@Titerin @LN_Brunette @Miodvla
Je crois qu'il ne faut pas être pessimiste; à mon avis la majorité des hôpitaux ne laissent pas ce genre de pratiques avoir lieu.
J'ai pensé à témoigner, mais n'étant qu'en 4è année, je n'ai pas encore fait de stage en gynéco. En revanche, je suis passée à deux reprises dans un service de chirurgie orthopédique et jamais je n'ai assisté ou entendu parler de ce genre de pratiques. Et je n'en aurai rien su jusqu'à aujourd'hui si je n'étais pas tombée sur le post "tu n'apprendras jamais" du blog sus cité.
Je peux donc comprendre que les premiers témoignages semblent refléter un déni mais les témoins n'ont pas comme nous lu le reste de l'article et ne connaissent que les études dans leur fac, en précisant, pour la première que ce qu'elle a vu ne concerne que sa ville. Si elles ont reçu un enseignement respectueux du patient il est normal d'être incrédule au début si on a pas vent de ces autres pratiques.
J'y vois aussi une manière de rassurer des futur(e)s patient(e)s. Si l'on perd la confiance des patients il est impossible de les soigner correctement, et cela me semble positif d'avoir des témoignages disant "non chez moi ça ne se fait pas" histoire qu'on sache que ce n'est pas courant.
Quand à la question "pourquoi ne pas se contenter de patients conscients?", une des explications que j'aurai serait qu'on ne choisit pas son stage et qu'on n'est pas sur de tomber en gynéco, que du coup la seule façon d'apprendre serait dans un bloc ou sur une comateuse dès que l'étudiant en aurait l'occasion? (en tout cas ça doit être l'explication tordue de certains chefs peu scrupuleux)
Non, dans un CHU les étudiants n'ont pas carte blanche sur les patients. Je vais parler pour ma fac, en tout cas. Nous avons de nombreux cours, et ED sur la façon de parler au patient, d'aborder certaines questions. En stage, j'ai appris auprès des externes plus âgés et des soignants à me présenter expliquer le soin, demander la permission d'examiner le patient même s'il ne s'agit que d'une auscultation. Beaucoup de co-externes ou d'internes en France dénoncent ou ont dénoncé les manières de faire des "grands pontes" des services et le côté paternaliste de la médecine s'atténue, peu à peu.
Pour moi, un TV c'est "bonjour madame, je suis l'externe, je dois vous faire un TV pour voir si vous n'avez pas tel problème, ça va se passer de telle façon, c'est pas douloureux mais ça va gêner un peu". Et je regrette que ça ne soit pas comme ça dans toutes les facs.
Mais je comprend qu'il soit très difficile à un étudiant de refuser de faire un geste. Les chefs valident notre stage, certes, mais ce n'est pas tout. Ils sont aussi nos professeurs, et ont parfois une place dans le conseil de fac (le truc qui décide de sauver un élève du redoublement entre autres). Il leur est très facile de pourrir la vie d'un élève pendant son stage, pendant les cours par des remarques répétées et dégradantes, des tâches ingrates à faire...La pression à laquelle on est soumis n'est pas si négligeable. Si un médecin est assez c** pour ordonner de faire un TR/TV à un patient endormi, en général il peut aussi avoir une attitude déplaisante envers les étudiants...