Lettre d'amour à mon amie d'enfance décédée

[claudiapeach]

Je ne m'appuie que sur mon expérience personnelle pour ce que je vais écrire et ça ne vaut pas plus que cela.J'espère que la Madmoizelle qui a écrit cet article lira les commentaires.Ce qui m'a le plus interpellé dans ta lettre,c'est la durée.

Ça ne fait que 4 mois que tu vis avec une peine aussi grande,avec un choc aussi brutal.Pourtant,tu es déjà capable de mettre par écrit ta douleur,de l'exprimer.Et je trouve ça vraiment positif.C'est vraiment difficile ce que tu traverses et je te trouve brave de le partager.Tu n'es pas une mauvaise amie et je peut l'affirmer sans même te connaitre parce que ta lettre est remplis d'affection pour ton amie,parce que tu t'es interrogée souvent sur sa personnalité,sur cette grande tristesse qu'elle semblait porter tout au long de sa vie.Ça démontre de toi quelqu'un de sensible et d'attentionnée.Et donc les qualités d'une bonne amie.

Je ne veux surtout pas te dire quoi faire,c'est tellement personnelle comme situation.Je t'encourage seulement à continuer d'écrire,de t'exprimer,de pleurer,de partager ta colère et ta rage.De ne pas te mettre de pression parce que tu as l'impression que tu ne vas pas mieux.Personne ne peut juger de quand un deuil doit être fait ou non.Chacun le vit différemment.

Bon courage

 

[MarlitaBCN]

C'est déjà une sacrée étape dans ton deuil d'avoir mis des mots sur ce que tu ressent. 4 mois, c'est encore tout chaud. C'est normal que tu sois encore à fleur de peau. Je n'irai pas t'écrire un pavé, et je n'irai pas non plus te raconter ma vie. Je voulais juste te dire de ne pas culpabiliser, parce qu'à ce rythme là, ta vie deviendrait un fardeau, comme ça l'a été pour ton amie. Et je pense que le dernier truc que ton amie aurait voulu, c'est d'être la cause de ta souffrance.

Alors vit ta vie à fond les ballons en hommage à ton amie

 

[saratracks]

: ) ....

Je n'ai pas envie d'écrire ce que je pense, mais plutôt ce que je sens. Je sais que quand c'est arrivé, cela a été très brutal. Il est parti.
Pour faire mon deuil, j'ai du me couper de mon environnement quotidien. Je suis carrément partie 6 mois à Montréal. La peine était encore là, mais je n'étais entourée que de gens qui ne comprenait pas de l'intérieur ce qui se passait. Tu "coupes" avec ton environnement à ta manière en ne passant plus devant des endroits que vous connaissiez, ou en n'écoutant plus la musique qui te la rappelle.

Ensuite, surtout et je t'en supplie, ne culpabilise pas ! Tu as l'air d'être quelqu'un de bien, et de censée, et tu dois prendre soin de toi, te forcer à sortir, et ne pas sombrer seul dans quelque chose qui ressemble à une solitude sans fond. La douleur de sa famille doit aussi être très présente. Alors ne culpabilise pas, cela ne ferait que te faire du mal,

Ta tete va te dire que "ça va aller" parce qu'il faut continuer à vivre pour soi et pour ses proches, je crois que tu l'as compris, mais ton coeur va avoir des hauts et des bas que tu ne pas contrôler pendant un certain temps. Tu vas même peut être te mettre à pleurer quand tu vas recevoir des bonnes nouvelles... C'est ta jauge émotionnelle qui n'est plus placé au bon endroit. Ne t'inquiète surtout pas c'est normal.


Mais au fond, qu'est ce qui est important ? Pose toi bien cette question. Le plus important dans mon cas à été de me dire que j'allais me battre pour lui. Que je voulais voir la lumière briller parce qu'il détenait une part de moi, aussi certainement que moi une part de lui. Tu l'as dit toi même, vous partagiez le même "environnement" familial. Une part de nous vit en chacun. C'est cette part qu'il faut faire briller. Le meilleur sacrifice (j'emploie ce terme exprès, car il y a une notion de sacrifice dans le suicide) que tu puisses faire pour elle, est par delà la mort, et pour garder ce trésor précieux qu'est la famille de coeur, de faire briller cette part de jolie personnalité que toi seule a eu la chance d'apercevoir, oui, c'est une chance ! C'est comme un joyaux que l'on polit tous les jours.
Personne ne t'oblige à te recueillir près d'elle, ou faire "semblant" d'aller bien. Mais tu peux faire une chose, pour elle, et pour sa famille, c'est de te battre pour elle, et être forte, pour toi d'abord, et pour cette part d'elle qui vivra toujours en toi. Tu ne l'abandonnes pas, et tu n'abandonnes pas. La vie est un vrai cadeau, c'est une chose magnifique, avec sa part de petits bonheur, et ces idées folles, créatives, et au délà de la réalité. Ton amie était au délà de la réalité, cette part pétillait en ele, mais elle semblait frustré des limites de la réalité. Alors fais vivre son imaginaire en toi, et rend le vivant pour être toi, heureuse, avec ta famille et tes ami(e)s.
J'espère avoir pu donner un peu de soleil dans ce bouillonnement de sentiments,

