Je pense que se détendre du slip quand il s'agit d'orthographe serait bénéfique pour tout le monde, de même que d'arrêter d'utiliser un vocabulaire somme toute assez stigmatisant.
Comme dit plus haut il ne s'agit pas de simplifier la langue : à l'écrit comme à l'oral la langue se "discrimine" toute seule et se modifie au gré des usages. Il faut voir ça un peu comme l'évolution des espèce, il y a d'une part des mutations spontanées qui survivent dans le temps ou non en fonction de leur environnement, et basta.
Un exemple par rapport à la négation : avant le "ne" de la négation se suffisait à lui même, on pouvait dire "Je ne mange ce soir". Plus tard s'est ajouté ce... truc (pardon j'ai toujours été nulle en grammaire je sais pas comment ça s'appelle) que sont les mots pas, rien etc.
C'est mots font en fait référence à ce dont il s'agit. Je ne fais pas c'est littéralement "Je ne fais un pas" de même que "je n'en mange miette" signifie "Je n'en mange pas une miette".
C'est intéressant parce que le mot "rien" lui même à a l'origine un sens totalement opposé puisqu'il signifie... quelque chose ! (même racine que dans réel).
Et du coup je ne fais rien veut dire "je
ne fais quelque chose"
Aujourd'hui le ne tend à disparaître pour ne laisser que l'autre mot, ce qui est allé de pair avec le glissement sémantique de "rien".
He oui
Et puis des ambiguïté la langue en est pleine. Hier je recopiais un cours et j'avais écrit "avoir à faire avec". Dans le doute j'ai été vérifier, mais ça m'a fait réfléchir. Ce n'est pas la bonne orthographe, cependant sémantiquement dans mon cas et surement dans la plupart des cas mon orthographe était tout à fait valable. Du coup plusieurs solutions : soit le mot "affaire" lui même dérive de "à faire", soit c'est une coïncidence totale, mais dans tous les cas je suis sure que si je le lisais ça me choquerait absolument pas. Du coup, pour moi, les deux orthographes devraient être valides, je ne vois aucune raison que ça ne soit pas le cas.
Le but des dictées c'est quoi au juste ? Si les gens sont compréhensibles dans leur langage ma tolérance aux fautes est plutôt haute, je vois pas du tout l'intérêt de bâcher des élèves qui n'ont pas du tout la mémoire pour toutes ces petites choses. Et qui n'ont pour le coup par d'autre intérêt cela que de se gausser de savoir écrire.
En ce qui me concerne j'ai quasi complètement abandonné l'accord avec avoir, déjà il est absolument pas courant et puis ça m'intéresse mais alors vraiment pas
Par ailleurs beaucoup de choses complexes dans la langue française d'aujourd'hui sont issues de décisions politiques et non d'une évolution naturelle.
Perso sans vouloir vexer personne, je trouve que se crisper sur un soi disant nivellement par le bas, c'est être assez snob et ça révéle par ailleurs une perception de la linguistique et de l'orthographe plutôt erronée.
Et pour finir avec une note rigolote, l'article wikipedia sur l'accent macron dans la langue française
https://fr.wikipedia.org/wiki/Macron_(diacritique)#Français
edit : fautes de frappe
reedit : je voulais rajouter que souvent ces réformes (là ce n'en est pas une) sont très mal présentées dans les médias. Il ne s'agit pas de "simplifier parce que les mauvais élèves n'y arrivent pas" mais d'assouplir la tolérance sur les irrégularité et/ou d'acter une évolution naturelle de la langue qui est déjà en usage.