Le droit d’accéder à leurs origines des enfants nés de dons d’ovocytes va-t-il freiner les donneuses ?

M

Membre supprimé 364791

Guest
@Aesma
C'est moi qui serait condescendante? C'est difficile de savoir de qui tu parles étant donné que tu ne nommes personne.

Mon message n'avait en tout cas rien de condescendant, j'ai l'impression que tu t'enerves et je ne comprends pas pourquoi. Rien ne nous oblige à tomber d'accord et ce sont les désaccords qui font réfléchir plus à fond.

Les personnes qui ont peur d'être ennuyées peuvent ne pas donner d'ovocytes. Il y aura moins de dons, peut-être pour un temps limité, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que des catastrophes ne se produisent pas.
Je crois sincèrement que bien peu de donneuses se verront stalker ou ennuyées.

Par contre, l'envie de donner pour aider ne devrait pas peser dans la balance pour décider si les demandeurs devraient avoir accès à la filiation ou non.

"Le droit de choisir de rester anonyme prime à mon sens"

Les potentielles donneuses ont déjà la liberté de rester anonyme. Pour ça, il suffit de ne pas donner. Autrement dit, rien ne te force à briser ton anonymat.

Par contre, je trouve que la focalisation sur de potentielles relations sexuelles est limitative. Ce qui motive les demandeurs ne se limite pas à ça et rien ne dit d'ailleurs que c'est un des facteurs principaux de demande

Édit: la génétique a déjà un statut légal, legitime et encadré.. Il y a l'epigenetique pour les facteurs de maladie, le génie génétique pour tenter d'éviter des maladies graves et invalidantes (j'oubliais Monsanto :lunette: ) et, quand il y a recherche de paternité exclusivement, la primauté du génétique pour forcer les pères à assumer. Je trouve ça plutôt bien mais ça n'a rien à voir avec le présent débat puisque le don de gamètes a un statut particulier traité par l'ethique, ce qui n'est pas le cas de la parentalité sans don.
 
Dernière modification par un modérateur :
5 Août 2021
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@Aesma Je répond à ton message et aux autres après.

Je comprend ton point de vue mais une partie des individus issus de PMA en ont un autre. Pour eux ça compte de connaitre leurs géniteurs. Ça compte tellement qu'ils se sont réuni en association pour se faire entendre et finalement que la loi les prennent en compte.

Je peux pas me mettre à la place de quelqu'un issu d'une PMA. Je n'en suis pas. Je n'ai pas à me demander à quel point le désir de connaitre ses géniteurs est important. Je connais les miens.

Ce que je vois c'est que la souffrance est là. La demande aussi. Pour te dire que c'est pas nouveau lorsque j'avais envisagé le don d'ovocytes, il y a plusieurs années, c'est les témoignages de ces personnes qui m'avait refroidi.

Les associations ont pas attendu 2022 et l'élargissement du droit à la PMA pour faire la demande. Ils sont entendus que maintenant. Le timing est peut-être pas idéal mais ça n'enlève rien à l'authenticité de leur demande.

Les enfants issus de la PMA ne viennent pas d'accidents de parcours. Leurs géniteurs étaient volontaires, leurs parents voulaient un enfant, la loi a autorisé la médecine à aider à leur existence. Comparer ce parcours au parcours accidenté qui conduit quelqu'un à accoucher sous X est pas juste. D'autant que l'accouchement sous X permet d'accompagner voire de sauver la femme et l'enfant alors que pour la PMA l'enfant n'existait pas, il n'était pas en gestation. Si on décide de faire exister un enfant, qu'on se donne du mal pour ça (la donneuse, mais aussi les parents et la société via les lois et l'accès au parcours médical) le minimum qu'on peut faire c'est de lui donner de bonnes conditions de vie.

