Ca va être totalement HS mais j'ai besoin d'en parler, ça me tourne depuis tantôt.
Je suis partie me balader, et arrivée près de la librairie où je voulais passer, y a un gros con qui m'apostrophe en mode : "que t'es belle, quelle belle robe, t'as un colis pour moi ? viens me voir ma belle" , et j'essaie d'ignorer. Il insiste, et il vient me frôler, il me répète ses conneries, et je lui réponds : "mais va chier putain" (la migraine en approche me rend un peu plus agressive..) et là, il me tape un scandale : "ouah, mais la salope quoi, je te dis bonjour et tu me réponds comme à un chien, salope, salope", je m'engouffre dans la librairie (elle est tenue par un voisin que je connais un peu même si loin de chez nous donc je me sens en sécurité) et j'explique au libraire le con qui m'a emmerdée, pile quand un de ses clients s'y met (il me lorgne, me souffle son haleine pleine de bière et me dit que je suis bien jolie comme minette) et là, avant que je dis quoi que ce soit, le librairie l'a fichu dehors. Bref, j'en parle 5 minutes avec le librairie, et quand je me sens mieux, je ressors. Le trouduc du début est toujours au troquet d'à côté, il me redit je sais plus quoi (à base de salope encore) et en partant, je lui fais un doigt (migraine, maturité, énervement, lassitude, colère..) et là, il tape un scandale et harangue la place en disant qu'il va porter plainte contre moi.
Parce que je l'ai agressé.
Je lui ai juste dit "ouais fais donc ça" et je me suis barrée en espérant qu'il me suive pas (non, ouf !) et j'ai ressassé deux heures.
J'oublie parfois à quel point c'est insupportable, en grande partie parce que je suis mère au foyer (= affublée de ma fille h24) et que c'est un repoussoir à trouduc (j'imagine qu'on propose pas de sucer à une bouche qui embrasse des enfants ? le complexe de la madone la putain ? je vois que ça, mais depuis que je suis avec elle, j'ai la paix quand elle est là et donc, j'oublie..) mais voilà, ça a été beaucoup de stress, de la colère, de l'inquiétude (il va me suivre ? il va me blesser parce que je réponds ?)
Et surtout une forme de culpabilité dont au fond je peine à me départir entièrement : est-ce que j'étais habillée de façon provocante ? (non : et quand bien même putain..) est-ce que j'aurais du veiller à ma tenue (en centre ville, à 15h ?!? c'est pas une situation que je classe dans les à risque moi.) ? C'est mon attitude ? J'ai souri ? Ah ouais, je matais pas le sol, en marchant..
Je ne devrais pas penser à ça, et je suis tellement en colère que finalement, quand un homme me sourit, genre le sourire qui dit : "bonjour/tu me plais" ben des fois j'ai juste envie de casser des dents.
Je suis triste et fatiguée de vivre dans un monde où pour ma sécurité, je réfléchis à la façon dont je m'habille, où je risque un coup/un scandale parce que je dis NON quand on me traite comme un bout de viande, là où les hommes ne pensent à rien.
Hier soir, je suis rentrée vers minuit, ma sœur m'a déposée et j'ai vu qu'elle attendait que je sois entrée dans la maison pour redémarrer. Et je sais qu'on ne le fait pas - pas autant, pas dans un quartier résidentiel- pour un homme.
J'ai trente ans, et je n'oserais jamais rentrer seule chez moi la nuit, à pieds. Je ne l'ai jamais fait. Les seules fois où je l'ai fait avec une autre amie, on a eu des ennuis. A chaque putain de fois. Rien de grave, on s'en est tirées en courant, mais voilà. Y a la peur, et j'oublie que quand je me balade toute seule, y a une frange d'homme qui se dit que bah, il peut bien me chier à la gueule, c'est rien, je suis qu'une femme.
Et c'est dans ce monde là que ma fille grandit putain..
Un monde où sa mère finira par se prendre un poing dans la gueule parce qu'elle a décidé de répondre quand un homme l'emmerde dans la rue.
