Les déçues d'Erasmus — Témoignages

[.Malta.]

J'ai fait une année d'Erasmus aussi pour ma licence et même si je ne peux pas dire que j'en ai été déçue, je comprends bien ce qu'on pu ressentir les madz de l'article.

C'est vrai que le côté "amis pour la vie" est alléchant, mais personnellement j'ai du mal à y croire (même si j'y ai cru un moment pendant mon Erasmus ). Evidemment c'est possible, mais il faut prendre en compte le côté matériel de l'après Erasmus : distance, retour à la vie "normale", trouver un job. C'est simple, de tous ceux que j'ai rencontrés là-bas, les seuls qui se revoient vivent dans le même coin, à une ou deux exceptions près.

Et comme l'ont dit plusieurs madz, il ne faut pas oublier qui on est. Même si on peut se donner un coup de pied au fesses sur certains points (étant un peu introvertie, y a bien fallu que je le fasse), d'autre choses ne changent pas. Par exemple, même si les soirées passées à faire la fête étaient cool, c'est pas comme ça que je crée une amitié longue durée.

Aussi, il faut pas se leurrer sur le côté "tous les Erasmus s'adorent". L'avantage d'Erasmus étant de rencontrer plein de monde, cela implique forcément de rencontrer plein de personnalités différentes. Pendant mon année, j'ai adoré certaines personnes, mais il y en avait d'autres que je ne pouvais absolument pas encadrer, et c'est pas grave. C'est ça aussi Erasmus et faut pas se forcer à apprécier des gens qu'on n'aimerait pas en temps normal, ou avec lesquelles l'amitié ne peut être que superficielle parce que nos seuls centres d'intérêts communs, c'étaient les soirées et quelques séries. J'ai essayé et j'ai été bien déçue à mon retour en France.
Pour le coup, c'est vraiment l'après Erasmus qui m'a un peu gâché mon année, quand je me suis aperçue qu'effectivement, des gens que je considérais comme des amis n'en étaient pas.

Mais bon, là je fais un peu aigrie et tout, mais l'expérience était quand même super, parce qu'il n'y a pas qu'une seule manière de vivre son Erasmus. On peut aussi passer des supers moments à trois ou quatre dans un bar tranquille, à se balader dans la campagne anglaise ou à regarder des films WTF avec un bol de chips. Avec toutes les personne qu'on rencontre, il y en a toujours qui ne jurent pas que par la bière et la vodka . Je pense qu'il faut juste le vivre comme on en a envie et surtout ne pas se forcer à se conformer à l'image qu'on donne de l'année Erasmus et ne pas croire que c'est la seule version possible de cette expérience.

Désolée pour le pavé .

 

[Mstern]

Concernant le lien qu'on aurait dans le pays d'accueil, il faut vraiment faire attention à ça. Je suis partie en Autriche, j'y avais un ami de longue date avec lequel la relation a toujours été un peu ambigue. En arrivant, nous nous sommes beaucoup vus, peut-être trop à vrai dire, dans mon manque d'affection, nous avons couché ensemble. Cela a détruit ce qu'il y avait encore nous. Je suis restée en Autriche, j'y vis depuis 3 ans et je l'ai revu pour la première fois il y a une semaine. Je regrette que notre amitié se soit brisé sur mon ignorance, j'aurais aimé qu'on me prévienne que partir en Erasmus signifiait être seul, manquer de contact corporel et humain, voir ses amis "à la maison" s'intéresser moins, appeler moins, écrire moins (voir ne plus s'intéresser/appeler/écrire du tout).
Quand on revient ensuite, c'est vraiment difficile, plus on est absent longtemps, moins les gens trouvent le temps de nous voir. Ce que je trouve le plus dur personnellement, ce sont ceux qui me reprochent de ne pas les prévenir que je suis de retour alors qu'ils ne me contactent jamais le reste du temps.

 

[Calipo]

Pour les madz qui ne sont pas forcément des monstres de sociabilité, il faut bien réfléchir à l'endroit où vous allez faire votre année (il y a quand même des pays plus ou moins fêtards), le type d'accompagnement universitaire qui vous plaît et surtout ne pas vous forcer! Si vous avez besoin d'une tanière pour recharger vos batteries de solitude en France, il est fort probable que vous en ayez besoin d'une aussi à l'étranger
Et puis honnêtement, c'est très européen, le délire selon lequel "si tu bois/fume pas, ni n'aime faire la tournée des bars, ben t'es une looseuse qui sait pas s'amuser"... Il ne faut pas hésiter à voir plus loin que l'Espagne et le Royaume-Uni! (si vous pouvez, évidemment)

Spoiler: Racontage de vie

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Moi je suis partie dans l'Ouest du Canada, et c'était vraiment la destination parfaite pour une intello plutôt solitaire mais voulant quand même avoir des potes, aimant le droit international, adorant la nature (les Rocheuses c'est grandiose, et c'est gratuit!), désireuse d'essayer le patin à glace, sobre à 99% du temps (mais bourrée de cheesy bread!), détestant les bars mais adorant aller danser en boîte (avec un soda Cranberry SVP ).