J'insiste un peu mais on peut pas imaginer à quel point ça peut être important de connaître ses origines et douloureux lorsque la société décide pour toi que t'y as pas le droit.
Dans les autres cas (accouchement sous X, père inconnu, guerres) c'est des drames qui provoquent l'absence d'information. On devrait être d'accord sur le fait que la PMA n'est pas un drame, ou contraire. Pourquoi, en tant que société, on choisit d'aider à l'existence d'un enfant, mais dans le même temps on lui refuse un droit essentiel? (Je précise que je parle de la société et des lois, pas des parents qui s'engagent dans ce parcours sans pouvoir choisir.)

Le droit à l'anonymat du donneur n'est pas grand chose en comparaison du droit aux origines.
A la rigueurs j'entends bien que les donneurs et donneuses l'ont fait jusque là en pensant qu'ils resteraient anonymes. Il faudrait voir ce que la loi prévoit pour les dons déjà effectués.
Mais les nouveaux donneurs feront avec cette équation. Ils donneront leurs gamètes pour aider des personnes qui souffrent de ne pas avoir d'enfant mais ils donneront aussi aux enfants le droit de connaitre leur identité s'ils en ressentent le besoin.
 
20 Janvier 2013
457
1 665
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@Aesma je te réponds car je vois que tu parles de mon message
Il ne se voulait pas condescendant mais j'ai beaucoup lu d'avis de personnes (sur d'autres réseaux, sur des témoignages dans des articles) de personnes qui pensaient que la fin de l'anonymat pour le donneur c'était le risque d'établissement d'une filiation (emportant des effets légaux donc) alors que je justement non c'est impossible du fait de la loi.
D'ailleurs dans ta dernière phrase, c'est un peu complexe, on ne donne pas de statut légal à la génétique car il sera impossible d'établir une filiation au regard de la loi. Mais la loi accorde une certaine importance à la génétique, qui fait quand même à mon avis parti de l'identité de l'individu, en permettant à l'enfant (s'il en a envie) de connaitre la personne liée biologiquement

sur la suite, là c'est plus personnel, je suppose que chacun à son idée de comment il réagira à ce moment là. Moi quand je décidé de faire ce don, j'étais et je suis toujours prête à rencontrer plus tard cet ou ces enfants qui seront nés de mon don, prête aussi à me faire stalker : je suis sur des réseaux sociaux avec mes prénoms et noms donc facilement trouvable, cela devrait toujours être le cas dans 20 ans.


Pour terminer : oui cette loi va écarter du don des personnes qui souhaitez rester anonyme mais cela va attirer d'autres personnes qui sont prêtes à leur levée de l'anonymat. D'ailleurs ces derniers temps l'agence de biomédecine essaye de sensibiliser au don de gamète et j'ai vu des vidéos de la docteur Claire de Vienne (j'ai essayé de les retrouver sur youtube mais elles ont été supprimées j'ai l'impression) et selon elle, le nombre de dons n'a pas baissé, et certaines personnes auraient même attendues l'entrée en vigueur de la loi pour faire le don. Donc c'est plutôt positif.
 
M

Membre supprimé 364647

Guest
Le droit d'accès aux origines viendrait donner un statut légal et donc légitime à la génétique qui personnellement me pose problème.

Est-ce que tu pourrais m'expliquer pourquoi ? C'est une vraie question parce que je ne comprends pas encore ton point de vue.

A titre personnel, je comprends le besoin de certains de vouloir avoir accès à leurs origines génétique. Je ne connais qu'une très petite infime partie de ma famille et ne pas connaitre l'ensemble de mes origines, c'est quelque chose de très pesant, que ce soit quand un médecin me demande mes antécédents familiaux ou parce que je ne sais pas d'où je viens. Littéralement. Il y a des rumeurs dans le peu de famille que j'ai que tel ou tel ancêtre du côté de la famille qu'on ne connait pas, viendrait de tel ou tel autre pays. Et on ne peut pas savoir. C'est un réel manque pour moi. J'aimerais donc vraiment comprendre pourquoi l'envie, voir le besoin, de connaitre ses origines génétiques est un problème pour toi.
 

