2:
Un jour c'est moi qui ai dû m'occuper du connard mec qui venait chercher la commande. J'ai essayé de partir sans a priori (je me disais que c'était peut-être juste un bonhomme un peu perdu) mais en trente secondes il a confirmé TOUS les clichés que je craignais : méprisant envers tout le monde, misogyne au possible, ultra exigeant et autoritaire... Du coup je me suis fait un malin plaisir à traîner le plus possible et à l'emmerder tout en restant dans les limites. "Front National ça prend un ou deux 'n' ?"
Heureusement mon patron était du même avis que moi, il faisait le boulot demandé mais strictement rien de plus et on bitchait à la moindre occasion.

 

[keel]

Le "il est plutôt spécial" me fait penser à une anecdote perso.

/!\Avant propos, je ne suis pas "française d'origine" et physiquement, ça se voit. /!\

Le jour où je passais mon permis, ma monitrice m'informe que mon examinateur est assez tolérant mais par contre, il a un "humour assez spécial".

Et effectivement, j'en ai pris plein la gueule. Ses "remarques humoristiques" (ou pas) m'ont concerné directement pendant les 10 premières minutes puis se sont un peu diluées durant la demi-heure passée ensemble (où il a beaucoup parlé).

Je suis assez du genre "réac", j'avoue prendre assez mal les "blagues limites racistes" mais là, après avoir claqué au moins 3000 euros, il me le fallait ce p****n de permis, alors j'ai fermé ma gueule. Enfin, dans un premier temps, le temps que je cesse de bouillir à l'intérieur (+ le stress du permis, vous y pensez?!).
Puis, je suis rentrée dans son jeu et j'ai moi-même commencé à faire des "blagues limites" du style autodérision/autoflagellation, mais par ironie quoi !
Il a sûrement pris ça pour de la complicité (dans le racisme).
Et je l'ai eu ce permis, mais à quel prix !

 

[Brifon]

J'ai été caissière et hôtesse d'accueil dans un supermarché du sud-est de la France pendant 3 ans. Chez nous, c'est majoritairement peuplé de vieux qui passent leurs dernières années au chaud. Je vous raconte pas le racisme auquel j'ai été confrontée

Du style le petit vieux qui arrive, qui a personne a qui parler, qui monopolise donc la caisse pendant 10 bonnes minutes (c'est loooong, 10 minutes), et qui pour me faire sourire, me balance une bonne vieille blague raciste, et il s'en va en riant. Oh My God :sick2:
Pas le droit d'ouvrir la bouche, juste sourire et "au revoir Mr". Ce que j'ai pu avaler comme couleuvres...

Ou alors discussions entre clients qui attendent à la caisse, moi invisible, et eux qui déversent leur bile sur les jeunes, les arabes, les noirs, "parce que vous comprenez..."
NINJAAAAAA !

 

[Zgu]

C'est malheureux mais on devrait pouvoir se permettre de leur répondre "vous vous rendez compte de ce que vous dites ?" pour au moins signifier qu'on va pas dans leur sens, parce que ne rien dire quelque part c'est acquiescer. Mais souvent le contexte ne le permet pas, et c'est ça qui est rageant. Du coup ces personnes continuent leur discours fièrement...

 

[Salutcmoi]

C'est malheureux mais on devrait pouvoir se permettre de leur répondre "vous vous rendez compte de ce que vous dites ?" pour au moins signifier qu'on va pas dans leur sens, parce que ne rien dire quelque part c'est acquiescer. Mais souvent le contexte ne le permet pas, et c'est ça qui est rageant. Du coup ces personnes continuent leur discours fièrement...

oui, tout à fait, il fo faire qqchose, com le papa de ... (page1) à la boulangerie ! g trop aimé !

 

[Delphineee]

Depuis une semaine, j'ai une nouvelle voisine d'un soixantaine d'années (habituellement, il n'y a que des étudiants dans l'immeuble). Je la trouvais charmante, très gentille et amusante.
Aujourd'hui, elle m'a parlé du nouveau voisin (arrivé en me^me temps qu'elle) chez qui il y a eu du bruit toute la journée.
Je travaillais tard, je n'ai rien entendu, je ne dis rien.
Et là elle me sort en baissant la voix "Il y a eu plein de type chez lui qui parlaient fort,  mais bon vous savez, ce sont des negros. D'ailleurs les voisins du troisième, ce sont aussi des negros?"       
Je n'ai pas su quoi répondre, mais ça m'a tellement choquée que je suis restée silencieuse et que je lui ai souhaité une bonne soirée tout de suite après pour pouvoir partir. J'ai rarement été aussi mal à l'aise.

 

[MookieA]

Ca m'est arrivé la semaine dernière dans le métro. Même genre que Cy: je sais que le racisme existe, qu'il est largement présent en France et qu'il se mêle à d'autres discriminations (ce qui n'est peut-être pas assez pris en compte dans le féminisme), mais je ne l'avais jamais vu de manière aussi "décomplexée" et je n'ai pas su réagir. Je me suis sentie tellement mal ensuite pour la fille qui venait de se faire insulter (et qui avait l'air tellement blasée, c'est peut-être ça le pire). J'aurais tellement aimé dire quelque chose.
Je ne sais pas comment j'aurais pu être vigilante et réactive sans avoir eu cet électrochoc, mais maintenant que le choc est passé, j'espère que je réagirai la prochaine fois.