On peut être introvertie et s'éclater en échange universitaire, faut pas se laisser polluer par la vision que les autres ont de l'aventure. Et surtout ça arrive à tout le monde d'avoir des petits coups de déprime, ça fait pas de vous des inadaptées de la vie, ou des nulles de l'erasmus, juste des gens qui ont besoin d'un petit câlin

 

[fauve67]

cela n'est pas exactement dans le sujet, mais des témoignages m'aideraient bien mon Jose à moi est parti depuis 2 mois maintenant en Erasmus a Grenade, et on peut pas dire que ce soit la grande joie entre nous depuis, lui découvre des trucs de dingue la haut pendant que moi je garde le chat devant ma tisane
alors y a t'il des madz qui étaient en couple quand elles ont partis et comment cela s'est il passe ? des conseils ?

 

[bat-momo]

@fauve67 Avec mon chéri, ça s'est super bien passé. C'est sûr, c'est pas facile, surtout pour la personne qui reste... Mon chéri en a souffert un petit peu, mais je lui ai bien fait comprendre qu'il comptait plus que tout pour moi. Bien que je ne conseille pas de passer toutes ses soirées sur skype avec l'être aimé, il faut quand même se parler assez régulièrement, se donner du temps, même à distance, pour montrer à l'autre qu'on ne l'oublie pas, et pour le tenir au courant de ce qui se passe... Après, mon chéri en a profité pour voir ses potes, faire peut-être plus de sorties, et se trouver de nouveaux centres d'intérêt. Il est venu me voir aussi, donc si tu as le temps, l'occasion et les finances, peut-être que tu pourrais passer quelques jours à Grenade?

 

[fauve67]

@bat-momo je crois que le soucis est bien la depuis qu'il est parti il est comme sur une autre planète et il n'arrive pas a prendre du temps pour moi, aucune attention, rien (pour mon anniversaire j'ai eu droit a un mail c'est dire).
J'en profite aussi pour faire pleins de choses pendant tout ce temps libre qui s'offre à moi et ca fait beaucoup de bien mais c'est complique d'être dans l'attente de l'autre.
Des vacances la haut sont prévues, surtout qu'il parait que c'est superbe

 

[bat-momo]

@fauve67 Arf, dur... à ce niveau-là, ça serait pas mal d'en parler avec lui, j'imagine, vu que tu en souffres, mais c'est peut-être déjà fait... Après, c'est pas parce qu'il ne donne pas trop de nouvelles qu'il ne pense pas à toi, hein Mais vraiment, de ce que j'ai vu, la communication est indispensable pour survivre à la distance. Après certains couples ont plus besoin de se parler que d'autres, mais il y a un minimum.

 

[fauve67]

Oui j'essaie mais la communication n'est pas son fort comme beaucoup de garçon je pense, enfin je vais tenter de remédier a tout ca merci bien de m'avoir répondu

 

[mystickgrise]

Bonsoir

Pour moi aussi l'expérience tant espérée n'a pas été à la hauteur. Je l'ai tellement idéalisé que j'ai été déçue.
Il faut aussi remettre les choses dans leur contexte: J'ai toujours voulu partir à tel point que j'ai choisit mon école en fonction. J'ai choisit l'Espagne pour le soleil malgré qu'il aurait été plus raisonnable de partir dans un pays anglophone. Je venais de rompre ( l'erasmus n'y est pas pour rien mais il est vrai qu'il m'avait prévenue des le début ne pas etre capable de supporter une relation à distance) alors niveau moral, je me situais au niveau 0
Seulement: Il n'était plus possible de faire demi tour.
Direction l'Espagne, Barcelone exactement. Attention Barcelone est tellement cosmopolite que ce n'est pas vraiment l'Espagne, on rencontre plus d'étrangers que d'espagnols mais il y a pleins de choses à voir.
Je n'avais pas beaucoup de cours mais ils étaient très intéressants donc à ce niveau là, je n'ai pas à me plaindre par contre la coloc ne s'est pas très bien passée car aucun feeling avec ma coloc (pourtant j'en suis une habituée, j'y ai vécu pendant plusieurs années à 8, mais elle était tellement bien qu'il était difficile de faire mieux)
J'ai donc changé en milieu de semestre. La deuxième était bien mieux heureusement, l'ambiance y était agréable, on y parlait plusieurs langues en même temps ^^.
Moi qui ne suis pas fêtarde je m'étais dis que c'était l'occasion de s'y mettre: grosse erreur. Je ne suis pas faite pour ça.
J'avoue que je me suis renfermée sur moi même et au lieu de proposer d'autres activités, je restée dans ma chambre à regarder des tas de séries.
Heureusement il y avait mes parents qui étaient toujours là pour me remonter le moral via skype et j'y ai fait de bonnes rencontres mais je ne me suis jamais sentie aussi seule.
J'essaie de garder le meilleur de cette expérience mais je suis très mitigée. Je pense que ce qui m'a bloquée, c'est d'être partie en attendant beaucoup de mes amis mais à distance c'est très difficile. Le fait d'être arriver avec le moral à zéro a été un grand handicap, si je repartais dans une autre situation je pense que j'apprécierai d'autant plus.
Sûr ce chaque expérience est différente, je ne souhaite en aucun cas décourager les futures.
Bonne soirée les madz