Aesma

Poutou Partout, Le Pen Nulle Part
23 Janvier 2014
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J'ai pas eu le temps de lire les réponses je rajoute juste un truc avant que j'oublie.

On a le droit de questionner : est-ce que c'est légitime de créer un enfant coûte que coûte en passant par des procédures médicales ? Pourquoi ne pas se focaliser sur les enfants qui existent déjà et ont besoin de parents. Sauf que. Ce n'est pas si simple que ça, en France par exemple, les enfants adoptables sont bien mieux nombreuxses que les demandes d'adoption, à l'étranger se posent les conditions d'adoption, la notion de white savior etc.

Et dans le droit, la PMA est d'ores-et-déjà possible pour les couples cishétéros mariés. Ne pas l'ouvrir aux personnes seules et aux couples non-cishét créé une rupture d'égalité.

Autre point de rupture : les donneureuses doivent "ressembler" à la personne substitué lors du don (si la personne substituée est blanche, brune aux yeux verts et de groupe sanguin A+ on va chercher une personne reprenant ses critères) c'est un autre point que je trouve discutable vu que cela permet de mentir à l'enfant mais en même temps ça créé d'autres problèmes puisqu'il y a une pénurie d'ovocytes et particulièrement d'ovocytes de personnes racisées, et autant que ton gosse ait le même groupe sanguin que toi c'est peut-être pas essentiel, autant qu'une personne accouche d'un enfant totalement blanc ça pose d'autres soucis (problème d'identification de l'enfant car iel ne ressemble pas assez aux personnes qui l'ont élevé·e et donc sentiment d'illégitimité qui pourrait exacerber la quête des origines, société raciste qui lui renvoierait en permanence que sa mère n'est pas sa mère car elle n'a pas la bonne couleur etc)

Perso je pense que le don d'ovocyte au vu de sa pénibilité devrait mériter une compensation financière (c'est le cas par exemple en Espagne) et dans ce cadre j'ai encore moins envie que les enfant issus des dons puissent retrouver la personne qui a donné "Pourquoi tu as donné ?" "Parce que j'étais précaire à cette période de ma vie et que ça me semblait une manière simple et acceptable d'avoir un complément pécunier".

Actuellement beaucoup de PMA pour les couples queers se font à l'étranger, notamment en Espagne ou en Belgique, parce que les parcours sont moins longs et ne sont pas purement et simplement bloqués, et ça créé d'autres ruptures également.
 
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Réactions : Oldie

Aesma

Poutou Partout, Le Pen Nulle Part
23 Janvier 2014
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J'ai aussi l'impression qu'avoir accès à l'identité de la personne qui a donné pourrait générer + de nouvelles questions que de réponses. Il vaut peut-être mieux vivre avec 1 seule inconnue que plein, sans nom on pourrait être lié à tout le monde comme à personne, avec un nom on risque de focus sur les rares infos que l'on a. Et trop d'infos ce serait purement une atteinte à la vie privée.
 
M

Membre supprimé 364791

Guest
Et dans le droit, la PMA est d'ores-et-déjà possible pour les couples cishétéros mariés. Ne pas l'ouvrir aux personnes seules et aux couples non-cishét créé une rupture d'égalité.
Personne ici n'a prétendu le contraire. Par contre, autant je sui d'accord pour tous les couples, autant je ne le souhaite pas pour les célibataires. Il n'y a aucune rupture d'égalité en ce qui les concerne.
Autre point de rupture : les donneureuses doivent "ressembler" à la personne substitué lors du don (si la personne substituée est blanche, brune aux yeux verts et de groupe sanguin A+ on va chercher une personne reprenant ses critères) c'est un autre point que je trouve discutable vu que cela permet de mentir à l'enfant mais en même temps ça créé d'autres problèmes puisqu'il y a une pénurie d'ovocytes et particulièrement d'ovocytes de personnes racisées, et autant que ton gosse ait le même groupe sanguin que toi c'est peut-être pas essentiel, autant qu'une personne accouche d'un enfant totalement blanc ça pose d'autres soucis (problème d'identification de l'enfant car iel ne ressemble pas assez aux personnes qui l'ont élevé·e et donc sentiment d'illégitimité qui pourrait exacerber la quête des origines, société raciste qui lui renvoierait en permanence que sa mère n'est pas sa mère car elle n'a pas la bonne couleur etc)
Ca évite que des blancs se retrouvent avec un enfant racisé, ce qui pose pas mal de problème (potentiel racisme des parents qui rejettent l'enfant, fétichisme, exotisation,...). Il y a pas mal d'infos sur le problème qui se pose à un enfant racisé élevé chez des parents blancs. En la matière, ce qui vaut pour les adoptions me semble valable pour les PMA.