 

[Panpan]

Ce texte m'a vraiment touché...
Comme de nombreuses Madz j'ai moi aussi perdu une amie très proche, c'était il y a 4mois et 2 jours.
Il ne se passe pas une journée sans que je pense à elle, pas une journée sans idées noires et l'envie de partir une bonne fois pour toute
C'est beaucoup de courage de témoigner ainsi, merci pour cette lettre qui est vraiment belle, tenez bon les Madz...

 

[Trich]

Bonsoir Mademoiselle

Je suis désolée pour ta perte.

Mes condoléances.

Inès

 

[lizou3001]

Il y a un peu plus de 7 ans, j'ai perdu 3 amis dans un même accident de la route. Certes les conditions ne sont pas les mêmes qu'un suicide mais je pense que le deuil est le même, dans les deux cas on ne peut rien y faire, on est spectateurs de ce qui arrive et impuissants, tellement impuissants. Les premiers mois on y pense sans cesse, on ne veut pas y croire, on a parfois l'impression de les apercevoir au loin alors qu'on sait que ce n'est pas possible... les joies de notre cerveau. Pour moi le plus dur, ça a été d'affronter le moment où, après quelques mois, le sujet devient "tabou", même entre amis on n'en parle plus, chacun avec sa peine, chacun comme il peut.

Je suis comme les autres, je ne peux pas te dire que ça va être facile tous les jours, j'y pense encore très souvent mais la vie continue, il faut qu'elle continue pour eux. Dans ton cas, le plus important est de te dire que tu n'y es pour rien, tu n'aurais rien pu faire. Dis toi peut-être pour t'aider que c'est son choix, qu'elle a dû y réfléchir longuement, que malgré la peine que tu as, pour elle tout son mal être est fini. C'est toujours dur de perdre les gens qu'on aime mais tu verras tu réussiras à surmonter ça à défaut de l'oublier, ça rend plus fort aussi de vivre ça.

Désolée pour la longueur du post... :-/

 

[Brifon]

Je ne voulais pas poster tout de suite, pour ne pas sortir des formules convenues.

La chose qui m'est venue à l'esprit (pendant que je jouais au mahjong mais on s'en fout), (si la madmoizelle qui a vécu ce drame me lit), c'est :
surtout, ne t'identifie pas à ta peine. Oui tu as de la peine, sûrement une immense tristesse, à celà greffées un tas d'autres émotions. Quand je dis de ne pas t'identifier à ta peine, c'est que tu n'ES pas cette peine. Toi, la madmoizelle qui a écrit ce texte, tu n'es pas chagrin. Tu es bien plus vaste que cela. Alors oui, actuellement cette émotion te mange le cerveau (en fait c'est pas l'émotion, mais je vais pas m'étendre). Mais tu n'es pas cette émotion. Tu es plein d'autres choses. Tu es la joie aussi, la colère, etc... Tu as des passions, des centres d'intérêts, un métier, un physique, des rêves, etc etc... Pour l'instant, le chagrin va prendre toute la place, et c'est NORMAL (je sais que dans ce genre de situation le mot "normal" fait en général sortir les griffes de tout le monde, j'en ai conscience). Mais ne sombre pas en te disant que tu n'es plus que "chagrin", désormais incapable d'éprouver autre chose, et que cette immense tristesse finira par te bouffer. NON.

Tu as du chagrin, et dans ce genre de situation on recherche avant tout du sens, un fautif, quelque chose qui justifie cette chose horrible. Alors on se culpabilise, comme ça, même si on souffre, on est sûr d'avoir un coupable sous la main. Dans ce genre de moment on a en général horreur d'entendre des conseils pour aller mieux, parce qu'on a pas envie d'aller mieux : il faut un coupable, et quoi de mieux que soi-même ? Ce coupable est facilement accessible, et tellement crédule !
On se serine de rengaines destructrices : tu es trop ceci, tu pleures trop, tu ne penses qu'à toi, etc etc... Même si on ressors de ça complètement meutri et jamais indemne, ça nous permet au moins de ne pas voir quelque chose de trop difficile à admettre : du sens, il n'y en a peut-être aucun au final.

