Vulnérabilité dont les lois répressives vis à vis de la prostitution n'arrangent en rien la situation ... Certes je ne parle pas au nom de tout·e·s les TDS mais ce n'est pas en soutenant un féminisme anti-prostitution que vous aidez les personnes vulnérables que vous souhaitez défendre
Juste, sur ça, puisque le débat est sur la table : la libéralisation de l'exploitation sexuelle, que tu souhaites voir venir, a augmenté la "demande" de femmes exploitées. Alors que inversement, depuis la loi qui punit les clients (et seulement les clients) en Suède, le nombre de client a baissé, et la traite aussi. Y a des chiffres là dessus, et même la Hollande commence à réfléchir à revenir sur sa politique sur la prostitution, tellement la libéralisation de l'exploitation aggrave la situation.
Alors qu'en Allemagne et en Hollande, la traite a augmenté (donc la partie hyper majoritaire de la prostitution, la prostitution contrainte, si par hasard il existerait une prostitution non contrainte par les conditions économiques ou des traumatismes passés).
Et le mot "TDS", que tu veux utiliser plutôt que "personnes prostituées" (
Delphy a fait un article là-dessus), c'est pas seulement les prostituées : le mot veut inclure les maquereaux, les proxénètes : ça protégerait les prostitueurs ET ceux qui leur fournissent des vulves, des bouches, des anus à violenter aux hommes.
Toutes les actions humaines qui s'échangent contre de l'argent ne sont pas du travail, sinon Paul Emploi proposerait aux femmes de se prostituer, sous peine de perdre leur allocation. C'est ça, la logique finale de dire "TDS". Ou y aurait la proposition pour un job de dealer de drogue, ou de tueur sur gage : est-ce que c'est des métiers ? Je crois pas.
"La prostitution c'est pas du sexe, c'est pas du travail, c'est de la violence". Même de la torture.
Franchement, je sais pas comment dire : lit Dworkin, elle explique mieux que moi pourquoi défendre la prostitution comme institution (par exemple en disant que c'est un travail), c'est se mettre une balle dans le pied quand on est une femme. Elle est une des bases du féminisme, ET elle a été prostituée elle-même (un "choix" parce qu'elle n'avait rien à manger et était à la rue, donc pas le truc de la traite des femmes) : elle sait de quoi elle parle, c'est exactement une concernée.
Pour revenir sur les humoristes femmes, je suis d'accord avec ce qui a été dit plus haut : les clichés "féminins" (être discrète, ne pas faire de bruit, être un objet décoratif quoi) sont bousculés quand une femme essayent de faire de l'humour un peu "fort". Donc forcément, moins de femmes prennent le risque, et moins de petites filles s'entraînent (parce qu'il faut de l'entraînement pour devenir bonne).
Mais de toute façon le milieu de l'humour est tellllllement consensuel ces temps-ci que j'ai du mal à trouver des humoristes vraiment drôles, femmes ou hommes, racisés ou non. C'est pour ça que je suis d'accord avec le commentaire plus haut sur Foresti qui part dans les clichés oppressifs : celleux qui sont devenus humoristes ont dû donner des gages aux puissants qui les font monter, pour arriver à être un peu connus (et donc à vivre de leur truc). Donc franchement je vois pas beaucoup d'humoristes qui sont sans casseroles.
Après, y a quand même un gap énorme entre le Norman-futur-Bigard et d'autres humoristes, on est d'accord.
Et pour les humoristes sexistes, homophobes ou oppressifs en général, je reviens à ce que je disais : taper sur les pauvres gentes c'est facile, donc pas drôle. Taper sur les puissants, là ça devient drôle, parce que ça renverse les rapports sociaux.
Je vais pas citer tous les humoristes pour dire pourquoi c'est bof, ce serait cruel. Et Marina Rollman est à la limite moins mauvaise que beaucoup (c'est ça le pire).
Et le pire c'est que c'est même pas original comme truc, de faire de l'humour politique : le bouffon du roi était tout à fait toléré, non ?
Après, ces vrais que les bourgeois qui nous gouvernent ont pas la même tolérance : y a eu le cas de Didier Porte et Stéphane Guyon qui avaient été virés de leur radio parce que leur sketch avait été un peu trop politique, et dernièrement on a eu aussi un journaliste viré, il avait fait juste avant une imitation d'un journaliste que je ne vais pas nommer puisqu'il refuse de nommer les gens qu'il aime pas (touss, il a refusé de nommer Schneidermann, indice) (et en plus l'imitation était plus soft que l'original).