Comme pour l'argument au-dessus, je ne vois pas ce que ça vient faire dans le débat.

Perso je pense que le don d'ovocyte au vu de sa pénibilité devrait mériter une compensation financière (c'est le cas par exemple en Espagne)
La capitalisation des corps pose plein de problème. Est-ce souhaitable que les plus pauvres se retrouvent contraints à donner pour survivre? En quoi ce qui est choquant pour un rein deviendrait génial pour un ovocyte?
Etre forcée à marchandiser son corps sous la contrainte (économique, psychologique ou autre) n'est pas acceptable.
Actuellement beaucoup de PMA pour les couples queers se font à l'étranger, notamment en Espagne ou en Belgique, parce que les parcours sont moins longs et ne sont pas purement et simplement bloqués, et ça créé d'autres ruptures également.
Et ça les ruine. Ce n'est pas normal. Je préfère qu'on facilité l'accès gratuit pour ce public plutôt que de se rejouir que des couples queers se fassent racketter à l'étranger.

J'ai aussi l'impression qu'avoir accès à l'identité de la personne qui a donné pourrait générer + de nouvelles questions que de réponses. Il vaut peut-être mieux vivre avec 1 seule inconnue que plein, sans nom on pourrait être lié à tout le monde comme à personne, avec un nom on risque de focus sur les rares infos que l'on a. Et trop d'infos ce serait purement une atteinte à la vie privée.
Et donc au nom d'un peut-être, on se retrouverait à bloquer une réponse à un problème certain. Ce n'est pas logique.

Désolée pour les multiples citations mais j'ai trouvé certains passages de tes messages si dérangeants dans leurs implications que j'ai souhaité y répondre précisément.

Je vais tout de même arrêter ici le débat, je trouve que les arguments partent dans tous les sens.
 

Aesma

Poutou Partout, Le Pen Nulle Part
23 Janvier 2014
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Et je triple poste parce que je poursuivais ma réflexion dans le métro. La rupture d'anonymat met tout le monde en position d'attente. En tant que donneuse au lieu de juste faire un don à un instant t je vais passer le reste de ma vie à me demander si une personne va pas débouler un jour pour me dire qu'on partage de l'ADN. En tant qu'enfant c'est très différent de savoir dés le début qu'on aura pas cette info et entamer un processus de deuil si nécessaire (sachant que + c'est connu tôt moins il y a de risques que ce soit un problème) que s'entendre dire qu'on aura les infos qu'on recherche quand on aura 18 ans.

Une absence de réponse nette et franche est une réponse.
 
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Réactions : Tamiat

Kettricken

Hate is always foolish. Love is always wise
13 Avril 2011
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Et dans le droit, la PMA est d'ores-et-déjà possible pour les couples cishétéros mariés. Ne pas l'ouvrir aux personnes seules et aux couples non-cishét créé une rupture d'égalité.
juste sur ce point : la PMA n'est pas accessible aux couples non cishet ou aux femmes seules en France ?

Pour le reste : les donneurs ont le choix de donner ou pas. Les enfants nés de ces dons n'ont pas le choix. Leurs besoins priment pour moi.
Et je dis ça en étant passée par une PMA et en ayant touché du doigt à quel point ça peut être douloureux d'être childless (après j'avoue n'avoir jamais envisagé le don d'ovocytes : si ça n'avait pas marché, on serait peut-être passé par l'adoption, tout en sachant que ça ne marche pas pour tout le monde.

