Un embryon n'est pas un calcul rénal, il est vivant, c’est un être humain dans les premières étapes de sa vie. Ce n'est ni une opinion ni une croyance, c'est un fait scientifique. Donc l'éliminer, c'est quoi, honnêtement et sans manipuler les mots?
Le droit à disposer de son corps donne-t-il le droit de disposer de la vie d'autrui? Car l'embryon est un autre, il n'est pas sa mère. Cela aussi est un fait.
Un enfant est un don, un cadeau de la vie, tout enfant, pas juste celui qui arrive au bon moment ou celui que l’on a prétendument désiré Aujourd’hui même le dernier smartphone ou sac à main à la mode est « désirable », alors que veut dire « désirer »? Est-ce que « désirer » s’applique à ce que je veux posséder ? À ce qui comble mon moi narcissique ? A ce qui vient idéalement compléter l’image que je veux composer de moi-même ?
L’enfant est autre, il n’est pas moi ; il est un don à accueillir et qui va m’amener à me donner moi-même, à entrer dans la logique du don. Pour entrer dans cette logique, il nous faut déjà accueillir le don de l’enfant, car pour pouvoir donner il faut aussi accepter de recevoir.
C’est une illusion que de vouloir tout contrôler : quand l’enfant arrivera, et bientôt comment il sera…. L’enfant nous déroutera, il nous déroutera toujours si nous faisons l’effort d’ouvrir les yeux et de l’accueillir comme il est, quand il vient. Il est une merveille à découvrir, un être à rencontrer. Où est le sel de la vie sans l’imprévu ?
L'obscurantisme n'est pas là où la pensée dominante se plaît à faire croire qu'il est! Il faudrait que les niveaux de conscience s'élèvent un peu, accèdent à davantage de lumière. Mais apparemment beaucoup de participantes à ce forum sont pour la disparition de la conscience et de toute clause qui s’y réfère – elles seraient donc ainsi favorables à la neutralisation de la conscience, et donc à l’extinction de la lumière. Elles ne semblent pas se rendre compte que c’est la porte ouverte au totalitarisme. La liberté de conscience est primordiale. Nier la conscience du médecin, du bébé à naître pour mieux annihiler sa propre conscience ?
Tout être humain a en lui-même un tropisme pour la lumière ; on ne peut faire taire totalement et pour toujours sa conscience.
Les arguments que l’on peut lire dans les messages sont d’une grande pauvreté : on ne sort pas du « moi je » ou de l’invective : en quoi un homme qui préfère préserver la vie peut-il être traité de fasciste ? En quoi celui qui l’éliminerait sans sourciller comme si c’était un acte banal serait un humaniste ? On nage en pleine mer de l’idéologie.
Pour en revenir au Dr de Rochambaud et pour reprendre certains termes grossiers que l’on peut lire dans des messages, je pense au contraire qu’il faut « en » avoir pour défendre la vie aujourd’hui ! Et les femmes qui se posent la question de l’IVG et qui tomberaient sur lui auraient justement une chance de réfléchir davantage à la question avant de passer à l’acte. L’avortement n’est jamais un acte banal ou anodin et c’est pour cela qu’il y a une clause de conscience.
Beaucoup de messages de participantes font dire à M De Rochambaud des choses qu’il n’a pas dites ou en déduisent n’importe quoi. Et il faut noter que beaucoup d’avortements sont des avortements de « confort » aujourd’hui, aussi pratiquer une « ivg », dans l’immense majorité des cas, n’a-t-elle rien à voir avec le fait de soigner, ce qui est la raison d’être du médecin.
Alors, je me doute que tout dialogue avec toi est passablement inutile, mais je met ça pour les personnes qui liront par la suite : dans les pays où l'IVG n'est pas légale, elles restent pratiquée à un taux équivalent à celui des pays où il est permis d'avorter (les facteurs qui font baisser le taux d'IVG sont l'accès à la contraception et l'éducation sexuelle). La seule différence, ce sont les conditions dans lesquelles l'IVG a lieu. Dans les pays où elle n'est pas criminalisée, c'est à l'hôpital, avec des médicaments ou des instruments prévus pour, sous le contrôle d'un médecin, avec un suivi au cas où il y aurait des complications. Là où elle n'est pas autorisée, c'est avec des médicaments de contrebande pas toujours adaptés ou à l'aide de cintres et d'aiguilles à tricoter, sans surveillance et sans possibilité d'aller chez se faire soigner si une hémorragie survient. La seule différence, c'est que le taux de mortalité lors des avortements est multiplié par 35 lorsque ces dernières ne peuvent être encadrée médicalement.
Ne croyez pas les personnes qui vous disent être contre le droit à l'IVG au nom de la vie. Elles ne sauvent pas de vie car les personnes qui souhaitent interrompre leur grossesse trouveront toujours un moyen, mais elles tuent des femmes en leur enlevant leur sécurité lors de l'intervention.
Idem pour les personnes qui restreignent l'accès à ce droit.
Je ne considère pas les anti-choix comme des fasciste, je les considère comme des rétrogrades qui considèrent leur envie de contrôler le corps des autres est plus important que la vie de ces mêmes autres.
Ah et un avortement "de confort" ça n'existe pas. L'IVG est une procédure qui existe pour mettre fin à une grossesse non désirée, un outil pour régler un problème, point. Toute restriction d'accès à cet outil est potentiellement meurtrière. Si vous êtes contre, ne l'utilisez pas pour vous, mais foutez la paix aux autres.