Les déçues d'Erasmus — Témoignages

[MookieA]

@artychoux Au contraire, tu partiras avec tes propres idées sur Erasmus, mais aussi la connaissance qu'Erasmus peut être difficile pour certains, que se faire des amitiés demande des efforts... Je ne peux pas parler pour toutes les personnes qui se sont exprimées ici mais, dans mon cas, une partie de mon ressenti négatif (et il y a également du ressenti positif bien sûr, mais ce n'est pas ce qui était discuté ici) était dû au fait que j'étais mal préparée, peut-être trop jeune et trop introvertie aussi. Avoir plus de recul sur ce que j'allais potentiellement trouver sur place m'aurait aidé à ce que cela se passe mieux. Les personnes, les lieux... Tout est différent J'ai une très bonne amie qui était en Suède et qui a apprécié son année. Tu as toutes les cartes en main pour que cela se passe bien pour toi ! Bon Erasmus !

 

[Choucki]

@Halinor très beau texte
@artychoux , je suis d'accord avec @MookieA , c'est toujours mieux de partir en sachant à quoi s'attendre comme ça tu pourras profiter tout en comprenant les éventuelles déceptions =)

 

[Balakazam]

@MookieA @djulyette allez je reviens dans six mois vous conter mon expérience erasmus (enfin si je suis recue)

 

[Choucki]

@artychoux je croise les doigts pour toi

 

[lndetroie]

Je suis contente également de lire ceci car mon Erasmus à Barcelone a été également très loin des clichés. Sauf que je m'attendais un peu à ce cliché. Je savais que j'aimais faire la fête mais avec seulement avec gens dont je suis proche et que donc ça n'allait pas etre évident de tisser des liens avec des étrangers en 6 mois. J'avais d'ailleurs commencé, en arrivant, par chercher une colocation avec des catalans ou des espagnols, c'était une condition sine qua none notamment pour bien apprendre la langue. J'ai rencontré les "Erasmus" lors des cours de catalan, ils étaient tous globalement français ou italiens, et plus jeunes que moi qui avait attendu la fin de mon Master pour partir. Ils étaient clairement là uniquement là dans le but de s'amuser (à Barcelone qui plus est), c'est à dire créer un max d'anecdotes qui ferait d'eux des potes à vie (les récits de vomi et de qui a chopé qui, ça soude). J'avais peu de choses en commun avec eux d'autant plus que quasiment aucun ne suivait mon cursus (urbanisme), tous étaient en licence de langue, de lettre ou d'histoire. Je suis pas du genre facile socialement et loin de faire toutes les concessions pour intégrer un groupe. Du coup je ne me suis pas forcée et j'ai été gentiment exclue des soirées, pour mon plus grand plaisir (et leur plus grande incompréhension) !! Mon meilleur ami a finalement été mon coloc catalan et j'ai fait mes meilleures soirées dans les petits bars de jazz et les piques niques géants de Gracia où se coutoyaient les locaux, loin, très loin des ramblas bruyantes. Je me suis fait également d'excellents amis dans ma classe, principalement des sud américains, ce qui était très chouette culturellement. Je ne regrette pas du tout de m'être éloignée des "Erasmus" qui restaient entre eux et n'apprenaient à la fois rien des locaux, de la langue et de la culture. Je me rappelle d'ailleurs une fois où pleine de bonne volonté, j'ai proposé à certain d'entre eux de venir à un concert de jazz. Resultat : ils ont bu, parlé et foutu le bordel, tant et si bien que les musiciens ont du arrêter de jouer. J'avais honte et je me suis rendu compte que non vraiment, ces gens ne faisaient aucun effort d'adaptation à leur environnement, ils pensaient comme beaucoup de touristes le pensent également que Barcelone est uniquement une ville de fête et de défonce. Et sincèrement je hais ce genre de personne qui se fond dans une meute, est incapable de regarder autour de lui et qui, en 6 mois de vie dans une ville, est incapable de dépasser les clichés des guides touristiques. Sur ce point, l'Erasmus reste selon moi un échec.

 

[Misslaunette]

