@Kazia et
@Esquisse rose
Mais comment vous faites pour aussi bien décrire les odeurs
, c'est génial de vous lire faire ça, merci beaucoup, on s'y croirait !
Des conseils pour apprendre à le faire ?
Pourtant j'ai un excellent odorat mais mettre des noms sur des odeurs de parfums c'est comme mettre des noms de fruits sur le goût du vin, je n'y arrive pas du tout... et du coup c'est vrai que c'est très frustrant à l'écrit...
Je vais essayer de faire bref !
Déjà, il n’y a pas de mauvaise façon de décrire un parfum.
Il est possible d’
utiliser le vocabulaire de la parfumerie (je te conseille de lire les pyramides olfactives des parfums que tu connais — elles se trouvent facilement sur Internet, mais également de t’intéresser aux livres et revues spécialisés, par exemple
Nez), ou de simplement
« dire » un parfum avec ses propres mots. Personnellement, je fais les deux, et je détourne de façon décomplexée le vocabulaire « emprunté » et « guindé » de la parfumerie de luxe et indépendante ; je me l’approprie sans scrupule.
Côtoyer et échanger avec mes proches et des professionnel·le·s au sujet de telle ou telle odeur (qu’est-ce que tu sens ? Ça te fait penser à quoi ? Comment nommerais-tu cette odeur ?), de tel ou tel parfum… M’a
beaucoup appris.
Il ne faut pas hésiter à tout sentir. Si je tombe sur un
soliflore intitulé
Jasmin lorsque je fais des courses, ou une bougie parfumée du même nom, je le·la sens. Ma mère a du jasmin chez elle, quand il fleurit je respire ses effluves ; ça me permet de me faire une idée de ce que l’on appelle « jasmin ». Idem si tu te rends chez un·e fleuriste : ose mettre ton nez partout et demande le nom des fleurs s’il n’est pas précisé.
Fais les marchés, renifle (discrètement) les fruits et légumes dans une coopérative bio ou si possible dans un potager (quand j’étais enfant ma mère me faisait tout sentir dans son jardin, je cuisinais avec elle des produits qu’elle venait de cueillir… Que de souvenirs olfactifs !), balade-toi en pleine campagne à différentes périodes de l’année, va au bord de l’océan et ouvre grand tes narines.
Rends-toi dans les parfumeries (fais des essais sur peau, touche, demande des échantillons, discute avec les conseiller·ère·s), chez les herboristes (respire les mélanges d’épices, de plantes aromatiques, les fleurs séchées en vrac, les huiles essentielles dont tu pourras retenir le nom)… Va vers ce qui t’attire, suis ton intuition. Sois curieuse et (poliment) indiscrète.
« Quelle est cette odeur ? », « Comment est-ce que ça s’appelle ? » Nomme ce que tu aimes, ce que tu détestes.
Durant une période, je recevais régulièrement des échantillons de la part de Fragonard le parfumeur grassois (pour cela, à l’époque, il suffisait de cocher une case en particulier lors de son inscription sur leur site). Je les essayais et j’écrivais tout ce que je pensais identifier (fleur d’oranger, cèdre…). Après avoir fait une liste exhaustive, je lisais sur le sachet la pyramide olfactive officielle, et je comparais ce que j’avais écrit avec les mots du parfumeur/du chargé de com’. À force, en plus de découvrir de nouvelles odeurs (exotiques pour la plupart — je me souviens de la présence récurrente du bigaradier, que je n’avais jamais senti IRL), j’ai intégré que « telle odeur = tel mot en parfumerie » ; j’ai même fini par réussir à déterminer quelles étaient les notes
de tête,
de cœur et
de fond. (
À lire.)
Ressources :
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La boutique en ligne (ou physique) de l’Osmothèque (qui se trouve à Paris) propose
entre autres un coffret découverte de matières premières de parfumerie (
plus d’infos). Le conservatoire organise des conférences olfactives.
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Nez, le mouvement culturel olfactif met à disposition des articles, la revue citée plus haut, des podcasts… Incontournable.
_ Il existe aussi sur Internet
ce genre de lexique.
J’utilise également le dictionnaire, un basique.
Voilà ! J’espère t’avoir donné des pistes pour enrichir ton vocabulaire.
En deux mots : ose et expérimente !
~
Merci à toi et
@Kazia pour votre soutien, vos mots gentils.