Alors, moi je crois que je suis une F.Q.N.P.L.F qui se soigne. Et c'est un peu plus compliqué que ça en a l'air. Attention, pavé.
Avant d'être la féministe que je suis, j'ai été une adolescente très mal dans sa peau et dans sa condition de fille et de femme en devenir. Je rêvais d'être un homme, je haïssais toutes les filles, ou presque, tous les aspects propres aux femmes me répugnaient (Les seins, les règles) et mon petit cerveau quand même assez développé mais un peu pourri à ce moment-là par mes problèmes psychologiques et la société (on y reviendra) allait jusqu'à avoir des idées masculinistes. Genre les hommes sont à plaindre autant que les filles, il y a des filles qui cherchent bien le viol, toutes des salopes, etc etc etc.
Et par dessus tout, à l'exception de mes meilleures amies, je jugeais systématiquement toutes les filles (presque) tout en étant paradoxalement un peu fascinée par elles.
Alors oui, ça parait atroce. Là, vous êtes en train de vous dire "Cette meuf à un problème, qu'est ce qu'elle fou là" mais j'y viens.
Avant d'analyser tout ça, je tiens à dire qu'aujourd'hui je suis profondément féministe, j'assume ma condition de femme et en suis fière, je suis désormais attirée par les femmes autant que par les hommes et je l'assume également. Je suis pour l'égalité entre tous les Hommes, toutes les femmes, et pour que les femmes s'aiment les unes les autres.
Comment je suis passée d'une ado anti-femmes à une révoltée féministe? En fait tout est lié, puisque les deux sont une réponse à un sexisme ancrée dans la société. Déjà, j'ai beaucoup souffert à la sortie de l'enfance de ce qu'on attendait de moi en tant que future femme. C'est pas partout le cas, mais dans ma famille et dans les sphères où j'ai grandit et évoluée, il y avait quand même une forte pression sociale. Une femme prend soin d'elle, elle fait attention à son poids, elle est coquette, elle plaît aux garçons, elle ne couche pas trop tôt avec les hommes mais pas trop tard non plus, elle a des désirs sexuels modérés, elle s'intéresse à des trucs de femme etc etc etc etc etc... Je me suis retrouvée adolescente, en surpoids, archi mal dans ma peau, avec cet espèce de concurrence très violente imposée par la société entre les jeunes filles / femmes (là aussi j'y reviendrai). Pourtant je correspondais à peu près à ce qu'on attendait de moi. J'aimais sincèrement la mode, me faire belle, les garçons, et j'en passe. Mais j'avais quand même intériorisée de façon forcée toutes ces choses, je passais mon temps à me comparer aux autres filles, à me trouver dégueulasse, à les trouver dégueulasses. Alors ouais, du coup, je traînais avec plein de garçon parce que je me sentais mieux avec eux, que j’avais l’impression d’être « un garçon né dans le corps d’une fille », qu'ils me renvoyaient pas ce que je détestais voir, c’est à dire des femmes, c'est à dire des autres moi, donc moi. Je les jugeais et les haïssais parce qu'elle me reflétaient et parce qu’au fond, elles me faisaient peur.
Entre temps je suis devenue une grande fille qui s'est émancipée de tout ça, j'ai découvert que j'étais bien en étant moi-même, c'est à dire oui toujours un peu coquette, toujours un peu fifillle, mais beaucoup plus libre, en n'ayant plus honte d'être une grosse bordélique, en n'ayant plus honte d'avoir des tâches sur mes vêtements, en n'ayant plus honte de m'asseoir comme un gros tas les jambes écartées dans un lieu public, en n'ayant plus honte d'avoir des poils sous les bras, en n'ayant plus honte de mes désirs excessifs, en me contrefichant de sortir pas maquillée et en semi pyjama, en étant un être humain qui s’assume tout simplement.
Mais aujourd'hui encore, je suis obligée de faire un effort énorme pour ne pas juger toutes les filles que je croise, pour ne pas avoir l'air méchante (parce que je crève de peur de ce qu'elles vont penser de moi en réalité) quand je rencontre des nouvelles nanas. Aujourd'hui, j'ai réussi à changer cette peur et cette fascination paradoxale que j'ai pour les filles en amour, en attirance parfois pour elles. Et je me bats pour arriver à ne plus les considérer par le biais de leur genre et pour arriver comme certaines de mes amies à être une fille qui aime les filles et qui est aimée des filles aussi.
Alors l'article était un peu à prendre au second degré, et j'ai beaucoup développé par rapport au sujet de base, mais ce que je voulais dire en fait c'est que la société genrée est responsable de cette haine et cette concurrence entre les filles. Et c'est un problème considérable, si vous me suivez, parce qu'on ira pas bien loin dans nos combats féministes en se tapant sur la gueule. Et personnellement je pense que le sexisme et l’oppression des femmes intériorisé et normalisé dans nos société donnent lieux à différents types de conséquences : le féminisme, bien sûr, et au contraire une sorte de haine et de compétition qui est une manière comme une autre de survivre dans ce monde de brutes. Finalement, les F.Q.N.P.L.F sont certainement juste effrayées par celles-ci, comme je le suis moi, et on tout simplement un problème avec leur condition de femme dans notre société, et donc avec les autres femmes par extension.