Bon je me lance dans un petit bilan post-Erasmus aussi, même si je triche un peu, je suis encore à Prague jusqu'à fin juillet grâce à un stage de 2 mois. Pour moi cette année a été trèèèèès positive, et peut être justement parce que je n'avais pas des attentes de ouf. Je suis partie seule à Prague (il n'y avait qu'une seule place pour ma fac), donc je ne m'attendais pas à une vie sociale de ouf (je n'aime pas sortir en boite non plus) et j'ai des difficulté à me faire des amis.
Et bien j'ai adooooooooré !!!!!!!! La preuve j'ai tout fait pour prolonger mon séjour. J'ai du faire 2 soirées Erasmus avant d'arrêter parce que je m'y ennuyais comme un rat mort et finalement on sortait de notre côté avec les amis que je m'y suis fait (pas mal de français je l'avoue, mais bon on est une majorité aussi). L'endroit a beaucoup aidé aussi, Prague c'est génial ! Tu peux faire énormément de choses (et pas seulement la fête) même avec un petit budget. Clairement cette année a été plutôt reposante intellectuellement parlant (et encore, j'a eu des cours très prenants), mais j'en ai profité pour des choses que ma licence de droit en France ne me laissait pas faire ! J'ai appris la salsa et la bacchata (les tchèques adorent les danses de salon) , j'ai amélioré mon allemand avec un tandem de langues, j'ai fait des compétitions de droit, j'ai voyagé (beaucoup), j'ai visité, j'ai fait partie d'un choeur et tout le toutim. De manière générale, j'ai appris que j'étais capable de faire beaucoup de choses dont je n'avais pas idée !
Le seul point "négatif" c'est qu'effectivement, il faut faire BEAUCOUP d'efforts pour se lier avec des locaux : les tchèques ne sont pas très entreprenants amicalement, donc il faut vraiment sortir du cercle Erasmus et insister.
Mes quelques conseils pour les futurs Erasmus, partez sans a priori sur ce que devrait être votre séjour et ne vous mettez aucune pression ! Ensuite, essayez de savoir selon votre caractère ce qui vous convient le plus comme logement parce que oui, quand on a des coups de mous ou le besoin d'être tranquille, c'est indispensable de se sentir bien chez soi. Moi par exemple, je savais que je voulais quelque chose rien qu'à moi, en l'occurence une chambre au sein d'une coloc.
Je vous avoue que j'appréhende le retour en France, et donc chez mes parents, je crois que le syndrome post-Erasmus me guette...
Bref, j'arrête là ce pavé et si des Madz veulent des conseils/avis sur Erasmus, don't hésitante girls !

 

[KittyBear]

Merci pour ce sujet !

J’étais en fac de langue et le semestre à l’étranger était fortement conseillé.

De ce fait j’ai passé mon Erasmus à Lublin en Pologne pour un semestre ! Toutes les personnes qui sont parties en Erasmus ont adoré et ils m’ont tous dis que j’allais passer le semestre de ma vie, je me suis dis « pourquoi pas moi ? » Pour moi l’Erasmus c’était des rencontres avec d’autres nationalités, du partage, la fête, des voyages ( le pays des Bisounours quoi !)… Mais ça n’a pas du tout était le cas.

Je logeais dans une résidence universitaire. Je partageais un appartement avec 4 autres étudiants (deux espagnols, un turc et un hongrois (enfin je crois je ne l’ai presque jamais vu sortir de sa chambre !)). Le fait d’avoir des colocataires ne me dérangeait pas tant que ça, vu qu’en France je vivais en colocation et surtout je me suis dit c’est le meilleur moyen de se faire des potes et de passer un super semestre !!. Au début tout se passait plutôt bien même,. Mais le problème c’est qu’en Pologne, le nombre d’étudiants Erasmus espagnols est extrêmement important. Je pensais qu’il y aurait des étudiants de toutes les nationalités dans la communauté Erasmus. Mais ce n’était vraiment pas le cas, 85% des étudiants erasmus étaient espagnols. Il faut savoir que je ne parle pas du tout espagnol (ouais soit disant on peut le comprendre même si on ne le parle pas ! essayez de comprendre des filles andalouses qui parlent à 1000 à l’heure et on verra) . Mais je me suis dit « c’est pas grave on parlera en anglais » QUENINI mon ami ! La majorité des espagnols que j’ai rencontré (bien sur il y a des exceptions !!!) parlaient très mal anglais. En soit ce n’est pas le problème, le problème est qu’ils ne faisaient aucun effort pour parler anglais ou pour intégrer d’autres nationalités dans leur groupe. Ils vivaient comme en Espagne mais en Pologne, je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Mais d’une certaine façon ils ont imposé leur mode de vie dans la résidence, nous étions trois françaises dans la résidence et on a très mal vécu de vivre au rythme espagnol. Mais j’ai quand même réussi à rencontrer deux filles espagnoles qui avaient à peu près la même vision de l’Erasmus que moi. Et on a crée un petit groupe, on a voyagé en Pologne, organisé des diné franco-espagnol… Et j’ai passé de très bons moments avec elles, mais c’est arrivé un peu tard, car un semestre ça passe très vite. Après je ne me voyais pas rester un an là-bas, je pense que je serai rentré avant. En bref cette expérience n’était ce que je m’étais imaginé de l’Erasmus. Ce n’est pas entièrement la faute des étudiants espagnols si mon Erasmus n’a pas été aussi génial que les autres, j’ai aussi arrêté de faire des efforts et je le reconnais.

Après ce semestre a été enrichissant car j’ai appris plein de choses sur la Pologne, mes cours à l’université étaient vraiment biens, ainsi que les profs ! La Pologne est un pays magnifique que peu de personnes connaissent et c’est bien dommage !! l’université prennait soin de nous autres les erasmus ! Je recommande à beaucoup d’étudiants de partir en Europe de l’Est, certes ça paraît moins glam que le Royaume Unis ou partir dans une fac aux US, mais c’est vraiment chouette !! Après je pense que c’est aussi une question de chance et je n’ai pas eu de chance ou je l’ai eu mais trop tard ! Enfin bref pour ceux qui sont en Erasmus, si ça ne se passe pas super il ne faut pas perdre espoir ! COURAGE !!!

