J'ai lu les deux lettres, et pour celles qui trouvent les 6 pages de la première fastidieuses, je cite ci-dessous les moment qui m'ont le plus parlé (avec mes commentaires (très) perso en éditant le poste).
De manière générale la réponse de West est à mes yeux drôle mais trop courte et peu creusée.
Après, tous les modèles de "femmes qui ont tout" m'ont bien fait rire : on connait peut être leur carrière mais pas leur vie de couple. S'il suffit d'accoucher pour régler la case "le succès familiale", en effet il y en a qui y arrivent.... Quant à Slaughters, malgré le style que j'apprécie, son article perd de son intéret à partir du moment où elle nous explique qu'elle se lève à 4h du mat tous les jours. Je pense qu'un homme aurait tout autant sacrifié sa vie de famille à ce poste. Il ne s'agit pas d'un simple boulot, c'est une vie d'engagement, ça va au de là de la distinction famille/travail.
// racontage de vie //
C'est un débat qui me parle, comme il parle à énormément de femmes j'imagine. Je suis dans le domaine universitaire, où, contrairement à ce qu'on pourrait penser, on bosse énormément. C'est un domaine extrêmement comptétitif, les places sont rares, les heures ne se comptent pas. Ce n'est pas un boulot où on est obligés par contract d'avoir des horaires infernaux, au contraire, tu peux te limiter à tes 7h de taff par jour la majorité des jours, mais il ne faut pas compter sur un poste après avec ce genre d'attitude. Celui qui réussit, en plus d'être compétent à la base, c'est celui qui est dispo les dimanches à 6h du matin quand il le faut, qui répond aux mails H 24, qui est réactif. Heureusement, comme le dit Slaughters, dans le milieu académique tu peux te permettre de bosser chez toi de temps en temps, et ça, ça te permet une certaine flexibilité ou, comme moi aujourd'hui, de travailler quand même un peu les jours où tu es malade.
Dans ce milieu il y a une majorité de femmes aux postes "les plus bas" (et il ne s'agit pas de dégrader ces postes, c'est là que je suis actuellement, il faut bien commencer par le plus bas...), et quasiment uniquement des hommes au top. En gros les femmes entrent dans le travail de par leurs capacités, mais elles ne gravissent pas les échelons. Pour parer à ça, je dirais que la technique adoptée par une bonne partie des femmes consiste à décider de fonder une famille soit vers 25 ans, soit vers 45 ans, c'est à dire d'éviter la période 30-40 ans de pleine explosion de la carrière. Je ne vois pas trop ce qu'on peut faire de mieux. C'est ce que j'ai prévu pour moi...
// fin de racontage de vie //
--- SLAUGHTERS ---
Just about all of the women in that room planned to combine careers and family in some way. But almost all assumed and accepted that they would have to make compromises that the men in their lives were far less likely to have to make.
Oui, c'est exactement ça.
These considerations are why so many career women of my generation chose to establish themselves in their careers first and have children in their mid-to-late 30s. But that raises the possibility of spending long, stressful years and a small fortune trying to have a baby.
Many others who have decided to step back for a while, taking on consultant positions or part-time work that lets them spend more time with their children (or aging parents), are worrying about how long they can “stay out” before they lose the competitive edge they worked so hard to acquire.
Là on touche au coeur du problème. Faire des enfants ok, choisir le meilleur timing ok, avoir un père hyper impliqué prêt à laver les couches ok...mais dans tout ça est-ce qu'on est au moins sûres de conserver les mêmes chances de réussite que l'homme, tout simplement ?
recognize the hidden costs of assuming that “time is cheap.”
Big up pour la phrase la plus intelligente de l'année.
Women who have children in their late 20s can expect to immerse themselves completely in their careers in their late 40s, with plenty of time still to rise to the top in their late 50s and early 60s.
Exactement la conclusion à laquelle j'en suis arrivée pour moi.
A seminal study of 527 U.S. companies, published in the Academy of Management Journal in 2000, suggests that “organizations with more extensive work-family policies have higher perceived firm-level performance” among their industry peers. These findings accorded with a 2003 study conducted by Michelle Arthur at the University of New Mexico. Examining 130 announcements of family-friendly policies in The Wall Street Journal, Arthur found that the announcements alone significantly improved share prices. In 2011, a study on flexibility in the workplace by Ellen Galinsky, Kelly Sakai, and Tyler Wigton of the Families and Work Institute showed that increased flexibility correlates positively with job engagement, job satisfaction, employee retention, and employee health
...évident.
But now is the time to revisit the assumption that women must rush to adapt to the “man’s world” that our mothers and mentors warned us about.
Perplexe par rapport à cette phrase. Concrètement où sont les solutions ?
--- WEST ---
seeing as "it all" is a completely made-up, baseless magical construct that doesn't mean anything. And no, we certainly can't "have" things that don't exist.
Il suffit de comparer la vie de couple de ses amis à la sienne pour s'apercevoir que ce qui convient à l'une ne convient pas à l'autre. Encore le succès professionnel est gradable, le succès de famille beaucoup moins. Une personne peut penser avoir tout réussi, sa voisine penser d'elle qu'elle a tout foiré. Si le succès c'est avoir un taff et des enfants, ça ne veut rien dire pour moi. Mais ce n'est pas la bonne interprétation de l'article de Slaughters à mes yeux...
Maybe some women don't find happiness at home. Maybe some women do find happiness in their careers
En effet.
And that attitude comes heartbreakingly close to capitulation. Feminism is hard. Women are just different
Et donc, elles ne le sont pas ? Ce sont juste de petits êtres faibles dénués d'ambition ?
Women are not monolithic, and culture is so exhaustingly complex that there are no concrete finalities about what people should do.
D'accord et pas d'accord à la fois. Bien sûr que si, les cultures dictent un modèle. Libre à nous de le suivre ensuite...