@Marie.Charlotte "Vous voyez le problème ?
La population transgenre ne fait même pas l’objet d’une étude spécifique. Le terme « transgenre » apparait deux fois, dans un rapport de 176 pages (sans les annexes)."
Je travaille au sein du Ministère de la Santé, à un couloir des auteurs du rapport de l'ONS. Et cette phrase, cette "attaque" contre les auteurs, est injuste à deux titres.
D'abord, vous faites un amalgame fâcheux : on n'est pas "homo, hétéro, bi ou transgenre". En ce sens, l'acronyme LGBT est confus, je peux vous l'accorder. Mais le "T" n'a rien à voir avec "LGB".
Notre genre et notre pratique sexuelle sont deux choses différentes. On peut naître homme mais se sentir femme et aimer les hommes, ou bien aimer les femmes. Donc être transgenre homo, ou transgenre hétéro, ... etc.
Le tableau 2 indique juste la
pratique sexuelle déclarée. "Transgenre" n'est pas une pratique. C'est une essence. Faut pas mélanger les choux et les carottes.
Ensuite, les statisticiens travaillent avec les chiffres qu'ils ont (hélas... !). Et les statisticiens ont, de manière générale, un gros problème à étudier les petits effectifs. Admettons qu'on ait voulu faire un tableau des TS selon l'orientation sexuelle. Les données du tableau sont issues de baromètres, qui sont des enquêtes sur un faible nombre de personnes.
On a grosso modo 27 000 personnes dans le baromètre santé 2010, dans lesquelles il a fallu ne retenir que les 15-54 ans.
Ils sont 21 809, selon le tableau 1.
On ne garde que ceux qui ont fait une TS, soit 6,2% d'entre eux : on arrive à seulement 1350 individus pour construire le tableau 2 ou un autre tableau de "tentative de suicides selon l'identité de genre".
1350 individus, ce n'est pas suffisant pour avoir des chiffres fiables sur des minorités comme le sont les transgenres. On ne peut pas produire des statistiques sur des effectifs d'enquête trop faibles, il y a une vraie question de robustesse des résultats en la matière. Les auteurs n'oublient pas que les transgenres existent et sont un enjeu dans la lutte contre le suicide. Ils mentionnent les transgenres dans le rapport. Mais obtenir des chiffres fiables sur une minorité, c'est une autre paire de manches.