Le Danemark et les Pays Bas ont levé l'anonymisation des dons d'ovocytes. Ca serait vraiment intéressant de savoir comment ça se passe là-bas, plutôt que de fantasmer des conséquences qu'on imagine et d'en ignorer d'autres auxquelles ont ne pense pas
 
20 Janvier 2013
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En effet, en France la PMA est ouverte depuis aout ou septembre 2021 aux couples de femmes et aux femmes seules (la seule interdiction maintenue est pour les hommes trans depuis une décision du conseil constitutionnel - il y avait eu un article deçu)

S'agissant des critères de ressemblance, les Cecos parlent d'appariemment.
Des témoignages lus et entendu, apparamment la femme ou le couple peut choisir de ne pas faire cette appariement, c'est à dire d'avoir un donneur ou une donneuse avec des caractéristiques physiques différentes. J'avais entendu le témoignage d'une femme blanche : pour elle c'était la couleur des yeux, des cheveux à renoncer sinon l'attente serait trop long.
J'avais lu des articles qui dataient de 2017 (de mémoire) qui disaient que ce système d'appariement pénalisait les personnes racisées car il y a moins de dons et apparament les Cecos ou certains obligeaient cet appariement alors que la loi ne le prévoit pas. Après dans les cecos intérrogés, certains répondaient que c'était une demande des parents.

Peut être que les choses vont changer car de mes lectures et écoutes, je comprends qu'un des problèmes vient du tabou de l'infertilité. Comme on ose pas en parler, et bien on fait tout pour l'enfant né d'un don ressemble le plus possible aux deux parents. Peut être quand en parlant plus dans la société, cela apparaitra de plus en plus normal que des couples aient des enfants qui ne leur ressemblent pas sans remettre en cause leur filiation
 
28 Juin 2011
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Et je triple poste parce que je poursuivais ma réflexion dans le métro. La rupture d'anonymat met tout le monde en position d'attente. En tant que donneuse au lieu de juste faire un don à un instant t je vais passer le reste de ma vie à me demander si une personne va pas débouler un jour pour me dire qu'on partage de l'ADN. En tant qu'enfant c'est très différent de savoir dés le début qu'on aura pas cette info et entamer un processus de deuil si nécessaire (sachant que + c'est connu tôt moins il y a de risques que ce soit un problème) que s'entendre dire qu'on aura les infos qu'on recherche quand on aura 18 ans.

Une absence de réponse nette et franche est une réponse.

Mais des personnes issus de la PMA souffrent malgré tout de cette situation. On fait quoi pour eux? On décide que leur ressenti est illégitime? Sur quelle base? C'est ce qui me pose le plus de problème dans ton argumentaire, tu sembles vouloir complètement balayer ce besoin chez certains enfants issus de la PMA. Si c'était si simple de faire le deuil de ne pas connaître l'identité de son géniteur, il n'y aurait pas d'associations qui militent pour ce droit.

Je comprends qu'on ne veuille pas donner ses gamètes si on ne peut pas garder son anonymat et c'est tout à fait un droit. Mais dans ce cas-là il faut se demander si on veut vraiment s'engager dans cette procédure, peut-être que c'est mieux d'abandonner ce projet et comprendre que la loi puisse être adaptée pour prendre en compte les besoins de certains individus issus de la PMA.