 

[Jijabou]

J'avais écrit au début de l'année pour dire qu'en effet mon séjour ne correspondait pas à l'image qu'on se fait d'Erasmus et que ça m'avait déçu.
Mais une fois passé cette déception, je me suis dit qu'il fallait que je vive l'expérience pour moi seule, et pas correspondre aux clichés juste pour être comme tout le monde.
J'ai beaucoup appris sur moi durant cette année, évidemment ça n'a fait que confirmé que j'ai un temps d'adaptation plutôt long. Mais franchement, j'ai ADORE mon année, avec le recul. Après les premières semaines un peu auch, c'était trop cool. Mes cours me plaisaient vraiment, j'ai amélioré ma langue, ma confiance en moi, j'ai acquis en esprit d'initiative et en autonomie,et d'être coupée de ma famille pendant tout ce temps a été super bénéfique (non pas que j'étais en conflit, mais je me suis plus "révélée" je dirais).
J'ai vraiment beaucoup voyagé, c'était génial d'avoir le temps et l'argent pour le faire (merci les bourses européennes). J'ai adoré rencontrer des gens, parler avec des inconnus alors qu'avant ça ne m'attirait pas plus que ça. J'ai vécu des choses tellement uniques, j'ai aucun regret, alors que j'étais pas hyper pote avec les autres Erasmus. J'avais deux copines, françaises certes, mais je me suis pas restreinte, avec qui je sortais, je voyageais, je glandais, je découvrais, je picolais, j'allais au ciné, je dansais etc. Au moins en petit comité c'était plus facile de tout faire, on avait envie des mêmes choses en plus. J'ai été à quelques soirées Erasmus mais c'était pas trop mon délire, en général on se faisait un peu chier et ils étaient tellement tout le temps ensemble que du coup je suivais pas trop les histoires. Mais tant mieux parce que c'était un peu amour, gloire, et beauté. Et comme la Madz qui était à Prague, on fréquentait pas du tout les mêmes endroits qu'eux, on allait jamais à leurs soirées en boîte on préférait les pubs hyper british qui passaient du rock anglais, et nos meilleures soirées étaient là-bas, sans hésiter !
C'est vrai que c'est dur de vraiment se lier d'amitié avec les autochtones, mais pour celles qui partent au Royaume-Uni, sachez que là-bas les gens parles hyper facilement contrairement peut-être à des personnes qui ont une autre culture. Ils sont toujours là pour t'aider, ou juste te taper la causette parce que t'es en train de commander une bière en même temps. Sans m'être vraiment fait des "amis" anglais, j'ai vécu de bons moments avec certains (que ce soit mes colocs ou des gens cools rencontrés au pub) et on est quand même resté en contact.
Bref, au début de l'année j'étais un peu toute deg que ça corresponde pas à mes attentes - ou plutôt, aux attentes que les autres t'imposent implicitement - et finalement quand on décide de vivre le truc à fond à sa manière, c'est juste génial.

 

[Jijabou]

@KittyBear

Je vois ce que tu veux dire avec les espagnols, pour moi c'était pareil, y en avait beaucoup beaucoup, ils restaient souvent ensemble (bon, moi j'ai traîné avec 2 Françaises, je peux rien dire) et c'est vrai que, de mon point de vue, ils vivaient vraiment "à l'espagnol" sans vraiment essayer de s'intégrer et s'adapter au pays d'accueil. Bon, à côté de ça y en avait d'autres très sympathiques et pas fermés du tout, mais c'est pas la majorité de ceux que j'ai rencontré. C'est peut-être culturel, je sais pas... !

 

[MookieA]

@Jijabou @KittyBear Ça me fait penser que, dans mon Erasmus, il y avait trois groupes :
- les Français
- les Espagnols
- Les autres
Et comme je traînais avec les autres au début, dont beaucoup d'Europe de l'Est, les Français me prenaient pour une Polonaise et essayaient de me parler en allemand Ça m'amusait beaucoup !
Je ne sais pas pourquoi ces deux nationalités s'étaient autant renfermés entre eux Pzit être parce que c'était deux nationalités très représentées là où j'étais ?
Mais j'ai plusieurs personnes raconter la même chose de leurs Erasmus, il doit y avoir quelque chose en plus !

 

[Misslaunette]

@MookieA moi personnellement c'est vraiment parce que les français était le plus grand groupe en république tchèque (à peu près 30%, voire même 50% dans certaines filières), alors même si on essayait, c'était dur de s'éviter ^^

 

[Jijabou]

MookieA Je pense que c'est parce qu'on était vraiment beaucoup de Français, et beaucoup d'Espagnols !
Haha j'aime bien ton truc Français/Espagnols/autres, c'était vraiment ça ! D'ailleurs je me souviens qu'y en a que ça soûlait un peu, genre une Autrichienne qui disait qu'elle avait l'impression d'entendre parler français tout le temps autour d'elle. Je peux comprendre, parce que c'est vrai que parfois, avec mes potes, même si on parlait anglais, y a des fois ça dérapait, quand on galérait trop à expliquer quelque chose on basculait en français presque inconsciemment