@Euki : un immense merci pour la BD que tu as posté !
J'étais au bord des larmes en lisant l'article écrit par @Marie.Charlotte (merciiii
) et certaines réactions de certaines madz, et lire ta BD m'a déridé. Ouf, ça fait du bien !
J'avoue faire la grève des informations depuis plusieurs semaines maintenant. Ca me casse le moral, ça m'énerve, ça me donne des envies d'exil, alors j'ai arrêté. Du coup je n'étais pas au courant de ce fameux recul (on se croirait repartis chercher Doc en 1885 avec Marty, j'vous jure !), et en lisant l'article de Marie.Charlotte (ainsi que les nombreux commentaires des madz), je me suis rendu compte de l'étendue des dégâts.
Je n'arriverais pas à faire la synthèse de tous les commentaires des madz que j'approuve à 2000% (je te cite toi @bébétigre car ton commentaire est plein de belles choses et que lorsque j'écris ce message je vois encore ton pseudo), souvent frappés au coin du bon sens. Ca me touche tellement que j'ai envie de ramener ma fraise, alors soit.
Je me sens complètement désemparée face à tout ça, à ces manifs, à ces affiches, cette politique, toute cette manipulation... Je me sens désarmée, oui c'est le mot.
J'ai l'impression de baigner dans le venin de ces gens, que je n'ai jamais vus, jamais connus, et qui pourtant ont un impact immense, que ce soit au niveau politique ou au niveau je dirais individuel.
Petite, j'étais le genre de gamine qui portait les vêtements de son frère. J'adorais aller crapahuter dans la forêt, et mon grand rêve, jamais réalisé, c'était d'avoir une cabane dans les arbres. Je portais des jeans trop grands pour moi, je jouais aux petites voitures (ma préférée, la ferrari f40, mais on s'en fout), je jouais avec mes peluches, avec mes barbies, avec mes légos. J'étais très bonne actrice, je montais des sceynettes avec quelques accessoires. A côté de ça, j'ai toujours porté les cheveux très longs, j'ai fais de la danse classique et j'étais très malheureuse de pas pouvoir faire du poney. Le résultat de tout ça, c'est quoi ? Ben c'est moi. Juste moi.
On me met dans quelle case du coup ? Fille, garçon ? Ou suis-je une aberration de la nature, qui a appris à dissimuler sa force et sa virilité (oui oui) derrière une paie de talons et un rouge à lèvres ?
Mais putain on va où ? ON VA OU BORDEL ? Elle viendra quand cette putain d'époque où on arrêtera de classer, de peser, de catégoriser, d'étiquetter les gens, les êtres, la vie qui nous entoure ? C'est quoi le délire ? Va falloir m'expliquer. Et puis, bordel, qui a vu sa journée s'ensoleiller après avoir craché sur un homo ou refusé à son fils l'achat de barbie fait du camping ? QUI ? Va falloir me le dire.
On est là, à répandre notre fiel, notre venin, cette espèce de bile qui nous remonte de ch'ai pas où. On est malheureux à ce point là d'interdire aux autres d'accéder à la plénitude ? Quand je vois ces braillards rassemblés en manif, pour interdire aux autres un droit qu'on ne leur enlèvera même pas ! (merci à la madz qui a souligné ça, putain ça oui c'est du bon sens !). Franchement j'ai honte.
Honte de côtoyer ces gens-là, de partager leurs privilèges, honte de ne pas faire ce qui est en mon pouvoir pour, nom de dieu, leur faire comprendre.
Je me sens totalement impuissante face à ces gens-là. Quand je les lis, que je les écoute, que je les vois, mon envie c'est de taper, de griffer, de mordre. Face à ces gens je me sens comme un animal en cage. Et je sais que c'est pas la solution. Je sais que la solution c'est ailleurs qu'elle se trouve. Mais je me sens pas la force de laisser ces gens grandir par eux-mêmes. J'aimerais leur imposer la tolérance, l'ouverture d'esprit, le don...Mais à leur imposer, ces belles choses se transformeraient en leur contraire, et on en reviendrait à la case départ. Quand je constate tant de méchanceté, de manipulation, d'ignorance, je me sens l'âme d'un dictateur que Staline ce serait de la pisse d'âne, alors je me retire.
Franchement, quand je regarde les affiches de la manif pour tous, que j'écoute JF Copé et son livre tous à poil etc etc, mais je me demande ce que je fous là, à cette époque. Je me sens carrément pas à ma place. Au nom de quoi on peut prôner les valeurs qu'ils défendent ? La tradition ? J'arrive tellement pas à me mettre à leur place que je ne comprends même pas ce qui les motive.
Petite, j'étais aussi le genre de gamine qui avait horreur des ragots, et qui comprenait absolument pas pourquoi ça pouvait déranger qui que ce soit que Machine ait mis son pantalon motif zèbre. Je me rends compte que ça a été un apprentissage pour moi (et non sans douleur) de savoir imiter ces marchands de venin.
Bref, j'ai du mal à retranscrire avec des mots l'effroi et la tristesse que je ressens quand j'allume la télé.
Vive la République.
Vive la France