Pour la question de la compensation financière, les donneurs d'organes qui (comme ma mère qui m'a donné un rein) vivent beaucoup plus de désagréments - qu'une donneuse d'ovocytes pourtant il n'y a pas de compensation financière et c'est pas pour rien. Le traffic d'organes est une réalité malheureuse qui conduit à des situations désastreuses où la situation de détresse financière de donneurs est exploitée. Quel couple ou femme seule souhaiteraient que l'ovocyte qui leur est donné provient d'une femme qui n'avait pas d'autres choix par manque de resources financières et donc ne l'a pas vécu comme un don mais un commerce de son corps? Est-ce que c'est encore éthique et est-ce que c'est souhaitable qu'on en arrive là? Oui ça peut limiter le nombre d'ovocytes disponibles que de poser des conditions pour le don. Mais le désir d'enfants n'est pas un droit qui fait qu'on peut bafouer certaines règles d'éthique. Des personnes meurent chaque année alors qu'elles sont sur liste d'attente pour une greffe, par manque d'organes. C'est horrible mais c'est aussi parce qu'on a fait le choix de ne pas faire du don d'organes un commerce. Le droit à la vie ne peut pas primer sur le respect du corps de chacun.
 
14 Mai 2021
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Je suis en plein processus de don et c'est le sujet dont on a le plus parlé avec les deux spécialistes que j'ai rencontré pour le moment à l'hôpital. Elles ont été très explicite à ce sujet, si j'ai le moindre doute là dessus je ne dois pas donner. Point.
J'ai eu le temps de réfléchir au sujet, je voulais déjà effectuer un don il y a environ 7 ans mais le fait que le.a conjoint.e doive donner son accord m'avait complètement stoppé. Depuis j'en suis un peu revenue, ce n'est pas "ça" pour moi l'important et pour en avoir discuté avec la généticienne je peux entendre cette précaution car un don de gamète peu interroger également le.a partenaire dans ses notions de "famille" (et le consentement ne va plus être demandé, mais ce n'est pas encore appliqué dans tous les centre, en tout cas quand j'ai commencé les démarches dans le mien ils m'ont expliqué pourquoi l'accord de mon conjoint était encore demandé car on état encore dans la période entre le vote de la loi et la date d'application)
Pour moi il n'y a pas débat, j'essaye de donner du matériel génétique, ma famille est celle que j'ai crée avec mon amoureux, nos animaux puis notre fille. Mon enfant est celui que j'élève.
J'ai un nom de famille rare, il sera très aisé à un enfant issu de mon don de me retrouver.
Mais pour ça il faudra:
- qu'un enfant naisse de ce nom (ce qui en soi n'est déjà pas une certitude)
- qu'il sache qu'il est issu d'un don
- qu'il ait envi de demander la levée de l'anonymat
- qu'il demande la levée totale (et non seulement partielle) et qu'il souhaite me contacter.
Si toute ses conditions sont réunies, je n'ai aucun problème à l'idée de lui expliquer pourquoi si c'est ce qu'il veut savoir, à quoi je ressemble ou mes antécédents familiaux si c'est ce qu'il recherche.

Dans un premier temps j'ai pu penser à cette éventuelle rencontre comme voir quelqu'un de mal dans sa peau ou a minima pas très à l'aise avec le fait d'être né.e d'un don de gamète mais en fait pas du tout: c'est humain de vouloir savoir d'où on vient, les associations en son la preuve mais surtout on ne ferait pas de généalogie ni d'histoire si ça n'avait réellement pas d'importance?!

Et pour l'idée que ma fille puisse un jour rencontrer fortuitement un "demi-génétique" (je ne trouve pas mieux comme terme, désolée! :sweatdrop:) je pense qu'il y a plus de chance que j'ai croisé dans ma vie des cousins dont je ne connais pas l'existence mais soit! Je ne cacherai pas à ma fille ce que j'ai fait (pourquoi je suis fatiguée, pourquoi je vais à l'hôpital, quand la question "comment on fait les bébés" viendra sur le tapis...). Quant à le.a rencontrer volontairement on verra quand/si la question se pose réellement, pour le moment je pense qu'elle est bien trop jeune pour prendre une décision et nous en parleront tous ensemble pour voir ce qu'on pense être le mieux à ce moment là, sachant que cela arrivera au mieux dans 19ans, elle aura une petite vingtaine d'année au moins et sera partie prenante de la décision.
 

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