Le harcèlement de rue des « cols blancs », une réalité passée sous silence

[Siobhàn Salomé]

@Kerne : Bah, si déjà, les dominants prennent conscience que ce qu'ils font est analogue aux comportement qu'ils condamnent chez les autres (parce que ce qu'ils font eux, c'est pas du "harcélement de rue" comme les wesh wesh sortis du canniveau, mais des "compliments" ou du "flirt"), pour moi on aura franchi un pas énorme.

ça me rappelle un truc que disait Virginie Despentes dans King Kong Théorie, au sujet du viol.

Spoiler: TW

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EDIT Et c'est d'ailleurs, à mon avis, un problème général dans la discussion féministe avec des hommes. T'as aucun mec qui veut comprendre qu'il peut être potentiellement violeur, harceleur, sexiste ou même simplement oppressif envers une femme. A chaque fois, tu retombes dans le vieux débat "oui mais y en a des gentils, moi par exemple je fais ça et pas ça alors arrêtez de nous stigmatiser bande de feminazis à la con".

 

[Eclise]

Je suis très d'accord avec beaucoup de ce que d'entre vous dites, notamment sur le fait que le harcèlement est souvent présenté de façon raciste dans notre société comme étant principalement l'oeuvre de jeunes arabes ou jeunes noirs, qui seraient désoeuvrés etc (on connait les clichés). Mais par contre quand je lis "les racailles", "les wesh wesh sortis du canniveau", "les rebeus", "les blacks", sans guillemets, comme si ces termes n'avaient pas d'histoire et ne contenaient pas une grande part de violence, ça me fait un peu mal à la France Même si l'intention est de dénoncer justement les stéréotypes, ou reprendre le vocabulaire des racistes pour démonter leurs stéréotypes, je crois qu'il ne faut pas banaliser certains termes par la même occasion. Le mot racaille par exemple a quand même une utilisation ultra violente dans l'histoire et dans la littérature. Et pas que par Sarkozy. Et aujourd'hui il est utilisé de façon assez banale pour désigner des jeunes hommes qu'on identifie comme étant "de banlieue", quelque soit leur couleur de peau, et avec tous les stéréotypes de "racaille" qui vont avec.

 

[Siobhàn Salomé]

@Eclise : Euh, là, je suis pas d'accord avec toi. C'est pas parce qu'on appelle les noirs "afro-américains" sur les formulaires aux US qu'on a endigué tous les problèmes de racisme là-bas -loin s'en faut.
Ces termes dérangeants, et les raisonnements qui vont avec, existent, on va pas se voiler la face (même si ça me fait aussi "mal à ma France" que toi). Comment veux-tu montrer dans un texte le mépris d'une personne vis-à-vis d'une autre catégorie de population sans employer les mêmes termes que lui ?
Enfin, je sais pas, ça me semble totalement absurde de limiter le langage. Ou alors j'ai pas compris ton message.

 

[Eclise]

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[Ana-Esperanza]

PNL (1million de vue en 11h) , groupe de rap très populaire dans les cités.

http://www.franceculture.fr/emissions/le-petit-salon/pnl-partout-justice-nulle-part
http://www.lesinrocks.com/2015/10/3...urquoi-pnl-traverse-deja-la-societe-11784149/

 

[Ana-Esperanza]

Désolée @ParasitA , ce n'était pas une attaque, en fait je faisais autre chose en même temps.

Je m'explique : tu parles d'un groupe populaire dans les cités, je voulais simplement pointer du doigt que c'est plus large que ça. Déjà, France Culture en parle. Quoi qu'ils en disent c'est déjà une indication d'une saisie du sujet par les médias "intellectuels". Idem pour les inrocks et le côté "bobo". Ils sont bien plus maintstream qu'ils ne l'étaient l'an dernier.

Mais ils disent aussi que le groupe PNL est populaire dans beaucoup de milieux, et du coup l'expression "groupe populaire dans les cités" est réducteur, il est populaire de façon bien plus étendue.

