Le viol conjugal, insoutenable réalité méconnue mise en lumière dans un court-métrage

[Manea]

@Lounala : pour moi dans le premier cas, il a cherché à contrôler son apparence et il y a abus, situation dangereuse et c'est très problématique. Donc même si c'est pas un viol, c'est pas bon et je ne sais pas si je mettrais les deux dans la même balance, mais je considèrerai ça comme grave (surtout pour avoir connu des gens dans ce type de situation).

 

[The Freak]

@Lounala je comprends bien que tu n'es pas mal intentionnée mais je trouve ton insistance assez dure à lire en tant que victime de viol et de viol conjugal. Mettre tes questionnements en spoiler avec un TW serait bienvenu je pense.
Si tu veux des réponses"scientifique" (mais de quelle sciences tu parles du coup? Puisque cela peut relever de la biologie, de la psychologie de la sociologie ou de l'anthropologie) je pense que tu n'es pas au bon endroit, et qu'il vaudrait mieux faire tes recherches ailleurs. Et notamment parce que des victimes te lisent et que même si ce n'est pas ton intention, j'ai l'impression de lire "je ne vois pas pourquoi c'est plus grave que de forcer à une autre activité de couple" alors que même si je ne peux pas te dire "scientifiquement" pourquoi, c'est le cas.

Spoiler: mon analyse perso

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[The Freak]

@Lounala d'accord je comprends mieux Je pense qu'il n'y a pas de réponse"absolue" à ces questions (c'est pour ça que je disais que mon analyse n'a pas valeur de vérité) parce que chacun agit/réagit aussi en fonction de son vécu, de son état à l'instant T, de la personne qui outrepasse notre consentement etc... Et que les réponses que tu trouveras seront valables quoi qu'il en soit car elles t'appartiennent. Elles n'ont pas besoin d'être validées scientifiquement, ni d'être approuvées par qui que ce soit pour être valables...

 

[Manea]

@Khyra : sauf que la sideration n'edt pas liée uniquement à la peur pour sa vie, juste au fait que le cerveau ne peut pas assimiler ce qui est en train de se produire parce que c'est trop choquant.
Être forcé.e pour un acte sexuel, même si c'est pas avec un couteau sous la gorge, ça peut être suffisamment choquant pour que le cerveau "freeze" parce qu'il ne veut pas admettre que c'est en train de se produire (et pareil pour une main au cul dans le métro, par exemple).
C'est une question de survie niveau santé mentale plus que de survie tout court en fait.

Donc non, c'est pas de la résignation. La résignation est un processus conscient et non un réflexe comme la sidération.

 

[adita]

@Khyra @Manea J'ai compris un peu la vidéo comme toi Khyra, je vois vraiment de la résignation et pas de la sideration dans le film. Et je vois aussi un viol.
Je sais que la sideration est très souvent invoquée pour répondre à la question: "Mais pourquoi elle s'est pas défendue?" mais des fois la situation est pas aussi "simple" et c'est pas la sideration qui fait qu'on se "résigne", c'est "l'habitude" d'une relation qu'on ne perçoit pas comme malsaine, c'est la fameuse culture du viol et le devoir conjugal, c'est le fait de savoir qu'on va forcément y passer qu'on résiste 3 minutes ou 2h, qu'on ne fera pas entendre raison à l'autre, etc. Il reste plus qu'à attendre que "ça passe". C'est quelque chose qui revient souvent dans les viols conjugaux j'ai l'impression. Il y a plein de raisons qui peuvent expliquer cette résignation et pourtant c'est bien un rapport forcé qu'on voit dans la vidéo.

Je ferais le parallèle avec une agression physique. Parfois on va se faire tabasser et on ne va pas chercher plus que ça à se défendre, on va juste se mettre en boule et attendre que ça passe. On est complètement résigné et pourtant personne ne viendrait mettre en doute le fait qu'il s'agisse d'une agression physique.

 

[aliciaf]

C'est une réalité dont beaucoup ignore alors que le pourcentage de personnes concernés est en hausse.

 

[Salpêtre]

@Khyra Non, il n'y a pas toujours sidération. Ni la sidération, ni le fait de s'être défendu-e ne sont nécessaires pour qualifier une agression d'agression. Parfois, oui, c'est juste de la résignation. Parce qu'on a cédé après tant d'insistance qu'on en a marre, parce qu'on a l'habitude, etc. Parfois, il est impossible de savoir si on était sidéré-e ou résigné-e : on ne sait pas si on aurait pu ou non se battre, puisqu'on sait par exemple que ça ne sert à rien. J'ai aussi l'impression qu'il y a divers degrés de dissociations : il reste parfois une partie de nous qui sait soit qu'on est nous, soit que le monde existe toujours et est toujours le même, qu'il s'y passe bien ce qu'il s'y passe, fût-ce insoutenable, même si on n'arrive pas à s'en rendre réellement compte sur le moment. Je ne suis pas sûre que ce soit très clair pour quelqu'un qui n'en aurait pas fait l'expérience.