J'ai vécu la même chose que toi à quelques détails près, et je me reconnais dans chacune de tes lignes.
"Et si j'avais mis un jean plutôt qu'une jupe ?"; "et si je n'étais pas rentrée seule ?"; "et si j'avais attendu quelques minutes de plus avant de sortir du bar ?"...... "et si je n'avais pas eu la force de me débattre ?"
Imaginer les pires tortures à lui faire endurer, le haïr, avoir envie de le tuer. De lui balancer de l'acide à la gueule. Regarder derrière mon épaule pour vérifier qu'il n'est pas là. Vérifier 10 fois que j'ai bien fermé ma porte à clef avant d'aller me coucher... et j'en passe.
Aujourd'hui encore, sa voix, son sourire moqueur, tout ça me donne encore la nausée. "Vas-y, crie plus fort, personne ne t'entend de toute façon. Allez, crie j'te dis, crie !". Je le vois encore verrouiller la porte, et rire, rire ! Comme un chat qui s'amuse avec une souris avant de l'achever.
Mais ce qui me tue le plus, après avoir vécu ça, c'est ma perte totale de confiance. En moi, d'abord. Mais aussi en les autres. C'est comme si ce connard m'avait fait perdre toute foi en l'humain. Et cette putain de honte qui me bouffe, comme si tout était de ma faute !
Là, maintenant, en ce moment même, ce pervers se balade dans les rues de la ville de Reims. Parce qu'une tentative de viol, c'est pas assez pour enfermer quelqu'un. Parce que pour l'enfermer une bonne fois pour toute, il faudra attendre qu'il récidive une fois, deux fois, jusqu'au jour où il tombera sur une fille qui n'aura pas la force de se battre, et la violera. Alors, seulement à ce moment là, on pourra envisager de l'emprisonner.
Un an après, je tente toujours de me reconstruire. Avec des hauts, des bas. J'ai perdu toute estime de moi à cause de ce connard, mais j'ai gagné de vrais amis. J'ai mesuré toute la valeur de ma famille. Et j'ai espoir que dans quelques années, dans quelques mois, ou même demain (qui sait ?) j'aurai ce déclic qui me rendra toute ma confiance.
Merci beaucoup pour ce témoignage, pour cette force, cet espoir, ce courage qu'il transmet. Merci.