Soit dit en passant, le mot "cité" me pose problème également, pour les raisons évoquées par @Eclise. Surtout sur le topic du harcèlement des cols blancs, qui a été réorienté sur le "harcèlement de banlieue", dans l'opposition des classes sociales que ça implique. Les "mecs de cité" ne sont pas les seuls à avoir besoin d'éducation au harcèlement de rue.
Du coup, c'est cool que PNL traite le harcèlement de rue comme une réalité, et peut-être justement parce qu'ils "n'éduquent" pas uniquement les "mecs de cité" à ces problématiques mais un public bien plus large. Pour moi on peut appeler ça une victoire [nonobstant tout ce que tu as mentionné qui reste problématique].

 

[Ana-Esperanza]

@ParasitA j'ai du mal à me dire en fait que comme "nous" (les gens de cité) on l'utilise comme un terme mignon et inoffensif, que c'est le message qui va être reçu en face. Les "cités", c'est le parquage de gens, qui apparaissent comme dangereux, les préjugés que tu mentionnes. J'ai pas envie d'être la personne qui justifie la pensée "préjugeante" de quelqu'un qui me lit en fait, juste parce qu'on n'utilise pas les mots dans le même sens. Je préfère utiliser le sens "social" d'un mot et faire attention à ses conséquences et à son univocité, pour pas être mal comprise (ça n'empêche pas de chercher ses mots parfois, et de se tromper, j'entends).

Par contre pour "populaire", c'est carrément deux sens différents dont on parle (et pas une question de connotation). Moi je parlais du sens "répandu", "largement apprécié", pas du tout de la notion de "peuple" qu'il y a dans l'expression "popu".
EDIT : en soi c'est quand même une notion de connotation donc il y a des chances que je me contredise, en fait =)

désolée pour cours en dialogue de sourds qu'on vient de se donner mutuellement :-)

 

[Siobhàn Salomé]

@Eclise

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[Eclise]

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@Karaolanov du coup le rapport avec le topic ... ? Parce que le rapport pour dire que le sexisme c'est un truc d'étranger je l'ai bien vu hein ... mais pour le harcèlement de rue ?

 

[Padidée]

Je vous répond un peu tardivement...

J'admire les femmes qui n'ont jamais vécu de harcèlement, qui en sont contentes et qui ne se trouvent pas moins jolies pour autant, et j'admire encore plus celles qui ne sont pas jolies, qui s'en fichent et qui ont confiance en elles.

@Cilece , Je ne pense quand même pas que ces mecs soient "abrutis" au point de réagir de cette manière à la simple vue d'une partie du corps, je pense qu'ils voient la femme entièrement et qu'ils en sont attirés sexuellement, non? Et je pense aussi que l'attirance sexuelle ne se fait pas sans objectivation de la personne.
Même si tu m'as dit que tu t'es faite harceler en jogging etc. pour me rassurer, ça a l'effet inverse, car cela accroît mon idée comme quoi c'est uniquement le physique dont ces hommes parlent (ce qui ne peut pas être changé) et pas la tenue, le style, ou l'attitude (ce qui peut être changé).

C'est pour ça que je ne vous comprend pas @BeaW et @Cilece quand vous dites que ça ne dépend pas de votre allure physique.

@prettyrosemary Je parlais de mecs dans la rue qui lui ont dit des trucs du type "Je peux venir avec vous?" en ne regardant qu'elle.
C'est vrai que je n'ai pas envie de me faire insulter, mais je me dis que c'est inévitable malheureusement.

@BeaW Je comprends que vivre ça souvent doit vraiment être difficile et doit faire peur.

En fait, ce que je veux, c'est qu'on me dise ça au moins une fois. Dès ce moment, je me dirais "Ouf, je suis comme les autres jeunes femmes". Et si ça m'arrivais, comme à vous, plus qu'une fois, j'aurais sûrement la même opinion que vous.

En attendant, je me dis que peut être que @Mcmm a raison, et qu'au final, je suis passée entre les mailles du filet