 

[Elliot Jones]

Ne pas aimer sortir en boite n'est pas un handicap quand on pars en Erasmus ! Il faut simplement trouver des gens qui ont les mêmes centres d'intérêt ou alors qui respectent le fait qu'on aime pas ça ! Je suis plutôt du genre à aimer les soirées tranquilles avec mes potes, et même parfois les soirées toute seule, je ne bois presque pas d'alcool et ça ne m'a pas empêcher de rencontrer du monde. Quand mes potes vont en boite je fais la before avec eux, et puis je rentre. Ils ont bien tenté au début de m'embarquer avec eux (et ils continuent encore ^^), mais ils ont compris que quand je dis non, c'est que je ne viens pas.
Donc pas de panique pour celles qui se trouvent asociale ou qui pensent que ne pas aimer les clubs est un problème. Il faut de tout pour faire un monde, et c'est le cas où que vous alliez. Donc parfois il faut se dépasser et oser parler avec les gens (je suis moi-même très timide, donc je parle d'expérience), mais si ce sont des gens avec qui ont s'entend bien, rapidement ça devient naturel et agréable

 

[Ju-]

Ce qui rend l'année à l'étranger unique et inoubliable, c'est d'apprendre à dépasser les difficultés.

Se faire des amis quand les natifs ne se lient pas trop.
S'ajuster à un culture dans laquelle on ne trouve pas ses marques
Apprendre la langue en sortant de la bulle ERASMUS ou autre

C'est LA qu'on gagne en maturité. C'est pour ca que c'est inoubliable. Si c'était juste la fiesta pendant un an, ca serait moins formateur et on en ferait pas tout un foin.

Mais qui dit difficultés, dit moment de tristesse et de panique. Le cerveau est bien fait, au retour on oublie vite ces moments. Et on fout la pression à ceux qui partent.

Faut accepter les jours sans.

Où alors on a juste fait la fête pendant un an avec les autres francais, et effectivement c'est une année "inoubliable". C'est sympas mais c'est pas pour ca que moi je suis partie.

Je suis à l'étranger. J'adore mon expérience. J'adore certains aspects de ce continent. J'en déteste d'autres.
Je vais adorer revenir, aussi. Et j'ai pas à m'en vouloir pour ca.

Par contre, clairement, ca demande à faire pas mal d'effort et de faire preuve de créativité et d'inventivité pour sortir de sa zone de confort.

^^ Franchement j'ai mis deux mois à devenir pote avec mes collocs, même si ca a été harmonieux dés le début. Pas de pression, les amitiés, ca demande du temps !!

Et quand je suis arrivée, je disais à mes parents que c'était gééééénial, que c'était fouuuuu.
Moi qui suis pas chochotte, j'ai mis deux jours à sortir de ma chambre tellement j'ai eu un coup de stress en arrivant, on aurait dit un blaireau !

Et c'était la première fois que j'étais en colloc, j'avais trop peur de les croiser alors que je ne suis pas du tout timide, mais avec le stress, je suis redevenue la collégienne de 14 ans qui sait pas parler sans rougir.
Toutes la belle assurance que j'ai construit pendant mes années d'étude où je me suis pris pour une belle gosse indépendante s'est écroulée comme un chateau de carte, même si j'ai su me redonner contenance !

 

[Radiogirl]

J'ai effectué un Erasmus l'année passée à Madrid. Et oui tout n'a pas toujours été rose spécialement avec mes colocs et oui, parfois on a envie d'une soirée posée en pyjam' devant un bon petit film mais rien ne vous empêche de le faire et de le proposer aux gens . Et il n'y a pas de honte à ce que l'expérience se passe mal, je n'ai personnellement jamais sentie la pression "sociale erasmus" comme quoi on devait tous se faire des amis pour la vie. Justement on sait tous que cette expérience est unique, qu'on ne reverra surement plus jamais les gens et qu'il faut profiter de chaque moment. Je le vois plutôt comme ça.