Accepte ta peine comme étant quelque chose de sain, d'humain. Si on a été faits avec des émotions, hé bien merde vivons les, même si parfois elles nous entraînent tout au fond, nous faisant croire qu'il n'existe plus rien d'autre.
Il y a quelques mois, j'ai laissé ressurgir une colère que j'avais enfouie pendant 6 années. Quand ce bloc de colère est ressorti, je m'interdisais de le vivre, parce que j'avais l'impression que Moi, Brifon, je n'étais plus que cette colère, qu'elle m'avait remplie toute entière et que tout ce que je portais d'autre en moi avait disparu.

Accepte ta peine, elle est là et il faut la vivre. Ma sophrologue me disait tout le temps "Quand quelque chose nous arrive, c'est qu'on est prêts à le vivre".
A le VIVRE. Pas à le combattre. Ne te bats pas contre toi-même. Autorise toi la tristesse, autorise toi le mauvais caractère, autorise toi le besoin de solitude, ou au contraire de compagnie, autorise toi une baisse de rentabilité au boulot ou de concentration dans les études.

Tu sais, l'émotion, c'est comme une boule d'énergie. Quand elle arrive, on a deux choix : soit on la vit, on la verbalise, on l'extériorise, soit on la nie, on l'enfouit tout au fond. Si on choisit cette deuxième option, cette boule d'énergie se transforme en colonie de cafard : à la moindre faille, elle ressortira. Parfois on arrivera à la gérer, mais souvent ce n'est pas le cas. Et en attendant cette sortie, cette colonie va te ronger. La culpabilité est l'émotion, le sentiment le plus destructeur. Ne t'inflige pas ça. Je ne suis personne pour te sortir des phrases du genre que ton amie ne voudrait sûrement pas ça pour toi, ou je ne sais quoi d'autre. Ce que je sais, c'est que tu n'as pas à te flageller de la mort de ton amie. Oui, elle est morte. Mais tu as fais de ton mieux, tu l'as aidée, écoutée, tu as été là pour elle. On ne peut pas sauver le monde. Par contre on peut s'aider soi, être aimant envers soi-même en espérant que tu irradieras les autres.

Accepte ta vulnérabilité. Accepte ton imperfection, ton côté faillible (quand tu dis que tu étais loin à faire la fête).
N'hésite pas à écrire. Si tu es droitière, écris de la main gauche et vice-versa. Si des pleurs viennent, laisse-les sortir, c'est important.
Autre chose : on appelle ça l'exercice de l'enfant intérieur.
Si tu veux que je t'en parle plus longuement, n'hésite pas à m'écrire.

Courage ma belle, pardonne-la et surtout pardonne toi.
J'espère avoir trouvé les mots justes.
Des bisous

 

[BJuicy]

Lorsque l'on vie avec quelqu'un de dépressif on se fait à l'idée qu'il partira un jour... La culpabilité est une phase du deuil. A la suite de pas mal de décès j'ai beaucoup écrit. Et si je n'ai pas du mal à en parler, je n'en parle jamais sur internet... les encouragements facebook me mettent mal à l'aise etc
Je ne comprend pas ce besoin de reconnaissance mais je peux peut être comprendre la douleur qui y pousse... quoiqu'il en soit il faut laisser le temps au temps... car la blessure ne s'effacera jamais mais on apprend à la dompter car elle est bénéfique malgré tout.
De mon côté j'ai remis certaines choses en priorité dans ma vie à la suite de ces événements et essaient d'en tirer quelque chose de positif.

Accroches-toi, le meilleure reste à venir !

 

[Zahardonia]

Comme dirait ma grand-mère (une femme très sage) : « C'est bon d'écrire sa rage et sa tristesse ».
Ça a du quelque peu t'alléger le cœur d'écrire cette colère et cette tristesse.

Maintenant, personnellement, je ne serai pas de celles et ceux qui disent que "ça passe avec le temps". J'ai perdu des êtres chers et, en ressortant de vieux albums photos, il m'est arrivé de pleurer parce que ces êtres aimés me manquent.
Mais la vie continue et je me force à aller de l'avant parce que c'est ce qu'ils auraient voulu. Et je pense que C. le veut aussi.
Pour ce que tu en racontes, j'ai l'impression qu'elle ne t'en veut pas, qu'elle n'en veut à personne.

Pour moi, ce qui passera avec le temps, c'est la colère et la culpabilité. Mais pas le manque ni la tristesse.
Tu arriveras juste à vivre avec tout ce poids.