C’était la chronique sociologique de C. sur les filles qui n’aiment pas les filles mais qui se soignent. Bisous.
Avant d'être la féministe que je suis, j'ai été une adolescente très mal dans sa peau et dans sa condition de fille et de femme en devenir. Je rêvais d'être un homme, je haïssais toutes les filles, ou presque, tous les aspects propres aux femmes me répugnaient (Les seins, les règles) et mon petit cerveau quand même assez développé mais un peu pourri à ce moment-là par mes problèmes psychologiques et la société (on y reviendra) allait jusqu'à avoir des idées masculinistes. Genre les hommes sont à plaindre autant que les filles, il y a des filles qui cherchent bien le viol, toutes des salopes, etc etc etc.
Et par dessus tout, à l'exception de mes meilleures amies, je jugeais systématiquement toutes les filles (presque) tout en étant paradoxalement un peu fascinée par elles.
Alors oui, ça parait atroce. Là, vous êtes en train de vous dire "Cette meuf à un problème, qu'est ce qu'elle fou là" mais j'y viens.
Avant d'analyser tout ça, je tiens à dire qu'aujourd'hui je suis profondément féministe, j'assume ma condition de femme et en suis fière, je suis désormais attirée par les femmes autant que par les hommes et je l'assume également. Je suis pour l'égalité entre tous les Hommes, toutes les femmes, et pour que les femmes s'aiment les unes les autres.
Comment je suis passée d'une ado anti-femmes à une révoltée féministe? En fait tout est lié, puisque les deux sont une réponse à un sexisme ancrée dans la société. Déjà, j'ai beaucoup souffert à la sortie de l'enfance de ce qu'on attendait de moi en tant que future femme. C'est pas partout le cas, mais dans ma famille et dans les sphères où j'ai grandit et évoluée, il y avait quand même une forte pression sociale. Une femme prend soin d'elle, elle fait attention à son poids, elle est coquette, elle plaît aux garçons, elle ne couche pas trop tôt avec les hommes mais pas trop tard non plus, elle a des désirs sexuels modérés, elle s'intéresse à des trucs de femme etc etc etc etc etc... Je me suis retrouvée adolescente, en surpoids, archi mal dans ma peau, avec cet espèce de concurrence très violente imposée par la société entre les jeunes filles / femmes (là aussi j'y reviendrai). Pourtant je correspondais à peu près à ce qu'on attendait de moi. J'aimais sincèrement la mode, me faire belle, les garçons, et j'en passe. Mais j'avais quand même intériorisée de façon forcée toutes ces choses, je passais mon temps à me comparer aux autres filles, à me trouver dégueulasse, à les trouver dégueulasses. Alors ouais, du coup, je traînais avec plein de garçon parce que je me sentais mieux avec eux, que j’avais l’impression d’être « un garçon né dans le corps d’une fille », qu'ils me renvoyaient pas ce que je détestais voir, c’est à dire des femmes, c'est à dire des autres moi, donc moi. Je les jugeais et les haïssais parce qu'elle me reflétaient et parce qu’au fond, elles me faisaient peur.
Entre temps je suis devenue une grande fille qui s'est émancipée de tout ça, j'ai découvert que j'étais bien en étant moi-même, c'est à dire oui toujours un peu coquette, toujours un peu fifillle, mais beaucoup plus libre, en n'ayant plus honte d'être une grosse bordélique, en n'ayant plus honte d'avoir des tâches sur mes vêtements, en n'ayant plus honte de m'asseoir comme un gros tas les jambes écartées dans un lieu public, en n'ayant plus honte d'avoir des poils sous les bras, en n'ayant plus honte de mes désirs excessifs, en me contrefichant de sortir pas maquillée et en semi pyjama, en étant un être humain qui s’assume tout simplement.
Mais aujourd'hui encore, je suis obligée de faire un effort énorme pour ne pas juger toutes les filles que je croise, pour ne pas avoir l'air méchante (parce que je crève de peur de ce qu'elles vont penser de moi en réalité) quand je rencontre des nouvelles nanas. Aujourd'hui, j'ai réussi à changer cette peur et cette fascination paradoxale que j'ai pour les filles en amour, en attirance parfois pour elles. Et je me bats pour arriver à ne plus les considérer par le biais de leur genre et pour arriver comme certaines de mes amies à être une fille qui aime les filles et qui est aimée des filles aussi.
Alors l'article était un peu à prendre au second degré, et j'ai beaucoup développé par rapport au sujet de base, mais ce que je voulais dire en fait c'est que la société genrée est responsable de cette haine et cette concurrence entre les filles. Et c'est un problème considérable, si vous me suivez, parce qu'on ira pas bien loin dans nos combats féministes en se tapant sur la gueule. Et personnellement je pense que le sexisme et l’oppression des femmes intériorisé et normalisé dans nos société donnent lieux à différents types de conséquences : le féminisme, bien sûr, et au contraire une sorte de haine et de compétition qui est une manière comme une autre de survivre dans ce monde de brutes. Finalement, les F.Q.N.P.L.F sont certainement juste effrayées par celles-ci, comme je le suis moi, et on tout simplement un problème avec leur condition de femme dans notre société, et donc avec les autres femmes par extension.
C’était la chronique sociologique de C. sur les filles qui n’aiment pas les filles mais qui se soignent. Bisous.
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