J'ai du mal à croire que des parents, surtout chrétiens, puissent agir d'une manière aussi malsaine et consciemment cruelle avec leur enfant.
Même quand on ne comprend pas et qu'on est pas d'accord, nos enfants sont notre chair, notre sang, ils sont une partie de nous, je suis incapable de concevoir qu'on puisse accepter de le voir souffrir et être malheureux sans rien faire pour marcher à ses côtés et l'aider au mieux, pas selon ce qui est le mieux pour nous, mais selon ce qui le rend bien avec lui-même. Ce genre d'histoire me brise le coeur, parce que j'ai toujours du mal à croire que l'amour et le respect des parents puissent être conditionnés par un ''sois comme je veux et ne me fais pas honte''. La honte, j'espère qu'ils la ressentent intensément en ce moment même envers eux-mêmes. Ils ont tué leur fille, et j'espère qu'ils porteront ce poids tout au long de leur vie quand ils le réaliseront.
Je suis chrétienne, et il ne me viendrait même pas en tête de rejeter mon enfant parce que ce qu'il est ou son comportement ne correspondent pas à mes valeurs. J'ai vécu ce genre de rejet par ma propre mère, et c'est elle, eux, les parents comme ça, qui manquent au devoir que Dieu leur a donné. Jamais le contraire. Dieu ne fait effectivement pas d'erreur, aucun être humain, qu'il soit homme, femme ou transgenre, n'est une erreur. Il y a une raison à être ce que nous sommes, y compris dans ce genre de situations. Parfois, je me dis que s'il existe des personnes transgenres, c'est simplement pour nous apprendre à écouter, à respecter et à tolérer autrui, et ces personnes sont bien souvent très fortes, plus fortes que les autres et elles-mêmes en ont l'impression.
Je ne suis pas pour qu'on ''laisse les enfants choisir leur genre'', personne ne choisit son genre. On naît avec un genre, qu'il corresponde ou non à notre sexe. Il faut seulement apprendre aux gens à être ouverts à cette différence, et ça sera amplement suffisant pour aider les enfants et adolescents transgenres à assumer qui ils sont.
J'espère que tu es en paix, Leelah, et qu'auprès de Dieu, tu te sens enfin bien avec toi-même.