De même que je ne pense pas que toutes ces personnes autour de toi ne soufrent pas l'absence de C., mais qu'elles le cachent, parce qu'il faut "savoir se tenir en société".

Je ne sais pas si ce que j'ai dit t'aidera, mais j'ai été sincère et honnête.

 

[Marylin75]

Waww...

Moi j'ai perdu mon frère.
Et chaque fois que j'écoute "Kané" de Fauve, j'y pense...
http://belleblonde.net/fauve-kane-musique-fait-pleurer/

C'est là, toujours.
Mais la douleur devient moins vive avec le temps.
Qu'il est long le travail de deuil...

 

[miliemètre]

Merci d'avoir eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup d'entre nous pense tout bas !

Ce texte est d'une justesse et d'une beauté... !

J'ai vécu la même épreuve que toi il y'a deux ans et dix mois, bien que cette amie n'est pas été une amie d'enfance, elle faisait partie de mes plus proches!

Et après 34 mois passés sans elle, la douleur est toujours aussi intense et présente... On y pense moins, on a appris à vivre avec mais elle est toujours là !
Je pense que le temps pour s'y "habituer" est différent selon les personnes mais un jour on y arrive on "fait avec".
Cela ne veut pas dire qu'on oublie (on oublie jamais) ou qu'on n'est plus triste. Non, ça veut juste dire (je pense) qu'on a accepté le geste de l'autre, qu'on a arrêté de se poser des questions (comment aurais-je pu éviter ça ?). Il m'aura fallut deux ans et demi pour faire ce travail sur moi. Pendant deux ans et demi j'ai gardé notre dernière conversation facebook et en ai relu chaque passage pour y trouver la faille. Mais bien sur je n'y trouvais rien ! Car on ne peut pas éviter ce genre de chose.
J'ai mis des heures et des heures à réussir a appuyer sur le bouton "supprimer" et après quoi j'ai pleurer toutes les larmes de mon corps, tellement j'avais l'impression de tirer un trait sur elle... Ce n'était pas le cas, je décidais seulement d'aller de l'avant et de vivre ma vie avec elle différemment.

L'absence est dure chaque jour, et ça ne changera pas, jamais. Je suis moins triste maintenant, je pleure moins souvent. Je vis maintenant avec les souvenirs heureux et l'espoir qu'on se retrouvera un jour, au paradis ou ailleurs pour reprendre notre vie là où on l'a laissée !


Cette épreuve m'a marquée à tout jamais, je sais que ma vie est différente à cause de ça, je sais que certains choix dépendent de cet évènement. Et je sais qu'une douleur s'est créée au fond de moi et ne partira plus jamais !

Je me joins à ta douleur..
Courage, le temps "améliore" les choses....

Emilie, un Madz touchée par ton témoignage .

 

[Emy_84]

Pour moi ca fait presque 8 ans que mon ami d'enfance, celui que j'ai aimé, mon confidant....est parti. Pas dans les même circonstence, un accident d'auto (il était passager et un auto qui fesait de la vitesse a percuté celle ou il était) à quelques jours de Noel. J'ai passer par bien des émotions mais la tristesse et la colère ont été les plus forte, si on oubli la perte de l'envi de faire quoi que se soit...  Ça m'a pris tu temps, beaucoup de temps pour penser la plaie, encore aujourd'hui j'ai l'impression certain jours qu'il manque quelques choses.... Je dit toujours qu'une partie de mon coeurs est partie avec lui il a cicatrisé mais il en manque un bout. Certain ne le comprenne pas  tandis que d'autre le vive comme moi....
Noël n'est plus vraiment pareil, les rêves que je voulais réalisé j'ai commencer à les réalisés, je n'attend plus je veux profité, pour tout se qu'il aurrait pu vivre dans un sens.
La douleurs est moins grande bien sur mais il y a des jours ou ses pires, certains évènements, certains souvenir qui refont surface, on oublie pas on apprend a vivre avec on apprivoise la douleur, mais je croi que jamais elle ne disparait tout à fait....
Se qui ma aidé a été de me trouvé quelques chose pour m'occupé, quelques chose qui me passionne, dans mon cas les chevaux, je me suis plonger ds le travail avec eux, je leurs ai parler (ce doit compté pour de la zoothérapie mon affaire lol), j'ai passer mon temps libre en leurs compagnie et ca m'a aidé... et puis est venu le temps ou j'en ai eu moins besoins, ou j'ai repris une vie plus "normal". Reste qu'ils sont encore comme une thérapie pour moi.

Prend du temps pour toi, parle si tu en a besoin, ne pert pas courage

Emy