@cannellette @Nuitdencre @Loulou des Bois : Je ne connais rien à la surdité et je découvre complètement cette problématique ! Mon seul vrai contact avec a été avec une camarade de classe en seconde : elle était appareillée, lisait sur les lèvres ET pratiquait la LSF. Je précise donc que toute la suite de mon message ne sera en aucun cas un avis mais plus les questionnements que vos commentaires m'ont inspirés ^^.
Ma première question concerne les personnes qui parlent la LSF. J'ai bien compris que, comme pour toute langue, ça a créé une culture à part entière et un effet de communauté. Mais est-ce que ça ne crée pas aussi un effet de "ghettoisation" ? Ou bien est-ce qu'une personne qui parle la LSF a aussi à sa disposition d'autres moyens pour communiquer avec des personnes entendantes dans la vie de tous les jours ? Est-ce qu'elle pourra travailler dans une entreprise "classique" et communiquer facilement avec ses collègues ? (Je précise l'importance des guillemets autour de "classique"
.) Est-ce que les enfants pourront aller à l'école "classique" ou ils seront obligés d'aller dans des institutions spécialisées ? Je me pose toutes ces questions parce que je travaille régulièrement au contact d'autres handicaps et, par exemple, les parents d'enfants autistes militent très activement pour que leurs enfants puissent être intégrés à l'école, pour qu'ils grandissent dans la société et progressent, et ne soient pas regroupés dans des institutions spécialisées ou ils ne seront qu'entre eux.
Concernant l'appareillage, j'ai cru comprendre qu'il y avait à la fois un problème éthique et des problématiques "technologiques" qui induisent des difficultés d'adaptation et d'apprentissage, etc. Mes questions sont à peu près les mêmes que pour la LSF : est-ce que ça permet de facto une plus grande intégration des personnes sourdes à la société classique ? Est-ce qu'un parent qui refuserait d'appareiller son enfant très jeune pourrait se le voir reprocher par son enfant plus tard, qui lui dirait qu'il ne lui a pas donné toutes ces chances ? Et généralement, est-ce qu'une personne qui n'aurait pas été appareillée peut facilement le faire plus tard si elle en a envie ? Est-ce que ça n'induit pas un certain retard ? Je pose ces questions pour savoir si les parents pourraient facilement prendre la décision de ne pas appareiller leurs enfants en se disant qu'ils pourront l'être plus tard ou s'ils ont toujours ces questionnements sur la conscience... Dans tous les cas, je comprend que le choix n'est pas facile. D'une manière générale, est-ce que ça ne vaut pas le coup d'essayer, quitte à ce que la personne choisissent la LSF après coup ?
Bon, c'est super long, je suis désolée d'avance ^^.