C'est dingue, hein, moi quand je vois un mec qui me plait, je lui souris, à la rigueur je lui dis bonjour. Je me demande si je vais pas me mettre à taper des mains au cul et à dire : "hé, lèche ma chatte"
Je suis partie me balader, et arrivée près de la librairie où je voulais passer, y a un gros con qui m'apostrophe en mode : "que t'es belle, quelle belle robe, t'as un colis pour moi ? viens me voir ma belle" , et j'essaie d'ignorer. Il insiste, et il vient me frôler, il me répète ses conneries, et je lui réponds : "mais va chier putain" (la migraine en approche me rend un peu plus agressive..) et là, il me tape un scandale : "ouah, mais la salope quoi, je te dis bonjour et tu me réponds comme à un chien, salope, salope", je m'engouffre dans la librairie (elle est tenue par un voisin que je connais un peu même si loin de chez nous donc je me sens en sécurité) et j'explique au libraire le con qui m'a emmerdée, pile quand un de ses clients s'y met (il me lorgne, me souffle son haleine pleine de bière et me dit que je suis bien jolie comme minette) et là, avant que je dis quoi que ce soit, le librairie l'a fichu dehors. Bref, j'en parle 5 minutes avec le librairie, et quand je me sens mieux, je ressors. Le trouduc du début est toujours au troquet d'à côté, il me redit je sais plus quoi (à base de salope encore) et en partant, je lui fais un doigt (migraine, maturité, énervement, lassitude, colère..) et là, il tape un scandale et harangue la place en disant qu'il va porter plainte contre moi.
Parce que je l'ai agressé.
Je lui ai juste dit "ouais fais donc ça" et je me suis barrée en espérant qu'il me suive pas (non, ouf !) et j'ai ressassé deux heures.
J'oublie parfois à quel point c'est insupportable, en grande partie parce que je suis mère au foyer (= affublée de ma fille h24) et que c'est un repoussoir à trouduc (j'imagine qu'on propose pas de sucer à une bouche qui embrasse des enfants ? le complexe de la madone la putain ? je vois que ça, mais depuis que je suis avec elle, j'ai la paix quand elle est là et donc, j'oublie..) mais voilà, ça a été beaucoup de stress, de la colère, de l'inquiétude (il va me suivre ? il va me blesser parce que je réponds ?)
Et surtout une forme de culpabilité dont au fond je peine à me départir entièrement : est-ce que j'étais habillée de façon provocante ? (non : et quand bien même putain..) est-ce que j'aurais du veiller à ma tenue (en centre ville, à 15h ?!? c'est pas une situation que je classe dans les à risque moi.) ? C'est mon attitude ? J'ai souri ? Ah ouais, je matais pas le sol, en marchant..
Je ne devrais pas penser à ça, et je suis tellement en colère que finalement, quand un homme me sourit, genre le sourire qui dit : "bonjour/tu me plais" ben des fois j'ai juste envie de casser des dents.
Je suis triste et fatiguée de vivre dans un monde où pour ma sécurité, je réfléchis à la façon dont je m'habille, où je risque un coup/un scandale parce que je dis NON quand on me traite comme un bout de viande, là où les hommes ne pensent à rien.
Hier soir, je suis rentrée vers minuit, ma sœur m'a déposée et j'ai vu qu'elle attendait que je sois entrée dans la maison pour redémarrer. Et je sais qu'on ne le fait pas - pas autant, pas dans un quartier résidentiel- pour un homme.
J'ai trente ans, et je n'oserais jamais rentrer seule chez moi la nuit, à pieds. Je ne l'ai jamais fait. Les seules fois où je l'ai fait avec une autre amie, on a eu des ennuis. A chaque putain de fois. Rien de grave, on s'en est tirées en courant, mais voilà. Y a la peur, et j'oublie que quand je me balade toute seule, y a une frange d'homme qui se dit que bah, il peut bien me chier à la gueule, c'est rien, je suis qu'une femme.
Et c'est dans ce monde là que ma fille grandit putain..
Un monde où sa mère finira par se prendre un poing dans la gueule parce qu'elle a décidé de répondre quand un homme l'emmerde dans la rue.
C'est dingue, hein, moi quand je vois un mec qui me plait, je lui souris, à la rigueur je lui dis bonjour. Je me demande si je vais pas me mettre à taper des mains au cul et à dire : "hé, lèche ma chatte"