@Beetle : Je te conseillerais d'aller voir quelqu'un qui s'y connaît minimum pour faire le tri. Ne serait-ce que pour t'apaiser un peu.
Pour t'aiguiller, lors d'un diagnostic, on explore l'enfance pour savoir s'il y avait présence d'autisme chez toi, c'est un trouble du développement, donc ça se manifeste dans l'enfance. Tu peux questionner tes proches, l'air de rien, si tu veux rester discrète.
Après, seul un professionnel te fournira les réponses que tu souhaites, ça n'a rien de ridicule d'aller consulter pour ça, et ça te donnera des pistes pour un accompagnement adapté quelque soit l'origine de tes difficultés. Tout bénef', quoi!
Ne reste pas sans réponses, si tu as besoin d'aide, vas-y.
@Baignoire : c'est souvent le souci avec cette forme d'autisme, on est un peu entre deux, d'un côté, on peut montrer des capacités de compensation, de l'autre, morfler.
Pour ma part, je compense énormément, j'ai beaucoup progressé depuis mon diagnostic, je suis "sociable", je travaille, je communique, j'utilise l'humour à fond (mais c'est un sport dans ma famille depuis des générations
). Donc, de visu, ça se voit pas (j'ai pas une antenne sur la tronche, et je ne parle pas une autre langue, haha). Mais quand je rentre chez moi, le plus souvent, je me roule en boule dans un coin, je peux passer quelques jours sans parler à quelqu'un, et je suis souvent en phase de décompensation/burn out parce que mon cerveau galère à récupérer de tous ces efforts, mon sommeil n'est pas très performant, je me réveille fatiguée. Je suis anxieuse, souvent épuisée, déprimée, hyper-active du cerveau et un poil névrosée.
Ceci est un état des lieux non exhaustif.
Les apparences sont trompeuses dans la partie du spectre où je suis, mais pareil, d'autres compensent énormément, d'autres ne peuvent pas, on est pas égaux face à ça.
Le p'tit dont je m'occupe, ça se voit plus que moi, d'une part, parce qu'il a 16 ans de moins que moi, d'autre part, il est plus marqué. Même au sein de la forme "asperger", il y a un spectre aussi.
Sinon, on a pas trop parlé, mais on peut évoluer dans le spectre autistique. J'ai une amie dont le fils a été diagnostiqué avec déficience intellectuelle, non-verbal, aujourd'hui, il a été reconsidéré comme étant autiste de haut niveau/asperger avec une intelligence tout à fait préservée, et avec 10 ans d'hôpital psychiatrique dans les pattes. Rien n'est figé.
Le mieux, c'est qu'il bosse comme aide médico-psychologique maintenant, avec des adultes avec troubles mentaux(et on est censés ne pas avoir d'empathie...). Il est presque autonome à 21 ans, il a son permis, son bac.
Et ce n'est pas le seul comme ça. Et c'est génial pour ceux qui peuvent évoluer ainsi. Tous ne pourront pas le faire, mais des progrès sont faisables à chaque niveau du spectre. Il ne s'agit pas de les lisser, les normaliser, juste de leur permettre de vivre dignement, qu'ils puissent communiquer un minimum (imaginez un autiste non-verbal avec une rage de dent et qui ne peut pas l'exprimer autrement qu'en hurlant, se faisant mal...).
Bref, les tests ne sont pas parfaits, on ne sait pas mesurer efficacement "l'intelligence" chez les autistes, les tests ne sont pas adaptés pour la majeure partie. À mon avis, il reste encore beaucoup de découvertes à faire dans les prochaines années...